jeudi 26 mai 2016

Farces médiévales [Carnet de mise en scène]


Aujourd'hui et demain, nous entamons le travail de mise en scène sur La Farce du Cuvier... considérée comme l'un des chefs-d'oeuvre du genre... elle aussi d'auteur anonyme, écrite autour de 1420... 

Toute simple - sur le sempiternel mode de l'arroseur arrosé - elle présente un trio de personnages archétypaux: l'homme soumis, son épouse dominante ainsi que sa belle-mère acariâtre! Des personnages qui  peupleront bien des comédies jusqu'à aujourd'hui! 

Dans ces farces, ce sont manifestement les femmes qui portent les culottes... les maris - benêts à souhait! - étant trop occupés à boire, à paresser ou à jeter un oeil du côté du voisin ou - surtout! - de la voisine! 

Toujours est-il que dans cette histoire, le pauvre est accablé par un duo féminin qui n'a de cesse que de l'écraser sous le poids des tâches domestiques. Une exagération - parce que le tout va jusque là! - qui devait bien faire rire à son époque! Puis un accident renverse la situation sans que l'homme ait à se défendre... et le pouvoir passe de l'une à l'autre... Rira bien qui rira le dernier. 



Vers une nouvelle politique culturelle au Québec...


Le gouvernement du Québec, par la bouche de sa ministre de la Culture Hélène David (remplacée depuis, au même poste, par Luc Fortin), a annoncé une vaste consultation dans le but de déposer, dans les prochaines années, une nouvelle politique culturelle (la première depuis 25 ans!). Que donnera l'exercice? 

Les attentes seront élevées. 

Car il faut dire qu'elles le sont toujours quand vient le temps de parler de culture... tant le domaine n'est jamais aussi supporté qu'il le devrait, aussi considéré qu'il le mériterait... 

À preuve cet extrait relatant, d'un point de vue théâtral, les résultats d'une initiative similaire... en 1966, sous l'égide de Pierre Laporte (article de Martial Dassylva tiré du Livre de l'année 1967 paru chez Grolier)... :

L'année 1966 ressemble à toutes les précédentes en ce qu'elle nous a apporté, sur le plan du théâtre, son quota de surprises agréables et de surprises moins agréables. [...]

En 1966, le théâtre québécois a continué son petit bonhomme de chemin, sans que les grands problèmes qui l'assaillent depuis des années aient reçu un commencement de solution. La situation des grandes troupes est précaire. Le Conseil des arts accorde toujours des subventions, mais celles-ci ne permettent pas aux directeurs de troupes de faire des plans à longue échéance. Ajoutons que l'organisation des troupes s'est améliorée quelque peu, mais qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. [...]

Le théâtre au Québec vit donc au jour le jour, survit beaucoup plus qu'il ne vit. Et, dans cette perspective, beaucoup de personnes avaient mis leur confiance dans le «Livre Blanc» que l'ex-ministre des Affaires culturelles, M. Pierre Laporte, nous promettait depuis deux ans. (À défaut de lire le document original, on peut en lire une description en long et en large ici, à partir de la page 88 de La Fillière juridique des politiques culturelles paru en 2006).

L'élection du 5 juin dernier a pratiquement mis fin à cet espoir. Du moins dans l'immédiat. D'ailleurs les extraits du «Livre Blanc» (version Laporte) que mon collègue Gilles Gariépy et moi-même avons publié dans «La Presse», vers le milieu du mois de septembre, nous ont permis de nous rendre compte que nous avions peut-être péché par excès de confiance: le chapitre consacré au théâtre est nettement insuffisant et les solutions qu'on y propose risquent de ne satisfaire personne. Personnellement, je crois que la philosophie de base de cette partie du document est fautive : quand on considère la subvention comme une prime à la qualité, on ne règle rien et on perpétue un état de fait qui a duré trop longtemps. Au théâtre comme dans les autres arts, le ministère des Affaires culturelles doit savoir prendre ses responsabilités et ne pas reculer devant un certain dirigisme absolument essentiel à ce moment-ci de notre évolution culturelle [note de moi-même: malheureusement, je n'ai pas le texte original en main pour bien comprendre ce dont il est question!]. Tout en respectant les initiatives de groupes privés, le ministère des Affaires culturelles doit trouver le moyen de doter le Québec des institutions essentielles à son développement et à son affirmation.

Ajoutons que jusqu'ici les différentes prises de position du nouveau ministre des Affaires culturelles, M. Jean-Noël Tremblay, ne nous incitent guère à voir les choses sous un angle plus réconfortant.

Et avec raison! Car cette politique culturelle, ce «Livre Blanc» ne sera adopté officiellement... qu'en 1976, par Jean-Paul L'Allier... quelques mois avant que les Libéraux (dont il faisait partie) ne perdent le pouvoir.

En attendant de voir, de nos jours, la machine se mettre en branle pour un important rendez-vous avec le milieu culturel québécois, voici, en lien, un tableau des différentes politiques culturelles pilotées par le(s) gouvernement(s) au fil des ans...