mercredi 30 juin 2010

Problèmes d'assiduité


Les circonstances font que je manque un peu d'assiduité sur ce blogue... mais ce n'est que partie remise! Cette semaine, avec le début prochain et des camps, et de la production... avec l'enregistrement de capsules et diverses lectures nécessaires (de même qu'avec des impondérables d'ordre familial...) je me retrouve un peu avec de la broue dans le toupet!

dimanche 27 juin 2010

Au théâtre, cette semaine... (du 27 juin au 3 juil. 2010)


Petite semaine encore (du moins, en apparence!)... début des vacances oblige. À l'affiche, il n'y a, si je ne m'abuse, qu'une seule production en cours:

À partir de vendredi - du 25 juin au 22 août 2010
Dam-en-terre (Alma), 20h (?)

Poursuite de la saison estivale à la Dam-en-terre avec la présentation de Dentelle et Diesel (spectacle étant présenté ainsi: Du théâtre d'été avec des comédiens professionnels): Un chalet rustique près d'un lac. Une carriériste contrôleuse et un avocat anxieux attendant leur premier enfant. L'arrivée d'un beau-père provocateur et d'une ex-blonde un peu trop sexy voulant récupérer son homme. Un tourbillon de rebondissments qui bouscule les valeurs! C'est dans cette pièce que jouent Réjean Vallée, Valérie Laroche et Patrick Ouellet qui ont tous joué pour les Têtes Heureuses.
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Sinon, pour ce qui est des autres activités, je tiens à spécifier que le premier camp de théâtre thématique du Théâtre 100 Masques pour 2010 débute la semaine prochaine et qu'il reste quelques places dans trois des quatre groupes. Pour informations: 418-698-3895.

samedi 26 juin 2010

vendredi 25 juin 2010

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]


Nous entamons le dernier droit qui nous conduira à la première, le jeudi, 8 juillet 2010...

Ce soir, un nouvel enchaînement pour roder cette production (et si je compte bien, il en restera 7!), lui donner du souffle, du rythme... et parer à l'essoufflement scénique, à l'effondrement dramatique. Personnellement, je ris beaucoup et je m'amuse ferme. Est-ce une lubie de metteur en scène ou si sera-ce vraiment drôle? Je l'ignore encore pour le moment!

Si tout va bien, ce soir, nous devrions tomber sous la barre de l'heure et demie.

Il le faut... puisque nous commencerons à élaborer (enfin, à mettre en place... parce que l'élaboration est déjà terminée!) le Panégyrique 2010 des donateurs, cet hommage théâtral à tous les généreux commanditaires qui est presque devenu une tradition pour le Théâtre 100 Masques! Cette année, ce panégyrique prendra la forme d'une petite conférence animée qui brossera le fonctionnement de la comédie antique et remettra Aristophane en contexte. En quelques sortes, ce sera un petit cours comique, un amuse-gueule historique, un prologue utilitaire.

Par ailleurs, pour l'instant, il semble que les décors, les costumes et les accessoires soient très avancés... pour ne pas dire qu'il sont terminés!

À compter de lundi, et pour quelques jours, nous laissons l'espace à la technique, à l'éclairage et au son.

Bref, ça sent la fin... Ça sent la fin!

jeudi 24 juin 2010

Corneille anecdotique...



Selon l'anecdote, le grand Pierre Corneille - l'auteur du Cid, de Cinna, de Polyeucte et de tant d'autres succès de la littérature dramatique française classique - était, à la ville, un homme affublé d'une parole embarassée... Grandiose dans ses écrits; médiocre dans le discours usuel... Voici un petit portrait en vers qu'il écrivit lui-même et qu'il envoya à Pélisson (?):



Connaître ce genre de truc ne change probablement en rien l'image que nous avons de nous-même au Saguenay... mais après tout, aujourd'hui, c'est congé férié (et ce sextain ne me donne pas envie de m'approcher de ce grand auteur qui m'ennuie depuis toujours...)! Bonne St-Jean-Baptiste!

mercredi 23 juin 2010

Entre théâtralité et performativité

Suite de la citation de Josette Féral que j'ai publié ici il y a quelques jours (voir le billet du 19 juin dernier) où je traitais, à partir de Dragage de Jean-Paul Quéinnec, de la performance et du théâtre performatif (entre la théâtralité et la performativité):

L'acte performatif [s'inscrit] donc contre la théâtralité qui crée des systèmes, du sens et renvoie à la mémoire. Là où la théâtralité est davantage liée au drame, à la structure narrative, à la fiction, à l'illusion scénique qui l'éloigne du réel, la performance (et le théâtre performatif) insiste davantage sur l'aspect ludique du discours sous ses multiples formes visuelles ou verbales: celles du performeur, du texte, des images ou des choses. Elle les fait dialoguer ensemble, se compléter et se contredire tout à la fois [...]. Elle impose le dialogue des corps, des gestes et touche à la densité dela matière, qu'il s'agisse de celle des performers sur scène ou de celle des machines performantes: vidéos, installations, cinéma, art virtuel, simulation [...]. Elle installe la déconstruction de la réalité, des signes, du sens, de la langue.

Voilà. Je trouvais cette partie de la citation fort importante pour compléter le billet précédemment nommé.

mardi 22 juin 2010

Définition concise du personnage


Le personnage,
c'est le nom donné
à l'éloignement.


Daniel Mesguish

L'Éternel éphémère




lundi 21 juin 2010

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]


Voici le résultat de mes réflexions suite à l'enchaînement (plutôt bon) de jeudi dernier. Ces quelques points serviront de base de discussion avec les comédiennes tout à l'heure.

CE QUE JE RECHERCHE :

Précision de l’espace --> scénographie, aires de jeu, espace du public (donc, à qui vous vous adressez fort souvent durant la représentation).

Précision du mouvement (clarté du geste : comme du cristal fin) --> nettoyer (parasites), peaufiner, mieux marquer les poses.

Précision de la présence (tonus) --> principalement dans l’espace, engagement, investissement… Cette précision de la présence tient principalement à deux choses : le regard et l’écoute. Si vous ne regardez nulle part et que vous semblez dans votre bulle, on le remarquera assurément.

Précision du chœur --> assurance, spontanéité, vivacité, cohésion.

Ce spectacle devrait, outre les passages plus sérieux (les bouts politiques), être porter par une souffle absurde, une dynamique constante qui mène, plus on va vers la fin, vers la folie de la finale.

CE QUE VOUS DEVEZ FOURNIR :

Clarté du discours (donc assurance du texte !!!) d’abord et avant tout pour les interprètes --> l’offrir ensuite aux spectateurs : «Une phrase doit être présentée savoureusement, comme pour exciter l’appétit, de la même façon qu’un cuisinier qui, lorsqu’il sert un bon plat, ne soulève pas tout de suite le couvercle de la casserole. Ensorcelez-nous d’abord avec l’arôme de la phrase, et puis, offrez-la nous» Meyerhold. En ce sens, il est primordial que vous compreniez ce que vous dites et que le spectateur le comprenne par la suite.

Calme --> l’énervement est le pire ennemi du comédien.

Confiance envers vous principalement --> vous savez ce que vous faites et ce que vous ferez, vous savez dans quoi vous êtes, vous êtes capable et avez réellement du talent. Si vous n’assumez pas l’entièreté de votre action, il y a un problème. Envers moi --> même si nous cherchons, j'ai quand même une fort bonne idée de la direction à prendre.

Rythme soutenu et cohérent --> on ne tire rien de la précipitation (il faut prendre le temps d’être rapide au besoin).

CE QUE VOUS DEVEZ SURVEILLER :

Les personnages ne doivent pas nuire à la comédienne --> attention à la voix , attention au corps, attention à ne pas vous alourdir par eux. Il ne faut surtout pas tenter (et c’est souvent le plus grand problème) de rendre vos personnages plus psychologiques qu’il ne le faut tout comme il ne faut pas non plus que vous tentiez de rendre vrais ce que vous êtes, ce que vous faites. Mesguish disait : «Le théâtre n’est pas art de faire semblant, mais art de faire exprès.» «En d'autres termes l'acteur ne doit pas être possédé par son corps, ses émotions, son personnage. Il doit être constamment maître de ses moyens et y trouver son plaisir suprême, même lorsque toute la machine théâtrale vacille autour de lui.»

La respiration --> par respiration, j’entends principalement rythme, mesure, tempo, accord, cadence, harmonie.

Enfin (et j’aurais dû mettre ça en début de notes), il ne faut pas perdre de vue une chose essentielle (selon Mesguish) à laquelle je crois profondément: «Ce qui doit se jouer d'abord et avant tout au théâtre, c'est le plaisir de faire du théâtre !»… toujours du même auteur, je pourrais rajouter : «Il faut donner l’impression que, ce qu’on fait, on n’a pas le droit de le faire. C’est que le théâtre toujours doit se redonner comme ce qu’il est : une transgression, un tabou transgressé en commun.»

dimanche 20 juin 2010

Au théâtre, cette semaine! (du 20 au 26 juin 2010)

L'une des quatre affiches officielles de la Fête Nationale 2010
célébrant la créativité de l'imaginaire (Création B.O.S.)

En cette semaine de la Fête Nationale du Québec (naguère appelée la Saint-Jean-Baptiste), quelques dates à retenir:

À partir de vendredi - du 25 juin au... 2010
Dam-en-terre (Alma), 20h (?)

Début de la saison estivale à la Dam-en-terre avec la présentation de Dentelle et Diesel (spectacle étant présenté ainsi: Du théâtre d'été avec des comédiens professionnels): Un chalet rustique près d'un lac. Une carriériste contrôleuse et un avocat anxieux attendant leur premier enfant. L'arrivée d'un beau-père provocateur et d'une ex-blonde un peu trop sexy voulant récupérer son homme. Un tourbillon de rebondissments qui bouscule les valeurs! C'est dans cette pièce que jouent Réjean Vallée, Valérie Laroche et Patrick Ouellet qui ont tous joué pour les Têtes Heureuses.

En fait, je crois que c'est tout... Pour le reste, ce n'est que partie remise!

samedi 19 juin 2010

Dragage... une imagerie sonore


J'arrive de Dragage 02... le travail de recherche de Jean-Paul Quéinnec.

Un travail éblouissant - une véritable performance - qui me laisse pourtant parfaitement perplexe et me questionne sur plus d'un point de la pratique: la performance pourrait bien être aujourd'hui un point névralgique du contemporain (L. Goumarre, C. Kihm).

Du théâtre performatif... Du théâtre qui délaisse tous ses paramètre traditionnels pour faire sien les «quatre opérations performatives» selon Schechner: être, faire, montrer le faire et expliquer.

Pour mieux comprendre, je reproduis ici un extrait que j'ai déjà publié sur ce blogue (tiré de l'article de Josette Féral paru dans Espace/Public, Entre performance et théâtralité: le théâtre performatif):

[Avec la mise en échec de la représentation et] les mises en situation que les spectacles performatifs installent, c'est l'interrelation qui lie le performeur, les objets et les corps qui est première. Le but du performeur n'est point d'y construire des signes dont le sens est défini une fois pour toutes mais d'installer l'ambiguïté ds significations, le déplacement des codes, le glissement de sens.

Et c'est précisément en ce sens que Dragage bouscule mes convictions théâtrales, me stimule, me trouble. Car si d'une part, ma pratique s'inscrit dans un cadre disons conventionnel (tant dans le sens de traditionnel que dans celui du code scénique), ma véritable recherche (celle qui m'occupe principalement lors de mes projets personnels) sur les écritures actuelles se situe au croisement de ces deux notions de théâtralité et de performativité.

Théâtre ou performance? Théâtre et performance? Jusqu'où aller? Comment y aller? Pourquoi même y aller? Telles sont les questions qui me passent dans la tête à vive allure.

Je cogite donc... en attendant de pouvoir, comme les spectateurs qui ont manqué la présentation de cette après-midi, revoir Dragage dans le cadre de ManiGanses en septembre prochain!

Le théâtre postdramatique dans le sillage d'Artaud...

Plusieurs théoriciens et sémilogues du théâtre placent la notion du théâtre postdramatique dans le sillage direct des notions artaudiennes. Pour eux, ces deux théories se veulent être une quête de l'absolu de l'être, une mise en scène des pulsions, une «combustion de la chair et des phantasmes (Antonin Artaud, Le théâtre et son double, 1948).

Hans-Thuie Lehmann, le pape du postdramatique, dresse, dans son ouvrage (de plus en plus contesté dans les cercles intello-universitaires), les 4 principaux points essentiels communs à ceux-ci (et du coup, donne une bonne définition de base de ce type de théâtre qui se veut actuel et post-postmoderne!):

[...] La scène est considérée comme le point de départ et non comme lieu de re-copiage. Dans le nouveau théâtre, il ne pourrait être question d'un «discours» du créateur du théâtre que si l'on entend le terme de dis-currere au sens propre, c'est-à-dire «se disperser». Il semble plutôt que l'abandon e l'instance d'origine du discours et, parallèlement, la pluralisation des instances de l'émission sur scène conduisent à de nouveaux modes de perception. Enfin, du point de vue terminologique, la conservation du concept de «drame» dans la formule «discours dramatique» peut induire en erreur. Il en va ici d'une distance beaucoup plus grande par rapport à l'agencement dramatique en général.

Oui, c'est aride un peu pour un samedi matin... comme quoi, j'ai parfois de ces soubresauts qui me rappellent que je suis toujours inscrit au doctorat (dont j'attends encore les résultats du dépôt de mon sujet de thèse).

vendredi 18 juin 2010

Au suivant...


En écoutant l'émission Café boulot Dodo ce matin (soit CBJ 93,7FM), j'ai appris le départ très prochain (enfin, aujourd'hui c'étaient les adieux officiels) de Philippe Belley qui délaisse sa chronique culturelle qu'il occupe depuis déjà 6 ans pour transiter, si j'ai bien compris, vers un poste d'animateur à la chaîne Espace Musique dès septembre...

La première fois que je l'ai rencontré, c'était pour la production d'octobre 2003 (soit quelques semaines à peine après ses débuts) du Théâtre 100 Masques, Le Choeur du pendu dont j'étais l'auteur et le metteur en scène... et je lui ai parlé (de même que de nombreux autres artisans du milieu culturel) à de multiples occasions.

Au revoir, donc... et bonne chance!

jeudi 17 juin 2010

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]

Les comédiennes en répétition (fin mai 2010)
Mélanie (hors de la photo), Erika, Marilyne, Marie-Ève, Émilie, Valérie, Marie-Noëlle

Photographie: Dario Larouche

Cet après-midi, nous avons fait un nouvel enchaînement... le premier depuis le 22 mai dernier... le premier véritable enchaînement d'un bout à l'autre de la pièce (après les coupures dont il est question ici). Résultat: cette représentation (parce qu'il s'agit bien de cela!) a duré une heure trente!

Une heure trente qui devrait perdre encore une dizaine de minutes dans l'assurance des interprètes et le rodage du spectacle.

Quelle(s) leçon(s) tirer de cet exercice?

Premièrement, je pense que ce texte vaut encore le coup et qu'il contient tout pour faire une bonne comédie d'été: des personnages amusants, des textes savoureux et le fameux trio burlesque «pet-poil-punch». Qui plus est, ce texte est intelligent.

L'espace est magnifique... malgré le travail qu'il reste à effectuer. L'ensemble peut porter le discours et permet une bonne utilisation de l'espace qui ne peut que se bonifier avec l'entrée en salle et l'installation des éclairages.

Les comédiennes sont très bonnes, même si elles manquent d'assurance, voire de confiance.

Car c'est à elles qu'appartient la plus lourde tâche: faire vivre le tout, lui insuffler le dynamisme et la vivacité tout en prouvant leur plus grande maîtrise de leur art... et la mise en scène ne les aide pas. Il y a beaucoup de choses à revoir... enfin... beaucoup de précisions à apporter. Du nettoyage de scène (la mise en scène encombre parfois un peu trop le jeu de celles-ci). De l'ajustement de personnages les uns par rapport aux autres.

Comment le rire doit-il et peut-il surgir de certaines scènes, de certains gestes? Il faut voir. Les comédiennes doivent en avoir conscience. Que doit-on dire par ce texte vieux de 2500 ans? Que dit-on présentement? Il faut voir. Il faut, encore là, préciser.

Découragé? Non... même que je suis plutôt enthousiaste! Un enthousiasme rigoureux.

Plus ça change...

Le critique d'art, Honoré Daumier,


Petit sourire en coin en lisant ce passage de L'initiation à l'Art dramatique de Jean Béraud (vieil ouvrage paru en 1936) qui, avec un peu d'imagination, pourrait fort bien se transposer à notre époque, quelque quatre-vingt ans plus tard:

Il fut un temps où tous les spectacles étaient «ce qu'on avait vu de plus accompli, de plus remarquable, de plus étonnant...» et quoi encore? (nda: je propose ici un billet complémentaire...)

À qui doit-on attribuer cette manie de superlatifs? À la critique s'empressent de dire quelques-uns, critique qui n'est pas sincère, qui se soumet à des considérations humiliante pour l'art du théâtre. Au public, diraient d'autres, parce qu'il lit mal, que le mot «bon» ne lui suffit pas et le mot «excellent» lui paraît encore à peine complimentaire. Aux artistes, c'est-à-dire à ceux qui jouent sur la scène, diront d'autres encore, parce que le plan d'idéal sur lequel ils prétendent s'être élevés a déformé l'esprit de ces vaniteux naïfs. [...] Ah! ceux-là, qu'est-ce qu'il faudra bien pour les satisfaire? Ils aiment les compliments, et ce n'est pas en cela qu'ils se distinguent du commun des mortels. Cela ne les empêche d'ailleurs pas de se réjouir ouvertement des blâmes que peut recevoir quelqu'un de leurs collègues, pour à leur tour se formaliser cruellement des reproches qui les touchent par la suite. Ce qui ne les empêche pas de protester qu'ils aiment la critique et qu'ils en ont besoin.

À croire que plus ça change, plus c'est pareil...


mercredi 16 juin 2010

L'acteur meyerholdien


Voici une description de l'acteur en jeu telle que le concevait Vsevolod Meryerhold dans sa période la plus intense (et peut-être la plus intéressante... du moins de mon point de vue), celle comprise entre sa sortie des théâtres impériaux et la création du Revizor (soit entre 1918 et 1926).

Cette description est de V. Verigina (?) et est parue dans l'excellente biographie de maître par Georges Abensour, Vs. Meyerhold ou l'invention de la mise en scène (à qui l'on doit aussi la seconde partie de cette citation):

«Un certain nombre d'élèves du Studio étaient indignés par son affirmation selon laquelle il ne fallait rien ressentir mais jouer, seulement jouer. Ce fut compris comme une incitation à donner de son rôle une interprétation froide et mécanique. Mais ce n'était pas du tout ce qu'il voulait. Il ne cessait de parler de la joie que l'acteur doit ressentir pendant qu'il joue, tout en récusant tout état d'hystérie.»

En d'autres termes l'acteur ne doit pas être possédé par son corps, ses émotions, son personnage. Il doit être constamment maître de ses moyens et y trouver son plaisir suprême, même lorsque toute la machine théâtrale vacille autour de lui.


J'adore cette description car elle décrit en mot ce que je cherche à faire comprendre aux comédiens qui travaillent avec moi, généralement... en mots plus ou moins directs. Et c'est parfois difficile... parce que contre l'idée même du théâtre tel qu'entendu habituellement.

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]

Encore deux jours d'éparpillement et nous ferons officiellement notre entrée dans la salle Murdock (qui commence déjà à prendre notre couleur...). Quel bien cela fera après les multiples déplacements des accessoires d'une salle à l'autre au gré des répétitions, de l'encombrement nécessaire du costumier, du chantier salissant de la scénographie!

À compter de jeudi après-midi (suite à un nouvel enchaînement), nous nous installerons pour 7 semaines. Chaque chose aura alors sa place!

lundi 14 juin 2010

Être ou ne pas être Molière?


Petit article intéressant parce que participant au grand mystère moliéresque paru dans l'édition du week-end du journal La Presse sous la plume d'Alexandre Vigneault. Le titre: L'Avare de... Corneille? J'en reproduis ici la quasi totalité.

Molière, le plus célèbre écrivain de langue française, a-t-il écrit les pièces publiées sous son nom depuis plus de 300 ans? L'institution littéraire soutient que oui, mais des voix discordantes se manifestent périodiquement depuis le début du XXième siècle et clament qu'il n'était que le prête-nom d'un auteur encore plus grand. Qui? Corneille.

Dernier en date à défendre cette théorie, Dominique Labbé, universitaire grenoblois spécialisé dans les statistiques appliquées au langage, a publié deux livres au cours de la décennie: Corneille dans l'ombre de Molière (2003) et Si deux et deux font quatre, Molière n'a pas écrit Dom Juan (2009). [...]

[Il] a en effet mis au point un logiciel permettant de calculer la «distance» entre deux textes. Ses tests effectués sur des textes de Molière et Corneille ne laissent aucun doute selon lui: Corneille est l'auteur des pièces de Molière. «Des tas de documents de l'époque permettent de faire plus que soupçonner cette collaboration» ajoute-t-il.

La certitude de Dominique Labbé repose en partie sur la conviction qu'il existait au XVIIième siècle un système de prête-nom connu de tous. «La majorité des pièces étaient présentées sous le nom d'un comédien et non de leur auteur», affirme-t-il. Surtout lorsqu'il s'agissait de comédies. Corneille aurait ainsi gardé ses tragédies pour lui et, à partir des années 1660, fait jouer ses pièces comiques sous le nom de Molière, pseudonyme par ailleurs adopté par Jean-Baptiste Poquelin après son séjour à Rouen, ville où vivait justement l'auteur du Cid.

Et l'article se poursuit sur des considérations que je passe sous silence, l'important ayant été divulgué. Langue de Molière??? Vraiment, on ne peut plus se fier à rien de nos jours...

dimanche 13 juin 2010

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]

Un moment croqué sur le vif en répétition (6 juin 2010)
Valérie, Marie-Ève, Mélanie, Émilie, Marilyne et Marie Noëlle
Photographie: Dario Larouche

L'un des points qui a pesé le plus dans le choix de ce texte d'Aristophane était son caractère licencieux (voir le billet du 24 juillet 2009) voire obscène.

Au fil des répétitions, le doute m'assaille pourtant...

Jusqu'où puis-je aller dans cette voie? Jusqu'à quel point puis-je surfer sur ces éléments et construire un spectacle sans tomber dans la vulgarité? Jusqu'où puis-je amener la représentation dans cette voie sans choquer gratuitement? Vais-je trop loin en appuyant ce caractère dramaturgique? Est-ce que je me laisse aller à la mise en scène par-delà la nécessité?

Telles sont les questions que je pose au sortir d'une répétition comme celle d'aujourd'hui où nous répétions l'avant-dernière scène, celle où une jeune fille et trois «vieilles» se battent pour goûter au plaisir de la chair avec un jeune homme fringuant...

Bref, quel ton prendre et maintenir pour cette production?

La semaine théâtrale (du 13 au 19 juin 2010)



Y a-t-il des trucs à saveur théâtrale cette semaine?

Vendredi - 18 juin 2010
CRC (Chicoutimi), 9h

Tenue du dernier groupe de compétence «théâtre» organisé par le Conseil régional de la culture. La rencontre a pour thème les comédiens dans le monde de la publicité régionale (conditions, cachets, ontrats, etc.) dans le but éventuel d'établir des «conditions» à présenter aux produteurs. Encore une fois, il est important d'y être (et de confirmer sa présence en téléphonant ou en écrivant à Véronique Villeneuve au bureau de Chicoutimi) et c'est comme ça qu'il est possible de faire changer les choses.

Voilà. C'est tout, je crois... Si il me manque des rendez-vous, qu'on me le fasse savoir!

À compter de la semaine prochaine, le tourbillon des productions estivales s'enclenchera avec le début des représentations à la Dam-en-terre.

samedi 12 juin 2010

Pour une analyse du théâtre... (suite)



Il y a quelques années (déjà!... soit au début de décembre 2008...) , j'ai placé sur ce blogue des instruments d'analyse de spectacles, des outils pour soutenir la réflexion post-représentation qui peuvent mener, si utilisés à bon escient, à une véritable critique exhaustive et approfondie: il s'agit du questionnaire Pavis, et ceux dits Helbo et Ubersfeld.

En relisant le bouquin Vsevolod Meyerhold ou l'invention de la mise en scène de Gérard Abensour (publié aux éditions Fayard en 1998), j'ai retrouvé, en annexe, un autre type de grille d'analyse (en fait, il s'agit d'une enquête d'opinion qui pourrait être utilisée par n'importe laquelle compagnie saguenéenne intéressée à établir le profil de son public...) élaborée par le Premier Théâtre de la RSFSR (mis sur pied par - ô surprise! - Meryerold lui-même). Ce type de grille peut donner une autre piste de réflexion en revisitant point par point la représentation.

1. Homme ou femme.

2. Âge (adolescent, adulte, vieillard, etc.).

3. Appartenance sociale et profession principale (paysan, ouvrier, membre de l'intelligensia, employé, etc.).

4. Niveau d'études (autodidacte, études primaires, secondaires, supérieures, etc.).

5. Est-ce la première fois que vous allez au théâtre et dans le cas contraires, est-ce que vous y allez souvent [...]?

6. La pièce vous a-t-elle plu ou non? Dites pourquoi.

7. Le jeu des acteurs vous a-t-il plu ou non? Dites pourquoi.

8. Qu'est-ce qui dans le spectacle vous a plu et qu'est-ce qui ne vous a pas plus, indépendamment de la pièce et du jeu des acteurs?
a) Le maquillage?
b) Les costumes?
c) L'agencement de la scène et des décors?
d) L'éclairage de la scène?
e) Le dispositif scénique?
f) La musique?

9. Qu'est-ce qui dans le [nom de la compagnie] vous a plu et qu'est-ce qui ne vous a pas plu indépendamment de la représentation théâtrale qui vient de se conclure? Dites pourquoi.

10. Que pouvez-vous dire d'autre sur la représentation scénique?

11. Que pouvez-vous dire d'autre sur le [nom de la compagnie]?

12. En fin de compte, êtes-vous satisfait du théâtre et de la représentation?

Voilà. Avec ça, toute personne peut donner son opinion avec rigueur.

CRI-Cheese ce soir



Ce soir, le Théâtre C.R.I. convie les amants du théâtre à son activité bénéfice annuelle: le CRI-Cheese, une dégustation de bières et fromages agrémentée de numéros théâtraux.

Après une soirée sous le signe du burlesque (en 2008), après une soirée sous le signe du tour de chant (en 2009), la compagnie propose cette fois une chorale «enfantine» (composée de membres de son conseil d'administration, de la direction, de collaborateurs habituels et d'artisans sous la direction de Anne Laprise) qui, de son organe vocal, fera, en chansons, le tour des productions qui ont marqué l'année théâtrale au Saguenay.

À compter de 20h... au Pavillon Nikitoutagan (Jonquière), sous la présidence d'honneur du député de Jonquière, M. Sylvain Gaudreault.

vendredi 11 juin 2010

Les Arlequins 2010!


Gervais Arcand dans , Théâtre Mic Mac 2009
Photographie: Christian Roberge


Pour la troisième année consécutive, le Théâtre Mic Mac se voit mis en nomination dans la catégorie de Meilleure production - pour , présentée en 2009 - lors de la troisième édition du Gala des Arlequins de la Fédération Québécoise des Théatres Amateurs. Il est à noter que la sélection (il y a trois productions en lice!) est faite parmi 29 productions présentées dans les quatre coins du Québec. Il faut aussi rappeler que était une mise en scène de Christian Ouellet.

Lors de ce même gala, seront aussi mis en nomination à titre de Meilleur comédien et Meilleure comédienne, Gervais Arcand (dont le fils Benoît vient d'être admis, si je ne m'abuse, à l'École Nationale de Théâtre) et Sonia Tremblay.

Ce gala se tiendra le 26 juin prochain, à Sherbrooke.

Bonne chance à eux.
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Le Théâtre Mic Mac a déjà remporté, au cours des années précédentes, divers prix: Meilleure production 2007 pour Les Reines et Meilleure comédienne pour Céline Gagnon dans la même pièce... de même que Meilleure scénographie pour Le rire de la mer présenté en 2008.

jeudi 10 juin 2010

Entre l'espace dramatique et l'espace scénique...



Il existe différents types d'espace lorsqu'il est question de théâtre. Différents types d'espaces selon l'angle avec lequel on les aborde. Différents types d'espaces qui se télescopent les uns dans les autres. En voici quatre définis par Patrice Pavis (outre l'espace dramatique qui est mentionné par le texte et l'espace scénique qui délimite l'aire de jeu) dans son Analyse des spectacles:

L'ESPACE TEXTUEL qu'il ne faut pas confondre avec l'espace dramatique (la manière dont le texte parle de l'espace), est une métaphore pour l'énonciation du texte dans l'espace-temps, pour son architecture rythmique, cette «pure configuration des chefs-d'oeuvre» dont parle Copeau. C'est la manière dont le spectateur inscrit dans l'espace sa récitation du texte.

L'ESPACE INTÉRIEUR (rien à voir avec les pièces closes!) est la représentation d'un fantasme, d'un rêve, d'un rêve éveillé suscités par la mise en scène. La scène devient un espace déréalisé susceptible de figurer les mécanismes du rêve.

L'ESPACE ERGONOMIQUE de l'acteur, à savoir son environnement de travail et de vie, comprend la dimension proxémique (relations entre les personnes), haptique (manière de toucher les autres et soi-même), kinésique (mouvement de son propre corps).

L'ESPACE DE L'INSTALLATION: il convient de décrire l'espace théâtral, en le différenciant de l'espace d'une architecture ou d'une installation, notamment en prenant en compte la présence et les déplacements des acteurs. Il faut toutefois noter que le théâtre s'installe parfois en un lieu, ou en un bâtiment, comme pour une installation et qu'il faut alors tenir compte pour comprendre le fonctionnement de son espace-temps.

Voilà. Maintenant, où suis-je?

mercredi 9 juin 2010

Credo


(источники: Смирнов-Несвицкий Ю. А. Евгений Вахтангов.
- Л.:Искусство, 1987. ББК 85.443(2)7 С22)


Petit extrait d'une lettre de Vakhantangov (jeune metteur en scène russe dans les années 20, disciple de Stanislavski et grand admirateur de Meyerhold) à propos de ce dernier, en 1921:

Je pense à Meyerhold. Quel metteur en scène génial, le plus grand qui ait existé, le plus grand qui soit! Chacune de ses mises en scène renouvelle le théâtre. Chacune d'elles pourrait être la source de tout un courant...

Je sais que l'histoire situera Meyerhold au-dessus de Stanislavski, car là où celui-ci a donné à la société russe deux décennies de théâtre (et encore pas à toute la société, uniquement à la bourgeoisie et aux intellectuels), Meyerhold a donné ses racines aux théâtres de l'avenir.

Et l'avenir le lui rendra. Meyerhold est plus grand que Reinhardt, plus grand que Fuchs, plus grand que Craig et Appia...


Bon. C'est un peu pompeux... mais il ne m'en faut pas beaucoup, alors que je recevrai (j'ai reçu la confirmation hier matin!) dans quelques jours les quatre tomes des écrits de Meyerhold, pour penser la même chose!

Mais en même temps, s'il n'y avait eu effacement - au sens littéral du terme - de Meyerhold entre 1940 et le début des années 80 (avec une réhabilitation partielle en 1955), peut-être celui-ci aurait-il une place aussi grande voire aussi mythique que Stanislavski... Nous ne le saurons jamais.

mardi 8 juin 2010

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]



Tiens, tiens...

Je viens de trouver la citation pour mettre en exergue de mon mot du metteur en scène dans le programme...

Votre sexe n'est là que pour la dépendance :
Du côté de la barbe est la toute puissance.

Quoi de mieux, pour discuter du «Molière» des Athéniens que de faire référence à Molière (et à son École des femmes)! Et nulle phrase ne faire mieux office d'entrée en matière que celle-là!

lundi 7 juin 2010

L'Assemblée des femmes [Carnet de notes]


Éléments scénogaphiques en préparation
Photographies: Dario Larouche


Dans son ouvrage, Les termes clés de l'analyse du théâtre, la sémiologue affirme que dans le théâtre antique (surprise, c'est précisément nous... ou presque!) [...], c'est l'architecture qui représente véritablement de décor. Et en gros, c'est un peu ce que nous tentons de faire... Non pas d'élaborer une scénographie «autonome» mais bien d'inscrire la représentation au sein même de la construction qu'est la salle Murdock, sa forme et ses utilités.

Encore une fois, je ne recherche pas une conception mimétique de l'espace, d'un environnement. Je souhaite un espace dynamique simple (soit un plancher) qui peut, grâce à un élément scénographique principal (dans ce cas-ci, des colonnes) mobile, créer autant de lieux que le demande le texte. Enfin... il ne s'agit pas tant de changements de décors ou de lieux que d'une modification de la dynamique scénique.

Bon. À me relire, il semble que le théâtre d'été de cette année sera intellectuel!!!




Déception

Les dés sont jetés; la population (enfin, 28.7% de celle-ci) a parlé: ce sera la rénovation de l'Auditorium-Dufour qui sera priorisée (68%) au lieu d'une nouvelle salle (32%).

Qu'est-ce qui est le plus troublant? La rénovation? En soi, je suis pour... car je trouve personnellement infaisable de laisser aller une telle infrastructure à l'abandon... Non. Ce qui me trouble, c'est le manque de vision qu'un tel choix implique. Le manque de vision, la démagogie et le populisme de la campagne municipale, la malhonnêteté intellectuelle qui a sévit, les menaces à peine voilées qui ont fusé. Ce qui me trouble, c'est la réponse des contribuables, des citoyens d'abord, la majorité silencieuse. Ce qui me trouble, c'est le manque de soutien populaire envers la culture et la fâcheuse tendance à y voir là qu'enfantillages, dépenses, charité.

Une rénovation donc. Tant pis. Qu'on la fasse au plus sacrant et la nouvelle salle se fera bien un jour ou l'autre. Plutôt l'autre... Pendant ce temps, voyons se lever de terre les arénas et les quais de bateaux de croisières. Vraiment, belle ville. Belle capitale culturelle.




dimanche 6 juin 2010

Consultation populaire d'heure en heure

Sisyphe, par Franz von Stuck (1920)
Peut-être ce mythe de l'éternel recommencement est-il la meilleure image existante
pour illustrer ce débat sans fin qu'est la salle de spectacle...


10h: Les bureaux de vote ouvrent un peu partout sur le territoire de Saguenay.

12h45: Je sors du bureau de vote avec le sentiment du devoir accompli. Oui à une nouvelle salle. Ce qui me surprend le plus, à cette heure (et après avoir accompagné un voteur à Laterrière) , c'est l'affluence dans les bureaux de vote. Il semble y avoir beaucoup beaucoup de gens qui se prévalent de leur droit d'opinion. Quels résultats cela donnera-t-il? Nul ne le sait. Les paris sont ouverts. Mais comme le dit Daniel Côté dans son éditorial culturel, il ne s'agit que du début du commencement parce que peu importe le résultat, il y aura toujours le test de la signature des registres lors du règlement d'emprunt de la Ville...

19h18: J'ai eu beau cherché, consulté le web, je n'ai pas encore pu trouver le taux de participation à la consultation populaire... et il ne reste plus, maintenant, que 40 minutes de vote possible... Alea jacta est...

19h47: Je viens d'apprendre que les partisans d'une nouvelle salle se rencontrent à compter de 20h - soit dans 13 minutes! - à l'Hôtel Chicoutimi pour suivre le dépouillement du vote. Prédictions??? Moi je dis «nouvelle salle» à un faible pourcentage...

20h: Les bureaux de vote doivent fermer en ce moment même. En tout cas, qu'au moins un choix se fasse... et non pas qu'il s'impose.

20h40: (soupir) Espoir ou résignation?

20h59: Les résultats devraient commencer à sortir sous peu... Les tableaux sont prêts sur le site... 114 279 personnes inscrites... dans 148 bureaux de votes.

21h08: Le site de la Ville (suivre ce lien) semble surchauffer!

21h19: Plus rien... tout est planté... L'attente sera longue!

21h30: Toujours rien... Problablement sait-on déjà, dans les lieux du décompte, quelle tangente prendra le résultat final... Malheureusement, la technique informatique laisse encore à désirer...

21h44: Les démarches ne servent à rien... encore aucun résultat de connu.

22h: Encore en attente... Combien de temps devrons-nous encore patienter?

22h15: Des résultats... 25 boîtes sur 148 et environ 60% pour la rénovation de l'Auditorium... environ 3000 votes contre 1000.

22h31: Après 34 boîtes ouvertes, 74% des votes sont en faveur de la rénovation...

22h32: Après 37 boîtes, 74,8% pour l'AD... avec un taux de participation actuel de 5,4 %.

22h40: Après 56 boîtes, 73,2% pour la rénovation... avec un taux de participation de 9,9%.

22h46: Après 65 boîtes, 71,5% pour la rénovation...

22h55: Après presque la moitié des boîtes ouvertes (71), c'est encore 71,5% pour la rénovation, soit une majorité de 6015 votes (avec un taux de participation de 12,3%). Pour ma part, je vais me coucher. Le reste viendra bien assez tôt.

Au théâtre, cette semaine! (Du 6 au 12 juin 2010)


Peu de trucs théâtraux cette semaine... enfin... aucun.

Aujourd'hui - 6 juin 2010
De 10h à 20h


Cependant, aujourd'hui, c'est jour de consultation populaire à Saguenay sur le dossier de la salle de spectacle. De 10h à 20h. Pour trouver le lieu où voter, suivre ce lien. À compter de 21h, ce sera possible de suivre l'évolution des résultats sur ce site.

AJOUT: Samedi - 12 juin 2010

C'est le CRI-Cheese! La soirée bénéfice annuelle... LEs détails en fin de semaine...



samedi 5 juin 2010

Le Gala... compte-rendu du Quotidien

Sara Moisan (La Tortue Noire), Maud Côté et Guylaine Rivard (Le C.R.I.),
Dominique Breton (
Les Têtes Heureuses)
Photographie: Rocket Lavoie (
Le Quotidien)

La légende sous la photo dans le journal: Le volet consacré au théâtre a constitué l'un des bons moments de la soirée, hier, lors du Gala de la capitale culturelle présenté à La Baie. On y a souligné la diversité des troupes évoluant à Saguenay.

Voici, en partie (les extraits choisis donnant une bonne idée de l'ensemble), ce que dit Daniel Côté (pour ma part, j'étais en coulisse ou dehors, une cigarette à la main) de ce spectacle, dans le Quotidien de ce matin, en page 3.

Spectacle aux airs de courtepointe

Beaucoup de contenu, un certain manque de rythme, un animateur allumé et une présence incongrue: ainsi peut-on décrire le Gala de la capitale culturelle tenu hier soir, devant plus de 1000 personnes rassemblées au Théâtre du Palais Municipal de La Baie. Elles ont eu droit à quelques images fortes, à de belles performances des interprètes, mais la nature même de cet événement aux airs de courtepointe a empêché le tout d'être supérieur à la somme des parties.

[...] Le Clown Noir Martin Giguère, s'est sans doute fait de nouveaux amis en assumant avec beaucoup d'humour le rôle de maître de cérémonie. En smoking ou déguisé en barde gaulois, le comédien s'est glissé tout naturellement dans la peau du type qui ne doute pas de lui, se montrant juste assez arrogant pour incité le public à rire à ses dépens. [...]

[...] Le volet centré sur le théâtre, où des personnages provenant des troupes de chez nous ont engagé un drôle de dialogue, a mis en lumière la diversité de leur approche (nda: le texte était signé par Martin Giguère... et si cela adonne et si j'obtiens la permission, je vais tenter de le mettre sur le blogue).

[...] Il est difficile de trouver une raison valable pour justifier la participation des Grandes Gueules en lever de rideau. Que faisaient ces humoristes de l'extérieur dans ce gala vantant la culture «made in Saguenay»?

Leurs gags fatigués, tout juste bons pour égayer un party de mononcles ayant forcé sur la boisson, n'avaient pour seul mérite que de mettre en valeur les interventions autrement plus drôles de Martin Giguère. Tant mieux pour ceux, nombreux, qui n'étaient pas encore arrivés pendant cette apparition incongrue. Ils n'auront vu que le meilleur, l'essence de ce que nous sommes.

vendredi 4 juin 2010

Ce soir, soir de gala...


C'est ce soir, au Palais Municipal (salle honnie...) de La Baie, que se tient le Gala de la Capitale Culturelle. Sur scène, plusieurs disciplines, dont le théâtre où seront représentés la Rubrique, les Têtes Heureuses, le C.R.I., le 100 Masques, les Amis de Chiffon, la Tortue Noire, le Faux Coffre et le Théâtre À Bout Portant. Un gala pour célébrer la culture... La grande fête de l'unité (ceci dit, j'y crois). Par contre, je serais curieux de connaître la proportion des partisans de la nouvelle salle versus celle de ceux prônant la rénovation de l'Auditorium-Dufour... Je serais curieux de connaître la proportion des défenseurs du Théâtre du Saguenay versus les appuyeurs à Diffusion Saguenay...

Bref, un Gala éminemment politique... même si l'apolitique est la règle. Ce soir, c'est fête... même si, dans le contexte actuel, c'est d'une saoûlerie dont nous aurions besoin pour oublier un peu...

Un Gala de la Capitale Culturelle qui se fera, selon toute vraisemblance, sans la présence du Maire qui préfère s'abstenir. Probablement pour le mieux, j'imagine. Et voici que nous reproduisons, à plus petite échelle, le schéma canado-québécois des «deux solitudes».

Mais qu'est-ce qu'on fout là?




Appui au projet de construction d’une nouvelle salle de spectacles à Saguenay

Voici un communiqué qui a été envoyé (à mon insu) hier, par les Têtes Heureuses, aux journalistes culturels du Saguenay. Bien sûr, j'appuie cette initiative.

La compagnie de théâtre Les Tête Heureuses, le Théâtre Cent Masques, le Théâtre du Faux Coffre et la Tortue Noire tiennent à faire connaître leur appui très ferme au projet de construction d’une nouvelle salle de spectacles à Chicoutimi.

Ce projet leur semble d’évidence constituer le meilleur outil de développement non seulement culturel, mais aussi économique et social, pour un ensemble urbain de l’importance de Ville de Saguenay.

C’est aussi, selon les directions et les conseils d’administration de ces compagnies professionnelles, le seul en mesure de fournir un cadre vraiment adapté aux exigences actuelles de la production et de la diffusion de spectacles de toutes natures et de dimensions variées.

Seule une culture forte, vivante, profondément enracinée dans son milieu, peut garantir l’avenir d’une ville. Une nouvelle salle autonome, forcément conçue pour quelques décennies, en est une condition nécessaire.

jeudi 3 juin 2010

Les Reines de Chaurette

La Duchesse d'York (C. Gagnon) et la reine Marguerite (F. Joncas)
Mise en scène de D. Larouche (Théâtre Mic Mac, 2007)
Photographie: C. Roberge

J'ai toujours aimé, sur scène, les femmes fortes, puissantes, cruelles... le souffle féminin du pouvoir me fascine plus que celui des hommes. Pourquoi? Je ne sais pas... Toujours est-il que j'ai eu déjà le bonheur de travailler sur Les Reines de Normand Chaurette - à mon avis, l'un des plus grands textes québécois... Un univers glauque, immense, agonisant, sis dans un Londres fantasmagorique perdu au coeur d'une tempête de neige en ce 20 janvier 1483. Une succession de tableaux tragico-comiques, grinçants, triviaux. Et six femmes. Six reines (passées et à venir) plus grandes que la raison qui se déchirent pour une couronne. Et en filigrane, le Richard III de Shakespeare.

Juste pour donner une petite idée du ton acrimonieux (aux accents parfois amusants) de ce texte, un suave petit échange entre deux des femmes les plus imposantes de cette fable baroque, la Duchesse d'York (acariâtre reine-mère de quatre-vingt-dix-neuf ans, acariâtre avec un pied dans la tombe) et la reine Marguerite, reine déchue, reine en exil.

LA REINE MARGUERITE
Je pars en Chine
Vers les caps de l'Asie fabuleuse
Ces enfants verront l'envers du globe
Où le soleil luit.

LA DUCHESSE D'YORK
Laisse voir
Quelques rides, là
Font oublier que tu étais
Il y a quelques jours à peine
Il me semble - reine d'Angleterre

LA REINE MARGUERITE
Je sais de mémoire
Le nombre de dents qui te restent
Et tes cheveux -
Attends que je les compte
J'ai beau chercher
C'est à peine si j'en vois huit
À condition de couper
L'un et l'autre en quatre
Quant à tes rides
Elles ont fait fuir tous nos oiseaux
Et s'il n'y en avait
Que la moitié dedans ma face
J'aurais depuis longtemps
Trouvé sur la terre
Un endroit pour vivre
Où il fait toujours nuit.

LA DUCHESSE D'YORK
C'est parce que j'ai toujours
Effrayé les vautours
Qu'il n'en rôde jamais
Autour de la charogne que vous êtes toutes!

LA REINE MARGUERITE
Charogne moi?
Aujourd'hui peut-être...

LA DUCHESSE D'YORK
Même autrefois.

LA REINE MARGUERITE
Dans le comté d'Anjou autrefois
J'étais vive et hardie
D'une beauté sans loi
D'un charme sans mesure

LA DUCHESSE D'YORK
Il fallait rester en France
Reine en monarchie de comté.

Des duels verbaux teintés de sarcasmes, d'ironies, de cruauté qui mènent chacun de ces somptueux personnages vers une fin inéluctable flottant entre la folie et la disparition...

mercredi 2 juin 2010

Leçon d'humilité...

Hier, je me suis retrouvé dans un camion avec une personne que je venais de rencontrer (en fait, c'est le frère d'un ami et nous allions l'aider à déménager...).

Nous roulions et, comme le veut l'usage, nous parlions de nos métiers respectifs. Et moi de dire que je travaillais en théâtre à Chicoutimi mais aussi occasionnellement avec le Théâtre Mic Mac de Roberval.

C'est alors que cette personne nouvellement rencontrer me dit qu'il allait au théatre... dont à Roberval... et qu'il avait vu dernièrement une pièce qui se passait dans le bois, un drame violent, dans un espace fait de panneaux... et il ajoute qu'il n'avait pas aimé du tout, que ce décor l'avait dérangé comme spectateur, etc...

Un petit malaise s'est installé quand je lui ai répondu que ce spectacle (La Défonce pour ceux qui ne l'aurait pas compris) était ma dernière mise en scène.

Cette petite scène cocasse me convainc que malgré tout les éloges qu'on peut recevoir, il y aura toujours d'autres spectateurs qui n'aimeront pas mais qui se tairont (à moins que la situation fasse qu'ils ne savent pas qu'ils s'adressent aux personnes concernées) et qui laisseront passer. Dommage. Car il est stimulant d'avoir, après coup, à justifier et motiver ses choix!

mardi 1 juin 2010

Du mouvement sur scène...


Le mouvement sur scène n'est pas donné par le mouvement au sens littéral du mot, mais par la disposition des lignes et des couleurs, ainsi que par leurs mariages et leurs vibrations légères et savantes.
Vsevolod Meyerhold

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Le plaisir à venir que le mien alors que j'ai passé, hier, par courriel (en espérant que le tout ce soit bien rendu!), à la librairie Les Bouquinistes, les quatre tomes des Écrits sur le théâtre (soit l'œuvre intégrale!) de Vsevolod Meyerhold. C'est presque un rêve littéraire... D'ici quelques semaines, s'ils ne sont pas discontinués, j'aurai en ma possession une source inestimable d'informations et d'inspiration. Enfin.