vendredi 29 mars 2013

«Au théâtre, tout est coupable.»

En ce Vendredi Saint, pourquoi ne pas retourner, pour mon propre plaisir, en ces temps premiers du christianisme pour retrouver encore une fois cette intarissable source de fiel contre le théâtre et le spectacle?

Après toute une série de porte-paroles déchaînés (qu'il est possible de lire en rafale ), voici un nouveau venu: Salvien (que je suppose être ce Salvien de Marseille, auteur latin converti à la religion chrétienne au Vième siècle)... et quelques passages savoureux du sixième livre (en entier ici) de la nouvelle traduction (qui date tout de même de 1700!) de ses écrits...


Pour faciliter la lecture, en voici une retranscription contemporanéisée: [...] Les autres vices semblent n'attaquer qu'une partie séparée de l'âme; tantôt c'est le coeur, tantôt ce sont les yeux ou les oreilles, sans que les autres sens entrent en part du danger: mais au Théâtre l'homme entier est exposé au péril, les sentiments y attaquent le coeur, les expressions souillent les oreilles, et les yeux sont enchantés par les objets et les décorations. La pudeur ne permet pas d'exprimer tout le danger que court l'innocence dans ces lieux funestes. Quel homme pour peu qu'il soit chaste, oserait peindre (ou prendre?) au vrai ces imitations honteuses, ces paroles, et ce ton lascif dont on les prononce. Ces mouvements, ces gestes où tout est si contraire à l'honnêteté, que le silence que la pudeur force de garder sur cela, doit suffire pour en donner de l'horreur. [...]


Et ça continue de plus belle... avec cet extrait, qui a de quoi surprendre! [...] Au Théâtre tout est coupable, le spectateur, aussi bien que l'acteur. Pourquoi? C'est que le plaisir qu'on a à voir, l'approbation que l'on donne à ce qu'on voit, font que le parterre participe au crime de ceux qui sont sur la scène. En effet dit l'Apôtre (lequel? Paul?), non seulement ceux qui font ces choses, sont dignes de mort, mais ceux qui consentent à ce qu'elles soient faites en sont dignes aussi. [...] Et vlan.


Et comme une semonce finale: Je le répète, on offense Dieu d'une manière très grave en assistant aux spectacles. S'y trouver c'est une espèce d'apostasie [...].