samedi 20 novembre 2010

Metteur-en-scénocentrisme...

Je ne suis pas particulièrement textocentriste (et encore moins partisan de la voix de l'auteur, notamment pour les auteurs des époques passées). Ni accroc aux nouvelles technologies. Non. Si j'avais à qualifier mon théâtre, je le dirais du metteur en scène (et, par ricochet, de l'acteur!). En ce sens, je suis assez d'accord avec Michel Corvin qui cherche à établir, dans un article (Qui parle au théâtre?) publié en 2005 dans l'ouvrage Le théâtre au plus près (aux Presses universitaires de Vincennes) un recentrage sur ce personnage.

[...] Qui parle [...] au théâtre? Le metteur en scène, bien évidemment, dont la voix couvre toute autre voix. Sans lui, l'œuvre ne prendrait pas de sens; elle stagnerait, insensée, flottante, inutilisable, asociale, livrée aux caprices incontrôlables d'une lecture libre.

[...] La première langue que doit parler le metteur en scène est celle de son public et pas du tout celle de la pièce qu'il monte. Sa deuxième langue, le metteur en scène se la crée: c'est un idiome original [...].

Ceci étant dit, qu'on ne se braque pas à l'instant car il reconnaît du même souffle que la part du jeu dans l'écriture scénique est majeure. En d'autres mots, il recentre le théâtre sur son caractère vivant, sur les femmes et les hommes qui le font (metteur en scène, acteur, spectateur) et qui, entre la scène et la salle, ont de véritables échanges directs.

Bon. Sur papier (ou sur l'écran!), ça peut aller... mais effectivement, dans les faits, rien n'est jamais aussi tranché.