mardi 24 juillet 2012

Entre les deux, mon coeur balance...


Avec la présente saison estivale et sa très faible assistance, je réfléchis sérieusement au prochain théâtre d'été du Théâtre 100 Masques...Une réflexion entreprise depuis plusieurs semaines déjà...

Tout d'abord, il faut savoir qu'une première ébauche de projet avait été développé: une création d'Anick Martel dans un style grandguignolesque (du théâtre d'«horreur» de série Z où l'hémoglobine est le personnage principal)... toutefois, la situation actuelle (grise plutôt que noire...) m'amène à revoir les plans.

Un bon théâtre d'été (financièrement parlant) remplit la salle soir après soir et permet, pendant deux, trois voire même quatre ans de surfer sur ce succès et de présenter des choses plus audacieuses. Un bon théâtre d'été, ce sont près de 850 spectateurs qui sont drainés vers la salle de représentation... Un coup de publicité efficace et dynamique qui ramènera, l'année suivante, au moins le ¾ de ce public...

Chercher ce bon théâtre d'été signifie quasi obligatoirement de revenir à une valeur sûre, une valeur refuge. Offrir un spectacle qui sera incontournable, que tous voudront voir et qui me donnera les moyens nécessaires, par la suite, d'établir une programmation plus éclectique. Du coup, l'été 2013 en sera un de compromis... enfin, presque. Choisir et programmer en protégeant du mieux possible l'aventure artistique de la contingence administrative...

Maintenant, mon cœur balance entre deux projets.

Le premier, qui peut avoir l'air racoleur, serait un projet moliéresque (ça va de soi!) quand même stimulant (et sûr)... à savoir la mise en scène (ma première de cet auteur!) de deux ou trois de ses farces moins connues, toutes aussi vives qu'amusantes. Elles sont sélectionnées depuis un moment: Le mariage forcé, La jalousie du barbouillé et Le Médecin volant.

Le second - qui me parle encore plus par forme, son origine, sa nécessité et son propos fort d'actualité - consisterait en une réinterprétation de la pièce emblématique de Nicolas Gogol, Le Revizor... qui raconte les tribulations d'une petite ville corrompue où tout ne fonctionne que par pots-de-vin, mensonges, cachotteries. Une pièce très drôle en plus d'être d'un répertoire qu'on n'a pas ou peu abordé et qui serait en droite ligne avec les choix des années antérieures.

Gogol n'est pas Molière, c'est un fait... mais sa pièce s'inscrirait à tel point dans le contexte socio-politique actuel qu'il pourrait avoir une très belle portée.

Donc répertoire russe ou classique français? Mon coeur balance même si, en apparence, mon choix est fait.