Voici donc une série de photographies (de Christian Roberge) qui montrent l'évolution du travail:
lundi 28 février 2011
La Visite [Carnet de mise en scène]
Voici donc une série de photographies (de Christian Roberge) qui montrent l'évolution du travail:
La choralité, fondement plastique
La choralité, selon Christophe Triau (dans l'importante édition de la revue Alternatives théâtrales #76-77 sur la choralité) se veut fondement, socle. Il s'agit de partir de l'ensemble pour construire du jeu sur le plateau, et non de réinstaurer après coup de l'unité sur un plateau hiérarchisé et scindé. L'ensemble est premier, et est promis à diffraction - et il se nourrit d'elle.
J'aime bien l'idée de faire de ce principe une base et non pas un accident ou un simple effet. Ce n'est pas un déni de l'individu, loin s'en faut. La volonté d'ensemble se fait au contraire sur la reconnaissance de l'inaliénable des singularités [...]: tout l'enjeu de la choralité devient alors - et elle ne cesse de le raconter sur le plateau, de représenter cette tension - la construction du «commun» de cet «être ensemble» s'ancrant sur (et non pas contre) le singulier et les solitudes.
dimanche 27 février 2011
Un «Chantier naval» au Saguenay
En somme, cette proposition esthétique (et scénique!) de Chantier naval fonctionne, malgré les contraintes matérielles, et possède le double mérite de faire découvrir une écriture et de faire réfléchir sur elle-même...
Au théâtre, cette semaine! (Du 27 fév. au 5 mars 2011)
Assez calme pour cette semaine...
Salle du Facteur Culturel (Jonq.), 14h
Salle Murdock (Chic.), 14h
Bar à Pitons (Chic.), 20h
Salle Murdock (Chic.), 20h
(et dimanche, 6 mars 2011, 14h)
DERNIÈRE CHANCE!
C'est tout, je crois.
samedi 26 février 2011
Un petit bébé...
Entre son silence et son chemin...
Du coup, le projet est un peu délicat... Devant celui-ci (et tous les autres du même genre), une question se pose: où s'en va-t-on exactement? Confidences, thérapies?
Sur un trame sonore qui ne cessera pas tout au long du spectacle - trame sonore qui relie ensemble, avec un réel intérêt, le conte du vilain petit canard, des articles du code civil, des définitions, des énumérations, des poèmes, des textes personnels et des «entrevues» - Noumeir-Gagnon s'isole dans un espace clos par un grand tulle noire au centre duquel elle agit. Elle illustre, entreprend un dialogue muet avec sa propre voix qui résonne dans les hauts-parleurs, se balance sur une longue corde qui traverse l'espace à la verticale. Scéniquement, la proposition (qui passe du théâtral au documentaire à l'interpellation du public) n'arrive cependant pas à soutenir représentation. Un manque se fait sentir. Dans ce cadre choisi par la créatrice, l'absence de metteur en scène permanent devient le principal problème... L'intime est un sujet si vaste qu'on peut facilement s'y perdre. N'empêche qu'il y a eu tout de même de belles images, de beaux moments qu'on aurait toutefois aimé voir durer.
vendredi 25 février 2011
De la difficulté de l'abnégation
c'est à ton partenaire à te faire roi!
Ces quelques mots - qui dénotent une véritable philosophie du jeu - sont de Thierry Debroux, un comédien, dramaturge et metteur en scène belge.
En effet, c'est parfois très difficile de faire sortir les interprètes de leur ego pour s'ouvrir à l'autre, de leur faire comprendre l'importance de jouer d'abord pour son partenaire, de lui fournir, en quelques sortes, un miroir... voire un piédestal (soit le mettre en valeur sans adulation...). Mais trop souvent, il reste centré sur lui-même en quête d'un personnage qui le mettra en avant-plan au détriment de l'ensemble...
jeudi 24 février 2011
Et d'une autre première!
Constat
mercredi 23 février 2011
La Visite [Carnet de mise en scène]
mardi 22 février 2011
Les Français débarquent!
Alors que les Têtes Heureuses et la Chaire en dramaturgie sonore de l'UQAC reçoivent le Théâtre Toujours à l'horizon de Larochelle pour quelques jours (toute la semaine, il y aura des activités rattachées à cette visite), une autre compagnie française est arrivée hier soir par le Parc et sillonnera nos routes au même moment pour donner, si j'ai bien compris, des représentations scolaires. Il s'agit du Théâtre du Versant (Biarritz). Leur site est ici.
Dans quelques semaines (en juillet disons), ce sera, comme je l'ai indiqué ici la semaine dernière, au tour du Théâtre Mic Mac de recevoir la troupe D'un théâtre à l'autre d'Orsay.
La Visite [Carnet de mise en scène]
Il y a de très belles scènes et d'autres qui le sont un peu moins. Le rythme s'impose de plus en plus et le fait d'avoir une vue d'ensemble - et de l'articulation du spectacle, et des enjeux, et de l'évolution des personnages - donne soudainement un recul bénéfique pour reprendre des parties complètes avec un nouveau point de vue.
Les enchaînements du week end - il y en a eu deux - ont rempli aussi un rôle essentiel: rassurer l'équipe sur le temps dont les comédiens disposent pour les changements de costumes, pour l'effort qu'ils doivent fournir. Le projet s'éclaircit tout à coup et montre les points à prendre en compte pour la suite des choses:
- comme par exemple, le bruit des pas en coulisse et sur scène qui résonnent sur le plancher de bois;
- comme par exemple, la rigueur et la précision qui doivent être appliquées tout au cours du spectacle;
- comme par exemple, l'équilibre du plateau qui a parfois de la difficulté à se faire;
- comme par exemple, l'ouverture à l'autre qui fait parfois défaut alors que les comédiens sont trop concentrées sur leur personnage et beaucoup moins sur l'ensemble;
- enfin, et c'est peut-être là le plus important de ce que peut nous apprendre l'exercice, il devient évident pour tous que la comédie ne réside pas dans la facilité et la farce individuelle (ce n'est pas un show d'humour) mais dans la rigueur, la précision et la virtuosité de tout un ensemble qui s'écoute et qui pousse dans le même sens.
lundi 21 février 2011
«La complainte du critique solitaire» (D. Côté)
La complainte du critique solitaire
Ce n'est pas la première fois que de tels commentaires sont émis. Il y a quelques années, des propos de même nature avaient été tenus à la radio de Radio-Canada. C'est comme le monstre du Loch Ness. Ce thème réapparaît de loin en loin, mais à chaque fois, on reste dans le flou. On laisse entendre que des journalistes manquent de courage, mais sans élaborer. [...]
[...] Je veux bien qu'on critique les critiques, y compris celles qui émanent de nos publications, mais je préférerais voir d'autres journaux, d'autres stations, sortir de leur zone de confort. Le cas échéant, je serai le premier à me réjouir si les points de vue divergent. Ce sera plus intéressant que des communiqués de presse déguisés en nouvelles.
À propos du contenu, par ailleurs, j'ai pour principe que mon patron est le lecteur. Pas l'artiste, ni les collègues. Quand j'assiste à un spectacle, je veux rendre compte de ce qui s'est passé, tout en livrant quelques considérations dont l'unique mérite est de refléter mon opinion.
Je le fais en misant sur mon expérience en tant que journaliste, ce qui ne m'apparaît pas comme une tare. Je ne suis ni musicien, ni comédien, et je m'en contrefiche. Si quelqu'un veut savoir si la soprano a raté une note au milieu de son récital, j'ai envie de répondre: «Get a life». [...]
[...] Une autre précision que je crois utile d'apporter concerne mon approche des spectacles. À cet égard, mes goûts n'ont aucune importance. Je cherche à déterminer si les gens qui apprécient l'artiste ont été payés de retour. [...]
[...] Quant aux créateurs de la région, je leur trouve bien du mérite à persister comme ils le font, mais ce n'est pas une raison suffisante pour inciter les lecteurs à assister à leurs productions. Il faut que ça justifie le déplacement, ce qui, je dois le dire, est généralement le cas. Ils n'ont pas besoin qu'un journaliste leur fasse l'aumône d'une critique complaisante.
dimanche 20 février 2011
Au théâtre, cette semaine! (du 20 au 26 février 2011)
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonq.),
lundi pm, mardi am et pm
La Rubrique reçoit le Théâtre Bluff et sa production S'embrasent, en représentations scolaires seulement. Dans la cour d'école, Jonathan embrasse Latifa. C'est un coup de foudre qui bouleverse les témoins de la scène – les filles, les garçons, les profs et même le directeur – une passion qui, telle une éclipse observée à l'œil nu, les éblouit et brûle leurs regards. Au croisement du clip et de l'oratorio, cette partition lumineuse mêle audacieusement poésie, danse et musique, pour venir raviver en chacun de nous la flamme et l'émoi du premier amour.
Café Cambio (Chicoutimi), 17h
Les Têtes Heureuses et la Chaire en dramaturgie sonore de l'UQAC vous invitent tout particulièrement à un apéritif (5 à 7) qui aura lieu au Café Cambio, le mardi 22 février . Ce sera l'occasion pour tout le milieu théâtral de rencontrer, dans un cadre amical, le Théâtre Toujours à l'Horizon, compagnie de Larochelle de passage au Saguenay, et d'échanger avec eux de nos diverses pratiques.
Studio-théâtre (UQAC), 19h
C'est au tour de William Gagnon de présenter son projet de fin de bacc. (dans le cadre du Festival des finissants en arts de l'UQAC 2011), Silence majuscule. Où maintenant ? Quand maintenant ? Qui maintenant ? Sans me le demander. Dire je. Sans le penser. Appeler ça des questions, des hypothèses. Aller de l'avant, appeler ça aller, appeler ça de l'avant. - Samuel Beckett, L'Innommable. Si j'ai bien compris, il s'agit d'un collage à partir de textes de Beckett.
Centre d'estampe Sagamie (Alma), 17h
Dans le cadre de son passage au Saguenay (voir 22, 25,26,27 février 2011), la compagnie Toujours à l'Horizon présentera, en avant première, des extraits de la pièce Chantier Naval de Jean-Paul Quéinnec qui sera présentée dans les jours suivants.
Petit Théâtre (UQAC), 20h
Toujours dans le cadre du Festival des finissants en arts de l'UQAC 2011 (et pour clore la série de représentations en théâtre), c'est au tour de Gabrielle Noumeir-Gagnon de faire son tour de piste avec Je fais mon chemin, sa propre création théâtrale. Vous êtes-vous déjà imaginés entrer dans la tête de quelqu’un et voir sa vie à travers ses yeux? Ce spectacle vous incite à entendre et à voir le parcours cahoteux d’un personnage en quête de sa propre vie.
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h
(et dimanche, 27 février 2011, 14)
PREMIÈRE SEMAINE
Vicky Côté et Patrick Simard présentent le résultat de leur recherche et de leur exploration de la manipulation de marionnettes avec Recto-Verso. Un projet qui promet! Des marionnettes, des manipulateurs... Quand l'un est l'envers de l'autre...
Salle du Facteur Culturel (Jonq.), 20h
(Dimanche, 27 février 2011, 14h)
Dans le cadre de sa visite au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la compagnie française de La Rochelle, le Théâtre toujours à l'Horizon présente, en collaboration avec Les Têtes Heureuses et la Chaire de théâtre sonore de l'UQAC, Chantier naval, une pièce de Jean-Paul Quéinnec, à la salle Le facteur culturel du Mont-Jacob, les 25 et 26 février, à 20h, et le dimanche 27 février, à 14h. À La Pallice, un quartier de La Rochelle, vit une famille des chantiers navals. D’année en année, la main d’oeuvre diminue. Une nuit, François, ses deux fils Claude et André, et l’oncle Lili décident de couler le navire qu’ils viennent de construire et de disparaître avec lui. Le navire sombre sous les regards des habitants de La Pallice. Les hommes coulent. Trois femmes réveillent Jacques, le jeune frère, et partent avec lui à 6000 km, vers un pays tout blanc où ils réinventent leur vie. C’est la première fois qu’on aura l’occasion de voir au Québec une pièce du dramaturge français Jean-Paul Quéinnec, maintenant installé à Chicoutimi, professeur de théâtre à l’UQAC et titulaire d’une chaire de recherche en dramaturgie sonore. Plusieurs des textes de Jean-Paul Quéinnec ont été publiés et montés en France. Ce spectacle nous permettra d’entendre une voix absolument contemporaine, encore obsédée, dirait-on, par les vieilles chansons de marins et poussée vers nous. (réf.: communiqué des Têtes Heureuses)
Comme dirait l'autre, bonne semaine!
samedi 19 février 2011
La Visite [Carnet de mise en scène]
Depuis le début de l'aventure, nous avons déjà le plancher incliné (assez petit, d'ailleurs... avec, à l'avant, seize pieds de large; à l'arrière, 10 pieds... et douze pieds de profondeur)... mais placé sur la scène ouverte. Je me répète mais tant pis... Le nombre d'entrées et de sorties effarantes de cette production plaçaient donc constamment des acteurs en attente tout autour. Le focus scénique devenait, du coup, plus difficile à atteindre.
Maintenant, ce sera chose du passé. Le huis-clos provoqué par l'apparition des murs, l'impression d'enfermement, d'écrasement, ne pourra qu'être bénéfique dans l'évolution de ce spectacle. Les ajustements seront beaucoup plus efficaces.
Nous profitons également de ce week end pour faire le traditionnel souper de production, événement destiné essentiellement à réunir l'équipe sous d'autres augures...
jeudi 17 février 2011
Le texte spectaculaire
Eugenio Barba, rappelle, pour commencer, que le mot «texte» avant de désigner le texte parlé ou écrit, imprimé ou manuscrit, signifiait «tissage». [...]
Reprenant la définition apportée par Barba, Franco Ruffini propose, pour faire avancer la question, une distinction qui paraît intéressante et qui scinde le texte en deux composantes: le «texte du texte» et la «scène du texte». [...]
Le texte du texte, dit F. Ruffini, est «l'élément rigide, orienté, programmé. C'est le conflit et la fable»; il aurait pour caractéristique l'enchaînement des événements, une certaine prévisibilité voulue par le texte d'origine donc une certaine rigidité des actions. Les rapports d'enchaînement d'une pièce seraient repérables prioritairement par le déroulement de l'intrigue. [...]
Il n'en est pas de même pour la «scène du texte» qui est représentée «par le personnage et tout ce qui le concerne (répliques, micro-situations), au-delà, en marge de la «direction» imposée par le conflit et par la fable». La scène du texte aurait pour caractéristique la simultanéité et une certaine imprévisibilité laissant libre cours au metteur en scène et à l'acteur. Ce serait «l'élément souple, non orienté, non programmable» du spectacle. [...]
Il y aurait donc dualité dans le personnage. Une partie de son fonctionnement relèverait du «texte du texte» et l'autre de la «scène du texte» (les deux composant le texte spectaculaire); une partie serait donc prévisible et une partie ne le serait pas. C'est dans cette imprévisibilité qui appartient au personnage que se glisse l'acteur. C'est cette imprévisibilité qui permet précisément «l'interprétation» que tel acteur fait de tel personnage. C'est cette même imprévisibilité qui ménage un espace entre la narration et l'action où se glisse la vision d'un metteur en scène et la créativité de l'acteur face au rôle qu'il doit incarner.
À quelques temps de commencer mes véritables recherches doctorales, cet article redonne un certain élan au fouillis théorique qui m'habite.
mercredi 16 février 2011
Regret
Du plaisir.
Voilà.
mardi 15 février 2011
D'horaires en horaires
À chaque année, à chaque saison, à chaque projet, quand vient le moment de faire des horaires de répétitions, l'adrénaline monte et l'exaspération aussi... aussitôt réprimé par une bonne connaissance du milieu et de son fonctionnement anémique qui force l'adoucissement... mais tout de même...
Cet exercice obligé se transforme toujours en une vaine tentative de résoudre la quadrature du cercle. Dans un milieu comme le nôtre où les comédiens ne peuvent se consacrer qu'à leur travail, il faut concilier famille, cours, rendez-vous, boulot, engagements... tout en essayant de s'en tenir à un principe parfois utopique: préserver la qualité de vie des participants, la qualité des efforts à fournir en aménageant un horaire qui permettra de respirer tout en évoluant de belle façon...
Parce que nous n'avons pas les moyens de nos ambitions...
On y arrive toujours... mais souvent, les détours auront été sinueux et les compromis nombreux...
__________________________________________
L'autre côté de la médaille est beaucoup plus noir et plus agressant... soit lorsque les horaires sont faits et que soudain, des demandes affluent de toutes parts (pour les imprévus) et obligent à rejouer dans ce puzzle rébarbatif... car entre le moment où les comédiens l'ont reçu et ce jour-là, chacun a comblé les trous de son horaire qui pour la famille, qui pour un cours, qui pour un rendez-vous, qui pour un boulot, qui pour un nouvel engagement...
Dien m'en garde cette année!
lundi 14 février 2011
Rentrée parlementaire... une semaine en retard!
Du théâtre ou du cirque? La question se pose parfois devant le cynique (et sinistre) spectacle de la période de question...
Le Mic Mac se promène...
En effet... en septembre prochain (du 8 au 14), la troupe (et le spectacle!) a été sélectionnée pour représenter le Québec lors du Festival International de Théâtre de Mont-Laurier (voir ici)... pour se mesurer à une vingtaine de troupes d'autant de pays! À moins d'avis contraire, la représentation aura lieu le 9.
Par la suite, du 6 au 13 novembre de la même année, la troupe a été invitée à faire un échange avec la troupe D'un Théâtre à l'Autre, à Orsay, en France. Cette dernière viendra d'ailleurs présenter Les Précieuses Ridicules de Molière dans le cadre de la Traversée du Lac Saint-Jean cet été (le 26 juillet pour être plus précis). Un petit voyage en sol européen... mon premier dans un cadre de travail!
Il va s'en dire qu'avant d'entreprendre ces sorties, une petite virée saguenéenne (au tout début de l'automne) s'impose afin de s'assurer de la bonne marche du spectacle en tournée... et de valider les ajustements apportés - notamment en ce qui a trait au décor qui doit se simplifier (passer de 8 à 6 panneaux) sans perdre son intérêt...
Ainsi donc, dès le début de l'été qui vient (étrange de dire cela au cœur d'une tempête!), le spectacle sera remis sur le chantier des répétitions...
Bel automne en perspective!
La Visite [Carnet de mise en scène]
Nous nous sommes payés le luxe, hier matin, de faire un enchaînement des deux premiers tableaux (sur trois)... pour avoir une idée de ce que ça donne... pour donner une idée des difficultés - notamment, des changements de costumes continuels et rapides... et pour identifier les moments plus faibles qu'il fallait revoir.
L'exercice, bien que fastidieux, s'est avérée fort bénéfique.
À partir de ce moment, les répétitions de l'après-midi fonctionnaient un peu selon le principe du repentir en peinture: le repentir est une partie du tableau qui a été recouverte par le peintre, soit pour masquer un (des) personnage(s), des objets ou organes, soit pour modifier un aspect (position d'une main, par exemple) (Wikipédia). Deux scènes ont été complètement revues... une plus radicalement (d'où l'importance, pour les comédiens, de prendre des notes au crayon de plomb!) et l'autre, plus nuancée. Des refontes complètes. C'est peut-être la partie la plus éprouvante émotivement pour les acteurs alors qu'ils doivent reprendre à zéro, défaire les acquis, reformater leurs actions... avec, parfois, l'impression qu'ils sont pris en défaut. Et pourtant... C'est l'ensemble qui dicte ses besoins... Et modifier un geste, une entrée, une interrelation peut changer avec force la lecture du spectateur.
Un autre effet déstabilisant est le trop... trop montrer, trop faire, trop insister... aller trop loin. Une crainte qui paralyse... Dans l'esthétique privilégiée, il faut absolument passer par ce trop pour faire ressortir les effets voulus. Bien sûr, à force de répétitions et d'acquisition, le grossier prendra des allures plus subtiles.
À mesure que se construit le spectacle (alors qu'entreront en jeu, dans quelques jours, et les murs du décors et la lumière et la musique et la peinture), la recherche de précision et de compréhension des dynamiques entre les personnages deviennent nécessaires et constituent le principal enjeu de notre travail.
Pour le moment, l'ensemble du travail effectué dure environ 1h20...
Au théâtre, cette semaine! (Du 13 au 19 février 2011)
Quelques notes à l'agenda...
Salle Murdock (Chic.), 20h
DERNIÈRE SEMAINE
Petit Théâtre (UQAC), 20h
La Boîte à Bleuet (Alma), 20h
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonq.), 13h30
(aussi en représentation(s) scolaire(s) vendredi)
vendredi 11 février 2011
Que l'inoubliable se pende
Axées sur la rupture et la quête de l'oubli, ces quelques cinquante minutes entremêlent avec sensibilité, audace et, disons-le, talent et une scène de Macbeth et des petites vidéos de Bonnie and Clyde maison et des chansons et le multimédia dans un enrobage simple (avec des objets hétéroclites) et efficace qui fait la part belle à l'éclatement de l'image et du sens. Juteau se lance dans un étrange dialogue où l'interlocuteur est absent et est remplacé par les collaborateurs de la comédienne, André-Anne Giguère et son projecteur et Nicolas Longpré et ses instruments de musique. La douleur, le désemparement, le déni se croisent, s'entrecroisent, dans les différents niveaux de jeux et d'actions pour donner une trame rhapsodique* forte qui s'empare peu à peu du spectateur.
Un travail de fort bon calibre... où l'on sent la nouvelle tangente technique donnée depuis quelques années au département (?) de théâtre de l'UQAC.
Pour aller plus loin...
jeudi 10 février 2011
Les gants blancs...
On est tenté de croire qu'il n'y a rien de plus facile que d'écrire qu'un acte théâtral se terminant par "roucoucou" est tout simplement ridicule. Mais encore, le jour où vous aurez à faire face à l'auteur de cette réplique ou à ses interprètes, il faudra vivre avec. C'est d'autant plus délicat lorsqu'on sait qu'une mauvaise critique a parfois le pouvoir de tuer littéralement le travail acharné d'artistes qui, déjà, est-il nécessaire de le mentionner, sont bien peu rémunérés.
[...]
Loin de moi l'idée de remettre en cause le travail des journalistes de la région qui s'adonnent parfois à cet exercice potentiellement périlleux qu'est la critique, mais la plupart du temps, l'empathie l'emporte sur la franchise.
On ne trouve plus un disque poche, on l'aime juste moins. On ne voit plus de mises en scène médiocres, on constate un désir de liberté. On vit dans un gala perpétuel où les gants blancs sont de mise.
(L'article complet se retrouve ici.)
Voilà. Est-ce que je me sens concerné? Évidemment (ceci étant dit sans frustration...). Depuis que j'écris sur les spectacles que je vois sur ce blogue ou dans le VOIR, je me pose, à tout coup, cette question: est-ce que ça dit vraiment ce que je veux dire. La réponse sera souvent: oui mais...
Non pas que j'écrive des faussetés ou que je ne fasse pas preuve de franchise. Je pense ce que j'écris. Mes questionnements (perpétuels...) prennent seulement une autre tournure que d'aucuns voudraient plus radicale. Mes gants ne sont pas blancs, ils sont gris... pas que je ne me sente pas capable de faire une critique (ou, enfin, une analyse...) et de l'assumer... mais plutôt parce que je ne me sens pas le détachement requis étant donné que je suis moi-même praticien, alignant les mises en scène et dirigeant l'une des huit compagnies de théâtre reconnues de la Ville... Situation étrange. Qui pose parfois un véritable problème. Ma grille d'analyse, toute objective soit-elle, passera toujours pour être colorée par ma propre vision du théâtre... Que mes billets concernent la Rubrique ou le CRI ou les Têtes Heureuses ou le Faux Coffre etc. Complexe d'Oedipe?
Alors empathie? Pas vraiment. Doute... qui grandit avec l'expérience.
mercredi 9 février 2011
La répétition: aventure plurielle
[...]
mardi 8 février 2011
Le public d'autrefois
lundi 7 février 2011
La Visite [Carnet de mise en scène]
Le week-end aura permis de trouver de véritables pistes de travail pour différents personnages... et ça fait du bien! Trouver un filon à exploiter... L'ensemble se dessine avec vivacité. La mécanique qu'on instaure (et que subissent les comédiens en coulisses qui courent et s'activent à se métamorphoser en quelques secondes!) acquiert de plus en plus une belle force dramatique. Ça entre de partout, ça sort de partout... Au gré des rencontres, la distorsion recherchée apparaît... Maintenant faut-il que les comédiens principaux, le fameux couple qui se fait envahir, y trouvent leur compte et s'amusent, aient du plaisir avec ces multiples personnalités qui agiront, dès lors, comme des accessoires. Le défi est là.
Encore beaucoup de boulot reste à abattre mais tout semble bien parti! Et j'ai une belle et bonne équipe... à faire bien des envieux!
dimanche 6 février 2011
Au théâtre, cette semaine! (du 6 au 12 février 2011)
Salle Murdock (Chicoutimi), 20h
PREMIÈRE SEMAINE
C'est maintenant au tour de Contrecoeur, l'amorphe Clown noir au patois si savoureux de présenter son solo, Le Contre Cabaret... une production du Théâtre du Faux Coffre. D'expérience, il vaut mieux réserver: 418-698-3000 poste 6561
De mercredi à samedi - du 9 au 12 février 2011
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 20h
DERNIÈRE SEMAINE
Boîte à Bleuets (Alma), 20h
Le Ménestrel (Chicoutimi), 20h
C'est autour de Diffusion Saguenay de recevoir l'humorise belge dont il vient d'être question... avec des coûts d'entrée légèrement différents: 38$ pour les adultes et 30$ pour les étudiants...
De jeudi à samedi - du 10 au 12 février 2011
Studio-théâtre (UQAC), 20h
Si j'oublie quelque chose (parce que je ne sais pas tout...), qu'on me le fasse savoir!
samedi 5 février 2011
La Visite [Carnet de mise en scène]
Pour les deux jours à venir, on fait un temps d'arrêt pour consolider des parties, revoir les mises en place, redéfinir les personnages avec plus de précisions... le tout dans une salle de répétition qui ressemble de plus en plus à une ruche! Un travail de rigueur pour les interprètes qui ont parfois jusqu'à cinq personnages différents à incarner... et chacun doit l'être dans le plaisir, et l'aisance... tout en se démarquant de tous les autres...
Un temps d'arrêt aussi parce qu'il sera question d'une réunion de production nécessaire et bénéfique pour mettre à jour les attentes et les besoins.
C'est donc une fin de semaine non pas d'avancement (bien que tout le travail participe à développer la création) mais de surplace, de retour en arrière, d'ajustements. C'est le genre de travail qui me plaît plus que tout parce qu'il permet de régler une mécanique scénique, de donner une forme de plus en plus précise, débarrassée du flou, de l'imprécision. C'est là que le travail du metteur en scène (du moins, d'un point de vue formel) se rapproche le plus de celui d'un sculpteur: dégager l'essence de son carcan superflu pour donner un corps et aux interprètes et aux scènes et à l'ensemble du spectacle.
vendredi 4 février 2011
Public ou privé?
Question existentielle... enfin structuro-économique... touchant le Théâtre 100 Masques: être ou ne pas être un théâtre subventionné?
Bon. Maintenant, faut voir ce que ça implique... quels en seraient les avantages et quels en seraient les inconvénients... Mais je pense que la réflexion est maintenant nécessaire.
jeudi 3 février 2011
Des sens uniques (Voir, 3 février 2011)
dans le tableau Touchez-moi de Jean-Rock Gaudreault.
photo: Jean Briand
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Ce qui frappe le plus dans Les sens, c'est cette diversité d'écritures que d'aucuns appelleraient le style. Six auteurs, six visions du monde... mais aussi, six visions du théâtre, de la façon de construire une histoire, de l'art du dialogue. On y retrouve ce qui fait la singularité de l'oeuvre de chacun: la place de la famille et le souci du détail de Michel Marc Bouchard; les accents politiques et l'humour caustique de Pierre-Michel Tremblay; le formalisme et la précision maniaque de Larry Tremblay; l'apparence de légèreté de Sylvie Bouchard; le réalisme et la profondeur existentielle de Jean-Rock Gaudreault; et, enfin, la quête quasi mystique de soi et de l'autre de Daniel Danis.
Six auteurs qui manient le verbe et qui abordent leur sens au propre comme au figuré.
L'ensemble de ces textes donne une production riche en propositions qui, toutefois, se révèle quelque peu inégale pour le spectateur avide de sensations. Certains tableaux atteignent facilement leur cible (notamment ceux sur le toucher, l'ouïe et le goût), alors que d'autres demandent plus d'attention. Mais nonobstant quelques réserves littéraires, les rires fusent... et bien que certains passages n'aient pas résisté au moralisme sociopsychologique, on sort de ce spectacle mis en scène par Benoît Lagrandeur avec le plaisir d'y avoir vu et entendu de bons artistes.
Car outre la (re)découverte de ces écritures, Les sens, de par sa forme éclatée, permet aussi et surtout de faire la rencontre d'une équipe d'interprètes solides dans des saynètes savoureuses.
Qu'ils soient aux prises avec des kiwis à goûter, dans un parc à se défier de confidences en confessions, au téléphone dans un échevelé chassé-croisé, dans une cour de chalet la tête ailleurs, dans un monologue entre l'aéroport et la famille ou au chevet d'une fille perdue dans le néant, les comédiens ont le beau jeu de créer des personnages loufoques, sensibles, caricaturaux, bêtes et, évidemment, sensuels. À ce chapitre, il faut souligner les performances notables de Lagrandeur, Guillaume Ouellet et Émilie Gilbert-Gagnon, en pleine possession de leurs moyens.
Un spectacle qui plaira assurément aux amateurs de textes québécois!