samedi 26 février 2011

Un petit bébé...


Cette semaine, le couple formé des comédiens Marie-Noëlle Lapointe et Pierre Tremblay (le Grossomodo des Clowns Noirs) s'est vu augmenté d'une nouvelle petite fille, Romane. Félicitations à eux!!!

Entre son silence et son chemin...


Ai assisté à l'une des représentations du projet de fin de bacc. de William Gagnon, Silence Majuscule, d'après L'Innommable de Samuel Beckett. Malgré un début un peu confondant (où les spectateurs sont entrés trop vite dans la salle), ce fut la rencontre d'une proposition forte et esthétiquement intéressante.

Après un moment passé dans l'entre-deux salle tapis de feuilles mortes, d'échelles et de ventilateurs, avec un texte en sourdine, le spectateur est invité (enfin...) à entrer dans la salle (le Studio-théâtre) au milieu de laquelle git un amoncellement de chaise. Le noir y règne... si ce n'est de ces éclats bleuâtres des lampes au plafond. Un spectacle sur le silence? Au loin, un écho, une voix. Une voix fluide, sans pause, un monolithe de mots énergiques et hypnotisant. Qui parle? À qui? Pourquoi? Quand? Et les mots continuent, questionnant les réponses qui elles-même questionnent les questions. Une tautologie qui trouve sa source dans le comédien, juché dans un coin, immobile et quasi invisible. Inamovible. Un texte qui frappe pas tant par son discours qui est ressenti par l'auditeur plus qu'il n'est compris que par son flux continuel. Un exercice exigeant de mémorisation et de rendu qui trouve là un bel aboutissement. Gagnon était secondé par Anick Martel à la mise en scène et Luis Ortegal Gil au son.
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Puis, la soirée ne s'arrêtant pas là, j'ai aussi profité de l'occasion pour voir le projet (toujours de fin de bacc.) de Gabrielle Noumeir-Gagnon, Je fais mon chemin. Une autobiographie scénique d'une quarantaine de minutes.

Du coup, le projet est un peu délicat... Devant celui-ci (et tous les autres du même genre), une question se pose: où s'en va-t-on exactement? Confidences, thérapies?

Sur un trame sonore qui ne cessera pas tout au long du spectacle - trame sonore qui relie ensemble, avec un réel intérêt, le conte du vilain petit canard, des articles du code civil, des définitions, des énumérations, des poèmes, des textes personnels et des «entrevues» - Noumeir-Gagnon s'isole dans un espace clos par un grand tulle noire au centre duquel elle agit. Elle illustre, entreprend un dialogue muet avec sa propre voix qui résonne dans les hauts-parleurs, se balance sur une longue corde qui traverse l'espace à la verticale. Scéniquement, la proposition (qui passe du théâtral au documentaire à l'interpellation du public) n'arrive cependant pas à soutenir représentation. Un manque se fait sentir. Dans ce cadre choisi par la créatrice, l'absence de metteur en scène permanent devient le principal problème... L'intime est un sujet si vaste qu'on peut facilement s'y perdre. N'empêche qu'il y a eu tout de même de belles images, de beaux moments qu'on aurait toutefois aimé voir durer.