mercredi 6 octobre 2010

Portraits saguenéens

Je crois que je vais me lancer dans le portraiturage de nombreux artistes et artisans du théâtre au Saguenay-Lac-Saint-Jean... Des «articles»... Une définition du milieu par ceux qui le font. Et de nombreux sujets à venir!

D'une version à l'autre


Une des choses que j'aime le plus dans la dramaturgie québécoise est la possibilité de lire des versions antérieures d'une pièce que j'ai en main.

L'occasion est belle de voir l'évolution de l'écriture d'un auteur, la maturation d'un texte vers une version dite «finale», les choix dramatiques qui ont été faits. Cette possibilité de lire ce qui, en quelque sorte, constitue la première ébauche, ouvre des perspectives dans la compréhension des intentions de l'auteur.

La première fois que cette occasion s'est prêtée à moi, c'était Les Reines de Chaurette. Alors que je me préparais à en faire la mise en scène, j'ai mis la main, par hasard en faisant le ménage des archives des Têtes Heureuses, sur la première version qui leur avait été proposée en lecture. Par la suite, l'an dernier, lors de la mise en scène de La Défonce, j'ai pu échanger aussi avec l'auteur qui, sans me faire lire les premières prémisses, m'a tout de même indiqué comment ce texte avait été écrit d'une version à l'autre (parce que j'ai monté la cinquième).

Ces deux exemples ont été marqués par des changements disons mineurs... la structure étant déjà établi et la dynamique bien installée.

L'écart le plus grand entre deux versions d'un même texte, je l'ai retrouvé avec La Visite de Michel-Marc Bouchard. La version courante est celle remaniée en 1993 par Benoît Lagrandeur. Au Mic Mac, j'ai pu lire celle écrite pour eux en 1983 (ou 84?). Ici, c'est fascinant, il s'agit pratiquement de deux pièces... tant dans la définition des personnages que dans l'articulation de la pièce.

Je trouve formateur de pouvoir lire ces textes qui, bien qu'ils soient de même nature, ont été écrits à différentes époques.