mardi 30 juin 2009

Le monde de la danse-théâtre en deuil


Pina Bausch vient de mourir
...

La grande dame de la danse(-théâtre!) du XXième siècle...

lundi 29 juin 2009

Le Médecin malgré lui... [quelques notes]


Le début des représentations approche à grand pas...

Alors que les comédiens enchaînent le spectacle encore quelques fois et que l'équipe de concepteurs achève tout ce qui relève de l'esthétique, reste peut-être la plus importante des tâches (et la plus complexe parce qu'elle relève alors d'autres intervenants): la promotion.

Bien qu'une soixantaine d'affiches orne(nt?) les vitrines de la rue Racine, elles semblent pourtant éparses... Mais les affiches font plus office de pense-bête que de véritable attrait et ce n'est pas nécessairement le moyen le plus efficace d'attirer les gens.

Bien qu'il y ait eu divers communiqués au cours des dernières semaines et quelques articles et encarts dans diverses publications, on ne parle pas assez de la production pour créer une attente...

Il nous faut donc quatre choses - outre le fait de propager le mieux possible la bonne nouvelle moliéresque! - pour promouvoir le spectacle: 1- des entrevues... moments clés qui drainent vers notre cahier de réservations plusieurs appels!; 2- de la publicité... si les moyens financiers le permet; 3 - des critiques et des comptes-rendus; 4 - un bouche-à-oreille rapide et positif...

Sur ce dernier point... Nous comptons beaucoup sur le bouche-à-oreille pour diffuser les informations et inciter les gens à venir nous voir. Cette année, nous misons sur une première spécial médecins: 100 spectateurs issus du milieu hospitalier... et sur les billets de faveur (en tout, 240) distribués aux soixante donateurs pour que ceux-ci se fassent par la suite porte-paroles de l'événement...

dimanche 28 juin 2009

La semaine théâtrale

Petit rendez-vous théâtraux...

Mardi à samedi - 30 juin au 4 juillet
Complexe touristique La Dam-en-terre (Alma), 20h30

Présentation du théâtre d'été J'ai mon voyage!... spectacle avec des comédiens (enfin!) professionnels (voir le lien...)... «Ce qui fera changement de l'amateurisme d'ici» me dirait mon grand sens de l'ironie... Toujours est-il que parmi cette distribution professionnelle se retrouve le nom de Réjean Vallée que tous les artisans de milieu saguenéen (ou presque) connaissent soit comme comédien ou comme chargé de cours pendant de nombreuses années à l'UQAC...

Mercredi à samedi - 1er au 4 juillet 2009
Café-théâtre Côté-Cour (Jonquière), 20h30

C'est la seconde semaine de représentations du cabaret burlesque À Tour D'Rôles... présenté par le diffuseur et le collectif du même nom. Voici ce qu'en dit Patricia Rainville du journal Le Quotidien dans l'édition du samedi, 26 juin 2009:

Pour amateurs de burlesque avertis

JONQUIÈRE - Loufoque et saugrenue. La pièce «À tour d'rôle», présentées au Côté-Cour de Jonquière jusqu'au 11 juillet prochain, transportera le spectateur dans un univers absurde et complètement éclaté.

Quatre comédiens campent une vingtaine de personnages dans plusieurs sketchs qui se succèdent. Des ingrédients gagnants pour une soirée d'été farfelue et rafraîchissante.

Malgré l'originalité du spectacle, il faut être amateur du théâtre burlesque pour apprécier l'humour des quatre comédiens qui se partagent la scène. Effectivement, tandis que plusieurs riront aux éclats, d'autres ne comprendront tout simplement pas leur amusement.

Formé de Maud Côté, Guylaine Rivard, Vicky Côté etMichel Otis, le collectif s'amuse, diverti, étonne. Connaissant l'engouement du public saguenéen pour ce genre de spectacles, les artistes ont concocté une série de numéros de variété. Chansons, mime, danse, parodies de pièces célèbres et de jeux télévisés; «À tour d'rôle» offre une soirée inspirée des spectacles vaudevillesques.

Le collectif a donné le coup d'envoi le 24 juin dernier, devant quelques spectateurs. Sans contredit, les comédiens ont du talent et n'ont pas peur du ridicule. Sur les quelques 17 numéros de variété, celui parodiant «Les Belles soeurs» de Michel Tremblay est particulièrement savoureux. On y retrouve les populaires personnages, s'exprimant toutefois dans une toute autre langue. «La Mascotte», où une dame âgée vante les qualités de Papatte, une vieille mascotte décrépite, vaut également le détour.

Le cabaret estival est présenté du mercredi au samedi, à 20h30. Le coût des billets est de 20$ et de 18$ pour les étudiants et les travailleurs culturels.


Samedi - 4 juillet 2009
Théâtre du palais municipal (La Baie), 20h

C'est le lancement du spectacle Les Aventures d'un Flo... descendant de La Fabuleuse histoire d'un Royaume... Voici le calendrier des représentations:


C'est tout pour cette semaine... du moins, dans le domaine purement théâtral!

samedi 27 juin 2009

Quand «Le Quotidien» se met au défi de remporter son pari...

Photographie prise sur ce site

À trop dire, ça ne veut plus rien dire...

Je me demande combien de fois, au cours des dernières années, les artisans du théâtre ont, selon Le Quotidien, principal média écrit de la région, ou remporté leur pari ou relevé le défi?

Si nous faisions un compte-rendu des articles critiques de ce journal, il apparaîtra vite que les titreurs (car je crois savoir que ce ne sont pas les journalistes qui donnent les titres de leur article... bien qu'ils en suggèrent sûrement...) ne se donnent guère la peine d'être original...

Quelques titres, de mémoire, tirés de mon dossier de presse personnel de même que de celui du Théâtre 100 Masques: Le Théâtre 100 Masques relève le défi (lors de la création de Les Précieuses ridicules en 2003); Le 100 Masques remporte le pari (lors de la création de La Serva Amorosa en 2004); Les Monstres de l'orgueil relèvent un défi de taille (lors de la production 2007).

Si je ne m'abuse, le défi fut aussi relevé (ou le pari remporté!) lors de la création de Pique-Nique en Campagne et des Soirées du Grand Écart... Et j'en oublie et je passe sous silence tous les titres du genre associés aux autres compagnies régionales...

À preuve! Encore ce matin, le théâtre d'été qui tient présentement l'affiche au Complexe touristique de la Dam-en-telle, se voit titré de la façon suivante: Un pari remporté avec brio...

À croire que le théâtre d'ici n'est que pari ou défi...
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Quelques titres du Quotidien touchant d'autres sujets que les arts, glanés sur Google: Un Jonquiérois relève le défi (sur un jeune retenu pour «Fais-ça court!», 16 septembre 2008); David gagne son pari ( un sportif, le 9 novembre 2008); Le défi majeur de la relève entrain de s'imposer (éditorial de B. Tremblay, 19 mars 2009); Un défi de taille à relever (portant sur le Resto des Collines, 25 mars 2009); Paul-Eugène Larouche relève un Grand défi (24 mai 2009)... etc.
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Petit appel à ceux qui ont un dossier de presse sous la main pour faire, dans la section commentaire, une nomenclature exhaustive de ces titres variant sur le même thème...

Éloge de la tension

Un comédien en scène doit être comme un ressort, toujours tendu (une tension bénéfique...) et prêt à se déployer. Chaque image qu'il crée se charge de pulsions prêtes à jaillir pour créer l'image suivante... Le potentiel événementiel: qu'est-ce qui va arriver? comment ça peut se terminer? comment aller plus loin? est-ce que ça peut aller plus loin?

Dans cette force en jeu se tient l'intérêt du spectacteur. C'est la création de ce sentiment d'attente qui fait que celui-ci reste accroché durant une représentation.

Après tout, la matière première du théâtre n'est pas l'acteur, l'espace, le texte, mais l'intention, le regard, l'écoute, la pensée du spectateur. Le théâtre est l'art du spectateur (Eugenio Barba, Les canoes de papier)

jeudi 25 juin 2009

Fébrilité estivale

Dernier droit...

Les activités estivales du Théâtre 100 Masques occupent (et occuperont) la majeure partie de mon temps. La production du Médecin malgré lui et la tenue de nos Camps de théâtre thématiques vont bon train!

Encore une petite semaine et nous prendrons notre élan pour tous le mois de juillet.

Épaulé solidement par Erika Brisson, nous baignons quotidiennement dans les papiers de toutes sortes (donateurs, commanditaires, programmes, textes, inscriptions, etc.), une logistique importante et une foule d'idées pour offrir des services et un spectacle de qualité.

Pour les camps, nous avons réussi (et tout le mérite revient en fait à mon acolyte...) à avoir les droits de certains textes de Fred Pellerin pour élaborer un radio théâtre. Nous avons également réuni une équipe dynamique d'une dizaine d'intervenants théâtraux avec chacun sa spécialisation pour répondre aux besoins des thèmes (théâtre d'ombres, radio théâtre, télé théâtre et jeu choral), pour stimuler les jeunes (qui seront fort nombreux par ailleurs). Notre quatre groupes (8-10 ans et 11-14 ans) - sont presque à pleine capacité.

Quant au Médecin, Christian dirige d'une main assurée l'équipe de comédiens alors que nous, Erika, Jessyka Maltais-Jean et moi, prenons à charge tous les postes esthétiques: costumes, accessoires, décors, éclairages.

Ce qui fait que peut-être, dans les jours prochains, je serai moins assidu sur ce blogue... mais, le cas échéant, ce ne sera que partie remise!!!

mardi 23 juin 2009

Bonne fête nationale


Fête Nationale des Québécois oblige: je n'écrirai pas aujourd'hui pour donner mon temps à quelque réjouissance politico-populaire...

Juste quelques mots pour souhaiter, en cette journée fériée... et par conséquent, un peu embarassante en pleine semaine!... un gros merde à toute l'équipe du Cabaret À tour d'rôle qui débute ce soir!!!

Paso Doble

Je suis toujours fasciné par ce genre de vidéo... par les danseurs et leurs mouvements (et particulièrement pour ceux-ci, champions mondiaux en danses latines, Michal Milatowski et Joanna Leunis... ici dans l'exécution d'un rigoureux paso doble):



Le paso doble est l'une des danses les plus simples à apprendre au départ. Le pas de base est en effet un simple pas de marche (le danseur part du pied droit, la danseuse pied gauche en arrière). La tenue du couple est classique, mais il faut ensuite, pour adopter le style typique du paso, se souvenir que le danseur y joue le rôle du torero et la femme, celui de sa cape. Le nom paso-doble signifie littéralement "deux pas", probablement parce cette danse est basée sur une simple marche stylisée. (Wikipédia)

Une telle symbiose... une telle communion entre les corps et les êtres... une si grande précision... un si grand pouvoir de l'exécution... Le corps en scène peut devenir une puissante machine quand le contrôle est aussi rigoureux.

Et le tout me conforte: on peut atteindre une force d'évocation par la forme, par le calcul de l'espace, de la relation avec l'autre. Voilà ce que je cherche comme metteur en scène. Voilà les qualités que j'aimerais pouvoir développer chez mes comédiens.
De retour ce soir...
pour le moment,
occupé dans les activités estivales
du Théâtre 100 Masques!

dimanche 21 juin 2009

La semaine théâtrale

Et c'est parti pour les activités estivales!

Mercredi à samedi - du 24 au 27 juin 2009
(jusqu'au 11 juillet)

Café-Théâtre Côté Cour (Jonquière), 20h30



Le Café-Théâtre Côté Cour reprend sa tradition du cabaret estival et en présente un, À Tour d'rôle, inspiré des spectacles burlesques, préparé par le Collectif À Tour d'rôle, composé de Vicky Côté, Guylaine Rivard, Maud Côté et Michel Otis. Notez que ce spectacle est un autogéré, impliquant un investissement (financier, temps, énergies) personnel de chacun pour un partage des recettes. Voici, en lien, l'entrevue accordée par Guylaine Rivard à Jean-Pierre Girard de l'émission L'Heure de Pointe de Radio-Canada.

À compter de vendredi, 26 juin 2009 Complexe touristique La Dam-en-terre (Alma), 20h


La Dam-en-terre présente sa nouvelle production, J'ai mon voyage!, dans la plus pure tradition du théâtre d'été. Partir en voyage, c'est un bonheur! Enfin...ça dépend avec qui! Lisette rêvait d'un voyage d'amoureux avec son beau Jacques. Mais voilà qu'Yvan et Micheline, le beau-frère et la belle-soeur, sont de la partie... Comment une reine du chrono et un Roger bon temps, arriveront-ils à composer avec un anxieux à l'extrême et une face de mi-carême! La veille de leur départ, nos deux couples s'enlisent dans les préparatifs et s'enfocent dans des situations les plus absurdes et loufoques.

Bon début d'été!

samedi 20 juin 2009

Côté cour, côté jardin

Image tirée des Dossiers de la troup du Roy (référence plus bas dans le billet)

Moi qui ai toujours eu de la difficulté à désigner instantanément la gauche et la droite, je n'ai guère plus d'habiletés pour pointer la cour et le jardin quand je travaille sur une scène... ces dénominations qui doivent suppléer à une gauche et à une droite fixes, prises du point de vue du spectateur, que l'on soit dans la salle ou sur les planches. Dénominations usuelles servant à simplifier (!) les demandes et les discussions entre les acteurs et les metteurs en scènes et autres artisans du théâtre.

Ce manque d'aptitude n'est pas mieux servi malgré le truc mnémotechnique qui est de placer, bien assis dans un fauteuil de spectateur (ou debout!), les initiales de Jésus-Christ (ou de n'importe lequel autre nom dont les initiales seront J.C.), initiales des deux termes dont il est ici question, soit jardin et cour, dans l'espace et de s'y reporter. Et lorsque nous sommes sur la scène, il faut seulement se rappeler que le côté cour est le côté du coeur.
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Cette appellation vient de la salle des Machines, construite en 1659-1662 par Gaspard Vigarani dans le palais des Tuileries, située entre cour et jardin. Avant la Révolution, on se servait des termes côté du roi (jardin) et côté de la reine (cour). En Angleterre, on désigne la position en fonction de l'ancien emplacement du souffleur: prompt side (du côté du souffleur) pour la cour, opposite prompt side (du côté opposé), pour le jardin.

Dictionnaire encyclopédique du Théâtre

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Le machiniste qui est à la cour est un courier ; celui qui est préposé au côté jardin s'appelle un jardinier. Il n'est pas question que l'un empiète sur le territoire de l'autre. Roger BLIN (1917-1984) raconte dans ses Souvenirs : « J'ai entendu l'histoire assez caricaturale mais vraie d'un metteur en scène qui avait dans son décor un arbre important, assez gros, qui se trouvait au milieu de la scène. Il n'a pu obtenir de mettre l'arbre au milieu que s'il était coupé en deux pour que le machiniste de la cour et celui du jardin se rencontrent au centre. » La routine syndicale veut, en effet, que les machinistes préposés à la cour ou au jardin refusent de traverser la scène. Ce clivage revendiqué semble lié à des croyances qui trouvent une transposition immédiate dans l'espace : au Moyen Âge, l'enfer est situé à gauche de l'acteur ; c'est de la cour que surgissent les diables et les personnages malfaisants.

Les Dossiers de la Troupe du roy

jeudi 18 juin 2009

Du théâtre deux fois millénaire!

Voici une image que m'a envoyée Monsieur Jacques B. Bouchard, auteur du blogue Jack aime/Jack n'aime pas:

Il s'agit d'une image tirée du numéro d'avril 2009 de revue Historia.

Cette mosaïque a été trouvée, lors de fouilles archéologiques, sur le site de Pompéi, ville romaine ensevelie par une éruption du Vésuve en 79 de notre ère. Elle représente - et pour cela le lieu d'où elle vient porte désormais le nom de «la maison du poète tragique» - un metteur en scène distribuant leurs masques aux acteurs de la pièce qu'il met en scène et leur expliquant leur(s) rôle(s) (réf.: Monsieur Bouchard).

Voici donc, en quelques sortes, un instantané de grande qualité datant de près de 2000 ans! Comment y faisait-on le théâtre? Comment se costumait-on? Comment bougeait-on? Quelle(s) différence(s) avec aujourd'hui?

Bien entendu, toutes les réponses n'y sont pas... mais ça donne une magnifique idée!

mercredi 17 juin 2009

Le Médecin malgré lui [quelques notes]...


Le Médecin malgré lui est une farce de Molière.

Mais qu'est-ce qu'une farce? Petits détours par L'encyclopédie du Théâtre de Michel Corvin afin d'apprécier cette pièce à sa juste valeur...

FARCE. Courte pièce, reposant sur l'affrontement comique de personnages populaires qui cherchent le plus souvent à duper ou dominer autrui. Ce genre dramatique remonte à l'Antiquité gréco-latine, puisque Aristophane et Plaute l'illustrent, mais c'est au Moyen Âge, époque à laquelle le terme apparaît, qu'il conquiert un statut et une popularité qu'il conservera durant ds siècles.

[...] [Au Moyen Âge, la farce comporte] peu de personnages, une intrigue élémentaire; les acteurs, souvent enfarinés, parfois masqués, jouent sur des tréteaux étroits fermés au fond par un rideau; les décors sont très simples ou inexistants.

[...] La structure de base de la farce, c'est de parvenir à tromper l'autre, à le «farcer». [...] La farce est un univers de trompeurs et de trompés: maris perpétuellement dupes des manèges de la femme et de son amant; boutiquiers victimes des ruses des mauvais payeurs (comme La Farce de maître Pathelin); valets qui se vengent d'une humiliation; matamores se faisant mutuellement peur; «badins» demurés qui croient le premier hâbleur venu. Car le langage est lui même tromperie [...]. La farce aime d'ailleurs jouer sur les équivoques du langage, de préférence obscènes, au point que certaines farces ne sont guère qu'une métaphore sexuelle en action. [...] La farce se veut un genre déshonnête.

Et Molière? [...] Sensible à sa dimension spectaculaire, que l'influence de la commedia dell'arte a sans doute favorisée - jeu très physique de l'acteur qui est encore fréquemment masqué (sauts, bastonnades, mimiques), mais aussi nombreux effets prosodiques (jeux de timbres ou d'accents) -, Molière intègre la farce à son esthétique comique et la rehausse en lui conférant une finalité originale: elle devient un élément nécessaire de son théâtre, qui tend à compenser une tension dramatique parfois extêmement forte en ramenant le spectacle sur le terrain du rire.

Voilà donc la matière qui, avec Le Médecin malgré lui, m'occupe et occupe toute l'équipe du Théâtre 100 Masques!

mardi 16 juin 2009

«Quand se décidera-t-on à prendre au sérieux les comiques?»


Il faut parfois cesser de prendre le théâtre au sérieux pour pouvoir s'en affranchir et ainsi évoluer... sinon cet art gruge l'énergie! Les auteurs suivants, en quelques phrases lapidaires, savent redonner au théâtre sa (caustique!) légèreté:

Il ne faut pas craindre les pièces ennuyeuses ;
quand le public s'ennuie,
il croit qu'il pense, et ça le flatte.

Pierre Veber

A mesure que les acteurs deviennent mauvais,
le public vient.
Un mauvais acteur attire le public
comme la viande avariée attire les mouches.

Henry de Montherlant

Dans les théâtres,
si les ouvreuses ont une lampe de poche,
c'est uniquement
pour vérifier le montant de votre pourboire.

Laurent Ruquier

lundi 15 juin 2009

Meilleure scénographie!

Christian Roberge, Céline Gagnon, Réjean Gauthier, Francine Joncas et Gervais Arcand

Des représentants du Théâtre Mic Mac de Roberval étaient présents, samedi dernier (le 13 juin) pour la remise des prix lors du second Gala des Arlequins organisé par la Fédération du Théâtre Amateur du Québec... Trois nominations: Meilleure comédienne pour Céline Gagnon, Meilleure production 2008 et Meilleure scénographie pour Christian Roberge.

Si les deux premiers prix ont échappé à la troupe, Christian Roberge a raflé le prix dans la catégorie Meilleure scénographie pour la production Le rire de la mer que j'ai eu le plaisir de diriger en 2008!

La scénographie, je le rappelle, était constituée de 200 boîtes manipulées comme un immense jeu de Legos pour construire, grâce à l'inventivité de Christian, un bureau de docteur, un musée, une chambre d'hôtel, un palais grec, un centre de tatouage, un bistro breton, le théâtre d'Épidaure! Un gigantesque puzzle qui avait une place prépondérante et qui a causé bien des maux (tant dans sa manipulation que dans sa solidité!).

Félicitation!

dimanche 14 juin 2009

La semaine théâtrale

Encore une fois, cette semaine, c'est le calme plat... ou presque.

Mercredi, 17 juin 2009
Centre Culturel du Mont-Jacob, 9h



Tenue de la dernière table de compétence théâtre (organisée par le Conseil régional de la culture) de la saison. Il faut confirmer sa présence au 418.543.5941 poste 233.

Sinon, aucune représentation n'est prévue à ma connaissance... ni aucun autre événement théâtral.

samedi 13 juin 2009

Le Médecin malgré lui [quelques notes]


Voici la première épreuve officielle de l'affiche de notre production estivale... En cliquant dessus, j'imagine que vous pourrez l'agrandir!

Le Médecin malgré lui [quelques notes]

La distribution du Médecin malgré lui du Théâtre 100 Masques:
Marc-André Perrier, Émilie Jean, Alexandre Larouche, Martin Giguère
Mélanie Potvin, Pierre Tremblay, Jérémie Desbiens (photographie: Erika Brisson)

La photo qui illustre ce billet montre, outre la distribution, un premier essayage de quelques costumes de la production en cours.

Ce premier véritable essayage - avec en prime, un filage complet de la pièce... - permets de vérifier la cohérence des choix, les ajustements à faire, la façon dont les costumes tombent sur les corps en mouvement...

Là réside peut-être le plus grand problème des costumes... dans beaucoup de productions (et dans la photo ci-dessus!).

Les costumes ne sont pas des vêtements. En fait, pour être plus juste, je devrais dire que ceux-ci sont plus que des vêtements! Les costumes participent à la construction du personnage. Ils sont, en quelques sortes, une véritable architecture et doivent donc être portés comme tel... Encore plus! Si nous prenons pour acquis que la psychologie, les sentiments, la réflexion et les questionnements font l'endo-personnage (l'intérieur), les costumes en sont l'exo-personnage (l'extérieur).

Ainsi, les costumes réclament (et là, souvent, le bât blesse!) une tenue de la part des acteurs, du tonus et une rigueur dans la façon de se mouvoir. Une conscience d'être non pas vêtu mais revêtu! Le costume au théâtre constitue un système de signes qui a trois fonctions: 1- dire le théâtre en exhibant un élément essentiel (sauf exception) de la différence entre le théâtre et la vie de tous les jours; 2- dire l'individu dans la particularité de la personne avec une insistance sur le corps, ses particularités anatomiques et sa gestuelle; 3- assurer ou conforter la référence, référence à l'histoire, à la classe sociale, ou même à l'histoire du théâtre. [...] Le costume, outre ses fonctions dans le récit, est aussi un élément dans les constructions artistiques que propose la scène, en relation de formes, de couleurs, de mouvements avec les éléments du décor; le costume est bien évidemment une part dans la construction des images scéniques. (Anne Ubersfeld, Les termes clés de l'analyse du théâtre, p.22)

En d'autres termes, les costumes ne servent ni à cacher le corps ni à réchauffer. Les costumes sont une œuvre en soi.

Pour en revenir à notre production, c'est le temps, désormais, des négociations et des apprentissages entre les acteurs et leurs costumes!




vendredi 12 juin 2009

Constats


Il y a quelques mois je parlais du théâtre saguenéen comme étant quelque chose de cyclique. Après une période de morosité, le dynamisme... après le dynamisme, l'épanouissement... après l'épanouissement, la stagnation... après la stagnation, l'essoufflement... après l'essoufflement, la morosité. L'histoire théâtrale régionale depuis, disons, 40 ans tend à prouver ce mouvement...

Où en sommes-nous présentement? Quel diagnostic poser? Difficile à dire...

Les signaux sont quelque peu préoccupants... Certains partent, d'autres tentent d'émerger. D'un autre côté, depuis quelques années, la relève annuelle est anémique (et parfois nulle). Les grosses cohortes des années 2000-2003 sont passées.

Les circonstances posent problèmes et obligent (peut-être est-ce bénéfique... le temps le dira) les organismes à se restructurer... Le théâtre de tournée à Chicoutimi est, à proprement parlé, éradiqué.

Les enveloppes budgétaires dévolues à la région sont figées... alors que les dépenses augmentent, coût de la vie oblige...

Et le taux de fréquentation dans les salles n'augmentent pas et même, quelques fois, diminue!

Et pourtant, peut-être le théâtre saguenéen ne s'est-il jamais aussi bien porté... du moins me semble-t-il.

Un nouveau souffle surgira immanquablement...


jeudi 11 juin 2009

Table de compétence théâtre


Dernière rencontre (et première depuis février!)...

La semaine prochaine, il y aura une table de compétence théâtre organisée par le CRC... le 17 juin, à 9h, au centre culturel du Mont-Jacob... mais encore faut-il que les gens de théâtre soient au rendez-vous...

Ces rencontres sont importantes... pour la discussion, la passation d'informations, la mise à jour des dossiers gouvernementaux... et il n'en tient qu'à nous de faire de celles-ci un espace de concertation pro-actif! Il est important de prendre part à ce genre de rencontre du milieu... et tout artiste et artisan du théâtre régional peut (et devrait...) y participer.

Pour confirmer (ou au moins manifester la réception de l'information...) sa présence, téléphoner au 418.543.5941 poste 233...

mercredi 10 juin 2009

Quand le Théâtre du Saguenay n'a de théâtre que le nom...

Le Théâtre du Saguenay a présenté hier sa programmation 2009-2010... première programmation itinérante dans un contexte de crise locative: nouvelle salle ou rénovation?



Suite au visionnement de cette petite vidéo promotionnelle, une constatation s'impose: le théâtre (aucune représentation prévue!) et la danse (avec un seul spectacle) ne font plus le poids parmi tous les spectacles de chanteurs et d'humoristes... Les belles années du théâtre de tournée à Chicoutimi seraient-elles passées? Rentabilité oblige... Les problèmes de lieu (par ailleurs réels...) ne sont-ils qu'un bon prétexte pour se débarrasser de ces gouffres financiers?

C'est un premier pas vers l'appauvrissement culturel du Royaume...

Par chance! En matière de diffusion théâtrale, le Théâtre La Rubrique tient le fort!


mardi 9 juin 2009

Le Médecin malgré lui [quelques notes]

D'autres images du Médecin malgré lui de Molière venus d'ailleurs... dans l'attente d'avoir le nôtre ici!


(Sganarelle et Léandre, acte II sc.5)


(Compagnia teatrale della Luna Nuova-2006, acte I, sc. 1-2-3)



Le Médecin malgré lui [quelques notes]

Tiens... petit extrait du Médecin malgré lui monté par la Compagnie Colette Roumanoff... monté comme un véritable théâtre de foire... avec moult acrobaties et gymnastique, avec un jeu inspiré et hautement hystérico-comique.



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Petites images venues d'un autre continent...

Pour notre part, Le Médecin s'inscrit dans une esthétique toute autre... et pourtant semblable. Non pas tant dans la facure, mais dans l'esprit scénique... l'esprit baroque, l'esprit de la farce, l'esprit de la commedia de laquelle pourrait se prétendre ce Molière.

L'équipe de conception - soit Jessyka Maltais-Jean, Erika Brisson et moi - s'acharne à concevoir et réaliser les costumes, accesoires et décors dans cette veine... avec un fort accent nouvelle-france folklorique.

Bientôt, la première...

lundi 8 juin 2009

Le théâtre de la convention selon Théophile Gautier


[...] L'art ne peut exister sans convention; l'absence de convention amènera la ruine du théâtre. Il y a pour la scène des exigences d'optique que l'on méconnaît aujourd'hui; un drame ne doit pas être vrai, il faut qu'il y ait des parties sacrifiées, d'autres exagérées; le contour de chaque caractère doit être tracé d'une manière précise et sculpturale de façon à mettre les personnages en relief et à les faire se détacher nettement sur le fond lumineux ou sombre de l'action; le langage naturel du comédien est le vers: la prose fait disparate avec les arbres de carton peint, le rouge végétal, les sourcils tracés avec du bouchon brûlé, la rampe de quinquets fumeux, le clinquant du roi et les faux cheveux de l'ingénue; elle est trop vraie, et rompt cet ensemble d'harmonieuse fausseté; elle produit l'effet d'une maison réelle bâtie en pierres ou un arbre véritable transplanté d'un jardin produirait à ces côtés des châssis de tôle barbouillée qui forment les coulisses.
Histoire de l'art dramatique en France depuis 25 ans, 1837

Un jour, il faudra que je me penche sérieusement sur mon intérêt pour ces notions théâtrales du faux véritable, du code, de la convention... et de cet attrait irrésistible pour cette vie théâtrale, cette écriture scénique du XIXième siècle...

dimanche 7 juin 2009

Quand le Théâtre est la peste des villes...

Je profite de cette journée dominicale pour poursuivre ma lecture théâtrale des Pères de l'Église (grâce au recueil essentiel d'Odette Aslan - L'Art du théâtre - qui me sert littéralement de livre de chevet!) pour vous servir, en quelques sortes, une homélie sortie d'un autre âge (Homélie 15 au peuple d'Antioche) écrite par Saint Jean Chrysostome quelque part à la fin du quatrième siècle de notre ère... Ces lectures sont fort passionnantes parce que d'un radicalisme extrême qui surprend... Aucun nuance.

Saint Jean Chrysostome, icône à l'encaustique, 7ème siècle

Je vous demande à tous d'éviter vous-mêmes le funeste séjour des salles de spectacle et d'en détourner ceux qui les fréquentent [...]. Je désirerais que tu rencontrasses un homme qui vient de voir un spectacle et un autre qui sort de prison: tu verrais combien l'âme du premier est indignée, agitée et comme vraiment enchaînée et combien l'âme du second est quiète, libre et élevée.
*
Le plaisir qu'on prend au Spectacles, Comédies, produit la fornication, l'impudence et toute sorte d'incontinence.

Malgré le fait que ce radicalisme se pare d'archaïsme et de bigoterie, il faut se souvenir qu'il y a à peine quelque cinquante-soixante ans, soit plus de 1600 ans après!, ici même au Québec, lors, entres autres, des grandes tournées de Jean Grimaldi, les prêtres montaient toujours en chaire pour dénoncer les spectacles avec une même vigueur et dans des termes assez semblables... promettant l'enfer et ses tourments éternels à tous les ouailles qui oseraient y assister...

À toutes les âmes damnées, bonne semaine...

La semaine théâtrale


Décidément, c'est la période creuse... du moins en ce qui a trait à la présentation publique... parce que, je le répète: la Rubrique, le CRI, le 100 Masques, les Têtes Heureuses et plusieurs autres artistes et artisans sont fort actifs ces temps-ci pour reprendre place bientôt sur les diverses scènes saguenéennes...

D'ici là, il faut se contenter de peu!

vendredi 5 juin 2009

En quelle langue?

Tour de Babel par Brueghel

théâtre
Theatre

tiatro
Тэа́тар

Divadlo

Театр

Hì-kio̍k

טעאטער
Tiyatro
ละคร
جلوہ گاہ
Theata
அரங்கு

Tētros

المسرح
θέατρο
演劇

თეატრი


jeudi 4 juin 2009

Que reste-t-il de nos amours?




Le théâtre est un des instruments les plus expressifs, les plus utiles à l'édification d'un pays, le baromètre qui enregistre sa grandeur ou son déclin. Un théâtre sensible et bien orienté à tous ses niveaux, de la tragédie au vaudeville, peut transformer en quelques années la sensibilité du peuple. Tandis qu'un théâtre dégradé, où le sabot fourchu remplace les ailes peut gâter et endormir une nation entière.

[...]

Un peuple qui n'aide pas, qui ne favorise pas son théâtre est moribond, s'il n'est déjà mort; de même, le théâtre qui ne recueille pas la pulsation sociale, la pulsation historique, le drame de son peuple, et la couleur authentique de son paysage et de son esprit, ce théâtre-là n'a pas le droit de s'appeler théâtre, mais «salle de divertissement» local tout juste bon pour cette horrible chose qui s'appelle «tuer le temps».

Cet extrait manifeste qui fait réfléchir sur les enjeux théâtraux d'aujourd'hui - que ce soit à Saguenay, au Québec ou dans le monde... - fut écrit vers 1935 par Federico Garcia Lorca, poète et dramaturge espagnol.

Que dit notre théâtre de nous? Parle-t-il ou est-il muet? Une voix forte ou un chuchotement inaudible parce qu'inintéressant?

Quand est-il de notre art? Où se situe-t-il dans ce que d'aucuns nomment l'«écologie de la pratique»? Quel est son état de santé? Après le post-modernisme et tous les autres ismes, après l'ère technologique où font rage le cinéma et le virtuel, que reste-t-il du théâtre? Le théâtre n'est-il plus qu'un coup d'épée dans l'eau? Pas plus que les autres arts... et pourtant...

mercredi 3 juin 2009

Départs


Évolution oblige (ou érosion d'un dynamisme culturel qui arrive à la fin d'un cycle?)...

Le milieu théâtral verra partir, sous peu de bons éléments... des éléments forts... des éléments qui ont été assez présents au cours des dernières années.

Après une décennie de travail acharné et de dynamisme - dix ans de productions, d'activités, de participation à la construction d'un professionnalisme saguenéen -, un recul brutal (lucide dirait l'autre) semble devoir être pris. Un bilan s'impose pour tous: Quelles aspirations? Quelles ambitions? Quels sacrifices? Quel avenir?

Les regards bifurquent alors vers la cour du voisin...

Pour la première fois depuis longtemps, c'est une réelle vague de comédiens qui partiront, d'ici quelques mois, vers les métropoles... Combien seront-ils enfin? Deux? Trois? Quatre? Plus?

Le monde théâtral d'ici entre-t-il en hibernation? En fait, non... je ne pense pas. Disons qu'il étire ses racines pour poursuivre sa croissance...

Bonne chance à ceux qui partent... et à ceux qui restent!

Tripatouillages politico-législatifs


Alors que la session intensive bat son plein à l'Assemblée Nationale, un projet de loi fait son chemin pour se retrouver sur la sellette cette semaine: le projet de loi numéro 32... projet qui crée des remous dans le milieu culturel et, à proprement parlé, dans le milieu théâtral.

Car en effet, cette Loi modifiant la Loi sur le statut professionnel et les conditions d’engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma et d’autres dispositions législatives présentée par l'inconstante ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, propose trois modifications majeures : « redéfinir les secteurs de négociation et la portée des reconnaissances syndicales dans l’industrie des productions audiovisuelles, étendre le champ d’application de la Loi sur le statut de l’artiste pour en faire bénéficier les techniciens et artisans qui participent aux productions audiovisuelles, et abolir la Commission de reconnaissance des associations d’artistes et des associations de producteurs (CRAAAP) et transférer à la Commission des relations du travail (CRT) ses principales fonctions » (communiqué publié par le gouvernement du Québec).

Et c'est la levée de bouclier des diverses associations qui craignent que, par celle-ci, s'installe un joyeux capharnaüm dans les structures administratives...
Ce projet remplace le Projet de Loi 90, déposé en mai 2008, qui avait soulevé l’ire de plusieurs intervenants culturels, notamment de l’ACT, l’ADISQ, l’APC, l’APFTQ, l’APTP, FEQ, RIDEAU, TAI et TUEJ. La nouvelle mouture ne suscite guère plus l’unanimité.

Au moment où ces lignes sont écrites, l’ADISQ et plusieurs autres associations ayant une expertise dans l’application de la Loi sont à compléter leur analyse des effets de ce projet sur le milieu culturel. Toutes ont demandé à être entendues en Commission parlementaire afin d’éclairer le gouvernement sur la situation d’extrême confusion que les modifications envisagées sont à même de créer dans le milieu.

L’ADISQ constate quant à elle que de nombreux problèmes subsistent encore dans le projet et que de nouveaux viennent d’y apparaître. Ces problèmes concernent notamment les catégories de productions audiovisuelles visées par l’élargissement de la Loi à d’autres personnes que des « artistes », de nouvelles reconnaissances envisagées au profit de l’AQTIS, l’inclusion de salariés à la Loi, une seconde définition de « producteur » et la manière dont seraient transférés les fonctions et pouvoirs de la CRAAAP à la CRT (communiqué publié par l'ADISQ).

En clair, ce n'est pas si clair... Il s'agit d'une loi complexe qui modifie, dans les faits, six lois différentes. Les tenants et aboutissants d'un tel exercice ne sont pas évidents pour les non-initiés (car le charabia légal est quelque peu hermétique)... Il faut veiller au grain!

mardi 2 juin 2009

Quand le Diable chausse les brodequins aux comédiens...


De tout temps - du moins en ce qui concerne l'ère chrétienne! -, le théâtre a été malmené et décrié par l'Église et les églises (et ce, jusqu'à la seconde moitié du XXième siècle)... que ce soit pour la vie dissolue des ses comédiens, pour la dépravation de la scène, pour le principe de revêtir l'autre.

L'un des premiers à avoir vitupéré contre cet art, Quintus Septimus Florens Tertullianus, dit Tertullien, y va, dans son traité de morale Contre les spectacles rédigé entre 197 et 202 (rapporté ici dans une traduction moderne trouvé dans le recueil d'Odette Aslan, L'art du théâtre), d'une charge à fond de train qui fait beau à voir de nos jours:

Un Chrétien doit avoir de l'éloignement pour les Spectacles, parce qu'ils sont contraires à la vraie piété, au culte sincère que nous devons à Dieu et à la promesse solennelle faite dans le Baptême de renoncer au Diable, à ses pompes et à ses oeuvres. Les spectacles sont une partie de l'idolâtrie et des pompes du Démon, auxquelles les Chrétiens renoncent dans leur Baptême. Outre cette principale raison, qui est l'idolâtrie, il y en a une autre: c'est que Dieu a commandé de conserver par la tranquillité et la paix le Saint-Esprit, tendre et délicat de sa nature, et de ne le pas inquiéter par la colère et les criminelles douceurs. Comment donc peut-il s'accorder avec les Spectacles, qui ne sont point sans agitation de l'esprit ou du coeur? Il n'y a point de plaisir sans passion: la passion entraîne l'émulation, la colère, la fureur, et toutes ces suites ne conviennent pas à notre discipline. Si quelqu'un vient au Spectacle sans passion et y demeure sans être touché, il n'y a point de plaisir, et il est coupable au moins de l'inutilité, qui ne nous convient point.

Un autre motif est l'impudicité du Théâtre, où l'on produit en public toutes les infamies qu'ailleurs on cache avec le plus de soin. C'est une absurdité de rechercher avec empressement, dans les Spectacles, ce qui, dans tout le reste de la vie, donnerait de la honte ou de l'horreur. On ne doit point aimer les images de ce que l'on ne doit point faire. Or le Théâtre ne représente que des actions criminelles, de fureur dans la Tragédie, de débauche dans la Comédie. Il est absurde d'estimer un Art, quand on méprise ceux qui l'exercent, jusqu'à les noter dans l'infamie.

La loi de Dieu a prononcé la malédiction contre les Masques, surtout contre les hommes qui prennent des habits de femmes. Ces assemblées sont pleines de périls. Les hommes et les femmes n'y vont, les uns que pour voir, et les autres que pour être vus, et avec une parure extraordinaire. Une femme ayant été au Théâtre, en revint possédée du Démon; et comme, dans l'exorcisme, on reprochait à l'Esprit immonde d'avoir osé attaquer une Fidèle, il répondit hardiment: j'ai eu raison, je l'ai trouvée chez moi.

Quel plaisir pour un Chrétien, que le mépris du monde, la vraie liberté, la pureté de conscience, que de se contenter de peu, et de ne point craindre la mort! Vous foulez aux pieds les Dieux des Gentils, vous chassez les Démons, vous guérissez les maladies, vous vivez à Dieu: voilà les plaisirs, voilà les Spectacles des Chrétiens.


Et après Tertullien vint les autres Pères de l'Église, Bossuet et tous les prêtres en chaires... et le théâtre!


lundi 1 juin 2009

Retour vers le futur II

Suite du billet du 28 mai dernier...

C'est fou comme le temps passe et comme les choses se mettent en place d'elles-mêmes parfois...

Il y a un an (un peu plus, en fait...), l'avenir s'annonçait sombre pour le Théâtre 100 Masques qui a occupé la majeure partie de mon temps depuis 2007. Malgré toute la bonne volonté et les efforts soutenus de l'équipe en place, il n'y avait aucun moyen de reprendre un élan bénéfique et nécessaire pour nous remettre en train... au point où la mesure la plus simple était la fermeture immédiate de la compagnie... au point où j'ai moi-même prédit que la production estivale de l'époque, Nono, serait notre chant du cygne...

Mais depuis...

Faudra-t-il croire à l'alignement des astres? Toujours est-il que depuis ce temps - et avec une restructuration majeure -, les projets s'enchaînent (sessions de formations, camps, productions) et les perspectives de développement peuvent désormais reprendre une place qu'elles auraient dû toujours avoir. Il y a encore peut-être du travail à faire... mais les signes sont encourageants.

Alors que Le Médecin malgré lui va bon train, que les camps de théâtre s'annoncent fort stimulants, que le fonctionnement de l'entreprise se stabilise, que la programmation 2009-2010 est en voie d'être complétée, nous entreprenons avec espoir notre onzième année d'existence.

Il est parfois de ces événements qui sont surprenants lorsque revus avec le recul...

Théâtres d'été


La saison estivale qui approche à grands pas verra le retour de divers théâtres d'été à Saguenay...

Le premier en date sera à Jonquière... au Café-Théâtre Le Côté Cour... un cabaret... les détails viendront bientôt, j'imagine.

La Pulperie de Chicoutimi prendra le relais en présentant, à compter du 7 juillet 2009 (et jusqu'au 26 août), la suite du succès de l'an passé (Les Rois Pêcheurs), Les Rois Chasseurs de Jimmy Doucet. Quelques mois après l’ouverture de leur agence de rencontre en forêt, nos deux comparses accueillent une inspectrice du gouvernement qui vient enquêter sur la nouvelle entreprise... Le rideau s'ouvrira donc sur ces aventures, tous les mardis et mercredis soirs à 20h30.

Viendra ensuite la nouvelle production estivale du Théâtre 100 Masques, du 9 au 26 juillet 2009... Le Médecin malgré lui sera en scène du jeudi au dimanche.

Le Théâtre La Rubrique fermera le bal en présentant, du 29 juillet au 22 août 2009, L'Assassinat d'Andrews Jackson, une production d’Hôtel-Motel et d’À Tour de Rôle. 1880. Jack, faux-monnayeur, ex-détenu et amoureux de musique zaricot, saute dans un train de la Nouvelle-Orléans à Vegas, pour régler son compte au chasseur de primes Jim Crow. Ce Crow a gagné au poker, la main de Bunny Belle, pourtant promise à Jack. Il fait chaud et le bourbon coule à flots. Ce portrait glauque des États-Unis file, comme le train, entre de fausses bibles et de vrais complots. Il est ponctué de hold-up, d’élixirs et de dollars percés, depuis les bayous louisianais jusqu'à Las Vegas, ce mirage construit au cœur même d’un désert américain. Mais Andrew Jackson, septième président des États-Unis, incarnation même du rêve américain, que vient-il faire dans tout ça?

Voilà en gros ce qui nous attend (et je ne parle pas ici du spectacle de la Dam-En-Terre à Alma et des productions présentées dans le haut du Lac!)...