dimanche 29 juin 2014

«La Paix chez soi et autres bêtises humaines»... [Carnet de mise en scène]


Ce soir, nous donnerons la première des deux générales de la production estivale 2014 du Théâtre 100 Masques. Une générale qui devrait être une générale technique... mais qui, compte-tenu de la dite technique plutôt simpliste, sera plutôt un filage en bonne et due forme. D'ailleurs, celui-ci - dans un cadre de comédie comme celui-là où le rythme de chaque pièce, le rythme de chaque changement de scène et le rythme global devient primordial - sera toujours plus profitable qu'un enchaînement aux multiples arrêts.

S'il reste encore quelques détails à peaufiner, l'ensemble a atteint sa forme et sa durée (un peu plus d'une heure trente minutes) définitives. Il faut poursuivre dans une consolidation qui ne demande pas mieux que de s'approfondir... surtout que la véritable rencontre - celle avec le public - n'aura pas lieu avant encore quelques jours. 

Rien n'est plus difficile, en comédie, que de jouer devant une salle vide. Qu'importe, nous avons encore la chance de travailler.

À ce stade, c'est maintenant au tour des comédiens d'y mettre toute la gomme. Comme metteur en scène, c'est le moment du (faux) lâcher-prise. Je peux toujours encore pointer des failles dans le jeu, modifier des indications, donner un feedback sur ce qu'ils font... mais le tout repose désormais sur leurs épaules. À eux de se préparer comme il se doit, avec rigueur et professionnalisme. À eux de s'engager physiquement, mentalement, vocalement sur la scène. À eux de gérer l'arrière-scène et tout ce qui vient avec (dont le trac) de la façon la plus efficace possible. À eux d'avoir du plaisir (ce qui ne signifiera jamais d'oublier que ce jeu se fait non pas pour soi mais pour le spectateur).

samedi 28 juin 2014

De la rigueur de la répétition...


En répétition, une plaisanterie, une diversion soudaine, une histoire amusante, l'entrée inopinée de quelqu'un sont très utiles. Elles soulignent l'essentiel et peut-être même remettent les choses en place. Mais il ne faut pas que la diversion dure, que le plaisantin s'incruste, que l'intrus fasse perdre l'idée directrice de la répétition. On s'efforce d'ordinaire de chasser l'ennui, mais une bonne plaisanterie, nécessaire, très utile, ne doit pas nuire au travail.

Telle est la pensée du Russe Anatoli Efros (1925-1987), citée dans la revue Alternatives théâtrales, no.52-54. Une pensée qui ramène, en avant-plan, un élément essentiel de toute bonne répétition: la rigueur. La concentration. L'engagement entier, de corps et d'esprit. 

Et c'est souvent là que le bât blesse. Encore plus après la répétition, lors de la séance de notes où la fatigue et le moindre dérangement casse cette rigueur et dissipent les énergies. 


jeudi 26 juin 2014

La paix chez soi et autres bêtises humaines

«Répéter, c'est s'engager dans le combat du même et du différent.» G. Banu


Je me suis replongé dans le numéro spécial (datant déjà d'il y a près de vingt ans!) d'Alternatives théâtrales consacré aux répétitions. Tous les grands metteurs en scène, tous les grands sémiologues, tous les grands acteurs y vont de considérations sur ces moments parfois enrichissants, parfois pénibles et ardues que sont les répétitions. 

Pour la plupart, ces répétitions ont un but précis: passer du divertissement à l'art.

Voici d'autres extraits disparates de Georges Banu (qui a fait l'objet d'un autre billet hier soir) sur ce sujet:

Le metteur en scène parle, mais sans jamais disposer d'indices précis pour lui confirmer l'efficacité de ses mots. Il reste suspendu à l'écoute de l'acteur et à sa sélection subjective: nul signe autre que le jeu en guise de réponse réelle.

J'aime bien aussi ces passages:

C'est la raison (l'oralité du metteur en scène et sa compréhension par l'acteur) pour laquelle une bonne distribution ne concerne pas seulement la compatibilité avec les rôles, mais aussi avec les indications pratiquées par le metteur en scène. [...] Ce type d'indication trouve sa pertinence seulement dans le contexte d'une parfaite communication entre le metteur en scène et les comédiens. [...] Il est souhaitable que chaque artiste, avant de constituer une équipe ou une distribution, teste l'impact de ses indications sur les comédiens retenus. Autrement, il y a risque d'improductivité et de naufrage car l'oralité déployée n'intervient pas efficacement dans l'élaboration du faire.


mercredi 25 juin 2014

De la répétition comme d'une «activité physique»...


L'activité physique de la répétition consiste à organiser l'espace par la disposition des corps dans l'espace, tâche première. Elle remonte à l'époque des chefs de troupe soucieux d'abord de cet aspect topographique: baliser la scène par des entrées et des sorties. À cette mission, toujours décisive, le metteur en scène ajoute le désir de sculpter des corps à partir de références plastiques [...], ou à faire ressortir des énergies collectives [...], ou à dessiner des contours précis qui renvoient au design et à la modernité visuelle [...], ou de faire apparaître des corps dans leur liberté organique [...]. Le metteur en scène pétrit des corps et accompagne le comédien vers la réalité physique dont il cherche à obtenir l'expression sur scène. Mais il n'est pas seulement habité par un modèle mental du corps, il est aussi artisan et, pour certains, ses dons se mesurent à cette aune-là. [...] Le regard porté sur le corps de l'acteur est un test de vocation. Parce que seul le metteur en scène remarquable surprend et retient des accidents corporels qui passent inaperçus ou sont évincés par les autres, accidents qui enrichissent le jeu et font le bonheur d'un spectateur attentif. Une main inexperte dans la tendresse, une tête penchée, des pas effleurés... bref toutes ces vibrations non programmées du corps qui ne parasitent pas le projet, mais le troublent seulement à peine en l'entourant d'ombre.

Voilà, à mon avis, une belle définition de la répétition... et elle est donnée par le grand Georges Banu dans le numéro spécial d'Alternatives théâtrales (no. 52-53-54 de décembre 1996 et janvier 1997) consacré à ce sujet... une véritable bible dans le genre.

Le 4ième «Forum sur le théâtre au SLSJ» en images...

Voici quelques photographies croquées sur le vif (je ne place ici que des photos assez générales... mais il y a là de nombreuses magnifiques photos!) par Patrick Simard, photographe officiel du quatrième Forum sur le théâtre au SLSJ:











mardi 24 juin 2014

L'Église contre «Les Fées ont soif»


Le dernier grand coup de censure qu'a connu le Québec date de 1978, lors de la présentation de la pièce Les Fées ont soif de Denise Boucher, au T.N.M. À l'époque, manifestations de grenouilles de bénitier, pétitions, ordonnances de la cour et, bien sûr, Église, condamnent cette scandaleuse production (par ailleurs fortement applaudie!) où la femme est présentée en trois figures: la mère, la prostituée et la Vierge. (Cette petite histoire a fait l'objet d'une émission de Tout le monde en parlait qu'on peut visionner ici.)

Voici ce qu'en dit, à l'époque (le 29 novembre1978!... dans des mots qui pourrait avoir été écrits par Mgr Saint-Vallier en 1694 ou encore par Mgr Bourget en 1868 ou ces autres prédécesseurs), dans les pages du Devoir, Monseigneur Grégoire, archevêque de Montréal:

Des femmes et des hommes de tous âges et de toutes conditions éprouvent présentement une gêne, une souffrance même, devant la présentation d'une pièce de théâtre qui les atteint dans leur dignité de personnes et dans leur fois religieuse. Ils sont blessés par des propos et des tableaux qui heurtent profondément leur conscience humaine et chrétienne. Assuré d'être bien informé, grâce aux appréciations qui me parviennent de la part de membres du Conseil diocésain de pastorale et d'autres personnes tout à fait dignes de confiance, je veux m'adresser ici à ceux et à celles que cette pièce offense et leur dire la part que je prends à leur tristesse, à leur déception ou à leur indignation. 

Au témoignage de personnes consultées, il est pénible de constater que, sous prétexte de soutenir la cause de la promotion de la femme, on ait recours à des procédés qui misent sur la vulgarité, le mépris et la dérision en présentant une pièce où l'on aborde un thème religieux sans le moindre égard pour la croyance des gens. Il est particulièrement pénible pour des chrétiens de constater que l'on donne une présentation loufoque de la Vierge dont fait un pantin, une invention de la domination masculine, une fiction responsable de l'aliénation des femmes. Il y a bien autre chose ici qu'une entreprise visant à éliminer un stéréotype de la Vierge qui la présenterait sous des traits désincarnés. Il y a, plus radicalement, une négation du personnage historique de Marie, une parodie d'un culte que des siècles de foi ont élaboré, à partir de l'Orient mystique jusqu'à nos jours. Il y a une moquerie, qui devient cynique et intolérable, de l'action de l'Esprit dans le monde. Il y a enfin une volonté de nier toute valeur à la virginité et de saper tout fondement spirituel à l'existence humaine.

Les catholiques  veulent respecter le droit des autres à leurs croyances. Mais ils gardent le droit de ne pas accepter les affronts et celui de protester, au nom de l'élémentaire respect dû à la culture humaine et religieuse de notre société, contre le mépris et le ridicule dont on voudrait le couvrir.

[...] À tous ceux et à toutes celles qui, devant la présentation de ce spectacle, se sentent blessés dans leur dignité et dans leur foi, je veux donc dire que je participe à leur peine ou à leur irritation. Je veux les inviter, en ces circonstances, à approfondir leurs convictions touchant la dignité de la femme et le rôle magnifique que Dieu lui a confié dans le monde. Seul le respect exigeant qu'on aura de la femme dans son être total, corps et âme, coeur et esprit, sera source, pour elle, de véritable libération.

À noter que la pièce Les Fées ont soif sera remontée durant la saison 2014-2015, du 16 septembre au 11 octobre, au Théâtre La Bordée par Alexandre Fecteau. 

samedi 21 juin 2014

Lendemain de forum...


Le quatrième Forum sur le théâtre au Saguenay-Lac-Saint-Jean s'est tenu hier, à la Salle Pierrette-Gaudreault, et a réuni, au plus fort de la journée, une petite trentaine de personnes. Ç'aurait pu être plus, oui (comme quoi la concertation demande toujours un effort)... mais c'est tout de même une masse appréciable.

En avant-midi, comme par les années précédentes, ce fut un temps d'arrêt pour évaluer les actions entreprises, faire une mise à jour des différents comités et projets. 

La plupart des moyens qui ont été déployés au cours des dernières années (le dépliant promotionnel conjoint, les auditions publiques, les cartes blanches), devant l'intérêt des participants, seront reconduits de nouveau, dans de nouvelles versions toujours améliorées. La seule véritable initiative (bien qu'elle soit apparue l'an dernier) sera l'organisation (la formule reste à déterminer) d'une rencontre de diffuseurs afin d'éventuellement faire circuler le théâtre d'ici. 

Par ailleurs, ces différents dossiers se verront peut-être proposés à Ville Saguenay (en autant qu'ils fassent preuve de nouveauté) qui entreprend bientôt (si ce n'est déjà fait) les négociations de sa prochaine Entente de développement culturel 2015-2017 avec le Ministère de la culture et des communications et peut-êtres en feront-ils partie (comme ce fut le cas il y a trois ans avec les propositions émanant du Forum d'alors). 

En après-midi, avant que M. Alain Fillion et M. Alexandre Martin, du CALQ, présentent la nouvelle réorganisation de l'organisme puis répondent à quelques questions, notamment sur les impacts (pratiquement nuls) de ces changements, nous nous sommes astreints à faire la programmation régionale pour l'année à venir... une année qui promet d'être bien chargée!

Enfin, Isabel Brochu a animé une discussion sur un positionnement régional par rapport à divers constats portant entres autres sur le bassin restreint de population, sur la formation, sur les successions au sein des organismes, sur la concertation, sur les médias et la méconnaissance du milieu. Que se dégage-t-il de cette partie? Si certains sujets font l'unanimité, d'autres s'avèrent toujours délicats à aborder et peut-être faudra-t-il repenser la formule pour casser les tournures que prennent souvent ces échanges. 

Et c'est reparti pour une autre année... Prochain rendez-vous le troisième vendredi de juin 2015!



jeudi 19 juin 2014

«La Paix chez soi et autres bêtises humaines»... [Carnet de mise en scène]

Et ça continue! L'entrée en salle est bien avancée. Les éclairages sont installés et attendront quelques jours avant qu'on ne se lance dans le focus et les intensités. Pendant ce temps, les décors sont toujours en chantier, comme en font foi les photos suivantes, prises à l'instant:



«Courteline en biens communs»


En furetant sur le web, je suis tombé sur un site recensant l'oeuvre de Courteline, Courteline en biens communs, avec la plupart des textes intégraux, des enregistrements audio des pièces, des vidéos effectués pas une équipe dévouée. Un bien intéressant site en prélude à notre prochaine production!

Le site peut est visité ici.

mercredi 18 juin 2014

«La Paix chez soi et autres bêtises humaines»... [Carnet de mise en scène]

Un espace (rouge malgré les apparences très orangées) en construction... sans fignolage, sans habillage, sans éclairage, sans personnage.

Quelques commentaires d’ordre généraux aux comédiens… à méditer d’ici la première (et les prochains enchaînements)… pendant que se termineront les accessoires et les décors (dont une photo montre ici une étape du montage...

D’abord, je vous rappelle que ce spectacle porte le titre de LA PAIX CHEZ SOI parce que c’est la première à être présentée… suivi de ET AUTRES BÊTISES HUMAINES. C’est la partie la plus importante. Nous mettons en scène la bêtise sous toutes ses formes… la sottise! l’idiotie! la stupidité! la maladresse! l’ânerie! la balourdise! Du coup, vos personnages sont nécessairement de cet ordre… à la puissance 10! 

Essayez de (re)trouver la folie de chacune des scènes, de chacune des figures. Rien n’est quotidien et tout ne sert qu’à démontrer une bêtise de plus… Ce spectacle est comme une surenchère d’êtres imbéciles. Ne les jugez pas. Au contraire. Portez-les fièrement! Et n’hésitez pas à leur donner de la matière pour exister. 

Qui plus est, je vous l’ai déjà dit, l’intérêt ne réside qu’en vous, qu’en votre talent. Ce ne sont ni les accessoires, ni l’esthétique qui soutiendra votre jeu. 

C’est en ce sens que nous sommes proches d’un spectacle à sketchs tels qu’il y en avait au Théâtre des Variétés de Gilles Latullipe. Si ce n’était du ton soutenu, ces personnages pourraient être portés  par La Poune, Olivier Guimond, Juliette Huot, Juliette Pétrie, etc. (Re)trouver ce ton de cabaret… qui passe par la «séduction» directe du spectateur… la recherche à tout prix (sans tomber dans le cabotinage) de sa complicité.

Ce spectacle tient pour beaucoup à votre polyvalence et surtout, à votre capacité de vous donner (le don de soi qui se manifeste, d’une part, par le corps, par la voix et, d’autre part, par le plaisir – s’il y a du plaisir sur scène, il y en aura toujours qui se dirigera vers le public!) sur scène. Il tient aussi (et c’est peut-être le plus difficile à maîtriser, à votre conscience du temps scénique, du rythme.

Alors faites CONFIANCE! Ayez confiance dans ce spectacle. Ayez confiance dans la mise en scène. Ayez confiance dans les personnes autour de vous. Ayez confiance en vos partenaires. Ayez confiance en vous-même. Ayez confiance à la qualité de ce que nous présenterons. Ayez confiance, enfin, dans les spectateurs qui s’amuseront.

vendredi 13 juin 2014

«La Paix chez soi et autres bêtises humaines»... [Carnet de mise en scène]


Nous entrons dans le dernier droit de cette production alors que nous ferons, demain, notre entrée en salle pour les derniers filages de même que pour le montage des décors et des éclairages.

Hier après-midi, nous avons fait un enchaînement (de ce spectacle qui devrait vraisemblablement durer 1h40) assez satisfaisant dans l'ensemble... mais qui cible un point - une possible faille! - sur lequel il faudra bien se pencher dans les dernières semaines...

Dans cette production, je ne cherche pas, avec les acteurs, à atteindre un réalisme certain mais bien à créer un certain réalisme qu'on pourrait simplement appeler cohérence scénique, établir, pour chaque piécette, des systèmes de codes et de conventions qui deviennent les clés de voûte de chacun de ces univers. Des codes et conventions réfléchis avec un but précis: développer l'efficacité de chacune de ces saynètes.

Il s'agit donc d'élaboration d'un plan physique (rapport à l'objet, rapport à l'autre, rapport à l'espace) et d'un plan rythmique (dynamiques, mouvements, cadences, ruptures de tons) où l'intérêt dramatique passe presque exclusivement par le corps de l'interprète. Un peu plus et ça devrait être de la danse. 

Ce principe (tout mécanique soit-il!) n'exclut évidemment pas la psychologie du personnage... Il ne fait que l'aborder d'un autre angle: celui de l'image, de la forme. Le personnage peut-il faire ce geste, ce déplacement? Est-ce en accord avec sa construction? 

C'est là que la cohérence (qui vaut tant pour la mise en scène que pour le comédien) joue son rôle. Elle permet de développer tout le potentiel du personnage, de l'enrichir et, du coup, de donner du sens, de la force, de l'émotion esthétique, à ces partitions qui risquent, dans le cas contraire, de sombrer dans une plate artificialité.

Dans ce type de théâtralité, donc, il faut se méfier (voire se protéger!) du naturel, du quotidien, du normal. Il s'agit d'un jeu montré. D'un jeu assumé. D'un jeu porté par des acteurs dont le maître mot est le plaisir. Plaisir de faire rire. Plaisir d'être sur scène. Plaisir du théâtre.

Pourtant, la rigueur doit être de mise, tant dans la préparation (réchauffements, concentration, bonnes italiennes efficaces, révisions) que dans l'exécution (contrôle, maîtrise, précision).

mercredi 11 juin 2014

Vers le quatrième «Forum sur le théâtre au SLSJ»


C'est vendredi, le 20 juin 2014, que se tiendra, à la Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), le quatrième Forum sur le théâtre au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui vise à réunir le milieu théâtral d'ici - auteurs, metteurs en scènes, comédiens, concepteurs, enseignants, étudiants, directeurs et compagnies - pour discuter de notre avenir et prendre des actions pour poursuivre notre développement.

En avant-midi, il y aura la mise à jour des différents comités mis en place pour mener à bien divers projets de concertation. Ce sera également l'occasion de cibler de nouvelles actions à prendre, d'orienter le travail pour l'année à venir (en fait, pour les prochaines années serait plus juste!).

En après-midi, nous recevrons des gens du CALQ pour échanger avec eux sur leurs programmes et sur nos réalités. Des échanges qui promettent d'être intéressants! Il y aura, par la suite, tentative de positionnement du milieu sur différents sujets qui seront menés de mains de maître par Isabel Brochu. 

Voilà. Un événement qui a toujours son importance et dont l'efficacité et la valeur dépendent proportionnellement de l'implication de chacun de nous. Plus nous sommes nombreux à nous y faire entendre et le plus ces forums peuvent porter de bons fruits. 

Dans les prochains jours, chaque personne recevra un petit document de réflexion et l'horaire détaillé de la journée (10h à 16h). D'ici là, il faut cependant s'inscrire (avec un léger coût, 10$, pour payer le dîner) auprès du CRC, en téléphonant à Véronique Villeneuve au 418-543-5941 poste 233 ou par courriel. 

samedi 7 juin 2014

Cet été, au théâtre...


Voici, ce matin, en quelques lignes, un petit tour d'horizon des différentes productions estivales qui prendront l'affiche au SLSJ au cours des prochains mois d'été... qu'il fasse chaud (les salles sont, pour la plupart, climatisées!) ou qu'il fasse froid et pluvieux (ces mêmes salles ont aussi un système de chauffage!). 

Cet été estival débute le 21 juin par la tenue du 4ième Forum sur le théâtre au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui réunit, généralement, une bonne partie du milieu théâtral de la région. Au cours de cet événement, il y aura mise à jour des différents comités mis en place de même de même que réflexions (notamment par la rencontre avec des gens du CALQ) et établissement de nouveaux moyens de concertation. Plus il y a de monde lors de cette rencontre et le plus les actions sont fortes et efficaces. 

Maintenant, au chapitre des spectacles...

La saison débute à Saint-Fulgence, du 26 juin au 15 août (les jeudis et vendredis) avec une curiosité théâtrale alors que Jimmy Doucet (qui présente d'autres spectacles dans la région dont les détails se retrouvent ici) a littéralement fait couper une maison en deux pour donner une production au titre équivoque: La maison coupée en deux... Un spectacle plein air dans lequel vous pourrez suivre les personnages vivant des situations amusantes d'un étage à l'autre

La saison débute à Alma, à la Dam-en-Terre, qui présente (c'est d'ailleurs le 25ième anniveraire de ce théâtre d'été!), du 27 juin au 23 août (du mardi au samedi), Poisson d'avril, un texte de Guylaine Tremblay et Simon Fortin mis en scène par Renaud Paradis. Mona, une hygiéniste dentaire, entretient une correspondance avec une Française, Julianne, depuis la fin de son cours secondaire sans l’avoir rencontrée. Au fil des ans, la distance et la volonté de s’inventer « une vie par lettre » qui serait plus attrayante que la réalité a amené Mona à n’écrire qu’un tissu de mensonges, qu’un paquet d’inventions. Un haut standard de vie, un mari, des serviteurs, une carrière prestigieuse, bref, une vie de rêve. Et tout cela demeurait sans conséquence puisque son amie française était à des milliers de kilomètres. Cependant, Julianne qui ne s’était pas gênée pour embellir ellemême sa réalité, annonce qu’elle débarque chez sa cousine du Québec pour célébrer le cinquième anniversaire du supposé mariage de Mona. Et voilà, Mona doit tout mettre en branle pour être à la hauteur de ses menteries! Question de nous faire passer une soirée des plus divertissantes, la visite qui devait durer une semaine en deviendra deux, puis trois jusqu’à…surprise, surprise! (Pour plus de détails...)

Du 2 au 25 juillet (du mercredi au vendredi), le Théâtre 100 Masques présente La Paix chez soi et autres bêtises humaines, un spectacle qui, sous ma mise en scène, réunit onze textes de Courteline. Pourfendant l'absurdité humaine sous toutes ses formes en mettant en lumière ses pires défauts - la naïveté, la paresse, la frivolité, l'avarice, la jalousie, l'ignorance, la soumission, etc. - cette production tendra aux spectateurs sous le couvert de la comédie et du divertissement, un miroir tout aussi décapant qu'ironique. (Pour plus de détails...)

Du 2 juillet au 2 août (du mercredi au samedi), le Collectif À Tour d'Rôle présente, pour une sixième année, son cabaret burlesque estival. Cette année, avec le Cabaret À Tour d'Rôle - Les meilleurs mômans qui rassemble, le temps d'une soirée, un éventail des numéros les plus appréciés des cinq premières éditions.(Pour plus de détails...)

Du 8 juillet au 27 août (les mardis et mercredis) le théâtre d'été de la Pulperie de Chicoutimi présente Ce soir on passe à la télé, texte et mise en scène de Jimmy Doucet. Le nouveau talk-show préféré des québécois est à la Pulperie de Chicoutimi pour tout l'été. Venez assister au tournage du show de télé dont tout le monde parle! Vivez l'ascension fulgurante de Joël Sansoucy, un animateur de foule méconnu jusqu'à aujourd'hui, qui atteint des records de cotes d'écoute depuis son arrivée à la barre de l'émission chouchou des téléspectateurs de partout dans la province. Venez passer une soirée complètement folle avec au menu : artistes invités, recettes surprenantes, prestations spectaculaires, reportages en direct et bien plus encore! (Pour plus de détails...)

Pour une 26ième année, il y aura présentation de La Fabuleuse histoire d'un Royaume, du 10 juillet au 23 août. Une immense fresque historique relatant l’histoire du Québec à travers les principaux événements survenus au Saguenay-Lac-St-Jean. Découvrez la vie des Amérindiens sur les rives du grand fleuve et leurs rencontres avec des personnages aussi célèbres que Jacques Cartier et Champlain. Faites un clin d’œil à la cour de François 1er ou traversez le temps à travers les coups de canons et la bataille des plaines d’Abraham. Dès l’arrivée des 21, (premiers pionniers dans la région) participez à la naissance de la vie rurale au Québec avec ses colons, bûcherons, des notables aussi. Laissez-vous emporter par le tourbillon des saisons avec des scènes de la vie quotidienne, un réveillon, un grand feu. Et l’histoire se poursuit, une fête régionale, une noce, un déluge. Une finale grandiose tournée vers l’avenir. (Pour plus de détails...

Les 19 et 20 juillet, dans le cadre de la Traversée, le Théâtre Mic Mac (fidèle à son habitude) reçoit la Compagnie Glissandi et son cabaret clownesque Las Locas, un spectacle outre-mer. À la mort de leur bienfaiteur vénéré, deux soeurs se retrouvent seules, cloîtrées dans une maison. Pepa la despotique et Margui la rêveuse vont devoir y cohabiter malgré leurs différences. Claquemurées, le tic tac de l'horloge et les tâches quotidiennes rythment leurs journées... mais comment contrer et briser la monotonie du quotidien? Le meilleur moyen : réinventer le monde et faire le sien. Las locas colorent, ébouriffent les habitudes, chamboulent et mettent sens-dessus-dessous la maison en la transformant en un univers onirique et absurde. (Pour plus de détails...)


La saison estivale prendra fin, selon toute vraisemblance, avec la présentation de l'un des grands spectacles des Clowns Noirs. Lequel? L'histoire nous le dira! (Pour plus de détails...)


Enfin... sur Facebook, il y a quelques heures, Benoît Arcand (fils - récemment diplômé de l'École Nationale de Théâtre - de Gervais Arcand - reçu ce soir dans l'Ordre du Bleuet), une photographie de l'équipe (dont fait partie Jérémie Desbiens - diplômé l'an dernier de l'ENT) qui fera, semble-t-il, un théâtre d'été à Roberval... Je n'en sais guère plus...

Voilà qui fait un tour rapide de ce qui s'en vient... Peut-être oublie-je quelques trucs... en quel cas, il est possible de me le faire savoir ou via les commentaires ou par courriel!

mercredi 4 juin 2014

Le théâtre selon Ostermeier


J'aime bien la philosophie théâtrale de Thomas Ostermeier, metteur en scène allemand... une philosophie qui me parle! Elle est rapportée ici par Sylvie Chalaye dans l'introduction d'un entretien qu'elle a eu avec lui (publié dans la collection Mettre en scène chez Acte Sud-Papiers en 2006):

Homme de contact et de rencontres, Thomas Ostermeier est très attentif aux acteurs, il se passionne même pour ce qu'il définit comme «le mystère» du jeu. Mettre en scène, pour lui, c'est accompagner les acteurs sur un chemin et construire avec eux un itinéraire physique et émotionnel. Sa conception du théâtre met le corps et l'acteur au centre de ses préoccupations avant tout très dynamiques, voire cinétiques. La corporéité de l'acteur et ce qu'il déploie dans l'espace est essentiel. C'est pourquoi, après avoir inscrit cette dynamique dans une matérialité spatiale et sociale très précise, il travaille en priorité sur le déplacement des corps. Le choix de l'espace est déterminant, il structure le sens de la mise en scène et la poétique qu'il construit autour du texte. [...] Un autre aspect de son travail porte sur l'ambiance sonore et les prolongements acoustiques des rencontres de l'acteur avec l'espace. L'action doit se voir et s'entendre; le théâtre s'adresse à tous les sens pour Ostermeier et doit même atteindre une vraie densité de sollicitations sensorielles.