mercredi 24 septembre 2008

Mes Mémoires minuscules... 7

Lents débuts à la recherche d'une démarche

Les mois passent et les amours aussi…

À l'hiver 2002, toujours étudiant sporadique à l'UQAC et désormais serveur au Café du Presbytère, je me suis retrouvé, par tout un concours de circonstances, à faire la mise en scène du projet de fin de bacc. de Sonia Desmeules, magnifique comédienne dramatique maintenant à Montréal. Elle s'était attaquée, en compagnie d'une camarade (Sabrina Bélanger, pour ne pas la nommer), à La Voix Humaine de Jean Cocteau, monologue dont la particularité est d'être dialogique (le drame, se passant au téléphone, suppose la présence d'un interlocuteur). À trois semaines de la première, le travail dut être repris à zéro. Nous avons alors opté pour un espace très réduit (8' X 8') avec, comme éclairage, une seule lampe fixe… les nuances se faisant au gré des déplacements du corps.

Sonia Desmeules, La Voix humaine, (UQAC 2002)
Photographie: je l'ignore complètement


Le spectacle est fort beau… dans mon souvenir. Malheureusement (ce qui n'est plus le cas... grâce à Martin Giguère), il n'y a ni images, ni captation. Dommage… Car peu à peu s'installe une vision du théâtre (importance accordée au comédien au détriment de la technique, stylisation), une façon de faire… bref, une démarche.

Les premiers soubresauts organisationnels

Au cours de cette même saison, le Théâtre 100 Masques utilisa les profits de la dernière production pour monter un petit spectacle (Les Nuits Blanches de Dostoïevski) à partir du processus organique de Jonh Strassberg. Cette mise en scène de Sophie Larouche (avec Sara Moisan et Jean-Luc Girard) a causé bien des dissension internes… les premières qui mèneraient au départ de Mélanie Potvin quelques mois plus tard et qui enclencherait une incessante mouvance au sein de la direction. Les débats y étaient vifs. Fait à noter, c'est dans cette production que j'ai fait la connaisance de Marc-André Perrier, comédien avec lequel j'ai beaucoup de plaisir à travailler.

En avril, le Conseil régional de la famille nous contacte pour que nous produisions un spectacle dans le cadre de leur événement annuel (en mai) ayant pour thème, De la place pour la famille. Il est vite décidé que j'écrirais un court texte sur les sujets abordés lors de leur colloque (conciliation travail-famille, conflit intergénérationnel, etc.). Avant sa mise en scène (par Sophie), il nous fallait tout d'abord rencontrer le CA du CRF qui, derechef, a rejeté le projet... considérant le texte trop tordu, trop théâtral et stylisé... Il n'aimait pas l'histoire du bébé flottant dans un coffre à outil ni celle un peu rocambolesque où des enfants nourrissaient goulûment leur grand-père incrusté dans un fauteuil... Bref, ce fut un rendez-vous manqué.

Mélanie Potvin, Pierre Tremblay et Martin Giguère
Les Boulingrin (TCM 2002) Mise en scène: Dario Larouche, Photo: Alexandre Nadeau


Juste avant le départ effectif de Mélanie, encore une production: Comédies et Vaudevilles… notre second théâtre d'été à Chicoutimi. Dans le projet originel, montage de trois pièces, je devais mettre en scène Mais n'te promène donc pas toute nue de Georges Feydeau, Véronique Bouchard devais, pour sa part, travailler sur Notre futur du même auteur alors que Sophie devait, elle, se pencher sur Les Boulingrin de Courteline… Comme il manquait d'acteurs pour compléter la première distribution, je fus enrôlé pour jouer dans le premier texte (tout comme le prouve cette photo)… me retrouvant, du coup, à la tête des Boulingrin (source de mon coup de foudre pour ce vaudevilliste qu'est Courteline) en lieu et place de Sophie qui serait, elle, transférée sur Mais n'te promène donc pas toute nue. Trois mises en scènes… Ce fut un été malgré tout agréable: avec les fous rires de Martin Giguère, la présence d'Annick Pedneault, la critique parue dans le Quotidien...

En parallèle, nous avions tenté de faire une exposition sur le vaudeville dans la salle dédiée à cet effet au Centre des Arts... qui ne fut pas un succès. C'était laid, vide, et un peu bric à brac...

Oui, 2002 fut somme toute un assez calme millésime...

Pendant ce temps

Cette année-là, les Têtes Heureuses présentaient Richard II de shakespeare (rôle marquant de Christian Ouellet), La Rubrique produisait La Nuit où il s'est mis à chanter, le Théâtre CRI épatait avec son Poupzée et moi, j'écrivais tout doucement des textes épars qui deviendraient éventuellement Le Chœur du pendu...

Tadeusz Kantor

Petite vidéo biographique dont le sujet (vaste comme le monde théâtral!) est Tadeusz Kantor, monstre de la mise en scène du XXième siècle... Un tour d'horizon en 8 minutes 52 secondes de ce parcours unique dans la dramaturgie contemporaine.