jeudi 31 décembre 2009

Sur nos scènes (et dans le milieu!) en 2009!



Pour poursuivre dans la même veine que le billet d'hier, voici, en différents points (sans qu'ils soient ni en ordre chronologique, ni en ordre d'importance!), les éléments qui me semblent marquants pour cette année théâtrale qui prendra fin dans quelques heures. Le choix de ceux-ci me sont donc fort subjectifs... et n'hésitez pas à en ajouter dans les commentaires si j'en oublie!

2009 c'est... une année dynamique. Encore de nombreuses productions (bien que moins nombreuses que l'an dernier...) prouvant la vitalité (réelle?) du milieu. Il semble y avoir, pour la plupart des compagnies, une véritable augmentation des assistances... De ces productions, on peut remarquer l'émergence de quelques comédiennes et conceptrices - notamment lesVicky Côté, Émilie Gilbert-Gagnon, Jessyka Maltais-Jean - qui font de plus en plus leur place.

2009 c'est... la mise en place de véritables actions de concertation entre les différentes compagnies professionnelles (les Rendez-Vous Théâtre, le feuillet promotionnel offrant aux spectateurs 10% sur toute entrée, un projet de publicité conjointe) qui augurera une mise en place d'une véritable structure de concertation? À voir...

2009 c'est... l'augmentation des sorties extra-régionales de plusieurs compagnies qui diffusent le travail aux quatres coins du Québec (La Rubrique, Les Amis de Chiffon) et, chose remarquable, aux quatres coins du monde (La Tortue Noire).

2009 c'est... la dernière production des Clowns noirs? Ces cinq personnages colorés ont réussi un tour de force: s'inscrire (selon le mot de Michel Lemelin) dans l'imaginaire collectif de la population. La fin des Clowns noirs (du moins, leur remisage de la forme théâtrale) ne marque pas pour autant la fin du Théâtre du Faux Coffre...

2009 c'est... l'année de la salle de spectacle à Chicoutimi: sera-t-elle? ne sera-t-elle pas? signera-t-on? ne signera-t-on pas? étudiera-t-on? n'étudiera-t-on pas? Cette saga s'est échelonnée... au point où, à quelques semaines du début de la réfection de l'Auditorium, on revient au point zéro (dans un mouvement de contestation orchestré par des jeunes du Conservatoire de musique) alors que le maire, dans sa grande mansuétude, commande à la firme MultiGo une étude de faisabilité. Dans celle-ci, on y apprend qu'outre le fait d'être propice aux balais (sic), la nouvelle salle coûtera quelques 32 millions de dollars (plus les frais d'entretien). Devant le tollé provoqué, une nouvelle étude indépendante devra faire un rapport au début de la nouvelle année... Pendant ce temps, le Théâtre du Saguenay devient itinérant (l'Auditorium étant devenu dangereux!) et met de côté son volet théâtre et joue, en quelque sorte, son avenir.

2009 c'est... la désignation de Saguenay, capitale culturelle 2010! À quoi se servira cet honneur? Les mois à venir nous le diront.

2009 c'est... l'année des adieux à deux pionniers du théâtre au Saguenay: Stan d'Haese et Ghislain Bouchard, deux hommes aux multiples et ambitieux projets. Dans une perspective plus internationale, ce sont aussi les adieux à deux monuments: Roger Planchon (metteur en scène français) et Pina Bausch.

2009 c'est... aussi le départ (massif!) de camarades, acteurs de leur état, vers d'autres projets, d'autres défis, dans d'autres lieux: Marie Villeneuve, Patrice Leblanc, Jérémie Desbiens et Alexandre Larouche. Dans un autre ordre d'idée, c'est aussi le départ à la retraite de Mesdames Christiane Laforge (du Quotidien) et de France Dallaire (agente culturelle au Centre des Arts et de la culture de Chicoutimi).

Enfin, d'un point de vue personnel, 2009 c'est... l'année de la consolidation du Théâtre 100 Masques, ma première année comme salarié de cette compagnie, la poursuite de nombreuses activités et mon début au doctorat.

Si j'en oublie...

mercredi 30 décembre 2009

Sur nos scènes en 2009...



La fin d'une année ramène inéluctablement l'exercice fastidieux des bilans, de ce regard par-dessus notre épaule pour voir le chemin parcouru, les détours pris... Je profite donc de l'occasion pour m'inscrire dans la tradition et faire la recension (la plus exhaustive possible) de toutes les productions régionales (à caractère professionnelles... et j'inclus ici les productions universitaires qui sont, en quelques sortes le prélude à bien des démarches) qui ont jalonné l'année écoulée.

Pour marquer d'un simple regard les différentes catégories qui émaillent cette liste, je propose donc cette petite légende: les productions professionnelles et recherches, les productions de loisirs et autres événements, les productions académiques.

Les productions «en résidence» (incluant les reprises)

Dragage 00 (de Jean-Paul Quéinnec)
Une maison face au Nord (Théâtre La Rubrique)
Rage (Vicky Côté/Théâtre À bout portant)
Barabbas dans la Passion (Théâtre du Faux Coffre)
L'Ordre du monde (Théâtre 100 Masques)
Pas moi (Collectif Texentrique)
Christophe au grand coeur (Cindy Gauthier/UQAC)
Memoria (Jessica B. Pinard/UQAC)
Ce qui meurt en dernier (Erika Brisson/UQAC)
(Théâtre Mic Mac)
La Vie Parisienne (Société d'arts lyriques du Royaume)
L'Opérette imaginaire (UQAC)
J'ai mon voyage (Théâtre de la Dam-en-terre)
À tour d'rôles (Vicky Côté, Maud Côté, Guylaine Rivard)
Les Rois Chasseurs (Jimmy Doucet)
Les aventures d'un Flo (Théâtre du Palais-Municipal)
Le Médecin Malgré lui (Théâtre 100 Masques)
L'Assassinat d'Andrew Jackson (Théâtre La Rubrique)
Dragage 01 (Jean-Paul Quéinnec/Maniganses)
The Kingdom of Saguenay (Théâtre du Palais Municipal)
Ubu Roi (Les Têtes Heureuses)
Catatonie II (C.R.I.)
Le Clown au masque de fer (Théâtre du Faux Coffre)
Le Singulier Noël de Mme Weiss (Théâtre 100 Masques)
Les trois cheveux d'or (Les Amis de chiffon)
J'ai toujours voulu être une fille hirondelle (Johanna Lochon/UQAC)

Les productions «sur la route»

Kiwi (La Tortue noire)
I Testimoni (La Tortue noire)
Le grand oeuvre (La Tortue noire)
Le petit chaperon rouge en 8 minutes ralenties (La Tortue noire)
Les immondes (Vicky Côté)
Je ne pensais pas que c'était sucré (Théâtre La Rubrique)
Une maison face au nord (Théâtre la Rubrique)
Les trois cheveux d'or (Les Amis de chiffon)
Une histoire dont le héros est un chameau... (Les Amis de Chiffon)

Comme quoi, les artisans de la scène saguenéenne n'ont pas chômé en 2009...

mardi 29 décembre 2009

Faisons chéri-chéri!



Les artisans du milieu théâtral (en général... pas seulement que le nôtre...) sont reconnus pour leur(s) effusion(s) de bons sentiments - parfois affectés! - lorsqu'ils se rencontrent. Ainsi, on assiste souvent aux grandes ouvertures de bras accompagnés de petits cris, aux embrassades aussi sonores que le timbre de voix pris, à l'exultation de ces rencontres pas nécessairement inopinées!

Et bien, le Dictionnaire de la langue du Théâtre - Mots et mœurs du théâtre relève pour ce trait caractéristique une toute jolie expression: faire chéri chéri!

Faire chéri chéri: expression qui désigne, avec une légère - et tendre - ironie, le comportement spécifique aux gens de théâtre, à leurs embrassades et à leurs retrouvailles expansives. Le théâtre est un lieu où l'on s'embrasse beaucoup, où l'on se donne du «bonjour, ma chérie!», où l'affectif est à fleur de peau.

Voilà. La prochaine fois que je rencontrerai quelqu'un du milieu, je lui ferai chéri chéri!

lundi 28 décembre 2009

De réduction en dépouillement...


Le farceur médecin soutire de l'urine pour son diagnostic.
Recueil de chants religieux et profanes, 1642
(Peinture attribuée au Cambrésien Louis de Caullery).


Réduire le spectacle à sa plus simple et difficile expression, qui est le jeu scénique ou plus exactement le jeu des acteurs. Et donc, éviter de faire du plateau un carrefour où se rencontrent tous les arts majeurs et mineurs (peinture, architecture, électromanie, musicomanie, machinerie, etc...).

Remettre le décorateur à son rang qui est de résoudre le problème des découvertes, des frises et de réaliser la construction des éléments scéniques (meubles ou accessoires) strictement indispensables au jeu des acteurs, sa tâche principale étant de trouver la teinte unique du décor, si décor il faut.

Laisser au music-hall et au cirque l'utilisation immodérée des projecteurs, des casseroles et du mercure.

Donner à la partie musicale le seul rôle d'ouverture ou de liaison entre deux tableaux. Ne l'utiliser qu'aux seuls endroits où le texte indique formellement l'intervention d'une musique lointaine ou proche, d'une chanson, d'un divertissement musical.

En résumé, éliminer tous les moyens d'expression qui sont extérieurs aux lois pures et spartiates de la scène et réduire le spectacle à l'expression du corps et de l'âme de l'acteur.


Ces quelques mots écrits en 1945 par Jean Vilar (parus dans De la tradition théâtrale, L'Arche, Paris, 1955) résonnent bien avec ma propre conception du théâtre, de ma propre recherche de pureté scénique - texte générateur de théâtralité, acteur comme principal émetteur de celle-ci qui se déploie dans la performativité, scène comme support dynamique - qui sous-tend tout mon actuel (et pour les trois ans à venir!) travail doctoral.

Après la transgression des genres, l'éclatement des frontières entre les différents art, la décomposition et reconstruction du texte et des personnages, l'interdisciplinarité et la tentaculaire arrivée des nouveaux médias, c'est un focus radical sur les trois éléments fondamentaux: texte (texto-centrisme), acteur (acteurocentrisme), public. Artaud a, dans toute sa troublante écriture, défini le mieux ce fait: il faut faire parler à la scène le langage qui lui est propre...




dimanche 27 décembre 2009

La semaine théâtrale (du 27 décembre 2009 au 2 janvier 2010)



Pour maintenir le rythme et ne pas perdre l'habitude, voici la dernière semaine théâtrale de l'année 2009. Il faut noter toutefois que le milieu théâtral fait relâche pour laisser la place à d'autres vedettes: les dindes, les tourtières, les cadeaux, les festivités... le temps de reprendre des forces pour relancer une toute nouvelle saison!

De la scène au dispositif...

Une chose m'intéresse particulièrement dans un certain type de théâtre contemporain, soit le glissement de ce paradigme (défini par Castelluci, metteur en scène d'avant-garde italien): le théâtre n'est plus (étymologiquement parlant!) le lieu où l'on regarde mais est plutôt devenu le lieu où l'on montre (caractéristique qui me semble être omniprésente et qui change quelque peu la nature publique du théâtre). Du coup, la scène n'est plus une ouverture sur le monde, n'est plus espace d'illusion ou espace de fiction plus ou moins mimétique. Non. La scène devient dispositif... un dispositif muséo-scénique, en quelques sortes. Un objet vide, neutre et sans signification donnée. Le dispositif est un support (idéalement dynamique). J'y reviendrai dans un billet subséquent...

samedi 26 décembre 2009

Un théâtre «automatique» en LEGO

Voici une petite vidéo pour tous les amateurs de LEGO... Il s'agit, en fait, d'un toy theatre, d'un castelet miniature. La partie de ce vidéo qui montre les mécanismes est la plus intéressante!



Ce que j'aurais aimé avoir ce type de jouet plus jeune!

jeudi 24 décembre 2009

À tous...



En ce jour de réveillon, je souhaite à tous ceux qui me lisent ou qui tombent sur cette page par erreur un très joyeux Noël! À la semaine prochaine!

mercredi 23 décembre 2009

De retour à Boileau...


Gravure reproduite dans l’ouvrage d’André Degaine,
Histoire du théâtre dessinée, Paris, Saint Genouph, 1992, p. 167.

De retour dans l'Art Poétique de Nicolas Boileau. Il me fallait bien, par devoir de bonne conscience, m'y pencher un peu... Aujourd'hui, donc, quelques petits vers qui terminent le troisième chant... une mise en garde... un avertissement... un parti pris!

J'aime sur le théâtre un agréable auteur
Qui, sans se diffamer aux yeux du spectateur,
Plaît par la raison seule, et jamais ne la choque.
Mais pour un faux plaisant, à grossière équivoque,
Qui pour me divertir n'a que la saleté,
Qu'il s'en aille, s'il veut, sur deux tréteaux monté
Amusant le Pont-Neuf de ses sornettes fades,
Aux laquais assemblés jouer ses mascarades.

mardi 22 décembre 2009

Du théâtre et des jeunes...

Voilà, c'est fait.

Depuis hier soir, je suis en vacances... depuis la tenue de la piécette du groupe Éveil (8-9 ans) du Théâtre 100 Masques, À la poste.

1ière photo: Dahlia (la postière); 2ième photo: Gabriel (le jeune garçon);
3ième photo: Félix (le Maire), Dahlia, Gabriel et Mélodie (la chef de bureau).
Photographies: Carol Émond.


Les quatre enfants avaient, pour mission, de faire une petite création collective sous la direction de Sarah Bernard. Du coup, nous avions, sous les yeux, une postière trop curieuse qui ouvre toutes les lettres... dont celle confidentielle adressée au Maire et la désignant comme une mauvaise employée; un jeune garçon qui veut se poster pour aller embrasser sa grand-mère le jour de sa fête; une chef de bureau hystérique et un Maire bon enfant qui décide de redécorer le bureau de poste. Près de vingt minutes bien tenues...

La semaine dernière, mercredi, le groupe Expression (10-12 ans) présentait, pour sa part, le résultat de ses ateliers de gumboots théâtral avec Jonathan Boies.


Sur la photo: Mélody, (?), Marika et Élodie

À partir d'une chanson des colocs, Belzébuth, elles ont tenté de marier rythme et texte dans un petit numéro chorégraphié en douze semaines.

La reprise des ateliers, pour la prochaine session, est le 18 janvier. D'ici là... zzzz... zzz...

lundi 21 décembre 2009

Elle a toujours voulu être une fille hirondelle...


Ai assisté, hier après-midi, à la dernière représentation de J'ai toujours voulu être une fille hirondelle, un spectacle pour enfant écrit et mis en scène par Johanna Lochon dans le cadre la fin de ses études à la Maîtrise en art de l'UQAC (maîtrise qu'elle a, par ailleurs, et avec raison, reçue avec une mention d'excellence!).

Comme il était indiqué dans le communiqué, ce spectacle raconte l'histoire d'une jeune fille dont le seul rêve est de s’envoler derrière les océans et de découvrir ce qui se cache derrière l’horizon. À la maison, reste la mère nous racontant son difficile travail de maman devant laisser son petit papillon s’envoler. À travers un dialogue mère et fille, nous découvrons l’histoire d’une jeune fille téméraire à la conquête du monde, affrontant l’inconnu et arpentant la jungle, la folie de la ville et la démesure des montagnes pour découvrir ce qui se cache vraiment au fond de son cœur. J’ai toujours voulu être une fille hirondelle c’est l’aventure initiatique d’une jeune fille qui cherche son chemin dans une véritable explosion de paysages, de couleurs, de rencontres et de vie.

Il est toujours un peu embêtant de parler ou d'écrire sur ce type de spectacle, résultat d'une recherche, d'une élaboration théorique qui nous est, généralement inconnue. Les points importants, les grands axes de création, les tenants et aboutissants de ces mois de travail manquent à une opinion éclairée. Toutefois...
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J'ai toujours voulu être une fille hirondelle révèle, chez Johanna Lochon, une écriture fine et poétique... qui s'adresse avec intelligence aux enfants. Une maturité qui s'exprime avec lucidité et fluidité. Et bien que parfois le lyrisme renvoie la fable au rôle d'accessoire, on y retrouve facilement la trame de la quête, de la recherche d'autonomie, de liberté. Une quête flamboyante qui ne plie pas devant des dictats réalistes (car je rappelle que cette enfant part dans le monde à peine âgée de douze ans et parcourt, seule, la jungle avec la bénédiction de cette mère insouciante!) et moralistes souvent inhérentes aux œuvres pour enfants. Un fort beau texte.

Les personnages sont généralement bien définis et bien dirigés. Sur scène, principalement, deux interprètes. Carolyne Gauthier (étudiante en troisième année du B.I.A., si je ne m'abuse) incarne la petite fille maladroite, rêveuse qui s'envole vers l'inconnu. Douce exaltée, espiègle et impétueuse, touchante et aventureuse, elle donne le ton à ce spectacle. Sa mère, jouée par Caroline Tremblay, outre le fait de raconter son expérience maternelle, donne, (je crois!), quant à elle, le leitmotiv de celui-ci: il faut prendre son temps... Du moins, c'est ce que j'ai compris. Prendre le temps de vivre, d'apprivoiser ses craintes et ses peurs, de grandir. Pour ma part, cette relation mère-fille (à sens unique, je dirais... la fille ne se commettant que fort brièvement sur celle-ci), n'arrive toutefois pas à acquérir une importance aussi grande que le motif de la quête malgré le talent des deux comédiennes. Mais est-ce le but? Doit-elle être un pilier de cette production? Il faut également souligner la présence, à leur côté, de Marilyne Renaud qui prend, manifestement avec plaisir (et pour celui des spectateurs) en charge les rôles utilitaires: la voisine, l'optométriste, le toucan, le mexicain, les vendeurs du marché, etc. Des petits caméos qui égaient avec brio ce spectacle.

L'espace se résume en deux éléments principaux mis en valeur par les éclairages de Marilyn Tremblay (qui semble prendre de plus en plus d'assurance) et par la conception sonore de Patrice Leblanc. Le premier, en arrière-plan, est constitué d'un module compact - avec tréteau, bibliothèque, palier et escalier - représentant le cocon familial. D'une utilisation efficace, il permet des images intéressantes. Le second lieu, tout l'avant scène, est vide... disponible pour recevoir qui des jeux de lumières marquants (les nuages, l'eau, la jungle), qui des accessoires mobiles (à lesquels les personnages de Marilyne sont très souvent associés) synecdotiques amusants dénotant un véritable sens de l'image: un siège pour un avion, un cadre de cabine téléphonique, un mur d'hôtel, quelques arbres en cartons... et un écran de rétroprojections (un moyen d'illustration cher à Johanna!).

Du coup, dans le second espace, la mise en scène sert principalement à mettre en place ces images, ces effets théâtraux, ces explorations scéniques. Pourtant, dans ce va-et-vient effréné, on délaisse un peu le fil du spectacle pour se délecter et s'amuser de leur apparition. Une utilisation justifiable, certes... accrocheuse, assurément... mais qui demanderait encore un peu de raffinement (notamment en ce qui concerne l'écran de rétroprojections) dans leur déploiement. afin de participer à un tout plus homogène. Et se poserait alors la question de la forme: la forme pour le contenu ou le contenu pour la forme?

Malgré ces commentaires, J'ai toujours voulu être une fille hirondelle demeure, pour moi, un beau moment de théâtre qui s'adresse à l'enfant qui sommeille en chacun de nous (bon, c'est convenu comme remarque, je sais!)... et donne un avant-goût prometteur des futures réalisations de Johanna Lochon qui, souhaitons-le, fera sa marque dans le théâtre-jeunesse!

dimanche 20 décembre 2009

To be or not to be...


À la suite du Sommet de Copenhague, le caricaturiste Garnotte puise, dans l'édition d'hier du Devoir (19 décembre 2009), dans la tradition théâtrale et utilise la célèbre tirade de l'Hamlet de Shakespeare afin d'illustrer le déshonneur canadien fossilisé.

La semaine théâtrale (du 20 au 26 décembre 2009)

Ça sent résolument la fin de la saison théâtrale! À ma connaissance (mais elle n'est pas omnisciente!), il ne reste qu'un rendez-vous à inscrire à l'agenda... et il est aujourd'hui:

Aujourd'hui - 20 décembre 2009
Petit Théâtre de l'UQAC, 14h

Johanna Lochon présente son projet de fin de maîtrise, un spectacle pour enfant intitulé J'ai toujours voulu être une fille hirondelle.

Voilà, c'est tout pour cette année... à moins qu'il ne reste quelques représentations des Amis de Chiffon?

Pour ma part, je mets un terme à ces semaines théâtrales... jusqu'à janvier! Et probablement perdrai-je un peu de ma constance dans les prochaines jours... festivités obligent!

samedi 19 décembre 2009

Saint-Saëns en action

Il y a quelques jours, j'écrivais ici à propos de la Danse Macabre de Saint-Saëns que j'aime beaucoup. En fouillant un peu sur Youtube (il est des jours, comme aujourd'hui, où l'inspiration manque!), je suis tombé sur ce petit vidéo du Maestro capté en pleine action, dirigeant d'une main de maître... et, plaisir suprême, le réalisateur (à l'origine) et commentateur (quelques années plus tard) de celui-ci n'est nul autre que Sacha Guitry. Il s'agit là d'un extrait de son fabuleux Ceux de chez nous tourné en pleine Première Guerre qui présente également Sara Bernhardt, Auguste Rodin, Auguste Renoir, Edmond Rostand, etc.!



Voilà.

vendredi 18 décembre 2009

Une Histoire en vers...


En 1674, Nicolas Boileau publie son Art poétique (le fameux texte qui résume ainsi la règle des trois unités: Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli) qui édicte (pour ne pas dire qu'il enferme à double tour!), en quelques sortes, le cadre du classicisme français qui aura cours jusqu'à la révolution romantique (bon... je bouscule un peu l'histoire, mais...).

Dans cet essai écrit en vers se trouve, au troisième chant (à partir du vers 61), une histoire du théâtre en quelques lignes (32... pour être plus précis) que j'aime bien:
La tragédie, informe et grossière en naissant,
N'était qu'un simple choeur, où chacun, en dansant,
Et du dieu des raisins entonnant les louanges,
S'efforçait d'attirer de fertiles vendanges.
Là, le vin et la joie éveillant les esprits,
Du plus habile chantre un bouc était le prix.
Thespis fut le premier qui, barbouillé de lie,
Promena dans les bourgs cette heureuse folie ;
Et d'acteurs mal ornés chargeant un tombereau,
Amusa les passants d'un spectacle nouveau.
Eschyle dans le choeur jeta les personnages,
D'un masque plus honnête habilla les visages,
Sur les ais d'un théâtre en public exhaussé,
Fit paraître l'acteur d'un brodequin chaussé.
Sophocle enfin, donnant l'essor à son génie,
Accrut encor la pompe, augmenta l'harmonie,
Intéressa le choeur dans toute l'action,
Des vers trop raboteux polit l'expression,
Lui donna chez les Grecs cette hauteur divine
Où jamais n'atteignit la faiblesse latine.
Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré
Fut longtemps dans la France un plaisir ignoré.
De pèlerins, dit-on, une troupe grossière,
En public, à Paris, y monta la première ;
Et, sottement zélée en sa simplicité,
Joua les Saints, la Vierge et Dieu, par piété.
Le savoir, à la fin dissipant l'ignorance,
Fit voir de ce projet la dévote imprudence.
On chassa ces docteurs prêchant sans mission ;
On vit renaître Hector, Andromaque, Ilion.
Seulement, les acteurs laissant le masque antique,
Le violon tint lieu de choeur et de musique.

Un jour, il faudra tenter d'écrire la suite de façon aussi concise pour se rendre jusqu'à aujourd'hui!

jeudi 17 décembre 2009

Le critique, «artiste impressionniste»... l'acteur, «artiste expressionniste»

Le banc des amateurs - Honoré Daumier

Pour poursuivre dans la lignée du dernier billet, voici une réponse à la question posée par le Théâtre Périscope (dans le cadre du concours Acte critique 2007-2008) à Jean St-Hilaire, critique dramatique (jusqu'à l'été dernier) au journal Le Soleil (Québec):

Qu'est-ce qu'une bonne critique de théâtre?

Un préjugé tenace entoure la critique théâtrale. On veut qu’elle applaudisse aux bons coups, oui, mais surtout qu’elle sanctionne sans merci les faux pas, ce en quoi on la réduit à un négativisme stérile.

Donner son opinion, dire qu’on a aimé ou pas ne suffit pas à faire une critique. La critique est un acte de second regard, la condition même de l’avancement de la pensée, et ce, de tout temps et dans toute société. La démocratie ne serait pas advenue sans elle. Elle est née parce que des philosophes, des écrivains, des acteurs publics ont critiqué l’obscurantisme et les injustices qui la voilaient au regard des humains.

La critique théâtrale, elle, ne se substitue pas au spectacle, elle le prolonge. Elle n’est pas « vérité révélée », mais tentative d’approfondissement. Équilibrée, nuancée et sincère, elle documente et enrichit la rencontre des artistes avec leur public, et par extension avec leur société, la tradition et l’avenir en marche du théâtre.

L’éminent critique savant George Steiner fait ressortir bien à propos que la critique est « un commentaire sur le commentaire », une appréciation de la critique première du monde qu’est toute oeuvre d’art. Car en comédie comme en tragi-comédie et en tragédie, c’est d’un aspect ou l’autre de la condition humaine que toute pièce un tant soit peu structurée et inspirée traite. Entre la scène et nous, public, un fragment d’humanité respire. Les créateurs donnent une forme et un souffle à ce fragment ; au critique de voir s’il en émane cohérence, force d’expression, poésie et originalité. Ce dernier mot a son importance car l’art véritable n’imite pas, il est le regard unique posé sur un enjeu, une situation, fussent-ils familiers ou extraordinaires. Il existe une telle chose qu’une pièce ou un spectacle bien fait qui divertit, mais ne réinvente rien. La création véritable, elle, génère ses propres critères et produit du neuf. Et il ne faut jamais perdre de vue que la nouveauté féconde est une petite bête qui quémande apprivoisement…

Voilà un long détour pour en venir à la question qui brûle toutes les lèvres : qu’est-ce qu’une bonne critique ?... À vrai dire, je ne suis pas sûr de pouvoir y répondre avec pertinence. Je préfère penser qu’il y a plusieurs chemins vers la critique vivante. Celle-ci allie la vivacité du conteur à l’acuité de l’analyste, l’observation personnelle à la prise en compte des exigences de la scène qui, soit dit en passant, ne sont pas réductibles aux objectifs du cinéma ou de la télé. Osons quand même une définition. Oh, je n’ose pas fort, je me rabats sur des mots relevés jadis, mais dont j’ai perdu la source. Cette définition dit à peu près ceci : la critique est l’expression raisonnée de son sentiment devant les productions de l’esprit.

Raisonner son sentiment, là réside le défi cardinal de la critique. Et pour ce faire, il faut décrire avec toute la précision dont on est capable. La fable (l’histoire), l’esthétique visuelle et sonore du spectacle, à commencer par le jeu des acteurs, l’effet produit. Car si on décrit mal, ou pire, on ne décrit pas, comment votre lecteur ou auditeur se représentera-t-il ce que vous jugez ?...

Plus que d’une recette, c’est de curiosité, de discipline intellectuelle, d’originalité et de sincérité dont l’aspirant critique et le critique ont besoin. Il y a du vrai dans ce qu’Oscar Wilde disait : le critique est « un artiste impressionniste » et l’acteur, « un artiste expressionniste ». Mais avant tout, il y a une question fondamentale que l’aspirant critique et le critique doivent se poser : qui suis-je ?

Quel est mon schéma du monde et quelle place me vois-je dans ce schéma pour oser juger des créations d’autrui ? Si mon but ultime est de réduire le monde aux clichés et préjugés du jour plutôt que de chercher à l’agrandir, mieux vaut m’engager sur une voie moins publique. Car la critique dramatique est un acte public, une médiation entre ceux qui font le théâtre et ceux qui, avec leurs frères et soeurs humains, essaient de se reconnaître dans la représentation. Un acte public, donc civique, qui ne tolère pas la paresse. À l’instar du ressentiment, la paresse vous épaissit les lunettes et vous assèche le regard. Elle déforme l’objet observé…

mercredi 16 décembre 2009

En matière de critique...


Je veux qu'[elle] soit sincère, grave, profond[e],
se sachant investi[e], à l'égard du poète, d'une fonction créatrice,
digne de collaborer à la même oeuvre que lui
et de porter, comme lui, la responsabilité de la culture.

Jacques Copeau

Jonquière... il neige. Il fait froid... C'était hier.

Une treizaine de praticiens se sont réunis au Côté-Cour pour entendre, échanger, pendant deux heures, avec les quatre invités du Théâtre C.R.I. et du Théâtre 100 Masques dans le cadre du troisième Rendez-Vous Théâtre: Philippe Belley (chroniqueur culturel à CBJ), Paule Therrien (animatrice à CBJ et à CKTV), Michel Lemelin (disons... spectateur critique) et Denise Pelletier (journaliste émérite au Quotidien et blogueuse).

Que retirer de ce Rendez-Vous Théâtre ayant pour thème Autour et au tour de la critique animé de belle façon par François Tremblay (aussi chroniqueur à CBJ)?

Petit compte-rendu qui, dressant les grandes lignes abordées, ne rendra malheureusement pas compte de la richesse des discussions.

D'emblée, une définition de la critique s'impose... et tous rejettent celle inscrite sur le communiqué (celle de Jacques Copeau mise en exergue plus haut) , ou du moins, affirment qu'elle ne peut s'appliquer dans un milieu comme le nôtre (et ici, je tique encore et encore!). La critique, c'est, selon Lemelin (et il redéveloppe son argumentation sur son blogue), une affaire de discernement (par rapport au contexte, au moyens, aux artistes impliqués). C'est une position de spectateur privilégié pour les autres. La critique , au sens où on l'entend (pensons aux Robert Léveques, Jean St-Hilaire, Michel Bélair) existe-t-elle au Saguenay?

Dans notre contexte, aucun des invités ne se considère comme critique. Vu l'espace qui leur est accordé, vu le cadre fixé par les employeurs, vu aussi le caractère généraliste de leur métier. La spécialisation inhérente à une véritable analyse critique fait défaut. Et pourtant, il y a tout de même émission de commentaires, de brèves analyses... parfois plus détaillée. L'expérience aidant, le journaliste peut s'exprimer avec plus de facilité. Par conséquent, il y a, en quelques sortes, critique! Dès lors, on parle de critique médiatique... de critique s'adressant, par médias populaires, à un public précis qui ne recherche, par ailleurs, guère un essai analytique mais plus une description et une appréciation. Selon les uns, ces commentaires ont peu d'influence (et pourtant!)...

On distingue aussi le rôle de la critique conventionnelle (l'utopie de Copeau) avec celui de la critique médiatique qui, outre le fait de donner un compte-rendu de l'oeuvre, se confond également avec celui-ci (peut-être plus primordial) de la promouvoir...

Alors, se sentent-ils à l'aise d'aborder franchement les points négatifs d'un spectacle? Encore une fois, la petitesse du milieu est évoquée avec ce qu'elle peut supposer de relations incestueuses entre les journalistes et les praticiens. On apprécie le fait de pouvoir suivre l'évolution des artistes, on se sent capable de pointer, dans une oeuvre, les questions... de situer une oeuvre dans une démarche. Mais on se sent difficilement en droit de critiquer négativement... Peut-on parler, dans ce cas, d'une production qui ne plaît pas? À moins de la détester (et dans ce cas, on s'abstient), il y a toujours quelque chose à dire sur celle-ci... et des nuances à apporter dans le commentaire (sur le contexte de réception, les moyens utilisés, les tentatives de recherche, etc.).

Que fait le milieu pendant ce temps? Est-il capable de prendre la critique (d'ailleurs, sur ce point, on déplore que cette formulation présuppose qu'il y est fondamentalement réfractaire... et je maintiens celle-ci... surtout dans le cas d'une critique négative!)? La question ferait, à elle seule, l'objet d'un débat enflammé. Ouverture? Frilosité? Les opinions divergent selon qu'on soit assis derrière un micro, un ordinateur, une scène ou qu'on soit praticien.

Donc, en bref, le véritable travail critique doit se faire dans les revues spécialisées, pour un public spécialisé. Elle doit cependant se faire aussi (et surtout!) entre praticiens, dans un échange interpersonnel (l'espace public - comme le blogue - étant un peu malsain selon certains). Il serait important de créer un espace critique. D'ailleurs, on se prend à rêver d'une formule où, dans le cadre d'une journée (par exemple!), tous les praticiens se réunissent pour discuter, selon une horaire précise, de toutes les productions ayant eu cours durant l'année, pour poser des questions aux créateurs, évaluer les démarches, etc.

La discussion fut des plus intéressantes... et pourtant, je reste encore avec l'idée que cette non-existence de la critique (dans son sens premier) dans un milieu (particulièrement comme le nôtre) freine l'évolution de la culture.

mardi 15 décembre 2009

D'un pouvoir de suggestion...

Je m'éloigne un peu du théâtre (même si ce billet est directement relié à mes activités de l'hiver) pour présenter ce... ce... ce truc (d'emblée, je m'excuse: il est en anglais... mais complet!) qui m'inspire terriblement...



J'adore cette Danse Macabre de Saint-Saëns. J'adore l'idée du poème symphonique (voir ici, en lien, le poème originel de Henri Cazalis et la mise en scène musicale de celui-ci). J'adore la faculté qu'a cette oeuvre de créer des images que par la musique... cette puissance d'évocation. .. Et ce, malgré toutes mes résistances envers la musique... C'est vers ce type d'évocation directe et pourtant suggestif que je tend dans mon travail... et là est tout le défi!


lundi 14 décembre 2009

Il y a une chose pire que de ne pas être critiqué, c'est de ne pas s'exposer aux critiques (Carla Bruni)


C'est demain soir (mardi, le 15 décembre) qu'a lieu le troisième Rendez-Vous Théâtre organisé par le Théâtre C.R.I. et le Théâtre 100 Masques, au Côté-Cour de Jonquière, à compter de 19h!

Ce sera l'occasion, pour tous ceux intéressé par le théâtre, de se réunir pour discuter de l'épineuse et délicate question de la critique! Plus il y aura de monde et plus les débats seront diversifiés et stimulants! Le théâtre ne peut se faire sans échange critique...

Et si le beau milieu se retrouvait dans ces mots de Somerset Maugham: Les gens sollicitent vos critiques, mais ils ne désirent seulement que des louanges ?

C'est un Rendez-Vous... et c'est gratuit!

Comme une contrebasse


Définition métaphorique du metteur en scène, par Mathias Greffrath (dans son article This is not the end paru dans Alternatives théâtrales no.82) à partir du travail de Thomas Ostermeier, l'un des grands - et jeune! - nom du théâtre contemporain, directeur artistique de la Schaubühne de Berlin:

Un metteur en scène est comme une contrebasse: quelqu'un qui donne le rythme à une mise en scène, dont les harmonies fournissent un échafaudage solide pour le jeu, marquent l'espace, sur qui on peut compter et qu'il ne faut pas quitter, la base qui donne tant d'assurance aux acteurs au point qu'eux-mêmes et le public «vivent quelque chose à travers la fureur de la représentation qu'on n'avait pas pu prévoir à l'avance» (nda: dixit Ostermeier). Mais comme chaque instrument, la contrebasse a aussi ses dangers: si elle joue trop bas, les contours s'estompent, si elle joue trop fort, il n'y a plus que du rythme et plus aucune mélodie.

J'aime beaucoup cette définition du metteur en scène. Il me semble qu'elle exprime bien (particulièrement dans la seconde partie!) les écueils de la mise en scène formaliste... de mes mises en scène.

dimanche 13 décembre 2009

La semaine théâtrale (du 13 au 19 décembre 2009)

Petite semaine assez chargée pour qui aime le théâtre... et qui veut en voir, surtout! Parce qu'on peut vouloir voir du théâtre sans nécessairement l'aimer. C'est possible... j'imagine.

Mardi - 15 décembre 2009
Côté-Cour (Jonquière), 19h

Le Théâtre C.R.I. et le Théâtre 100 Masques présente leur troisième Rendez-Vous Théâtre (une initiative née au début de 2009) portant, cette fois-ci (après un se penchant sur les directions artistiques et un autre sur le comédien), sur la critique. Autour et au tour de la critique réunira Paule Therrien, Philippe Belley, Denise Pelletier, Michel Lemelin (et d'autres confirmations sont attendues) pour répondre à quelques questions: Qu'est-ce que la critique? Quelle définition peut-on lui donner? Quel rôle joue-t-elle ou quel rôle devrait-elle jouer? Existe-elle, ici, dans la région? Qui peut jouer le rôle de critique? Et enfin, le milieu est-il seulement capable de prendre la critique? C'est gratuit... et plus nous serons de gens, plus les débats pourront être soutenus et efficaces! C'est un Rendez-Vous!

Mardi et mercredi - 15 et 16 décembre 2009
Salle de répétition (UQAC), 14h

La fin de la session scolaire automnale ramène, encore une fois, la présentation des exercices des cours Techniques de jeu théâtral. Mardi, ce sont les étudiants du B.I.A. sous la direction de Jean-Paul Quéinnec qui se prête au jeu... et mercredi, place aux étudiants du B.E.A. sous la direction de Christian Ouellet. Selon les informations, toutefois, il n'y a guère de places...

Jeudi et vendredi (dimanche) - 17 et 18 (20) décembre 2009
Salle Murdock (Chicoutimi), 13h40 (14h)

En ce temps des Fêtes, Les Amis de Chiffon ressortent de leurs cartons l'un des plus grands succès de la compagnie, Les trois cheveux d'or, dont la création remonte à 1997 (je crois...) et qui, depuis, se promène un peu partout en province!

Samedi (dimanche) - 19 (20) décembre 2009
Petit Théâtre (UQAC), 19h30 (14h)


Johanna Lochon présente son projet de fin de maîtrise, J'ai toujours voulu être une hirondelle... un spectacle pour enfant (et pour adultes!). Une jeune fille dont le seul rêve est de s’envoler derrière les océans et de découvrir ce qui se cache derrière l’horizon nous fait vivre ses premiers pas hors du cocon familial. À la maison, reste la mère nous racontant son difficile travail de maman devant laisser son petit papillon s’envoler. À travers un dialogue mère et fille, nous découvrons l’histoire d’une jeune fille téméraire à la conquête du monde, affrontant l’inconnu et arpentant la jungle, la folie de la ville et la démesure des montagnes pour découvrir ce qui se cache vraiment au fond de son coeur. J ’ai toujours voulu être une fille hirondelle c’est l’aventure initiatique d’une jeune fille qui cherche son chemin dans une véritable explosion de paysages, de couleurs, de rencontres et de vie.

Voilà... c'est à peu près ce qui se passera cette semaine... Peut-être oublie-je quelques trucs... Faites-le moi savoir!

samedi 12 décembre 2009

«L'image de ce qui n'est pas / L'image de ce qui est»

Ce titre est tiré directement d'un article publié en 1977 (dans le 96ième Cahier Renaud Barrault) par Marie-Claire Pasquier.

Dans cet article, on trace fort judicieusement les différences entre le cinéma et le théâtre... différences qui, bien qu'évidentes de prime abord, posent de sérieuses questions sur le théâtre même, sur la quête de la vraisemblance (l'horrible mot traîné comme un boulet), sur les multiples mutations qui l'ont marqué depuis l'apparition du genre cinématographique et qui, par extension, pourraient poser encore des questions sur les assauts de la nouvelle technologie.

On sait que la peinture a changé de statut du jour où a existé la photographie, qu'elle a acquis par là une nouvelle autonomie, et des pouvoirs de représentations jusqu'alors insoupçonnés. Il ne faut pas s'étonner que le théâtre se soit modifié d'avoir à coexister avec le cinéma. Peut-il exister un théâtre non-figuratif? Dans un premier temps - pas nécessairement chronologique - le théâtre a pu abandonner au cinéma l'obligation d'être spectaculaire. Se faisant anti-théâtre, ou théâtre de l'absurde (nda.: bon... l'article date un peu...), l'acte théâtral s'est dégagé du trompe-l'oeil, de l'illusionisme, et de la vraisemblance. Dans un deuxième temps est venue la nostalgie de ce trompe-l'oeil, et le plaisir de le reconstituer au deuxième degré: théâtre sur le théâtre, dans le théâtre, jeux avec la théâtralité. Troisième temps: le théâtre sort du théâtre, ce qui peut vouloir dire deux choses: soit changer effectivement de lieu, investir les hangars, les églises, les entrepôts ou la rue, soit importer sur scène les éléments qui en étaient, par convention, bannis, effacer le salon au profit de la cuisine et de la salle de bains (école anglaise), le costume au profit de la nudité (école américaine), le stuc et les colonnades au profit du sable, de l'eau, de la terre meuble, du foin, de la paille, du crottin de cheval, voire du cheval lui-même (école franco-italienne).

[...] Artaud disait: Le cinéma nous assassine de reflets. Il disait aussi: À la visualisation grossière de ce qui est, le théâtre par la poésie oppose les images de ce qui n'est pas.


Qu'en serait-il aujourd'hui?

vendredi 11 décembre 2009

«Le Revizor» de Gogol

Magnifique (!) trouvailles: images en mouvement du fameux Revizor de Gogol mis en scène par Meyerhold en 1926... l'un des spectacles marquants de l'histoire du théâtre... Je ne connais pas la source de ce document (sinon que c'est tiré d'un film de Galina Evtusenko). On y voit Garine en Klestakhov et Maria Babanova, considérée comme l'une des grandes actrices du maître (qu'elle quitta ou plutôt qu'elle fut obligée de quitter). On y aperçoit aussi, la dame pulpeuse qui parsème ces images, Zinaïda Reich... la seconde épouse de Meyerhold qui sera également assassinée à la fin des années 30.



Devant ces images, je suis comme un enfant devant un film de Walt Disney!

jeudi 10 décembre 2009

De biomécanique...


Un des éléments du théâtre de Meyerhold le plus fascinant est, sans contredit, sa biomécanique. Mystérieuse et étrange. Entre le moule, le code et la chorégraphie. Les images (voir le petit film un peu plus bas) parlent. Mais disent-elles quelque chose?

On ne le dira jamais assez: la biomécanique de Meyerhold n'est pas un style de jeu mais un entraînement de l'acteur. Une philosophie de la scène. Comme le dit Odette Aslan dans un autre recueil important, L'Acteur au XXième siècle (paru aux Éditions l'EntreTemps en 2005... mais il s'agit, en fait, d'une réédition d'un ouvrage paru en 1974): elle est basée sur une solide connaissance du corps.

L'acteur doit entraîner son principal outil, son corps, pour en faire un outil efficace et scéniquement construit... et apte à créer les émotions et les sentiments. La forme pour le contenu: Acquérant des réflexes vifs, ils peuvent réaliser sans peine les actions les plus rudes [...]. Conscients de leurs mécanismes corporels, ils savent décomposer, calculer et coordonner leurs mouvements, se vérifier dans leur corps, s'éprouver, dépasser la peur [...]. Ils calculent dans le calme leurs trajets et leurs efforts; ils ont acquis la justesse du coup d'oeil, ils se «voient» dans l'espace et s'inscrivent aisément dans un carré, un cercle ou un triangle, leurs regards ponctuent leurs gestes. Ils opèrent des mouvements à contresens ou en opposition, déplacent leur centre de gravité et perturbent leur équilibre, ils agissent, réagissent et freinent, ralentissent, transforment le mouvement en danse, jouent sur les rythmes.



J'aime ce besoin d'entraînement... Cette philosophie qui veut que l'acteur doit développer, entretenir, exploiter son corps (et sa voix!). Et il est évident que, marquer par son entraînement, son jeu se verra modifié et exécuté sur des bases sinon plus solides, du moins plus conscientes.

Je suis fort heureux d'être, ces temps-ci (au nom du C.R.I. et du 100 Masques), en contact avec Monsieur Robert Reid, de Concordia, spécialiste de la question biomécanique (ayant étudié avec Bogdanov, disciple d'un disciple direct de Meyerhold), en vue d'une éventuelle formation. Que ce mystère devienne concret!

mercredi 9 décembre 2009

Autour de la critique...

Honoré Daumier

En vue du prochain Rendez-Vous Théâtre (à lequel il sera fort intéressant d'assister!), je retourne dans mes billets antérieurs portant sur la critique... Parmi les plus intéressants, à mon avis:

15 septembre 09 - La critique et internet
9 juin 08 - Le loup dans la bergerie
5 mai 08 - Euh
11 février 08 - L'expérience de l'égarement (le plus intéressant...)

Parler de critique dramatique passe nécessairement par sa définition. Qu'est-ce qu'une critique? Voici ce qu'en dit Michel Corvin dans son monumental Dictionnaire encyclopédique du théâtre:

Activité qui consiste principalement à rendre compte dans la presse quotidienne et périodique des nouvelles représentations théâtrales (créations d'oeuvres ou mises en scène nouvelles d'oeuvres anciennes), mais qui englobe aussi la chronique de la vie théâtrale. Dans un sens plus large, elle s'étend à toute forme d'étude et de réflexion portant sur l'art et la pratique du théâtre: son lieu d'intervention est alors la revue spécialisée. [...]

Aujourd'hui que l'importance du théâtre dans la société a considérablement diminué, [...] elle n'a plus le pouvoir de remplir ou de vider une salle. [...] Lorsqu'elle subsiste, c'est de plus en plus sous forme d'«avant-première», article purement informatif qui se contente d'être le porte-parole des créateurs plutôt que des critiques à proprement dite.

[...] La critique journalistique et celle des revues ne remplissent pas les mêmes fonctions. Celle-là a comme rôle d'informer le public et de guider ses choix, celle-ci d'approfondir sa connaissance et sa compréhensions des faits théâtraux dans leur ensemble. À celle-là conviennent l'impression subjective, l'évocation rapide, le trait brillant, voire l'«humeur» (ce qui ne signifie pas l'«éreintement»); celle-ci exige le recul et le sérieux de l'analyse (ce qui n'exclut pas le «style») et, à défaut d'inaccessibles critères de jugement, la définition de ses propres critères de jugements. [...]

La rencontre de mardi prochain sera l'occasion de discuter de ces questions.


mardi 8 décembre 2009

Passage(s) obligé(s)

J'ai terminé, hier (si j'exclus les quelques 20 pages qui me restent à écrire) ma première session doctorale...

C'est fait. Après deux exposés et quelques ateliers, le tout se précise de plus en plus. Et bientôt - au cours des prochains mois, en fait! - je pourrai déposer mon projet de thèse. Je passerai donc, bientôt, en vitesse supérieure... et pleins de projets se rattacheront à ce processus.

Maintenant, je décante. Et j'en ai besoin.

Pour faire le point sur mon avenir. Pour faire le point sur ma session (tant comme doctorant que comme directeur du Théâtre 100 Masques). Pour faire le point sur le spectacle de Noël et sur les autres activités (les ateliers réguliers, les ateliers scolaires, le Festival des Mets et des Mots, le travail avec la Banque Nationale). Pour donner un dernier coup avant les Fêtes afin de mettre en place le cadre pour l'hiver qui arrive à grands pas.

dimanche 6 décembre 2009

La semaine théâtrale (du 6 au 12 décembre 2009)

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas... Voici donc quelques dates à retenir en ce qui a trait au théâtre.

Dimanche - 6 décembre 2009
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h

Dernière du Clown noir au masque de fer du Théâtre du Faux Coffre... que je n'aurai pas vu. Je me croise les doigts pour une reprise éventuelle. Probablement est-ce complet... Pour prendre une chance: 418.698-3000 poste 6561.

Samedi - 12 décembre 2009
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 13h30

Le Théâtre La Rubrique présente Les Parfaits inconnus. Pour plus de détails, suivre le lien.

C'est, en gros, ce que j'ai sur mon babillard. S'il me manque des trucs, faites-le moi savoir!

samedi 5 décembre 2009

Le gouffre sans fond.


J'y reviens encore et encore et encore...

Il y a quelque chose de malsain dans le milieu théâtral, quelque chose de troublant et de déprimant: le manque de discussion autour des différents projets qui sont présentés. Comme si chaque production était complète et terminée, réfractaire aux questionnements et aux commentaires. Personne n'ose rien dire...

Ce constat me marque encore plus depuis deux ou trois jours... depuis, en fait, la présentation du spectacle de Noël du 100 Masques... alors que, personnellement, j'aurais plein de questions... Parce que outre le fait d'aimer ou non, il y a là matière (comme dans tout spectacle) à débattre: de la forme et du fond: l'intérêt du collage, les choix retenus pour les numéros et la façon de faire, les limites (ou non) du grotesque, l'énergie déployée à établir une relation salle-scène, la recherche du rire, la définition des personnages, l'ensemble esthétique, etc.

À qui appartient ce rôle? À tous, je crois. Aux journalistes, critiques et chroniqueurs d'une part qui, par leur métier, leur vue d'ensemble, devraient être à même de tirer des conclusions argumentées, des liens, de relever les manquements. Aux praticiens (surtout!) qui, même sans diplôme, ont une connaissance intime du médium, de ses obstacles, de ses failles et devraient savoir parler de théâtre. Enfin, aux spectateurs, les (pardonnez-moi le mot) consommateurs, les passionnés, les passants qui garderont pour eux leurs opinions de peur de se tromper.

La discussion n'existe pas. Et non seulement cela me décourage-t-il mais me fait douter également de ma longévité théâtrale. Il y a cette belle image - cette désolante image! - qui s'applique bien à, je dirais, la grande majorité des oeuvres offertes... celle de ces pierres que l'on jette dans un gouffre sans fond. De ces pierres qui, au final, ne pourront jamais faire de bruit. L'inutile.


vendredi 4 décembre 2009

Pour une définition du metteur en scène...


Après quelques jours de billets de production, je retourne à mon recueil favori, L'Art du Théâtre d'Odette Aslan, et y trouve une fort belle description du travail du metteur en scène. Elle est de Morvan-Lebesque (1911-1970), journaliste, essayiste, critique, auteur dramatique:

Avoir quelque chose à dire

Que demande-t-on à un metteur en scène? Beaucoup de choses, certes: la connaissance parfaite du métier, la capacité de se faire entendre des comédiens, du goût, de l'imagination, du style - sans oublier le «déchiffrage de la partition», c'est-à-dire la compréhension intime de l'oeuvre qu'il doit servir. Tout cela - qui est déjà énorme - ne constitue qu'une branche du travail de l'animateur. Celui-ci doit en outre posséder ce que j'appelerais une «doctrine», c'est-à-dire la vision précise du théâtre qu'il veut faire, de la place que ce théâtre doit tenir dans l'art dramatique et dans son temps, des rapports que ce théâtre aura avec les hommes de ce siècle, du public auquel il s'adressera, voire qu'il refusera.
[...] L'animateur digne de ce nom doit avoir non seulement un style esthétique, mais un style de vie. Il doit être à la fois critique, inventeur, réalisateur, administrateur et même homme d'affaires.

[...] Vous rêvez, dites-vous, de faire du théâtre? Eh bien, cessez d'abord de rêver. Demandez-vous: Qui suis-je? Ai-je des choses à dire, et quelles sont ces choses? Ma venue au théâtre lui est-elle indispensable et dans vingt ans dira-t-on de moi: «il fut nécessaire au théâtre», ou bien: «il aurait pu tout aussi bien ne pas exister». En bref, au lieu de penser au théâtre, pensez d'abord à vous. Et si vraiment vous sentez en vous ces «choses à dire», alors, interrogez-vous sur vos moyens.

Voilà.

jeudi 3 décembre 2009

Le Singulier Noël de Mme Weiss... Quelques notes...


C'est fait. La première est passée... devant une 52aine de spectateurs qui occupent tant bien que mal la petite Salle Marguerite-Tellier...

Une représentation qui, du point de vue du metteur en scène, s'est bien déroulée... du point de vue des comédiens, l'effort était là... du point de vue des spectateurs, peut-être quelques réserves... il y en a toujours (je sais de quoi je parle!). Des rires, il y en eu... moins que ce que je croyais... mais rires malgré tout. Qu'est-ce qui fonctionne et qu'est-ce qui est questionnable, tels sont maintenant les deux axes qui nous guideront pour la suite des choses. Le metteur en scène est content... bien que le directeur artistique planche déjà sur les améliorations possibles.

À partir de ces rires, des réactions connues, il nous revient (mais ce soir, je me dépare de mon regard critique!) de faire le point avec le plus d'intégrité possible, de revenir sur des passages pour en resserrer quelques uns, en mettre d'autres en valeur, en enlever aussi s'il le faut. C'est, en d'autres termes, le travail grisant de la représentation! Les idées qui, dans la salle de répétition, nous amusaient tant seront dès ce soir revue avec le filtre du spectateur...

Le canevas existe désormais en soi. Le texte peut se raffermir, se peaufiner, se triturer de nouveau. Les performances peuvent et doivent se nourrir de ce qu'on entend... Si le spectacle théâtral est d'essence mouvante, celui-ci l'est particulièrement!

Bref, nous prendrons en compte ce qui doit l'être pour augmenter le niveau de réception du public. Mais demain...

Juste pour donner une idée du type de travail qui nous incombe, voici (sans obligation de tout lire!) la série de notes données ce soir d'après la générale de la veille...

  • Ne précipitez rien. Le rire viendra de votre maîtrise de la situation, de vos personnages, du rythme. Le mot-clé: précision! Il faut assumer ce que vous faites et bien le faire. Sinon, vous précipiterez tout et le spectateur aura l'impression que vous courez après votre souffle... et il y a risque de perdre le fil du texte et le fil de l'histoire...
  • Vos personnages sont tous cinglés... N'en ayez pas peur. Et profitez-en. Si vous essayez de trop les psychologisez, vous passez à côté de beaux moments...
  • Ayez confiance, c'est drôle... Mais ne tentez pas de forcer les rires. Je vous donne une bonne marge de manoeuvre, mais celle-ci ne doit pas servir à vous perdre dans le cabotinage mais plutôt à vous servir de tout ce qui peut arriver. Car ne nous le cachons pas: tout peut arriver...
  • Général: Mme Weiss doit avoir plus d'envergure et réactions plus marquées: pleurs (plus extrêmes, plus raideur), odeurs (plus lentes), dépacements aves les mains, découvertes des mains, bout des cartes (réflexions avec le crayon dans les airs). Il te faut une drive sans faille... Il manque un peu de chat... Et dire «Ce n'est pas grave, joyeux noël»...
  • Général: Beatrice être convaincu, dans le discours, ne signifie pas nécessairement d'être à bout de souffle. La conviction est un état et non pas un souffle...
  • Général: Pauvre... essaie de fixer les répliques... ne pas avoir de texte peut être confondant et tu peux te perdre. Arrête ce que tu dois dire et tente de t'y tenir...
  • Pendant décoration de l'arbre, revoir les réponses de Mme Weiss si le public répond aux questions...
  • Quand on cherche crèche dans la robe de chambre, plus caché...
  • Description de la crèche, prend le temps de bien te placer...
  • Conte des allumettes --> bout de bois à intégrer, et, idéalement, il ne faudrait pas tirer les objets, contrairement à ce qu'on a dit, parce qu'il ne faut pas briser le plancher (le 100 Masques l'a déjà fait.........), ni le rideau...etc.
  • Entrée de Beatrice, bon moment... mais il faut entendre le «Quelle saloperie».
  • Mari, enlever, quqand tu vas chercher le cadeau de Beatrice, juste avant de sortir, le «et j'ai nommé»... et essaie de rentrer dès que Beatrice dit «Je suis à bout de mon texte».
  • Beatrice, chanson, essaie d'être moins dans le souffle et de plus faire comprendre le texte... et attention aux commentaires pendant celle-ci afin qu'ils ne brisent pas le tempo...
  • Même bout, les anges, faites des mouvements un peu plus petits et concertez-vous pour revoir les gestes effectués...
  • Les cartes, assumez... Il faudrait, malgré tout, revenir à une certaine simplicité... Je veux dire, les échanges entre les filles devraient se faire de façon plus spontanée comme lorsque nous le répétions... tout en gardant la folie des personnages.
  • Patrick, il faut comprendre ce que tu dis... parfois, tu as tendance à ne parler que pour vous deux...
  • Patrick, chanson... attention... même si je suis fort conscient qu'elle est difficile vue sa lenteur...
  • Pendant celle-ci, Marilyne, te bercer avec plus de plaisir et de tentations...
  • Blague de la joie, Jess, prends le temps de bien la dire, de bien faire les petits personnages, parce que cette blague, en plus d'être plate, est de très mauvais goût... et c'est ce qui est drôle! Revois un peu ce que tu dis, juste avant de débuter (soit ton entrée!), au petit pauvre.
  • Annoncer bout noir avant «PN est une ordure». Ex.: au lieu du TOULOULOU dans l'arbre, Mme Weiss pourrait dire: «Je sens que nous basculerons bientôt dans le drame, joyeux noël». Ça devrait jutifier le changement de ton de cette partie...
  • Le «PN est une ordure», embarques là-dedans, les filles, avec plaisir... et précision!
  • Charlotte, ça me va...
  • Revoir ce que vous faite pour le Falalalala...
  • On revoit le salut.

Le Singulier noël de Mme Weiss - Quelques notes

Lors d'une répétition... en octobre...
Sur la photo: Jessyka Maltais-Jean (Beatrice) et une demie Marilyne Renaud (Mme Weiss)

Course finale...

Parce que malgré toute la bonne volonté et une bonne préparation, il reste toujours, en ce jour de première, une multitude d'emplettes à faire, une liste d'accessoires à réparer, un tas de costumes qui n'ont pas survécu aux derniers enchaînements.

N'empêche que je profite de ce petit matin encore tranquille pour souhaiter, à toute l'équipe qui m'entoure - Marilyne, Jessyka, Patrick, Sarah, Carol -

MERDE!!! ET AMUSEZ-VOUS!!!

Et tout ce qui peut advenir sur scène... eh bien... ce n'est pas grave, joyeux Noël.

mercredi 2 décembre 2009

Le Singulier noël de Mme Weiss - Quelques notes

Autre photographie impressionniste en répétition... (défaut d'appareil!)

Bon. La générale est passée.

Dans l'ensemble, le résultat est assez probant. Dans l'ensemble... car il est difficile de bien juger de celui-ci avec un public composé de trois personnes... ce qui, du coup, fausse la perception des comédiens qui se mettent littéralement à courir après les réactions quand ils ne tentent pas carrément d'accélérer pour mettre fin à ce qu'ils considèrent comme un supplice.

Mais, dans l'ensemble, le tout me semble (!) prêt (après quelques correctifs...) à prendre son envol.

Cette générale ressemble à beaucoup d'autres. Avec sa fragilité. Avec ses accents nerveux et abrupts. Avec ses accrocs, ses erreurs, ses décrochages. Avec ses rythmes changeants... Cette générale ressemble à beaucoup d'autres avec aussi et surtout l'impression qu'elle dégage: celle de voir des comédiens faire des choses pour la première fois! Comme si aucune répétition n'avait précédé. La toile vierge. Le regard neuf. L'anxiété!

Cette générale me rappelle également un élément important que je demande à mes comédiens dans mes différents projets: la confiance. La confiance tout d'abord en eux pour maximiser leur aisance. La confiance en moi par la suite, en ma qualité de metteur en scène. La confiance au projet en lui même qui devrait se nourrir de leur conviction... Cette confiance est nécessaire et dynamique. Et ma crainte, c'est qu'une générale comme ce soir (c'est-à-dire sans public donc sans réaction) mine la leur...

Les rires s'en viennent... et ils doivent y croire!

Le Singulier noël de Mme Weiss - Quelques notes

Le Singulier noël de Mme Weiss - Quand viennent les boules et les grelots
Photographie (impressionniste!) en répétition: Dario Larouche

Après un dernier avant-midi (aujourd'hui) consacré aux retouches et à un enchaînement, nous passerons, vers 17h, à l'exercice ultime avant les représentations: la générale. Cette représentation comme si qui va pourtant, par l'absence du public, à l'encontre d'une véritable représentation... élément fondamental de ce type de spectacle plus près, dans le fond, de l'humour que du théâtre...

L'enchaînement d'hier, dans les décors et avec tous les accessoires, a laissé apparaître certains moments qui demandent à être resserrés. Certains moments qui, bien que bien faits, ne réussissent pas encore à se hisser vers l'exigeante performance qui poussera les spectateurs dans leurs derniers retranchements, les obligeant à rire à gorge déployée!

Car oui, jouer sur les limites de l'ironie, de la causticité et de l'humour noir de façon soutenue pendant près d'une heure demande, aux comédiens, un dose d'énergie renouvelable constante. Il est, par ailleurs, intéressant, de voir comment un numéro dynamique et déjanté peut influer sur le numéro suivant, lui porter ombrage, l'amoindrir... Un spectacle qui demande un jeu poussé à l'extrême et qui ne supporte aucun relâchement. Là repose le véritable défi posé aux acteurs.

Toujours est-il que nous voilà au bout, en quelques sortes, de la première partie du travail... la seconde se fera avec le public.

Pendant que nous préparerons le chocolat chaud et les biscuits, il sera bon de noter que la représentation de samedi sera complète (du moins, sera-t-il nécessaire de s'informer! avant de se déplacer vers la salle Marguerite-Tellier!) et que déjà beaucoup de réservations se font pour les deux prochains jours...


mardi 1 décembre 2009

Improvisation politique

Match d'impro politique... photographie: Dario Larouche

Hier soir avait lieu, au Côté-Cour de Jonquière, un match d'improvisation politique organisé par Alexandre Banville et l’Association Générale des Étudiantes et Étudiants du Cégep de Jonquière (AGEECJ) Politique car, parmi les joueurs habituels de la Ligue d'Improvisation Étudiante de Jonquière (LIEJ), quatre invités de marque: Sylvain Gaudreault (député de Jonquière), Julien Gagnon (président de la commission jeunesse libérale), Xavier Lefebvre Boucher (président de la Fédération Étudiante Collégiale du Québec) et Alexandre Thériault-Marois (président du Comité national jeune du Parti Québécois).

Sous la surveillance de l'arbitre bien connu dans le milieu de l'improvisation jonquiérois, François Jean (frère d'Émilie Jean), les thèmes se sont succédés au fil de la soirée: Où sont mes 100 millions?, Pour ou contre la langue française, Un train entre Windsor et St-Jean-Eudes... etc.

Bien que cette formule joyeuse (et un peu marquée par le ton estudiantin) offre un cadre intéressant et prometteur, la ligne politique et les débats sont plus souvent qu'autrement relégués au second rang... après l'humour et les farces qui émaillent chacune des improvisations. Il faut dire que les joueurs habituels ne sont pas nécessairement politisés... alors que les politiciens, habiles dans les discours, se retrouvent quelques fois comme des opossums en plein centre du désert lorsqu'ils entrent en scène!

Peu d'échanges, en fait... Mais beaucoup de rires et de plaisir! Et en ce sens, en réussissant le coup de placer des politiciens en vue, impliqués, de divers horizons parmi une cohorte d'étudiants - près d'eux! - les organisateurs peuvent assurément se féliciter.Malgré tout, malgré quelques décrochages, quelques piétinements, quelques cafouillages, quelques retards de jeu, la soirée à permis de montrer la politique sous un autre jour!