jeudi 30 septembre 2010

Le Living Theatre

Dans mes lectures récentes de Performances de Robert Schechner, j'ai vu passer à de multiple reprises les nom du Living Theater, animé par Julian Beck et Judith Malina. Faut dire que ce bouquin porte, en sous-titre, Expérimentation et théorie du théâtre aux USA.

Petite vidéo, donc, trouvé sur Youtube de la dite troupe et de l'un de ses spectacles qui a fait l'histoire, Paradise Now.


mercredi 29 septembre 2010

Point zéro...?!


Le rôle du mouvement scénique est plus important
que celui des autres éléments du théâtre.
Même si l'on ôte au théâtre la parole, le costume,
la rampe, les coulisses, l'édifice théâtral enfin,
tant qu'il reste l'acteur et ses mouvements plein de maîtrise,
le théâtre demeure théâtre.


Cette sentence de Meyerhold m'a, je l'avoue, un peu bousculé même si je suis, après coup, assez d'accord (bien que je crois qu'il a un peu écarté la nécessité du spectateur dans sa conclusion... mais après tout, il ne peut pas être toujours parfait!).

Je me suis toujours dit que le point zéro du théâtre (et c'est là que se fonde, finalement, mon propre credo) était un texte, un comédien, un spectateur. Bon. Le texte peut partir, je le concède... même si, personnellement, j'y tiens et j'y vois là une véritable caractéristique de la chose théâtrale - et par texte, j'entends aussi bien canevas qu'écrit. Mais pour le comédien...

Dans ma tête, la parole a toujours été une part importante... mais il est vrai, à la réflexion (et je crois que ça se retrouve dans mon travail généralement), que la véritable écriture (et donc le véritable texte) personnelle à l'acteur (en y excluant tout apport extérieur... donc tout auteur autre que lui) demeure son geste et son mouvement...

Le point zéro du théâtre est-il muet? Pourquoi pas.

Pourquoi est-ce que je me préoccupe du point zéro du théâtre? Parce que, sans entrer trop dans l'hermétisme, c'est le point d'origine des deux grands principes du théâtre: la théâtralité et la performativité... Ce point zéro devient donc le big bang du théâtre...

mardi 28 septembre 2010

Changements!

Ça bouge dans le milieu culturel... De nouvelles nominations, des gens qui changent de postes... L'automne n'est manifestement pas qu'un changement de saison!

Sur Facebook, la nouvelle a eu l'effet d'une bombe: Jean-François Caron quitte le Voir pour d'autres cieux plus théâtraux... du côté de La Rubrique! Surprise! Félicitations à lui; bravo à eux!

Par ailleurs, Schème-Danse vient de publier un surprenant communiqué... Ainsi donc, on passe la main?

Saguenay, 27 septembre 2010 — Le conseil d’administration de Schème Danse et son président Georges-Nicolas Tremblay ont le plaisir d’annoncer la nomination de madame Julie Dubois-Gravel comme directrice générale et artistique de la compagnie. À ce titre, madame Dubois-Gravel aura comme mandat de mettre de l’avant le travail de chorégraphes, interprètes et créateurs originaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean en plus de développer le public de la danse dans cette région.

Ayant acquis une solide formation en ballet classique, moderne et jazz à Montréal, au Saguenay et en Haïti, Julie Dubois-Gravel a participé à plus d’une vingtaine de productions comme danseuse : les Grands ballets d’Haïtï, Miss Saïgon, Les pirates de Penzance et L’auberge du cheval blanc (SALR), Do You Do You Paris (Productions Bravo), Idolia (Groupe Sékence). De plus, elle enseigne également la danse classique aux Farandoles et à l’Académie de ballet du Saguenay après s’être rendu à Montréal pour parfaire ses connaissances en enseignement de la danse à l’UQÀM. Julie terminait cet été sa 8e saison dans Ecce Mundo. Dernièrement, en plus d’agir en tant qu’agente de développement des publics en danse pour Objectif Scène, nous avons pu la voir dans une performance de Boran Richard intitulée Animer le corps. Julie Dubois-Gravel a dansé dans ébats, Sous observation et Osez 100% bleuet 1eédition, trois productions de Schème Danse.

L’intérêt que Julie Dubois-Gravel a désormais pour la danse contemporaine ainsi que son désir de développer son propre langage chorégraphique tout en multipliant les collaborations avec des artistes de différents horizons artistiques en font la candidate idéale pour poursuivre l’œuvre de la compagnie fondée en 2001.

Julie Dubois-Gravel saura aussi s’entourer de personnes compétentes, créatives et passionnées afin de mener à bien la mission de Schème Danse. Ainsi, les cofondateurs de la compagnie Georges-Nicolas Tremblay et Éric Potvin demeurent sur le conseil d’administration et serviront de mentors à la jeune directrice.

Les projets futurs de la compagnie : présenter des extraits de la dernière production de la compagnie Interdit de s’embrasser à Montréal, réaliser la deuxième édition d’Osez 100 % bleuet à l’été 2011 et créer la prochaine chorégraphie de la nouvelle directrice artistique. Nous souhaitons la meilleure des chances à Julie Dubois-Gravel dans son nouveau rôle.

lundi 27 septembre 2010

Le grotesque


Petite définition, en ce début de semaine, du grotesque... outil - si on peut dire - que je tente d'utiliser souvent - pour ne pas dire toujours - dans mes mises en scène. Petite définition donc, en ce petit lundi gris.

«Le contraste». Fait-on seulement appel au grotesque pour créer les contrastes, ou pour les accuser? Le grotesque n'apparaît-il pas comme une fin en soi? Comme le style gothique d'une cathédrale, par exemple. [...] De même que, dans le gothique, tout s'équilibre de manière frappante, l'affirmation et la négation, le céleste et le terrestre, le beau et le monstrueux, de même le grotesque, s'attachant à parer le monstruosité, empêche la beauté de tomber dans le sentimental (au sens schillérien du terme).

Le grotesque constitue une nouvelle approche du quotidien.


Le grotesque approfondit le quotidien au point qu'il cesse d'apparaître comme simplement naturel.


[...] Dans sa quête du supranaturel, le grotesque associe synthétiquement la quintessence des contraires, crée l'image du phénoménal, amène le spectateur à tenter de résoudre l'énigme de l'inconcevable.

[...]

Maintenir en permanence chez le spectateur une attitude double à l'égard de l'action scénique qui se développe en mouvements contrastés, n'est-ce pas là le but du grotesque au théâtre?

Ce qui fonde le grotesque, c'est le désir constant du créateur de tirer le spectateur d'un plan qu'il vient de saisir pour le projeter dans un autre qu'il n'attendait pas.

[...]

L'art du grotesque est fondé sur la lutte de la forme et du fond.

Et de qui vient cette description du grotesque? Eh oui, Vsevolod Emilievitch Meyerhold... en page 191 du premier tome de ses écrits, dans l'édition de 2001.

dimanche 26 septembre 2010

Le Concertgebouw de Bruges

Dans la catégorie «Nous aurions dû avoir une nouvelle salle» dont je fus et suis toujours un ardent partisan, voici, après une salle en détritus présentée hier, un autre clin-d'oeil outre-atlantique qui mériterait une nouvelle catégorie «Eux ils l'ont l'affaire!»

Bruges, petite (et magnifique) ville belge de quelque 117 ooo habitants (enfin, probablement s'agit-il de la région...) - soit près de 30 000 habitants de moins qu'à Ville Saguenay - a choisi, juste avant d'obtenir le glorieux titre de - tenez vous bien! - Capitale culturelle de l'Europe, en 2002, de se construire une grandiose salle de concert en son centre, le Concertgebouw.

Le Concertgebouw de Bruges (photographie: moi-même!)

Pour voir d'autres photos plus parlantes, voir ce lien.

L'imposante salle de concert de Bruges (Concertgebouw) se dresse sur le Zand, la place centrale de la vieille ville, et écrase les édifices environnants. Malgré son volume et sa modernité angulaire, elle donne l'impression d'être là depuis des siècles. [...] Définie par sa géométrie simple mais puissante, la salle semble descendre depuis le haut de la place en une série de plans inclinés. Ces pentes - tout comme la teinte de terre-cuite qui recouvre sa surface - rappellent les toits de la ville. [...] Cette salle de concert évite le spectaculaire, mais possède une intensité et une précision qui marquent durablement le spectateur. (Les 1001 merveilles de l'architecture, éditions du Trécarré, 2009)

Une telle description donne à rêver à ce qu'il aurait pu être écrit sur une salle de spectacle toute de bois (c'est la mode!) sur la zone portuaire de Chicoutimi!

Au théâtre, cette semaine... (du 26 sept. au 2 oct. 2010)


Cette nouvelle semaine sera principalement marquée par la tenue du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Aujourd'hui - 26 septembre 2010
Auditorium d'Alma, 14h (et gratuit!)

Dans le cadre des Journées de la Culture, l'Auditorium d'Alma présente Renée Robitaille, une conteuse pour petits et grands: Chez les Gros Biscuit, rien ne va plus. Maman accouche au zoo et papa revient à la maison avec un bébé crocodile ! Pendant ce temps, Marilou, la casse-cou de la famille, escalade le frigo, la commode et pourquoi pas l’immense sapin du jardin ! Son frère Christophe, lui, fait manger ses biscuits en pâte à modeler à tout le monde, alors que Grand-père et Pascal font un concours de pipi et qu’Arthur, le petit dernier, se fait enterrer sous une montagne de chocolat ! Un spectacle inspiré de l'univers de Robert Munsch, l'auteur jeunesse le plus aimé et le plus lu au pays.

De jeudi à dimanche - du 30 sept. au 3 oct. 2010
Centre des congrès (Jonq.) - horaires variables

Tenue du Salon du Livre... Cette année, la présence de dramaturges est un peu effacée. Deux seront pourtant présents: Yanik Comeau (auteur pour enfant... qui vient toutefois présenter un roman!) et Stéphan E. Roy (qui vient présenter sa nouvelle pièce). Par ailleurs, dans ce même cadre:

Vendredi - 1er octobre 2010
Place Québecor (Centre des congrès de Jonq.), 11h45

Table ronde sur le théâtre... et plus précisément sur la prochaine création du C.R.I., Petites hitoires avec une mère et une fille dedans, écrite par l'auteure Marie-Christine Bernard.

Sinon, pour le reste, c'est assez calme... si ce n'est que vendredi est la date limite pour le dépôt des demandes de subventions au C.A.L.Q.


samedi 25 septembre 2010

«L'Origine de la tragédie antique»

Magnifique petite série (malheureusement dans une langue hispanique...) qui décrit l'origine de la tragédie grecque... Je mets ici ces trois vidéos parce que les images parlent d'elles-mêmes (si le langage ne peut le faire...).





Tout sur moi


Le second épisode de Tout sur moi vaut le détour (cliquer sur ce lien pour arriver sur le site de TouTV)... déjà qu' à mon avis, cette émission est celle qui met le plus souvent le théâtre en avant-plan! 21 minutes d'enchantement avec le premier trio (Macha Limonchik, Valérie Blais et Éric Bernier) aux prises avec un trio infernal issu des planches d'une salle de répétition déjantée composé des grandes figures théâtrales que sont Andrée Lachapelle, Monique Mercure et Monique Miller. Du bonbon.

Une nouvelle salle à moindre coût!

En lisant le Courrier International, j'ai peut-être trouvé une solution peu coûteuse pour construire une nouvelle salle de spectacle au Saguenay.

En page 56 du numéro 1037 de cette revue (fort intéressant, par ailleurs!) - soit celle du 16 au 22 septembre 2010 - il est question d'un théâtre éphémère, à Londres, conçu par un couple berlinois (Martin Kaltwasser et Folke Köbberling) et réalisé par une équipe de bénévoles à partir de matériaux recyclés... Le Théâtre Jellyfish (cliquer sur le lien pour plus d'informations)!


Le Jellyfish, qui a ouvert ses portes le 26 août dernier, a été construit avec des déchets de marchés, de parcs à bois et de chantiers de construction; avec du mobilier scolaire mis au rebut, des portes hors d'usage, des clous recyclés et tout ce que les habitants et commerces du quartier ont donné à la suite de l'appel lancé par la compagnie cinématographique et théâtrale Red Room. (The Guardian).

Et si les Saguenéens (les citoyens et non les joueurs de hockey!) faisaient preuve d'audace?

Avec toutes les églises désacralisées, les écoles de quartier qui se vident, les usines qui font faillite, le bois qui pourrit dans les cours des scieries, le papier journal qu'on ne peut plus vendre, le patrimoine encombrant qu'on cherche parfois à se débarrasser et l'amoncellement de Mr. Carton, à Laterrière, qui fait tant parler, ... avec tout ce que nous produisons comme rebut (et aussi,, bien sûr, avec le recyclage du matériel de l'Auditorium-Dufour!), quelle belle salle nous pourrions avoir!

À peu de frais.

Quelques heures de bénévolat par-ci... quelques heures de bénévolat par là... et une cathédrale spectaculaire pourrait sortir de terre (avec peut-être aussi un peu de difficulté à s'y ancrer!).

Bon... Ce pourrait être une salle un peu dysfonctionnelle sous nos latitudes... mais comme le dit le dicton, faute de pain, on mange de la galette!

vendredi 24 septembre 2010

Aurevoir

Encore une fois cette année, le milieu théâtral saguenéen est bouleversé par le décès d'un autre de ses commettants, Ricky Tremblay. Ce comédien-chanteur-metteur en scène (que je ne connaissais pas beaucoup, par ailleurs...) a fait les beaux jours des cabarets au Côté-Cour dans les années 90. Il a joué, entres autres choses, dans Les porteurs d'eau, à la Rubrique. Il a aussi mis en scène Citrouille vers 1999-2000 à l'Anse-St-Jean et, dernièrement (en 2006), Fleur d'Acier à Alma. Mes sympathies à sa famille et à tous ses amis culturels.

TREMBLAY (M. Ricky) Le 21 septembre 2010 est décédé paisiblement à son domicile, à l'âge de 48 ans et 5 mois, M. Ricky Tremblay, demeurant à St-Ambroise. Il était le fils de Mme Julienne Dallaire et de feu M. Cyrille Tremblay. La famille accueillera les parents et ami(e)s le samedi 25 septembre 2010 de 14 h à 17 h et de 19 h à 22 h à l'Alliance funéraire du Royaume Résidence St-Ambroise 560, rue Simard, St-Ambroise Il a été incinéré au crématorium de l'Alliance funéraire du Royaume et les cendres seront inhumées au cimetière de Bégin. Outre sa mère dame Julienne Dallaire (feu Cyrille Tremblay), le défunt laisse dans le deuil ses frères: Grégory Tremblay (Séphanie Gagnon), Nicolas (Lisa Guay) et Jean-Sébastien (Michel Bruno); son neveu Simon Tremblay et sa mère Mme Diane Desbiens; sa nièce Sandrine Tremblay (Michaël Brassard) et sa mère Mme Jeannine Bouchard. Il laisse également dans le deuil de nombreux oncles et tantes, cousins et cousines, parents et ami(e)s, ainsi que plusieurs membres de la communauté artistique du Saguenay-Lac St-Jean, de Montréal et de Sherbrooke. Pour les personnes désireuses d'offrir des dons, une personne bénévole de la Société canadienne du cancer, sera présente au salon afin de les recueillir. Pour information: bureau: 418-545-ANGE (2643), pour vos messages de sympathie: télécopieur: 418-543-9409, courriel: ange@afdr.info - www.afdr.info Direction funéraire: Alliance funéraire du Royaume (Regroupement de la Coopérative Funéraire de Chicoutimi et la Corporation des cimetières catholiques de Chicoutimi).

Ces comédiens qui ont toujours quelque chose à dire!


Voici, parce que je n'ai rien d'autres à dire ce matin, un autre extrait tiré du délicieux Petit lexique amoureux du théâtre de Philippe Torreton... cette fois, concernant les fameuses notes du metteur en scène. Encore une fois, à la lecture de ce petit passage, je me revois et serais capable de donner bien des noms!

Il s'agit là (tant à propos de l'extrait que de l'ouvrage en entier!) d'une belle petite illustration des dessous du théâtre. À croire que c'est partout pareil... que ce soit ici au Saguenay, ou au Québec, ou en Europe!

N comme Notes - Analyse d'un filage avec le metteur en scène qui a beaucoup de mal à se relire car, en général, les notes sont écrites dans le noir, d'une main énervée sans que les yeux quittent le comédien fautif. Elles peuvent être «à chaud», c'est-à-dire tout de suite après le filage, ou le lendemain en début de répétition mais on ne dit pas «à froid» pour autant. Courtes ou longues, voire très longues, les «notes» sont toujours des moments où l'acteur prononce des phrases rituelles, comme par exemple:

«Ben oui, mais hier tu m'as dit de faire comme ça.»
«Bah faudrait savoir. Parce que moi...»
«Oui mais là, ce que j'ai voulu faire, c'est...»
«Je suis d'accord avec toi mais
j'le sens pas là
«Non ne me dis rien, je sais, c'était nul, je sais.»
«Ah bon pourtant j'ai eu du
plaisir quand je l'ai fait.»
«T'es sûr que tu le veux comme ça?»
«Oui mais Jean-Luc m'a coupé.»
«On peut se voir après la répétition? Juste nous deux? Pour parler?»
«C'est ce putain de col de chemise qui m'empêche de tourner la tête.»
«Oui mais si Pierre
ne me regarde pas, je ne peux pas m'asseoir

La liste est longue. En fait, il y a souvent un coup du sort, une faute à pas de chance, qui empêche l'acteur de faire bien.

Certains se découvrent soudain trois milliards de choses à faire pendant la séance de notes. Ils s'habillent, se démaquillent, rallument leurs portables, écoutent leurs messages, enfilent leurs manteaux, tout en se dirigeant vers la sortie sans donner l'impression qu'ils s'en foutent.

[...]

Il faut faire et non pas dire, disait Molière. Cette phrase, j'en suis sûr, lui est venue pendant une séance de notes.

Et revlan!


jeudi 23 septembre 2010

De critiques en critiques...

Honoré Daumier, Le critique d'art

S'il est un sujet qui m'enthousiasme et me désespère tout à la fois, c'est bien l'état de la critique, ici, au Saguenay (et dans le reste du monde...), son rôle (celui qu'elle prend et celui qu'elle devrait prendre), son action, sa valeur.

Voici deux citations qui recoupent assez bien mes visées et que j'endosse avec assez peu de nuances. La première étant de Bonnie Marranca, critique américaine, en 1981:

Si les praticiens du théâtre perçoivent la critique théâtrale [...] uniquement comme un outil de relations publiques (en d'autres termes, comme une manière d'améliorer leur image et par conséquent leur valeur marchande), c'est qu'ils ont perdu la vraie valeur d'un dialogue public sérieux sur leur art. [...]

D'autres parts, voici un autre extrait de l'ouvrage de Schechner (duquel est sortie également la première citation) sur le même sujet:

Personne, à ma connaissance, ne désire d'éloge immérité [...]. Personne ne croit à ces critiques, et les éloges inconsidérés ne servent à rien. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un véritable dialogue, d'un débat sur la définition du théâtre, le rôle des praticiens, d'un affrontement de plusieurs points de vue, c'est-à-dire d'une dialectique, d'une polémique que l'écriture est à même de prendre en charge.

C'est peut-être sur ce sujet que j'aurais dû faire un doctorat! Ce sera donc pour le prochain...

mercredi 22 septembre 2010

De recherches et d'autres...


Je viens d'assister, dans le cadre des Midis-causerie du CÉLAT (Centre interuniversitaire des Études sur les Lettres, les Arts et les Traditions), à l'Université Laval, à une communication de Jean-Paul Quéinnec portant d'une part sur la toute nouvelle chaire en théâtre (Pour une nouvelle dramaturgie sonore en théâtre) dont il est le maître d'oeuvre et, d'autres parts, sur sa recherche-création qu'est le vaste chantier Dragage.

L'hypothèse de départ... enfin, la source de cette recherche-création pourrait venir de cette assertion (malheureusement, je ne peux retrouver la source de cette citation): si la présence du son au théâtre a évolué, elle tient encore à une valorisation de l'action dramatique. Voilà contre quoi, si on peut dire, Quéinnec et son équipe s'attaque pour développer une véritable écriture sonore pour que celle-ci ouvre les perceptions des spectateurs, ouvre le sens.

Son théâtre performatif (ou de dispositif) se compose essentiellement de deux éléments (définis à partir d'un article de Josette Féral), soit de l'évènementialité et de la mise en échec de la représentation.

C'est donc à partir d'extraits vidéos et de photographies pris essentiellement à partir du laboratoire présenté la semaine dernière à la Pulperie que ce sont développés ses arguments.

Une recherche qui pose beaucoup de questions.

To be or not to be

J'ai reçu, hier, des mains de ma directrice de thèse, un ouvrage paru à la suite colloque Figures du monologue théâtral tenu en 2005 et qui, sous ce même titre, renferme une série d'articles sur le sujet de divers praticiens/théoriciens... notamment les Caroline Garand, Robert Gurik, Dominique Lafon, Irène Roy et Larry Tremblay.

En prélude à cette lecture, voici, dans sa langue d'origine, l'un des monologues théâtraux les plus célèbres dans la dramaturgie universelle... Il vient du Hamlet de Will Shakespeare, à la scène 1 de l'acte 3:

To be, or not to be: that is the question:
Whether 'tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them? To die: to sleep;
No more; and by a sleep to say we end
The heart-ache and the thousand natural shocks
That flesh is heir to, 'tis a consummation
Devoutly to be wish'd. To die, to sleep;
To sleep: perchance to dream: ay, there's the rub;
For in that sleep of death what dreams may come
When we have shuffled off this mortal coil,
Must give us pause: there's the respect
That makes calamity of so long life;
For who would bear the whips and scorns of time,
The oppressor's wrong, the proud man's contumely,
The pangs of despised love, the law's delay,
The insolence of office and the spurns
That patient merit of the unworthy takes,
When he himself might his quietus make
With a bare bodkin? who would fardels bear,
To grunt and sweat under a weary life,
But that the dread of something after death,
The undiscover'd country from whose bourn
No traveller returns, puzzles the will
And makes us rather bear those ills we have
Than fly to others that we know not of?
Thus conscience does make cowards of us all;
And thus the native hue of resolution
Is sicklied o'er with the pale cast of thought,
And enterprises of great pith and moment
With this regard their currents turn awry,
And lose the name of action. - Soft you now!
The fair Ophelia! Nymph, in thy orisons
Be all my sins remember'd.

Pour bien saisir la musicalité de ces vers, voici un petit vidéo datant de 1964 et mettant en vedette, dans ce rôle archi-connu, Richard Burton:




mardi 21 septembre 2010

La Rubrique recherche!

Le Théâtre La Rubrique offre une job à qui veut la prendre!

Responsable des communications-marketing
et du développement des publics

Principales tâches

Sous l’autorité de la direction générale,
* Élaborer des stratégies de communications et de marketing;
* Planifier et concevoir les campagnes publicitaires des différents spectacles inscrits à la programmation (dépliants, publicité télé et radio, placement média).
* Élaborer, rédiger et superviser la production des différents outils promotionnels (programmes, affiches, communiqués de presse…).
* Planifier et effectuer les relations de presse ;
* Participer à la campagne de levée de fonds annuelle et rechercher des opportunités de financement privé;
* Accompagner la responsable des animations scolaires dans l’élaboration d’activités de développement des différents publics rejoints par l’organisme.
* Participer à la rédaction des demandes de subvention.
* Négocier les ententes de partenariat et assurer le respect des aspects promotionnels prévus avec les différents partenaires.
* Assurer le suivi des contacts avec les milieux de l’éducation.
* Maintenir des relations avec divers organismes culturels et communautaires du milieu et s’assurer que les informations circulent à l’interne.
* Toute autre tâche reliée aux communications et au développement des publics.
* L’employé (e) s’engage à contribuer, dans la mesure du possible, au succès de l’ensemble des activités du Théâtre La Rubrique.

Pour plus d'informations, mieux vaut communiquer avec Lyne L'Italien, au 418.542.1129

De nuances...

De passage à Québec pour quelques jours, afin de remettre un peu de l'ordre dans mes études et ma recherche...

Des discussions sont à prévoir avec ma directrice de thèse, principalement sur un sujet (ou deux!): la performance versus la performativité.

D'où mes lectures intensives de Schechner...

Où se situe l'une (performance)? Où se situe l'autre?

Ces questions relèvent des commentaires venus de Robert Faguy et reçus suite au dépôt de mon sujet de thèse en mai dernier. Sujet qui se titre de la sorte: le néo-maniérisme meyerholdien - redéfinition d'un vision des écritures scéniques actuelles dans une réactualisation des écrits et théories de Meyerhold.

lundi 20 septembre 2010

Et vlan!


Le théâtre
est un géant
qui blesse à mort
tout ce qu'il frappe.

Beaumarchais

dimanche 19 septembre 2010

Encore des ManiganSes... 9

Doctor Frankenstein du Théâtre Taptoe (Belgique)

D'après le best-seller de Mary Shelley, voici l'histoire profondément pessimiste d'un être répudié par son créateur. Le jeune et talentueux docteur Viktor Frankenstein parvient à insuffler la vie à la matière inerte et donne naissance à un être surhumain, mais hideux. Dès que le monstre prend vie, le docteur abandonne son œuvre, horrifié. Livrée à elle-même, la créature apprend seule à survivre, exclue de toutes formes d'affection et d'amour.

Ce résumé présenté dans le programme suffit à lui seul à attirer le spectateur vers le lieu de la représentation, l'église Saint-Georges, à Jonquière.

Rapidement, toutefois, devant l'inconfort de l'endroit, la mauvaise vision, l'écho qui absorbe le son, ce spectacle aux relents contemplatifs devient vite somnifère. L'histoire, difficile à suivre, ne supporte pas tant de détours vers les techniques mixtes que forment la projection, la musique, le son. Que se passe-t-il sur scène? On ressent plus qu'on comprend... si l'on demeure attentif.

Un spectacle qui aurait eu tout intérêt à prendre place dans un lieu plus intime...

samedi 18 septembre 2010

Encore des ManiganSes... 8


Cabaret Gainsbourg du Théâtre Pupulus Mordicus (Québec)... et voici leur site internet: www.pupulusmordicus.qc.ca.

Cette compagnie qui nous a donné, dernièrement (enfin, il y a peut-être un an ou deux) un fameux Jacques et son maître d'après Kundera, revient (avec encore une représentation ce soir, à 21h, à la salle Pierrette-Gaudreault) avec un spectacle fascinant: le Cabaret Gainsbourg.

Fumée de cigarette et vapeurs de bourbon nous plongent dans l’atmosphère des années 60,70 et aiguisent nos sens à l’arrivée fantasque de Serge Gainsbourg. Voilà que des marionnettes s’animent et tirent les fils d’un cabaret consacré à cet homme hors norme. Rêve et cauchemar, poésie et quotidien, charme et provocation composent la trame de ses chansons.

Chacune des chansons devient prétexte à créer des tableaux magnifiques, parfois touchants, souvent drôles et toujours poétiques. Une folie qui se déculple sous le plaisir manifeste des interprètes... dont la magnifique Valérie Laroche à la voix chaude et puissante, aux gestes doux et sensuels. Ces interprètes - qui passent du jeu à la musique à la manipulation de marionnettes - font preuve d'une polyvalence épatante, d'une rigueur flamboyante, d'une grande maîtrise de la scène et de bien d'autres choses qui se mériteraient également d'autres qualitatifs.

Des images saisissantes (comme le tableau qui se crée en temps réel ou celui des poissons et des méduses) et des saynètes rigolotes (comme celle des champignons musiciens et la chaude petite fille ou celle de la balade en voiture, les cheveux dans le vent) portées par la musique et les chansons de cet auteurs prolifique et iconoclaste qu'est Gainsbourg...

L'une des forces de ce spectacle est, selon moi, de ne pas jouer sur les grands tubes de celui-ci (par exemple, ses archi-connues chansons interprétées par BB) mais bien de se pencher et de se construire sur une période qui, à moins d'être un fan fini du chanteur à la cigarette, reste toujours un peu dans l'ombre d'une œuvre imposante.

Décidément, un spectacle fort... et bonne chance à ceux qui veulent y aller ce soir et qui n'ont toujours pas de billets!

vendredi 17 septembre 2010

D'autres ManiganSes... 7


Oz - Théâtre enchanté de la compagnie Vox Théâtre (Ontario)

C'est à une illustration pure et simple du Magicien d'OZ de L. Frank Baum que nous convient les deux principaux interprètes Marie-Thé Morin et Pier Rodier. Une adaptation scénique... disons de base, s'adressant à des enfants de 5 ans et plus.

Dès le départ, le contexte est établi: ce sera un spectacle musical sur les pérégrinations de la Dorothée du conte à la recherche d'un moyen de retourner à son Kansas originel après une tornade qui l'a déracinée et transportée dans ce pays imaginaire. Et rapidement, elle prendra la route (et la laissera que peu de temps!!!) pour rejoindre celui qui sait tout, du moins, en apparence, le Magicien d'Oz. Les chansons viendront donc ponctuer (et souvent) cette histoire un peu longuette... Des chansons bien faites et bien rendues. De bien belles voix.

Dans ce contexte, la marionnette devient vite accessoire au profit du jeu... et il faut parfois chercher sa présence. Enfin... Peu de manipulation. Des costumes, oui. Des costumes qui font offices de personnages (quand il ne sont pas porter par l'acolyte de la comédienne). Mais de la manipulation? Peu. Très peu.

La mise en scène (si on enlève le talent des deux comédiens et leur engagement dans ce qu'ils font) est minimaliste si on considère que pendant trois quart d'heure, Dorothée fait mine de marcher, figurant son voyage, dans un espace de deux pieds par deux pieds. Peut-être est-ce une sous-exploitation de l'interprète qui semble capable de beaucoup plus et qui soutien et joue de belle façon ce rôle. Touchante.

Pourtant, encore une fois, ce qui me dérange le plus dans ce spectacle (et dans les spectacles jeunes public en général) est la nécessité d'avoir et d'inculquer une morale positive aux jeunes spectateurs, programme pédagogique oblige. Faut dire que l'histoire originelle est une fable plutôt appuyée sur le principe du «ensemble, tout est possible» et du «il faut dépasser nos premières limites pour vraiment découvrir qui nous sommes». Le cercle est vicieux.

Ce qui semble être, jusqu'ici, une opinion négative n'en est pas réellement une... Car de beaux moments m'ont fait sourire (et même rires), notamment quand surgit la vilaine sorcière... et l'important, je le concède, est que les enfants passent un bon moment, et je crois que, cet après-midi, c'est ce qui est arrivé.

D'autre Maniganses... 6


Beastie Queen présenté par le collectif aïe aïe aïe (France).

Petit théâtre de l'UQAC. Il fait froid. En entrant dans la salle, presque rien, sinon un réfrigérateur rose couché sur une femme qui, au sortir de dessous celui-ci, semble être un archétype de la princesse des contes de fées... mais rapidement, son caractère surgit et son ambition s'affirme: s'évader de ce château, devenir la pire des crapules en écrasant tout sur son passage, revenir prendre la couronne paternelle et régner en despote. La table est mise, c'est le cas de le dire, pour une odyssée méchante, pour rire de l'égoïsme, de la mort, de la violence et de tous les trucs qui énervent sans pouvoir s'en débarrasser.

L'anti-conte de fées

Le jeu de la comédienne (Charlotte Blin) est magnifique de désinvolture et de coquinerie devant le mal et d'une précision terriblement efficace notamment dans les scène de bagarre chorégraphiées à la manière des superhéros... L'humour, cette arme à deux tranchants, y est manipulé allégrement.

Pour l'accompagner sur scène, une multitude de personnages principalement incarnés par de la nourriture et des petits gobelets qui savent produire le rire. Ceux-ci deviennent vite que prétexte à la destruction... et d'un décor minimaliste (composé du frigo mentionné plus haut, de colonnes de son et de nombreuses marques blanches au sol), on passe rapidement à une succession de minuscules décors fantaisistes culinaires qui laissent, au fil de la représentation, un amas de miettes, de liquides et de textures de toute sorte sur le plancher.

Le ton est grinçant et parfois jouissif.

Par contre, le texte, bien que construit avec de multiples ruptures de ton amusantes, souffre malheureusement de longueurs...

Peut-être est-ce dû au fait qu'il n'y a pas ou peu de montée dramatique, qu'il n'y a pas ou peu d'avancement, le principe de détruire les méchants et finalement tout ce qui bouge devenant, à la longue, un peu redondant... Peut-être est-ce dû aussi en partie aux morales servies ponctuellement en cours de représentation qui vient, à la fin, nous faire poser une question un peu lancinant: pourquoi tout ça? Faut dire aussi que le propos se perd parfois un peu dans les gadgets...

Par ailleurs, tout au cours du spectacle, le texte explicite souvent ce qui se passe, ce qui va se passer... comme s'il y avait un manque de confiance: le spectateur comprendra-t-il ce que je fais, ce que je veux faire? Peut-être aurait-il avantage, parfois, à laisser la place à la scène qui se suffit parfois.

N'empêche que cette orgie de nourriture, ce désastre gastronomique, cette haine viscérale et complètement déjantée m'a tout de même plu.

Pour en savoir plus, voici le site web du collectif: www.aieaieaie.fr (le lien renvoie directement sur la page de ce spectacle).

jeudi 16 septembre 2010

D'autres ManiganSes... 5

L'offre est si abondante, pendant le FIAM, qu'il est vraiment difficile de tout voir... à moins que de n'avoir pris congé pour toute la durée de celui-ci! Encore aujourd'hui:

Le spectacle de l'arbre, 9h30, Côté-Cour, 10$

Doctor Frankenstein, 9h30, Église St-George, 12$

À la belle étoile, 13h30, Polyvalente Jonquière, 12$

Beastie Queen, 14h, Petit théâtre de l'UQAC, 22$

Conférence Isabelle Bertola, 17h, Pavillon Nikitoutagan, gratuit

Klug (l'automate), 18h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

La ménagerie fantastique, 19h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

All weather ballads, 19h, Côté-Cour, 22$

Punzelle, 19h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

(seconde représentation) Doctor Frankenstein, 19h, Église St-George, 12$

Un regard animé (courts métrages - programme familial), 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit


Bulles, 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

(seconde représentation) Beastie Queen, 20h, Petit théâtre de l'UQAC, 22$

Sans titre, 20h30, Côté-Cour, 22$

À fleur de pot, 20h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Êtes-vous né un jour de pluie?, 21h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

(seconde représentation) Un regard animé (courts métrages - programme adulte), 22h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Prêt pas prêt des gaines!, 22h30, Pavillon Nikitoutagan

Et aussi:

Exposition Théâtre Sans Fil - 40 ans sur la route, CNE
Maternité (de Pascal Picard) - Pavillon Nikitoutagan
Les Marionnettes font du lèche-vitrine, Jonquière

mercredi 15 septembre 2010

D'autres ManiganSes... 4


Sous la carapace de la Tortue Noire... il s'en passe de toutes sortes!

Une recherche axée sur l'objet versus le corps du manipulateur: qui (ou quoi) devient extension de qui (ou quoi)? Une constitution d'un vocabulaire exigeant et foutrement poétique.

Une recherche où le spectateur est convié à une monstration: Nous nous questionnons sur l'impulsion du mouvement au cours d'improvisations qui provoquent la rencontre des corps, des objets et de la matière. Nous nous appliquons, à travers des glissements de focus de corps à objet, à multiplier les images et le potentiel d’évocation de chaque objet, l’abordant tantôt comme... un partenaire de jeu, comme une extension du corps ou comme un moteur du mouvement écrivent-ils sur leur communiqué (enfin, sur Facebook, alors c'est tout comme...). Voir, donc, non pas un spectacle mais les jalons d'une nouvelle (et potentielle) écriture scénique.

Les images se construisent au gré des mouvements. Monsieur Jean-Pierre Vidal, animateur de la discussion post-présentation (que j'ai dû quitter), parlait de rébus. Des formes évocatrices. Des moments marqués d'une part par la rigueur des manipulateurs (chapeau aux Lefrançois, Moisan et Rivard) et, d'autres parts, par la puissance et/ou la magnificience et/ou la situation qui se crée sous les yeux ébahis. Des ébauches étonnantes qui donnent le goût de voir un nouveau spectacle de ce trio (et autres collaborateurs!).

Bien sûr, une telle recherche peut aussi donner lieu à des interrogations du type «Que cherchent-ils?» mais ces mêmes questionnements deviennent aussitôt riche matière à réflexion. L'interprétation du spectateur ne pouvant être prise à défaut, chacun y trouve alors son compte!

Un travail qui fait envie pour le metteur en scène que je suis. Prendre le temps de faire, d'essayer, de tenter le coup.

D'autres ManiganSes... 3


Aujourd'hui encore, le Festival International des arts de la marionnette battra son plein. À preuve, cette liste exhaustive (ou presque!) des rendez-vous quotidiens:

Le spectacle de l'arbre
, 9h30, Côté-Cour, 10$

Le Voyage, 9h30, École Polyvalente Jonquière, 12$

Klug (l'automate), 18h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

(seconde représentation) Le Voyage, 18h30, École Polyvalente Jonquière, 12$

Rafales, 19h, Salle Pierrette-Gaudreault, 22$

La ménagerie fantastique, 19h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

All weather ballads, 19h, Côté-Cour, 22$

À fleur de pot, 19h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit
Sous la carapace de la Tortue Noire, 19h30, Salle Murdock, gratuit

(seconde représentation) Klug (l'automate), 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Bulles, 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Beastie Queen, 20h, Petit théâtre de l'UQAC, 22$

Punzelle, 20h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Et aussi:

Exposition Théâtre Sans Fil - 40 ans sur la route, CNE
Maternité (de Pascal Picard) - Pavillon Nikitoutagan
Les Marionnettes font du lèche-vitrine, Jonquière

mardi 14 septembre 2010

D'autres ManiganSes... 2


Ce soir la vasque veillera au Pavillon Nikitoutagan.

Une vasque aux dimensions olympiques allumée par le président de l'UNIMA (Union International de la Marionnette... merci Christophe!), Jacques Trudeau à la suite d'une présentation des compagnies présentes sur le territoire pendant le festival. Une vasque qui fera office de servante (voir le billet suivant) tout au long de l'événement.

Une belle entrée en matière.

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Cette ouverture du Festival international des arts de la marionnette était aussi l'occasion de la mise en chantier de l'activité Prêt pas prêt, dégaine! où 5 équipes de deux comédiens ont 48 heures pour refaire une scène de film (secrète) de genre qui leur a été distribuée. Cet extrait devra aussi comporter une contrainte émanant du public.

Ces équipes (et ces contraintes!) sont, de mémoire:

Christian Ouellet et Émilie Gilbert-Gagnon - mention de la fée du Trou de la fée

Marie-Noëlle Lapointe et Émilie Jean - bout dans une autre langue sauf l'anglais et le français
Guillaume Ouellet et Dominic Rondeau (?) - théâtre de papier

Martin Gagnon et Marc-André Perrier - chanté à la manière des Parapluies de Cherbourg

Maude Côté et Marilyne Renaud (?) - bout en ombre chinoise

Rendez-vous donc ce jeudi-ci, à la place Nikitoutagan transformée en cabaret Hydro-Québec, en fin de soirée, pour voir le résultat de leurs commandes!

Quelques ManiganSes... 1

C'est aujourd'hui le grand jour. Il ne sera pas possible de tout voir. Il y aura des choix à faire... et l'offre est alléchante. En salle ou à l'extérieur, ça s'animera de partout.

Avec le Festival International des Arts de la Marionnette qui débute, c'est aussi le marathon qui commence. Et si la semaine dernière était dédiée au spectateurs, elle est résolument, cette semaine, tournée vers la chose marionnettique!

AUJOURD'HUI:

Le spectacle de l'arbre, 9h30, Côté-Cour, 10$

Rafales, 13h30, Salle Pierrette-Gaudreault, 22$

Le Voyage, 13h30, École Polyvalente Jonquière, 12$

Soirée d'ouverture, à compter de 18h, Parc de la Rivière-aux-sables: tapis rouge et spectacle de Yann Perreau

Klug (Aïe Aïe Aïe), 18h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

La ménagerie fantastique, 19h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

À fleur de pot, 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Bulles, 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Punzelle, 20h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Et aussi:

Exposition Théâtre Sans Fil - 40 ans sur la route, CNE
Maternité (de Pascal Picard) - Pavillon Nikitoutagan
Les Marionnettes font du lèche-vitrine, Jonquière

lundi 13 septembre 2010

De la mauvaise foi...

Les comédiens italiens, par Watteau, 1720

Petit regard amusé, ce matin, dans le charmant recueil Petit lexique amoureux du théâtre par Philippe Torreton, publié aux éditions Stock en 2009... pour y trouver une description du comédien, enfin, de sa mauvaise foi avec toute l'ironie (et pourtant l'amour!) qu'il porte envers le milieu. (Pour le bien de la cause, je rappelle que ce monsieur est sociétaire à la Comédie-Française... ou l'a été...?). À la lecture, il est possible de se reconnaître à chaque phrase... ou pire! de reconnaître des camarades! À croire que le comédien (dommage qu'il n'y ait pas d'article sur les agissements du metteur en scène!) est partout pareil...

M comme Mauvaise foi

La mauvaise foi est totalement absente chez les acteurs car ils arrivent toujours à l'heure, ils savent toujours leurs textes, sont toujours satisfaits de la loge qu'on leur a attribuée, les horaires de répétition leur conviennent toujours et ils n'ont jamais de rendez-vous importants pendant celles-ci. Les acteurs sont toujours en pleine forme pour travailler car ils prévoient toujours de se coucher tôt en vue des répétitions du lendemain. Les acteurs cherchent toujours à bien comprendre ce que leur demande le metteur en scène et s'échinent à le faire rapidement et bien. Les acteurs sont toujours satisfaits de la traduction ou de l'adaptation choisie par le metteur en scène, ils ne vont jamais voir ailleurs si c'est mieux. Les acteurs trouvent leurs costumes superbes et s'en trouvent très contents dès les premiers essayages. Ils écoutent toujours les notes du metteur en scène et prennent acte de ce qu'on leur dit sans faire de commentaires... Pourquoi dans ces conditions chercheraient-ils des excuses, feraient-ils preuve de mauvaise foi?

Et toc!

dimanche 12 septembre 2010

Questions à 1000$

À trop lire Schechner, par les temps qui courent, j'en viens à me poser de nombreuses questions sur le théâtre... en particulier sur le nôtre.

Quelle est l'identité du théâtre saguenéen? En a-t-il une? Est-il possible de tracer son portrait? Oui, sans aucun doute. Mais est-il possible de tracer les liens qui l'unit à son creuset. Et ce dernier a-t-il une influence quelconque sur l'esthétique (si tant est qu'il y en a une!), le jeu, la façon de voir cet art éphémère?

Notre théâtre est-il vivant ou n'est-il pas entrain de se scléroser? Une tradition est vivante lorsque ses racines et ses branches touchent le peuple. On peut l'étudier à l'université, mais c'est dans la rue seulement qu'on peut la maintenir en vie.

Question encore pire: quel est l'utilité de notre théâtre? Nous pourrions presque reprendre mot pour mot cette autre sentence de Schechner: La scène théâtrale n'a plus l'importance qu'elle avait: quand il s'agit de repenser la société, elle n'est ni impliquée ni convoquée.

Lire Schechner, c'est se poser de sérieuses questions sur l'intérêt de poursuivre.

Le Facteur culturel

Photo prise sur le blogue du Voir tenu par Jean-François Caron

Ça y est, cette fois. Les efforts de Guylaine Rivard portent fruit.

Il semble bien - du moins, c'est dans le journal et quand c'est dans le journal, c'est dans la poche! - que la salle de répétition du Centre culturel du Mont-Jacob portera désormais le nom de Salle du facteur culturel en hommage à Henri-Louis Renaud, facteur de métier à la retraite... et spectateur assidu pour toutes manifestations culturelles, dont le théâtre.

Qui ne l'a pas déjà vu?

Ces fameuses salles de répétitions (j'y inclus ici celle du Pavillon des arts de l'UQAC) qui reçoivent beaucoup de petits spectacles, souffrent de ces dénominations de seconde classe (d'ailleurs, personnellement, pour l'UQAC, je préfère parler de Studio-théâtre)... et dans l'imaginaire collectif, un spectacle qui s'y tient ne peut qu'être expérimental ou moins intéressant.

Au théâtre, cette semaine! (du 12 au 18 septembre 2010)



Cette semaine est marquée, avec raison, du sceau de cette onzième édition du Festival International des Arts de la Marionnette! Le calendrier est donc chargé!

De lundi à samedi - du 13 au 18 septembre 2010
Un peu partout selon des heures différentes!


Le nombre de spectacles (de même que les lieux et les heures) est tel qu'en faire la nomenclature précise s'avère très ardu! Pour plus de détails, consulter, en cliquant ici, la programmation du FIAM.

samedi 11 septembre 2010

De nuances des genres...

Andrzej Kozyra, Theatre / Teatr, 2006

Alors que la peinture, la sculpture, l'écriture et le cinéma sont des arts du produit en ce sens que l'objet créé existe en soi, a une certaine finitude que l'on peut manipuler, le théâtre (et la danse, et la performance) est un art du processus. Il est vivant, et n'existe, au fond, que lorsqu'il y a rencontre entre un comédien et un spectateur. Le théâtre doit se faire pour être.

C'est ce qui donne ainsi son caractère éphémère au théâtre.

Voilà en gros ce qui, selon Schechner, différencie les arts de la scène et les arts visuels. C'est simple, mais fallait y penser.

vendredi 10 septembre 2010

Des pages et de l'argent...


L'automne entrant par la grande porte, vient le temps de s'acharner sur les nombreuses demandes de subventions qui échoient à cette période de l'année.

Ainsi donc, pour le Théâtre 100 Masques (de même que le font probablement les nombreux organismes culturels du territoire), nous sommes plongés indistinctement dans la demande au projet pour le Conseil des Arts du Canada (pour le 15 septembre), dans celle pour le projet «aîné» du programme Du coeur à l'action pour les aînés (pour le 17 septembre), dans celle au projet pour le Conseil des arts et lettres du Québec (pour le 1er octobre) et, enfin, dans celle au fonctionnement pour le Conseil des Arts de Saguenay (pour le 5 octobre).

Ces nombreuses demandes ne représentent pourtant qu'une part plutôt minime (environ 20% du budget global de nos activités).

Car parallèlement à celles-ci, c'est aussi la période de constitution des différentes demandes de partenariats financiers, véritables soutiens, qui s'échelonneront sur l'année complète...

À partir d'ici, ne reste plus qu'à se croiser les doigts pour que les semences portent fruits!

jeudi 9 septembre 2010

Question

Il y a une chose qui m'étonne...

Comment se fait-il que le Service des loisirs (avec lequel font affaire une multitude d'organismes culturels) ne soit plus au Centre des Arts et de la Culture... enfin, dans une dépendance de...? Pourquoi l'a-t-on éloigné pour faire de la place au service d'évaluation municipale?

Non pas que le nouveau lieu, l'ancienne Maison de l'environnement, ne sois pas charmant (car ça l'est terriblement, mariant fort bien le moderne et l'ancien). Mais pour l'efficacité des différents organismes, on repassera!

Fièvre théâtrale et autres considérations


Avec la rentrée théâtrale, il est possible d'être épaté (et avec raison!) devant le nombre et la qualité des productions qui prendront l'affiche dans les prochains mois.

Toutes les compagnies et organisations seront en activités successivement et parfois se chevaucheront.

Devant ce constat, un moment d'arrêt serait nécessaire pour se poser une question essentielle: Quel est l'état de santé de ce milieu?

Derrière la façade éblouissante, la précarité règne, les mauvaises nouvelles s'amoncellent, le financement est parfois difficile à boucler... quand financement il y a. Les coupures tombent un peu partout. Les subventions se font rares. Les emplois peinent à se pérenniser. Les colonnes du temple théâtral saguenéen semblent trembler.

Des changements s'annoncent... mais seront-ils pour le mieux? Les compagnies en place traverseront-elles les différents soubresauts qui se placent sur le chemin?

Finalement, la fébrilité apparente serait-elle signe de fièvre au lieu d'être une marque de développement?

Le spectateur [lieux et mécanismes] 4


Comme toute bonne étude, je terminerai ce tour d'horizon bien incomplet du spectateur par un petit questionnaire fomenté de mes propres mains...

Quel type de spectateur êtes-vous?

Vous êtes du type poli(e) mais timide si:
vous longez les murs du théâtre dès votre arrivée, regardant le sol pour ne pas rencontrer quelqu'un qui vous connaît;
vous vous assoyez, dans la salle, ou au fond, ou le plus près du mur près de la sortie adjacente;
vous vous calez aussitôt dans votre siège, espérant que l'on ne vous observe pas;
vous retenez vos rires et autres bruits corporels de peur de nuire à l'écoute de votre plus proche voisin, quatre rangées plus bas;
vous baissez les yeux chaque fois qu'un comédien regarde dans votre direction de peur de lui faire face;
vous attendez, en vain, à la sortie de la salle, qu'un comédien passe près de vous pour lui faire un sourire timide que vous pensez avenant et admiratif.

Vous êtes du type intéressé(s) mais bâdrant(e) si:
vous lisez le texte de la pièce avant la représentation, en fait, dès que vous achetez votre billet à l'avance;
vous apprenez par coeur chacune des répliques pour vous rendre compte personnellement des coupures, ajustements et autres modifications apportées au texte;
vous lisez le programme trois fois entre votre entrée dans la salle et le début du spectacle afin de prendre en défaut l'équipe de production, le cas échéant;
vous écoutez et regardez évoluer les acteurs, le buste avancé, les coudes sur les genoux et la tête dans la main dans une posture pensive et hautement intellectuelle, le regard inquisiteur;
vous êtes le premier à sauter devant le metteur en scène pour discuter ses choix esthétiques;
vous abordez enfin les comédiens en leur faisant état de vos réflexions personnelles sur le rôle, de même que sur la méthode stanislavskienne ou la distanciation brechtienne.

Vous êtes du type joli(e) mais sans plus si:
vous choisissez vos vêtements en fonction de la couleur du siège que vous occuperez dans la salle;
vous vous assoyez en plein centre d'une rangée parce que cela oblige tous les gens précédemment arrivés à se lever sur votre passage;
vous vous préoccupez plus de la façon que tombe votre manteau sur le dossier de votre siège que de la performance des acteurs;
vous êtes le (la) premier(ère) debout, ovationnant à travers vos cris, vos larmes et vos «bravos!», sans vous apercevoir que ce n'est que le noir n'est qu'une erreur du régisseur;
vous regardez tout autour de vous pendant la représentation;
vous sortez de la salle en vous imaginant que tous vous suivent, telle une cour princière, et que soudain, un chevalier (ou une princesse) vous attendra dans le haut d'un escalier et qu'il (ou elle) vous amènera vers un destin plus chaleureux sous les applaudissements de la foule en délire.

Vous êtes du type absent(e) si:
vous vous obstinez encore à ne pas assister aux représentations, si tant est que vous sachiez que oui, le théâtre existe encore.

Bon. Il pourrait y avoir encore pleins d'autres types... un jour je poursuivrai...

mercredi 8 septembre 2010

Le spectateur [lieux et mécanismes] 3

Louis Léopold Boilly (1761-1845) - Une loge, un jour de spectacle gratuit.

Pour faire la suite d'hier (et prendre le contrepied de ce qui a été écrit) voici le côté sombre du spectateur tel que vécu parfois dans une salle de théâtre...

Le spectateur tout fait en lacunes

Le spectateur tout fait en lacunes arrive, bien entendu, en retard, entrant, au grand dam de plusieurs, dans un brouhaha étourdissant au beau milieu d'une réplique importante du premier acte, ignorant qu'un porte qui claque est un bruit parasite immanquable, s'excusant par ci par là, prétextant n'importe quoi entre deux halètements.

Le spectateur tout fait en lacunes n'est pas bruyant qu'à l'entrée... Non. Tout au cours de la représentation, il passe commentaires, interjections et suppositions à ses voisins de gauche de droite, échappe son programme, gant ou autre, se penche, se cogne, tousse, se relève et rit soudainement. Bref, il est instable.

Le spectateur tout fait en lacunes peut parfois faire preuve d'audace et répondre à toutes ses envies, comme se lever en pleine représentations pour sortir vers un lieu plus intime pour se soulager, ou manger, ou boire... et parfois, reste assis et s'assoupit.

Le spectateur tout fait en lacunes se lève dès le salut et sort précipitamment de la salle, sans un mot, sans un bref signe d'appréciation à l'endroit des acteur et des artisans.

Bon. C'est radical un peu... et en cela, on peut m'attribuer facilement ce billet!

mardi 7 septembre 2010

Le spectateur [lieux et mécanismes] 2

Photographie de Spencer Tunick prise dans un théâtre de Bruges en mai 2005

Poursuite de mon étude sur le spectateur... Aujourd'hui, je m'arrête quelques instants sur la définition du spectateur que tout bon producteur, metteur en scène, comédien, concepteur et autre artisan du théâtre recherche.

Le bon spectateur ou le réceptif idéal

Le bon spectateur a les acteurs et tous les artisans d'un spectacle à coeur. Pour preuve, il arrive nécessairement à l'heure, pour ne pas dire quelques minutes à l'avance.

Le bon spectateur met son esprit en éveil à la seconde près où son pied pénètre dans le lieu sacré. Il concentre ses attentes, ses besoins, ses désirs sur ce qu'il s'apprête à voir et à entendre, en faisant fi de toutes idées préconçues.

Le bon spectateur consent, par l'achat de son billet, à tout ce qui pourrait lui être demandé en cours de représentation, auquel cas, il participe avec plaisir et abnégation de la gêne.

Le bon spectateur, après avoir profité d'une belle soirée, reste, à la sortie du théâtre, sinon pour féliciter les comédiens... du moins pour les saluer et reconnaître la somme de travail mise en oeuvre.

Demain, le contraire.