Pour faire suite à mon billet du mardi 21 avril dernier, voici une description plus critique du théâtre de cette période (1850-1900) tirée d'un recueil de Clément Borgal, Metteurs en scène (Éd. Fernand Lanore, 1963), p.9:
[...] Au XIXième siècle, grâce aux nouveaux moyens de transport, les théâtres parisiens s'emplissaient de provinciaux, pratiquement dépourvus de toute formation artistique ou littéraire. Le commerce, l'industrie fournissaient à de nouvelles classes sociales les possibilités de s'intéresser à des manifestations artistiques, au jugement desquelles elles n'avaient jamais été préparées. Les exigences de ce public inédit se firent de plus en plus impérieuses, les moyens pour le satisfaire de plus en plus grossiers. On soigna les décors, les bruitages. Les ressources de la mise en scène furent exploitées jusqu'au délire. La sensation, l'effet devinrent les seuls mots d'ordre des auteurs aussi bien que des acteurs ou des directeurs de salles. [...]
Pratiquement étrangère, sinon résolument hostile au lyrisme, la génération qui suivit immédiatement le romantisme ne fit qu'accentuer la tendance du théâtre à s'enfermer dans des recherches techniques. Des règles et des préceptes, on tomba jusque dans les «recettes» - recettes au succès garantit d'ailleurs. [...] Par ailleurs, l'époque du Second Empire (1850-1872) fut celle de la facilité, des divertissements mondains. Le théâtre se résigna le plus aisément du monde à devenir l'un de ces derniers, se faisant sans vergogne l'écho de la déliquescence générale des moeurs. Plus de problème moral. Partant, plus de choix, ressort essentiel de la littérature dramatique. Privé de sa véritable raison d'être, le spectacle de la scène ne présenta plus désormais que la caricature de lui-même. Il ne fut plus rien qu'une ombre, une façon de théâtre.
De là la table est mise pour les importantes et nombreuses réformes du début du XXième siècle... et pourtant, il est fascinant de se pencher sur cette époque et de tenter d'y cerner et faire ressortir toutes les bases de notre théâtre occidental...
[...] Au XIXième siècle, grâce aux nouveaux moyens de transport, les théâtres parisiens s'emplissaient de provinciaux, pratiquement dépourvus de toute formation artistique ou littéraire. Le commerce, l'industrie fournissaient à de nouvelles classes sociales les possibilités de s'intéresser à des manifestations artistiques, au jugement desquelles elles n'avaient jamais été préparées. Les exigences de ce public inédit se firent de plus en plus impérieuses, les moyens pour le satisfaire de plus en plus grossiers. On soigna les décors, les bruitages. Les ressources de la mise en scène furent exploitées jusqu'au délire. La sensation, l'effet devinrent les seuls mots d'ordre des auteurs aussi bien que des acteurs ou des directeurs de salles. [...]
Pratiquement étrangère, sinon résolument hostile au lyrisme, la génération qui suivit immédiatement le romantisme ne fit qu'accentuer la tendance du théâtre à s'enfermer dans des recherches techniques. Des règles et des préceptes, on tomba jusque dans les «recettes» - recettes au succès garantit d'ailleurs. [...] Par ailleurs, l'époque du Second Empire (1850-1872) fut celle de la facilité, des divertissements mondains. Le théâtre se résigna le plus aisément du monde à devenir l'un de ces derniers, se faisant sans vergogne l'écho de la déliquescence générale des moeurs. Plus de problème moral. Partant, plus de choix, ressort essentiel de la littérature dramatique. Privé de sa véritable raison d'être, le spectacle de la scène ne présenta plus désormais que la caricature de lui-même. Il ne fut plus rien qu'une ombre, une façon de théâtre.
De là la table est mise pour les importantes et nombreuses réformes du début du XXième siècle... et pourtant, il est fascinant de se pencher sur cette époque et de tenter d'y cerner et faire ressortir toutes les bases de notre théâtre occidental...