Voici une description de l'acteur en jeu telle que le concevait Vsevolod Meryerhold dans sa période la plus intense (et peut-être la plus intéressante... du moins de mon point de vue), celle comprise entre sa sortie des théâtres impériaux et la création du Revizor (soit entre 1918 et 1926).
Cette description est de V. Verigina (?) et est parue dans l'excellente biographie de maître par Georges Abensour, Vs. Meyerhold ou l'invention de la mise en scène (à qui l'on doit aussi la seconde partie de cette citation):
«Un certain nombre d'élèves du Studio étaient indignés par son affirmation selon laquelle il ne fallait rien ressentir mais jouer, seulement jouer. Ce fut compris comme une incitation à donner de son rôle une interprétation froide et mécanique. Mais ce n'était pas du tout ce qu'il voulait. Il ne cessait de parler de la joie que l'acteur doit ressentir pendant qu'il joue, tout en récusant tout état d'hystérie.»
En d'autres termes l'acteur ne doit pas être possédé par son corps, ses émotions, son personnage. Il doit être constamment maître de ses moyens et y trouver son plaisir suprême, même lorsque toute la machine théâtrale vacille autour de lui.
J'adore cette description car elle décrit en mot ce que je cherche à faire comprendre aux comédiens qui travaillent avec moi, généralement... en mots plus ou moins directs. Et c'est parfois difficile... parce que contre l'idée même du théâtre tel qu'entendu habituellement.
Cette description est de V. Verigina (?) et est parue dans l'excellente biographie de maître par Georges Abensour, Vs. Meyerhold ou l'invention de la mise en scène (à qui l'on doit aussi la seconde partie de cette citation):
«Un certain nombre d'élèves du Studio étaient indignés par son affirmation selon laquelle il ne fallait rien ressentir mais jouer, seulement jouer. Ce fut compris comme une incitation à donner de son rôle une interprétation froide et mécanique. Mais ce n'était pas du tout ce qu'il voulait. Il ne cessait de parler de la joie que l'acteur doit ressentir pendant qu'il joue, tout en récusant tout état d'hystérie.»
En d'autres termes l'acteur ne doit pas être possédé par son corps, ses émotions, son personnage. Il doit être constamment maître de ses moyens et y trouver son plaisir suprême, même lorsque toute la machine théâtrale vacille autour de lui.
J'adore cette description car elle décrit en mot ce que je cherche à faire comprendre aux comédiens qui travaillent avec moi, généralement... en mots plus ou moins directs. Et c'est parfois difficile... parce que contre l'idée même du théâtre tel qu'entendu habituellement.