jeudi 23 avril 2009

Le XIXième siècle... suite

Jacques Offenbach l'amuseur du Second Empire.

Pour faire suite à mon billet du mardi 21 avril dernier, voici une description plus critique du théâtre de cette période (1850-1900) tirée d'un recueil de Clément Borgal, Metteurs en scène (Éd. Fernand Lanore, 1963), p.9:

[...] Au XIXième siècle, grâce aux nouveaux moyens de transport, les théâtres parisiens s'emplissaient de provinciaux, pratiquement dépourvus de toute formation artistique ou littéraire. Le commerce, l'industrie fournissaient à de nouvelles classes sociales les possibilités de s'intéresser à des manifestations artistiques, au jugement desquelles elles n'avaient jamais été préparées. Les exigences de ce public inédit se firent de plus en plus impérieuses, les moyens pour le satisfaire de plus en plus grossiers. On soigna les décors, les bruitages. Les ressources de la mise en scène furent exploitées jusqu'au délire. La sensation, l'effet devinrent les seuls mots d'ordre des auteurs aussi bien que des acteurs ou des directeurs de salles. [...]

Pratiquement étrangère, sinon résolument hostile au lyrisme, la génération qui suivit immédiatement le romantisme ne fit qu'accentuer la tendance du théâtre à s'enfermer dans des recherches techniques. Des règles et des préceptes, on tomba jusque dans les «recettes» - recettes au succès garantit d'ailleurs. [...] Par ailleurs, l'époque du Second Empire (1850-1872) fut celle de la facilité, des divertissements mondains. Le théâtre se résigna le plus aisément du monde à devenir l'un de ces derniers, se faisant sans vergogne l'écho de la déliquescence générale des moeurs. Plus de problème moral. Partant, plus de choix, ressort essentiel de la littérature dramatique. Privé de sa véritable raison d'être, le spectacle de la scène ne présenta plus désormais que la caricature de lui-même. Il ne fut plus rien qu'une ombre, une façon de théâtre.

De là la table est mise pour les importantes et nombreuses réformes du début du XXième siècle... et pourtant, il est fascinant de se pencher sur cette époque et de tenter d'y cerner et faire ressortir toutes les bases de notre théâtre occidental...

Les Pleureuses... état d'un calvaire

Derrière: Maryse, Estelle, Catherine, Geneviève
Devant: Gabrielle, Isabelle, Sarah, Christopher
Photographie: Dario Larouche

Voici une photo de mon groupe Élite (mes adultes...) du Théâtre 100 Masques avec lequel je travaille présentement sur Les Pleureuses... et dont l'unique représentation aura lieu la semaine prochaine.

Unique représentation parce que c'est le résultat d'un atelier et non pas une production de la compagnie... Unique représentation aussi parce que ce projet s'est avéré être un véritable calvaire! Malgré le fait que chacune des personnes composant ce groupe est sympathique, l'ensemble fut d'une complexité inextricable: absences répétées, manque d'implication, manquement dans l'apprentissage du texte, déficit d'attention, de concentration... L'intérêt n'a pas su s'imposer... et le plaisir tarde à venir. En treize semaines (en raison de deux heures et demie par séance), que de temps perdus...

Le théâtre, c'est aussi ça... La difficulté d'être... l'impression que le résultat nous échappe et que des murs s'érigent à mesure que d'autres s'effondrent... Un projet qui, bien qu'en soit, le résultat peut être (peut-être!) intéressant, gruge l'énergie plus qu'il n'en donne. Un projet qui ne réussit pas à prendre un élan nécessaire. Un calvaire.

Ceci étant dit, elles sont très bonne et cet atelier offre véritablement de beaux moments! Et je crois fortement aux dernières heures de répétition qu'il nous reste. Une semaine au théâtre est une éternité!