mercredi 24 février 2016

Tirer profit de la littérature... !?

Affiche du Théâtre National... à peu près à l'époque citée plus bas... prise

Les deux ou trois premières décennies du XXième siècle marque un certain âge d'or du théâtre au Québec... Alors que les œuvres se succèdent les unes après les autres à un rythme effréné, la vague du mélodrame  (ce sera d'ailleurs l'époque - 1921 - de l'un des plus grands succès dramatique d'ici, Aurore, l'Enfant Martyre, de Petitjean et Henri Rollin dont on peut lire quelques extraits ici) fait rage et submerge un répertoire qui peine, par ailleurs, à se développer réellement. 

C'est l'ère du théâtre à la chaîne où la quantité prime sur la qualité. Un autre extrait de 350 ans de théâtre au Canada Français de Jean Béraud:

Écrire pour la scène dans le seul but de se créer une popularité ou de faire de l'argent reste assez couramment l'attitude de ceux qui prétendent à la qualité de dramaturges, comme en témoigne l'un d'eux, qui écrit:

« Je suis auteur de vingt-deux œuvres représentées sur les scènes montréalaises. Ces pièces ont été écrites en moins de quatre ans, à raison de quatre jours de travail par pièce. Pour l'opérette j'ai pris un peu plus de temps et de réflexion, de façon à produire quelque chose de plus solide et de moins cliché. Tous mes péchés précédents sont dus au besoin d'argent, car il faut tenir compte que trois jours, un an ou dix ans de travail  ne donnent que 50$ grand maximum pour une semaine de représentations dans nos théâtres réguliers. C'est pourquoi, lorsqu'on n'est pas riche et que l'on a quelques ressources, quelques idées, il ne faut pas les exploiter en dix ans sur une pièce, mais au contraire écrire une vingtaine de stupidités, si l'on veut tirer quelque profit de la littérature dans notre bonne ville de Montréal, et particulièrement au théâtre...»

C'est là un point de vue comme un autre... et parfois, il semble que nous n'en sommes pas si loin...