dimanche 22 août 2010

J comme Jalousie...


En ce petit dimanche, nouveau détour par l'ouvrage de Philippe Torreton (dont il était question dans ce billet), Petit lexique amoureux du théâtre, pour aborder un sujet délicat souvent occulté par les artisans du théâtre, la jalousie... ce sentiment si désagréable à ressentir mais qui, parfois, s'avère incontrôlable...

J comme Jalousie : Il doit être assez difficile de vivre toute une vie de comédien sans ressentir une seule fois quelques chose qui ressemblerait à de la jalousie. Parfois je me demande si l'absence de jalousie n'est pas plus suspecte que la jalousie. Ce métier se construit de rôle en rôle. Nous les espérons, nous nous projetons toujours, même les deux pieds dans le travail, vers celui d'après, vers une écriture nouvelle, un metteur en scène, des partenaires, un théâtre. Chaque personnage souhaité se jouant sans vous ne fait que reculer la possible rencontre, et parfois la rend vaine lorsque le talent de l'autre était au rendez-vous. Difficile de rester clame et confiant dans ce métier d'envies inassouvies car, même au cœur des carrières les plus éblouissantes, se cachent des frustrations et des manques. Il faut habiter les hauts plateaux du Tibet et passer son temps à faire tourner des moulins à prières pour en finir avec la jalousie. Il ne fait pas être acteur.

Mais l'important est de le savoir, la jalousie n'est ni bonne ni mauvaise, elle est, comme la peur. C'est là et c'est comme ça. Ce qui compte, c'est ce qu'on en fait. Ressentir une sorte de pincement à l'âme et une certaine chaleur irradier vos joues lorsque vous apprenez que c'est Machin qui va jouer Hamlet et pas vous est normal, sur l'instant. Mais si, un an après, vous trouvez cela encore scandaleux que ce rôle vous ait échappé et que vous vous êtes répandu partout pour insinuer que si Machin a eu le rôle, ce n'est pas grâce à son talent d'acteur, c'est que votre année n'a pas été très réjouissante ou que la mauvaise herbe à tout envahi dans votre jardin.

Certains acteurs seraient jaloux d'un chien si un chien se retrouvait sur scène. [...]

Ce qui vaut pour les acteurs vaut également - «Mon père, je m'accuse parce que j'ai péché...» - pour les metteurs en scène, les concepteurs, les techniciens...

Quelle horreur que d'envier une équipe, une production, une subvention... et pourtant... Je l'avoue, je connais (enfin, j'ai déjà connu, d'une certaine façon) cette impression qui empoisonne l'existence... qui fait assurément verser dans la mauvaise foi...

«Que celui qui n'a jamais péché me jette la première pierre» dirait l'autre.

Au théâtre, cette semaine! (du 22 au 28 août 2010)


Semaine de rentrée scolaire pour les étudiants des différents cégeps de la région et peut-être retour au travail progressif pour les professeurs et techniciens de l'Université? Toujours est-il, la saison estivale (celle entre le dernier examen de juin et le premier cours d'août et/ou septembre) tire à sa fin...

Cette semaine encore, d'autres productions et événements font leur derniers tours de piste...

Aujourd'hui, dimanche - 22 août 2010
Salle de répétition (Mont-Jacob), 14h

Premier dimanche de représentation de La Femme qui écoutait assise sur une coquille d’escargot - Quelques fragments de mémoires, un projet de l'Éphémère-Théâtre (soit Dominique Breton): Faites de collages et de parcelles de mémoires, la courte pièce, elle-même fragmentée en tableaux, raconte l’histoire d’une femme à l’aube de la quarantaine qui se retrouve aux prises avec la hantise de l’anéantissement. Le procédé qu’elle emploi afin de repousser l’inévitable, consiste à raconter des anecdotes tirées des mémoires d’autrui dans l’intention de palier à sa propre mémoire défaillante. Mais les images tournant en boucles dans sa tête se précisent peu à peu révélant des souvenirs qu’elle aurait souhaitée garder enfouis.

Aujourd'hui, dimanche - 22 août 2010
Dam-en-terre (Alma), 20h

Dernière représentation de Dentelle et Diesel, ce spectacle avec de «vrais comédiens professionnels» dont Réjean Vallée, Valérie Laroche et Patrick Ouellet qui ont tous joué pour les Têtes Heureuses.

Aujourd'hui, dimanche - 22 août 2010
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h

Dernière chance pour voir Le Conte bancaire de Piédestal, le tout dernier solo des Clowns noirs présenté par le Théâtre du Faux Coffre... Un bon spectacle (voir ici mon billet)! Il ne faut toutefois pas prendre de chance et réserver, si tant est qu'il reste de la place, en appelant au 418-698-3000 poste 6561 (inutile de faire le poste 6562, c'est le bureau du Théâtre 100 Masques...). (Voir ici, le blog Jak aime/Jack n'aime pas)

Mardi et mercredi - 24 et 25 août 2010
Bâtiment 1912 (Pulperie de Chicoutimi), 20h30

Deux dernières représentations de la pièce de (et par) Jimmy Doucet, Mamie Fly dans laquelle joue notamment Isabelle Boivin et Émilie Gilbert-Gagnon.

De mercredi à samedi - du 25 au 28 août 2010
Salle de répétition (Mont-Jacob), 20h
(aussi dimanche le 29, à 14h)

Reprise (dernière semaine...) de la production de l'Éphémère-Théâtre (donc de Dominique Breton), La Femme qui écoutait assise sur une coquille d’escargot - Quelques fragments de mémoires (voir la première notice pour plus de détails).

Bon, je crois que c'est tout... à moins qu'un événement ne m'ait passé sous le nez...