vendredi 11 février 2022

Ouche!

 


Erwin Piscator est l'une des grandes figures de la mise en scène de la première moitié du vingtième siècle. Sa pratique théâtrale se situe aux limites du théâtre politique et de propagande, avec une forte introduction, en scène, des nouvelles technologies de l'époques (entendre ici la radio, la projection, le cinéma). 

Il faut aussi rappeler, pour bien comprendre le commentaire qui suivra, que l'Allemagne de cette époque (on parle des années 1915-1930) est celle des fameux cabarets (le cabaret berlinois est presque devenu mythique) et des revues (ces spectacles présentant des successions de numéros - sketchs, chants, poésies -construits sur l'actualité récente). 

Bref, à l'avènement de Piscator et de ses spectacles-manifestes hybrides joués souvent par des professionnels mésadaptés à ce style ou encore par des non professionnels, les critiques théâtrales se divisent. Certains crient au génie... alors que d'autres se feront plus virulents... comme ce petit commentaire acerbe enfoui dans un compte-rendu du spectacle Hop là! Nous vivons! publié - si je comprends bien - en 1927 dans le Tägliche Rundshau:

Lorsqu'on voulait résumé en un seul mot
tout la dégénérescence de notre théâtre
on disait «revue».
Ce mot est remplacé depuis samedi par un autre:
«Piscator». 

Et vlan dans les dents.