Pour terminer en beauté cette année théâtrale (enfin... d'ici quelques jours!) et aussi pour tourner la page sur quelques controverses, quoi de mieux qu'une nouvelle plongée dans l'oeuvre de Meyerhold (et ce n'est qu'un début... car quel plaisir que de posséder les quatre tomes de ses écrits!) pour se retrouver, se rassurer, se consoler, se consolider? Rien.
Le plus dangereux pour le théâtre, c'est de servir les goûts bourgeois de la foule. Il ne faut pas prêter l'oreille à sa voix, sous peine de tomber du sommet dans l'abîme. Le théâtre est grand lorsqu'il fait monter la foule à lui ou, s'il ne la fait pas monter, alors au moins l'attire vers les hauteurs. Si on écoute la voix de la foule bourgeoise, on peut très facilement dégringoler. Le désir des hauteurs n'a de raison d'être que s'il est sans compromis. Il faut se battre, coûte que coûte. En avant, en avant, toujours en avant! Tant pis s'il y a des erreurs, tant pis si tout est extraordinaire, criard, passionné jusqu'à l'horreur, désespéré au point de choquer, de faire peur, tout sera mieux qu'une médiocrité dorée. Il ne faut jamais transiger, mais toujours innover, jouer de feux multicolores, nouveaux, jamais vus. Ces feux aveuglent d'abord, mais il se mettent à flamber en vif brasiers et ils nous habituent à leur lumière. De la même façon un homme resté longtemps dans une chambre obscure s'habitue à distinguer les formes.
C'est rigoureux...
C'est rigoureux...