C'est maintenant terminé pour ce projet du cours Création théâtrale à l'UQAC qui a vu mes six étudiants plongés dans l'univers du Grand Guignol pour une diffusion sur le web avec une plateforme conçue pour nous.
Dans l'ensemble, ce fut un projet très stimulant, tant en répétition qu'en représentations, de par la dose intense de folie que le tout demandait, de par l'engagement de chacun dans le processus, de par les possibilités qu'incarnaient l'outil qui serait mis à notre disposition.
Vraiment, un projet de recherche et d'exploration à faire s'enflammer l'imagination et la créativité!
Le plus grand regret est de ne pas avoir pu travailler avec cette plateforme autant que nous l'aurions souhaité (car nous n'avons fait qu'un court essai technique et un enchaînement avant la générale) et ainsi pouvoir pointer des problèmes éventuels qui surviendront, notamment, au cours de la générale et de la première.
Parce que c'est là tout l'enjeu de ce type de diffusion web. Si d'une part, le travail théâtral, dans le lieu, est prêt, efficace, dynamique, porté avec conviction par les interprètes, il y a, à même le projet, une part majeure complètement incontrôlable relevant de la technologie.
Ainsi, entre le spectacle et sa réception par le spectateur, il y a toute une chaîne qui se compose et qui, à chaque étape, comporte son lot d'écueils éventuels, de failles techniques qui pourront miner l'expérience, malgré tout le talent et l'élan de l'interprète sur le plateau.
Dès le départ, outre les répétitions, nous nous sommes soumis à un appareillage technique. Dans ce cas-ci, faute de moyens, nous avons travaillé avec la caméra de nos cellulaires (de différentes marques et différentes générations) et des micros cravates efficaces mais avec aussi leurs limites.
Par la suite, nous nous sommes fiés à la stabilité et la force du réseau internet de l'UQAC. Correct... jusqu'à ce qu'il pose manifestement problème, comme le soir de la générale ou le soir de la première... question de maintenance ou de mauvais positionnement d'une antenne wifi!
C'est de ce réseau que les données parvenaient chez Waveform qui mettait en ligne et surveillait les caméras sur la plateforme.
Entre les caméras et les micros et la mise en ligne, il n'y avait pas moyen, dans la version actuelle de la plateforme, de manipuler le son, de le moduler, de le calibrer. Cette étape aurait dû être faite à même les téléphones. C'est là, par exemple, une des limites de notre recherche.
Tout était alors en ligne. Et le spectateur pouvait se brancher pour nous voir.
Pour se faire, il se fiait alors sur son propre réseau internet dont la qualité et l'efficacité varie selon le forfait, la zone géographique, la vitesse pour visionner la représentation sur son appareil qui lui aussi variait en qualité et en efficacité.
Bref, les intermédiaires étaient nombreux!
Les répétitions - sur quinze jeudis - ont tenté de tenir compte de tous ces paramètres. Est-ce que tout ça est parfait? Bien sûr que non!
Nous aurions pu, comme toujours, approfondir encore plus le travail d'interprétation. Nous aurions pu travailler encore plus l'extra-scénique. Nous aurions pu travailler encore plus la qualité sonore (ce que nous n'avons, en réalité, que très peu fait avec Zoom). Nous aurions pu, sans doute, faire plus avec le temps qui nous était imparti.
Mais nous avons déjà fait beaucoup!