vendredi 25 avril 2025

Une autre production étudiante à l'UQAC

 

C'est une belle production étudiante que proposent les professeurs Jean-Paul Quéinnec et Alexandre Nadeau au Théâtre de l'UQAC en cette fin de session. 

À partir d'un texte d'Éric Noël (qui vient d'être nommé à la direction artistique du Jamais Lu), L'amoure looks something like you, s'est construit, dans la salle, un déambulatoire complexe composé de six petits univers distincts bien qu'interreliés dont les représentations sont données dans un contexte particulier: la simultanéité. Ainsi, chaque équipe présentera six fois son travail, pendant l'heure prévue, devant de petits groupes de spectateurs qui se relaieront, de recoins en recoins utilisant l'entièreté du théâtre.

Chaque univers fait la part belle à la technologie (vidéo, maping, musique, lumières) pour supporter la partition percutante, mêlant fait divers et histoire personnelle, considérations familiales et quête identitaire. C'est poétique. Sensible. Émouvant même. L'enrobage scénique atteint un bon point d'équilibre pour dire et évoquer sans sombrer dans la simple démonstration des possibilités.

Les dix-huit étudiants s'engagent dans la représentation avec manifestement beaucoup de conviction, et avec une unité étonnante pour ce groupe éclectique. Chaque comédien en devenir se fait aussi régisseur en direct - et là réside aussi l'un des objectifs du projet -  et manipule lui-même son esthétique. Le travail de corps est globalement intéressant. De même que plusieurs interprétations (de personnes pour qui c'est parfois la première expérience théâtrale). Chaque scène impose presque un rapport de confessionnal à l'espace, au spectateur, à la médialité. Des relations qui se font avec un naturel et une aisance qui attire l'attention.

Si au départ, la réception du texte peut sembler difficile (parce que la chronologie du texte est éclatée, parce que la simultanéité crée un bruit de fond surprenant, parce que le jeu manque parfois un peu de force), on se laisse rapidement bercer par l'impressionnisme de la chose sans chercher à retrouver le fil directeur... et ça marche! Le théâtre - au propre comme au figuré - devient presque rituel.

Un projet à voir.

mardi 18 mars 2025

Un autre Ostermeier

Et un autre bouquin pour agrémenter ma bibliothèque. Il s'agit d'un ouvrage fait à partir de la thèse de doctorat de Delphine Edy sur l'oeuvre, la vision, la démarche de Thomas Ostermeier, l'un des grands metteurs en scène occidentaux actuels (qui dirige le Schaubuhne de Berlin). Un metteur en scène puissant. Complet. Brillant. 

Ce samedi, j'aurai le privilège de voir son Histoire de la violence d'après Édouard-Louis, au Diamant, à Québec. Hâte!


dimanche 16 mars 2025

Une solide introduction au jeu masqué

 


Transmettre, c'est renforcer les liens entre ce qui a été et aujourd'hui. Ce que l'on transmet n'appartient pas au passé, il vient d'un passé pour constituer un futur. Il fait dialoguer les temporalités.
Guy Freixe, p. 12

Cet exergue est tiré de l'introduction de l'ouvrage Le masque en jeu - Une école de l'acteur de Guy Freixe, paru en 2024 chez Deuxième époque (dans la collection Les voies de l'acteur). Je suis allé le cherché hier à la librairie et j'ai commencé à la lire.

C'est, depuis un petit bout, le meilleur bouquin sur la pratique théâtrale. Vraiment bien construit, à partir d'ateliers donnés par l'auteur au cours des décennies (parce que l'expérience se sent dans ces lignes!). Les exercices sont bien amenés, étayés par les objectifs et par les éléments qui peuvent être retenus. Et tout ça, brodé sur des considérations générales du masque (européen, oriental, antique), de ses différentes méthodes, de ses composantes.