dimanche 17 mai 2020

Procès retentissant pour «Équation pour un homme actuel»

J'aime beaucoup chercher, dans l'histoire théâtrale québécoise, ces spectacles, ces artistes qui ont fait scandale. Le XIXe siècle et le début du XXe en sont remplis. Puis on pense que le temps fait évoluer la société et que les questions de moralités sont passées de mode... Eh bien non.

L'un des plus retentissants cas (du moins par son rayonnement dans les journaux et les nombreux articles) date de 1967.

J'ai déjà abordé, sur ce blogue (ici), la petite histoire des Saltimbanques, invités à présenter une pièce expérimentale au Pavillon de la Jeunesse dans le cadre de l'Exposition universelle... mais qui ont vu débarquer l'Escouade de la moralité en plein milieu d'une représentation pour arrêté les comédiens, sur plaintes de spectateurs!


La pièce, Équation pour un homme actuel, générée par ordinateur (un CDC-3400 du Centre de Calcul de l'Université de Montréal) et, réécrite par Pierre Moretti (pour avoir une meilleure idée du spectacle, reportez-vous à cet article de Jeu), se composait de 18 tableaux. Et c'est le neuvième, Érotomanies, qui a été l'objet d'un scandale.


Les comédiens sont donc cités à procès. Et c'est là que ça devient intéressant. Après quelques articles qui décrivent l'arrestation en question, viennent ceux des témoins qui comparaissent et qui donne les raisons du scandale. (La suite sera un peu longue, mais la lecture est fort distrayante!)

La Presse du 7 novembre 1967 relate les témoignages des plaignantes et des policiers:



Le même journal, le 15 novembre 1967, revient sur la comparution du metteur en scène et des artistes de la pièce:




Enfin - et j'omets ici plusieurs autres artistes - viennent les experts en théâtre tel que mentionné juste au dessus de cette phrase avec des témoignages cinglants qui seront rapportés par le journal le 9 janvier 1968 (et il faut lire le compte-rendu pour comprendre la caricature!):


Voilà. La troupe perdra le procès en première instance, ira en cour d'appel qui cassera le jugement (La Presse, 10 avril 1968):