Petit sourire en coin en lisant ce passage de L'initiation à l'Art dramatique de Jean Béraud (vieil ouvrage paru en 1936) qui, avec un peu d'imagination, pourrait fort bien se transposer à notre époque, quelque quatre-vingt ans plus tard:
Il fut un temps où tous les spectacles étaient «ce qu'on avait vu de plus accompli, de plus remarquable, de plus étonnant...» et quoi encore? (nda: je propose ici un billet complémentaire...)
À qui doit-on attribuer cette manie de superlatifs? À la critique s'empressent de dire quelques-uns, critique qui n'est pas sincère, qui se soumet à des considérations humiliante pour l'art du théâtre. Au public, diraient d'autres, parce qu'il lit mal, que le mot «bon» ne lui suffit pas et le mot «excellent» lui paraît encore à peine complimentaire. Aux artistes, c'est-à-dire à ceux qui jouent sur la scène, diront d'autres encore, parce que le plan d'idéal sur lequel ils prétendent s'être élevés a déformé l'esprit de ces vaniteux naïfs. [...] Ah! ceux-là, qu'est-ce qu'il faudra bien pour les satisfaire? Ils aiment les compliments, et ce n'est pas en cela qu'ils se distinguent du commun des mortels. Cela ne les empêche d'ailleurs pas de se réjouir ouvertement des blâmes que peut recevoir quelqu'un de leurs collègues, pour à leur tour se formaliser cruellement des reproches qui les touchent par la suite. Ce qui ne les empêche pas de protester qu'ils aiment la critique et qu'ils en ont besoin.
À croire que plus ça change, plus c'est pareil...
Il fut un temps où tous les spectacles étaient «ce qu'on avait vu de plus accompli, de plus remarquable, de plus étonnant...» et quoi encore? (nda: je propose ici un billet complémentaire...)
À qui doit-on attribuer cette manie de superlatifs? À la critique s'empressent de dire quelques-uns, critique qui n'est pas sincère, qui se soumet à des considérations humiliante pour l'art du théâtre. Au public, diraient d'autres, parce qu'il lit mal, que le mot «bon» ne lui suffit pas et le mot «excellent» lui paraît encore à peine complimentaire. Aux artistes, c'est-à-dire à ceux qui jouent sur la scène, diront d'autres encore, parce que le plan d'idéal sur lequel ils prétendent s'être élevés a déformé l'esprit de ces vaniteux naïfs. [...] Ah! ceux-là, qu'est-ce qu'il faudra bien pour les satisfaire? Ils aiment les compliments, et ce n'est pas en cela qu'ils se distinguent du commun des mortels. Cela ne les empêche d'ailleurs pas de se réjouir ouvertement des blâmes que peut recevoir quelqu'un de leurs collègues, pour à leur tour se formaliser cruellement des reproches qui les touchent par la suite. Ce qui ne les empêche pas de protester qu'ils aiment la critique et qu'ils en ont besoin.
À croire que plus ça change, plus c'est pareil...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous avez un commentaire à faire, ça peut se passer ici: