mercredi 31 octobre 2012

Bravo Guylaine!


Hier soir, lors d'un 5 à 7, le Prix à la création artistique en région du Conseil régional de la Culture a été remis, par le CALQ, à Guylaine Rivard, comédienne, metteure en scène et directrice artistique (et co-fondatrice!) du Théâtre C.R.I. (pour Centre de Recherche et d'Interprétation). 

Ce prix souligne son apport au milieu théâtral d'ici, tant par ses propres créations que toutes celles où elle a été impliquée. Un milieu qui lui tient à coeur. 

Décidément, un prix bien mérité.

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Ici, l'entrevue qu'elle a donnée hier à Jean-Pierre Girard de l'émission L'Heure de pointe (CBJ Radio-Canada).

Ici, l'article du Courrier du Saguenay, Guylaine Rivard remporte le Prix à la création artistique.

mardi 30 octobre 2012

Plus ça change...


Voici, dans un long extrait tiré du bouquin Le théâtre aujourd'hui paru en 1855 (par Auguste Muriel), le chapitre consacré au critique de théâtre... juste pour le plaisir de voir toute cette évolution...

L'homme qui doit fixer le goût du public, celui qui a pour mission de diriger l'art, d'en montrer les débauches et les beautés, la plus sérieuse et la plus honorable des missions.

Quelle immense influence a le critique, que de bonnes choses il peut faire, que de mauvaises il peut empêcher! Ses études ont une application constante; le public a confiance en ses jugements et ne se décide en faveur d'une pièce qu'après avoir pris conseil de lui.

À la première représentation il est là, assis dans un coin obscur, s'isolant le plus possible de toute distraction; il suit avec une attention sérieuse les progrès de la pièce, il en cherche les ressorts, il épie les fautes, note les passages remarquables, cherche s'il n'y a pas un point de ressemblance avec des œuvres connues; s'il sent une fâcheuse tendance de style, il la grave dans sa mémoire pour la reprocher à son auteur. Bienveillant sans faiblesse, sévère sans dureté, juste toujours, il prépare les matériaux qui formeront sa décision.

Il revient le lendemain, et alors il étudie le jeu des artistes à leur tour. Mademoiselle une telle est plus jolie que telle autre, elle est plus aimable pour lui; tel artiste est son ami, tel autre est mal avec lui; n'importe, ce qu'il cherche, ce qu'il voit, c'est la manière dont leurs rôles sont remplis, et ses louanges et ses reproches tomberont juste, seront appuyés sur des considérations détaillées, sur des observations précises, seront présentés comme des conseils et ne se formuleront pas par une épithète banale.

Puis, rentré chez lui, le critique relira ses notes, se rappellera ses impressions, les examinera froidement, recherchera dans tel auteur les jugements portés en pareil cas, compulsera, comparera, étudiera et fera son article en toute connaissance de cause et de telle sorte que tout le monde puisse reconnaître la justesse de ses appréciations.

Voilà le critique!

Que cherchez-vous ainsi autour de vous? Vous vous demandez avec étonnement qui j'ai voulu peindre ici.

Ne cherchez pas, vous fatigueriez inutilement vos yeux et votre mémoire. Je vous ai peint le critique tel qu'il n'est pas et devrait être; voyons-le un peu tel qu'il est aujourd'hui, et si vous y trouvez un seul trait de ressemblance avec le portrait que je viens de faire, soyez assuré que je me trompe et que je vois avec trop d'indulgence.

[...] Pour faire un critique dans un journal de théâtres, vous prenez un jeune homme qui a fait à peu près ses études. Du moment où il sait écrire l'orthographe il est capable de remplir cette noble tâche; vous ne le payez pas et vous avez parfaitement raison, c'est l'estimer à sa valeur. Ce qu'il veut, c'est avoir ses entrées, soit pour obtenir un coup d'œil protecteur des actrices parce qu'il est riche, soit pour assister gratis au spectacle parce qu'il est pauvre [...]. Il doit savoir choisir dans le dictionnaire une épithète qui reste accolée à leurs noms, comme celles-ci par exemple: X... le délirant comique; la ravissante B... ; le sublime C..., etc., etc. Le talent de ce critique consiste à posséder un recueil varié de compliments tout confits en douceur, et de les distribuer avec discernement suivant le plus ou moins de temps pour lequel l'artiste s'est abonné.

Au reste, il faut avouer que les artistes et, le directeur aident beaucoup à propager cette espèce de critiques.

lundi 29 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]


Voici l'affiche (réalisée par de la production de la Société d'art lyrique du Royaume, Orphée aux enfers... Dès le début (cette affiche a été conçue à la fin de l'été), compte-tenu du fait que l'esthétique n'était pas encore tout à fait arrêtée, le parti était pris de concevoir une affiche relativement neutre.

Entre le vrai et la réalité...




Le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. C'est le pays du vrai : il y a des cœurs humains dans les coulisses, des cœurs humains dans la salle, des cœurs humains sur la scène.

Cette belle et longue citation est de Victor Hugo... et elle aurait été écrite quelque part entre 1830 et 1833... J'aime bien cette position entre le vrai et le réel qui ouvre tout un monde de conventions!

dimanche 28 octobre 2012

Troisième rendez-vous de «L'Heure du théâtre»


Cet après-midi se tiendra la troisième rencontre de L'Heure du théâtre, une initiative du Théâtre 100 Masques axée non pas sur la pratique du théâtre mais sur les connaissances générales. 

Après une incursion dans le théâtre antique et la farce médiévale, nous faisons (enfin, Christian Ouellet, qui animera la séance) une entrée dans le théâtre élizabéthain par le biais de Shakespeare et de son Songe pour une nuit d'été.

Peu à peu, la formule se précise... et ses articulations (informations versus lecture du texte) se combinent chaque fois avec plus d'efficacité.

Les deux premiers rendez-vous se sont fort bien passé (avec, en moyenne, une dizaine de participants). C'est stimulant. Intéressant.

Ce type d'atelier demande toutefois une bonne préparation de l'animateur... ou plutôt, une bonne connaissance du sujet: les débordements se font nombreux et les questions surgissent à tout instant.

Encore une fois, il est possible de s'inscrire à la pièce (les deux prochaines rencontres, les dernières avant les Fêtes, porteront sur la tragédie classique et sur le théâtre italien) ou de prendre encore une entente pour s'inscrire pour le reste de la saison (qui se terminera en mars 2013).

samedi 27 octobre 2012

Les règles de la claque


S'il est une vétuste tradition théâtrale que je trouve fascinante, c'est bien celle de la claque.Un élément pour forcer l'adhésion du spectateur à la pièce en cours, pour flatter l'ego de l'auteur ou de l'acteur, pour soutenir des cabales. Il s'agit là, en quelque sorte, d'une mise en scène concrète de la salle, d'une arme qui devait savoir se faire terrible. 

Mais n'était pas claqueur qui veut. C'était un art complet avec ses règles et ses contraintes. Un art éminemment hiérarchique. Un système.

Voici ce que Louis Castel Robert, claqueur de son état, affirme avoir reçu, dans ses Mémoires (publiées en 1829), comme recommandations écrites lors de son embauche (ce qu'il appelle de façon charmante ses instructions claquo-diplomatiques!):

Tout claqueur faisant partie de l'une des brigades en service auprès du Théâtre-Français, doit d'abord se pourvoir d'une mise décente, attendu qu'il est possible qu'on le désigne pour travailler à l'orchestre, à la première galerie et même dans une loge louée. Toutefois, il lui est expressément défendu d'avoir des gants, parce qu'il pourrait les garder par distraction ou paresse, et que son travail en souffrirait.

Tout acteur sociétaire a droit à une salve lors de son entrée en scène; seulement, il faut que les bravos soient mieux nourris pour les membres du comité d'administration, car ce sont eux qui fixent le nombre de billets à distribuer. Les deux semainiers doivent également être chauffés à un degré de plus que les autres sociétaires: c'est un usage qui a force de loi.

Le silence le plus absolu doit être gardé à l'égard des pensionnaires qui ne se sont pas recommandés; et quand même ils auraient fait le nécessaire, il faut bien prendre garde que le nombre des claques n'excède pas la douzaine; sans cela, le chef d'emploi pourrait s'en alarmer. Il n'y a pourtant pas d'inconvénient à donner la treizième à ces dames et demoiselles, parce qu'on peut, au besoin, l'attribuer à la galanterie du public.

Mêmes manœuvres doivent s'effectuer aux sorties avec les nuances commandées par le rang de chaque artiste. Au reste, il suffit d'avoir l'œil ouvert sur le chef de file qui, ayant le mot d'ordre, fait tous les signaux convenus, d'après les mouvements télégraphiques du général. Cette partie du métier n'est, pour ainsi dire, que le pont aux ânes.

Mais ce qui exige la plus grande attention, c'est la manière de distribuer les applaudissements pendant la représentation d'une pièce: il faut sentir, deviner ce qu'éprouve le spectateur, afin de ralentir ou de presser, selon la circonstance. Dans ce cas, on cause avec ses voisins et on ne part que lorsqu'on les voit disposés à marcher d'accord. Cet article ne concerne que les brigadiers, les soldats devant se borner à suivre les impulsions qu'on leur donne. Néanmoins, les uns et les autres ne sont, ainsi qu'on l'a déjà dit, que des machines, des marionnettes, des automates, dont le général tient le fil entre ses mains.

Ce qu'il ne faut jamais négliger, c'est de saisir toutes les allusions qui peuvent flatter l'amour propre d'un acteur ou d'une actrice. Quand, par exemple, il se trouve qu'un personnage dit à l'autre: vous jouez parfaitement la comédie! ou bien: vous avez beaucoup d'esprit! il faut alors montrer, par des bravos soutenus, qu'on sait comprendre l'intention de l'auteur. Souvent il a suffi d'une phrase de ce genre pour faire rester une pièce au répertoire.

Peut-être qu'un jour je tenterai l'expérience dans une mise en scène archéologique...

vendredi 26 octobre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis quelques semaines, si je suis beaucoup moins assidu sur ce blogue (outre le fait que je commence, après cinq ans, à avoir fait le tour de mes connaissances et de mes livres de référence!), c'est que je suis plutôt concentré ailleurs... à savoir la salle du Facteur-Culturel et l'atelier de travaux du Centre culturel du Mont-Jacob où nous piochons, toute une équipe, à la préparation de Petites morts et autres contrariétés, une production du Théâtre C.R.I. à partir du recueil de nouvelles du même nom de Jean-Pierre Vidal.

D'une part, le travail esthétique suit son cours. Soutenu par un duo efficace, soit Yves Whissel et Sophie Châteauvert, je donne forme d'abord à l'espace... puis viendront bientôt les costumes. Bien qu'il reste encore beaucoup de boulot à abattre, je suis plutôt satisfait de ce que ça donne. J'y reviendrai un peu plus longuement dans quelques temps... Vraiment de bien beaux petits univers (même si tout s'entasse encore dans les coins possibles!). Bon. Je ne suis pas très objectif, c'est vrai...

D'autre part, à titre de metteur en scène, j'ai placé trois de mes quatre tableaux. Ces courtes nouvelles sont une très belle matière de travail, avec de beaux personnages, de belles situations... et qui posent, à chaque fois, une question de taille: comment entraîner cette littérature du côté de la scène?

Enfin, j'ai aussi répété comme comédien (très drôle, par ailleurs, d'être, sur une même production, dirigé par ceux qu'on dirige!)... toujours aussi difficilement... pour le moment. Dans mon cas, le seul fait d'être sur la scène représente un défi d'interprétation. Mais c'est très agréable pour le moment.

En début de semaine, sept des treize tableaux ont été enchaînés... encore précaires, fragiles, incomplets... mais assez élaborés pour donner une bonne idée de l'ensemble à venir. Et ce qui s'en vient est plutôt encourageant! Il faut aussi savoir que cet exercice s'est fait devant l'auteur lui-même ainsi que devant les deux autres concepteurs (Patrice Leblanc au son et Alexandre Nadeau à l'éclairage). La glace est cassée... en quelques sortes...

jeudi 25 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]


Voici la photo qui a été prise par Rocket Lavoie (du journal Le Quotidien) hier matin, lors de la conférence de presse lançant la saison 2012-2013 de la Société d'art lyrique du Royaume... et, par conséquent, annonçant la tenue de la prochaine production de la maison, Orphée aux enfers, dont je signerai la mise en scène.

Dans l'ordre habituel, on y voit: Josée Ouellet qui fait un solide boulot avec le chœur depuis déjà quelques semaines; moi; Hélène Gaudreault la directrice générale; la chanteuse Stéphanie Lapointe; Martin Boucher le directeur artistique; l'accompagnatrice France Duchaîne et Aude Gauthier-Martel, une chanteuse qui a déjà travaillé sur une autre de mes productions... soit Les Reines, montées au Mic Mac de Roberval en 2007.

Dommage que tout le reste de l'équipe ne soit pas là: Christian Roberge, Alexandre Nadeau, Jacynthe Dallaire, Lyne Rompré, tous les choristes, tous les solistes... et tous ceux que j'oublie (comme les musiciens!).

Au centre se trouve l'affiche de la production... Dès que je l'aurai en format numérique avec les derniers ajustements, je le publierai ici.

L'article de Joël Martel accompagnant cette photo (publié ce matin) peut être lu en suivant ce lien.

dimanche 21 octobre 2012

De l'autre côté de la scène...

Pour marquer le trentième anniversaire (célébré en grandes pompes hier soir) des Têtes Heureuses, Rodrigue Villeneuve a commandé des textes à une trentaine de personnes, collaborateurs, complices, amis. Ces textes ayant pour mission de relater une soirée marquante au théâtre, leur théâtre. Voici le mien...

Automne d’un dimanche après-midi de novembre. Froid mais ensoleillé. Peut-être en 1999… à moins que ça ne soit en 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 ou 2007… et hier soir se tenait – traditionnellement sous la première neige, il va sans dire! - la première officielle des Têtes Heureuses.

On y joue Wilde… à moins, encore là, que ce ne soit Molière, Shakespeare, Claudel, Giguère, Gauthier, Norén ou Büchner. Les univers sont nombreux et le mien s’y confond à chaque fois… dans un espace qui déborde de la scène et des questions esthétiques… qui les précède, en quelque sorte.

Au pavillon des arts, dans l’odeur des bouquets de fleurs qui ornent le guichet, une certaine fatigue flotte: la réception bien arrosée qui a suivi la représentation s’est terminée tard. Pendant quelques minutes, elle est quelque peu égratignée par les grincements des chaises et des tables qui doivent reprendre leur place.


Une douce léthargie règne en cette première matinée.

Dans l’atelier, les coupes et les restes de toutes sortes s’empilent sur le comptoir attendant quelques minutes de liberté (qui viendront bientôt) pour se voir remplacer par un ordre relatif, à travers les outils et les accessoires de répétition qui jonchent encore la place.

Les comédiens arrivent et se dirigent vers les loges, armés, pour la plupart, d’un café pour repousser le manque de sommeil et animer les discussions qui reprennent dès que celui-ci croise celui-là. Dernier jour avant une première pause… la première depuis fort longtemps alors qu’ont été enchaînées les ultimes répétitions, l’installation des lumières, les générales. Pendant qu’ils se préparent, Rodrigue passe les saluer et commenter ce qu’il a vu, la veille.


Dans le hall, notre scène, nous nous installons, Hélène et moi, pour accueillir les spectateurs qui seront relativement peu nombreux en ce premier dimanche. Encore une fois – comme à toutes les fois – ils recueilleront, avec étonnement et interrogation le petit jeton de métal (une décoration d’armoire) que nous leur tendons pour compter les places. Les tâches sont bien définies par le temps et l’habitude. Presque une chorégraphie. Une main droite qui fait confiance à la gauche… et vice-versa.


Le public arrive, s’égrenant. Quelques chuchotements s’élèvent jusqu’à ce que s’ouvrent les portes de la salle.


Puis c’est l’attente. Un moment indescriptible. Précieux.

Tant d’heures passées, assis à une petite table ronde, à préserver un silence théâtral, à compter la caisse, à faire le premier dépôt, à sourire devant un comédien qui passe en courant pour son entrée, à relire les quelques journaux qui se trouvent là par hasard, à se perdre le regard dehors en vivant, de souvenir, le déroulement du spectacle, à tendre l’oreille pour savourer les réactions.

De l’autre côté de la fenêtre, dans l’autre pavillon, un étudiant travaille sur son projet de session. Ses déplacements, ses gestes hypnotisent... À quelques reprises, il ira fumer.
 
De fois en fois s'accentue ma connaissance intime de ce lieu. Je connais par cœur la configuration de l’espace. L’escalier rouge. Le son des portes que l’on entrouvre discrètement pour vérifier l’approche du moment où il faudra s’activer pour offrir un bar à l’entracte. Le son des souliers sur le béton du plancher. Le bruit de la caisse de bière glissée sous le mobilier. La revue pliée en deux qui retient la porte extérieure le temps d’une cigarette. Les discussions sur tout et sur rien.

Pour moi, ce fut aussi ça, les Têtes Heureuses. Une attente attentive. Reposante. Une odeur. Une lumière. De celles qui, immanquablement, procurent une nostalgie à chaque année lors de la première neige qui vient, plus souvent qu’autrement, au début du mois de novembre.

mardi 16 octobre 2012

Dix choses à ne pas faire au théâtre...

Voici un truc pigé sur internet... montrant (dans une langue autre que le français... sous-titré en anglais), après l'obligée publicité, dix choses à ne pas faire au théâtre... parfois pas si loin de la réalité!


lundi 15 octobre 2012

Des figurants...


Il y a, à mon avis, deux façons de voir l'action des figurants (ou, dans le cas qui m'occupe présentement, soit Orphée aux enfers, du chœur) dans les productions où ceux-ci sont requis:

... ou bien comme un outil, un moyen pour minimalement donner une vie à la scène, créer l'illusion de la multitude...

... ou encore (et je me situe plus souvent là qu'autrement!) comme une matière esthétique, sculpturale, tridimensionnelle pour construire une image...

Laquelle est la meilleure? Aucune, je crois. L'idéal étant, probablement, dans la jointure entre ces deux propositions. 

Dans les deux cas, pourtant, il faut une grande rigueur (et en ce sens, il s'agit là véritablement d'un travail d'interprétation) et de la part du metteur en scène comme de la part de chacun des figurants (ou choristes) pour ne pas faire sombrer cette partie dans le surjeu ou la tapisserie.

dimanche 14 octobre 2012

Le Théâtre 100 Masques recherche...


Le Théâtre 100 Masques est à la recherche d'une équipe de deux animateurs-trices pour donner ensemble des séries d'ateliers de théâtre dans les résidences pour aînés. 

Il s'agit, en fait, du programme Sous les masques: une initiation au théâtre (plus d'informations ici) qui a été créé par Sarah Bernard (qui le donnait jusqu'au printemps dernier) et Jessica B. Pinard. En douze rencontres d'une heure et demie chacune, l'équipe d'animateurs-trices amène les participants à présenter un petit spectacle. Ce résultat est atteint après un premier volet (4 rencontres) consacré au développement de qualités de jeu, un second (4 rencontres) consacré au développement de personnages et d'histoires et un troisième (4 rencontres) consacré à la création à proprement parlé. Il va sans dire que tout ce programme est déjà couché sur papier, objectifs et activités.

Ce projet en est maintenant à sa phase IV. Après un essai avec un groupe témoin (l'AREQ), un projet pilote a été mis en place dans trois résidences de la rue Racine. Par la suite, la phase III (financée par le programme Du coeur à l'action du Ministère des Aînés), dix résidences du Saguenay ont bénéficié de ce projet. Maintenant, c'est au tour de résidences du Lac-Saint-Jean via une subvention de la Table de concertation régionale pour les aînés.

Le Théâtre 100 Masques a donc besoin de deux personnes qui travailleront ensemble (tous les ateliers sont donnés à deux...) dans six ou sept  résidences couvrant le territoire entre Métabetchouan et L'Ascension (un contrat de 108 ou 136 heures). Deux personnes compétentes en théâtre et à l'aise avec l'animation d'ateliers. Deux personnes autonomes pour le déplacement (des frais de transports sont prévus).

Il sera possible d'aménager l'horaire avec les agendas de chacun, après discussion avec les résidences. L'important, c'est que ce projet soit terminé avant le 31 mars prochain.

Pour plus d'informations ou pour manifester un intérêt pour cette offre, il faut communiquer avec moi.

Une semaine au théâtre... du 14 au 20 octobre 2012



Nouvelle semaine, nouveau calendrier! Quelques rendez-vous théâtraux sont encore à marquer à notre agenda hebdomadaire.

Aujourd'hui, 14 octobre 2012
Salle Marguerite-Tellier (Centre des arts de Chicoutimi), 14h

Le Théâtre 100 Masques présente sa seconde Heure du théâtre (voir ici), cette fois, axée sur la farce médiévale. C'est Patrice Leblanc (un des Clowns noirs) qui animera cette rencontre-lecture de La Farce de Maître Pathelin. Il est encore possible de s'inscrire pour l'ensemble des rencontres pour 75$... comme il est aussi possible de s'inscrire à la pièce, en se présentant à la porte, pour 10$. Pour plus d'informations, communiquer avec la compagnie au 418-698-3895.

Mercredi, 17 octobre 2012
Conseil régional de la culture - Chicoutimi (Maison du commerce), 9h

Rencontre du groupe de compétence en théâtre (auquel tous les acteurs du milieu théâtral sont conviés) organisée par le Conseil régional de la culture. Voici l'invitation reçue:

Le plan quinquennal de la Conférence régionale des élus (CRÉ) est maintenant terminé et un nouveau plan est en voie de préparation. Dans ce contexte, tous les secteurs socio-économiques sont interpellés et invités à soumettre rapidement les enjeux et priorités de leur secteur. À cet égard, la CRÉ, le MCC et le CRC sollicitent le milieu culturel pour accomplir cet important exercice.

Cette fois-ci, la CRÉ et le MCC désirent passer par les groupes de compétences. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour vous puisqu’ainsi, ils reconnaissent d’une part, que les groupes de compétences rassemblent des experts pour chaque discipline visée et, d’autre part, que le CRC est la courroie de transmission entre le milieu et les principales instances.

Depuis maintenant neuf ans, les groupes de compétences se concertent sur une base régulière. Au sein de chacun d’eux, s’est développée une vision commune de développement de leur secteur et du milieu et nous pouvons avancer que depuis 4-5 ans, les résultats de ce travail se voient sur le terrain. Ainsi, la CRÉ et le MCC conviennent qu’en étant des représentants de votre discipline, vous avez développé votre expertise et êtes les mieux placés pour énoncer des orientations stratégiques et une vision régionale concertée en matière d’art et de culture. Par cette consultation, vous avez l’opportunité de vous prononcer quant aux enjeux que vous désirez inscrire dans ce plan quinquennal. Vous trouverez parmi les pièces jointes, un questionnaire que je vous invite à lire attentivement car nous le remplirons ensemble et qu’il servira à recueillir vos priorités et orientations. Je vous invite également à consulter les autres documents afin de vous préparer à cette démarche.

Cette première étape sera suivie d’une rencontre régionale réunissant l’ensemble des groupes de compétences afin de valider la version préliminaire du prochain diagnostic culturel régional qui sera soumis à la CRÉ.

Jeudi, 18 octobre 2012
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière), 20h

Le Théâtre La Rubrique reprend ses activités de diffuseur spécialisé et reçoit la Compagnie Dramatique du Québec qui y présentera Laurier-Station, 1000 répliques pour dire je t'aime (les infos se trouvent ici). Une chambre de motel sur fond de séries éliminatoires, une improbable tempête de neige et des personnages qui cherchent désespérément des preuves d'amour... Un spectacle qui traite des méandres de l'amour maternel et filial grâce à une finesse dramatique qui ne vous laissera pas indifférent!

Samedi, 20 octobre 2012
Petit Théâtre (UQAC), 20h

Les Têtes Heureuses fêtent leur trentième anniversaire en présentant une soirée festive, Sens-tu comme mon cœur bat, qui prendra la forme d'un cabaret rempli de surprises pour se remémorer quelques souvenirs et pour s'amuser en compagnie de ceux qui ont fait cette compagnie au cours des années. Pour plus d'information (notamment sur le coût de cette activité), j'imagine qu'il est possible de communiquer au 418-545-5011 poste 2506.

Samedi, 20 octobre 2012
Salle Michel-Côté (Alma), 20h

Alma Spectacles reçoit Des souris et des hommes, une production de La Comédie humaine à partir de cette œuvre majeure de John Steinbeck. George et Lennie nourrissent le même rêve : celui, un jour, de posséder une ferme. George protège Lennie qui est un faible d’esprit. Les deux amis travaillent de ferme en ferme pour amasser la somme nécessaire à la réalisation de leur projet. Mais le projet avorte lorsqu’un drame survient. George se verra dans l’obligation de protéger Lennie pour éviter que les autres lui fassent du mal. Les informations sont ici.

Voilà. Ça ressemble pas mal à ça. Si j'oublie des trucs, on peut me le faire savoir par le biais des commentaires.

samedi 13 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]

Je suis à quelques semaines du début des répétitions d'Orphée aux enfers (une production de la Société d'art lyrique du Royaume). D'ici la fin du mois de novembre ou le début du mois de décembre, j'aurai entrepris le travail avec le chœur de cette opérette. Puis, au retour des fêtes s'amorcera un travail intensif avec les solistes jusqu'à la première, le 7 février.

La création est pourtant déjà enclenchée alors que je travaille avec l'équipe esthétique depuis le mois d'août. Les premières maquettes de la scénographie (faite par Christian Roberge avec qui je travaille régulièrement depuis 2004) et des costumes (une réalisation de Jacynthe Dallaire, une habituée de la compagnie) m'ont été présentées. Esthétiquement, je crois qu'il y aura là une matière intéressante pour les éclairages d'Alexandre Nadeau... et une surprise pour le public!

 Je voulais aller ailleurs, présenter une opérette dans un autre cadre que celui des années passées. Je suis très content de ce que ça donne sur papier. Maintenant, il faut passer à la réalisation de tout ça et faire prendre la mayonnaise.

Dans quelques jours, il y aura la tenue de la conférence de presse habituelle où, j'imagine, sera aussi dévoilée l'affiche de ce projet.





«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis quelques semaines déjà, je suis plongé dans ce drôle de projet qu'est Petites morts et autres contrariétés du Théâtre C.R.I., à partir de nouvelles de Jean-Pierre Vidal publié l'an dernier sous le même titre. Des petits mondes (des univers en soi) ouvert sur des passages entre un ici et un au-delà.

Drôle de projet parce qu'il n'y a pas un mais bien cinq metteurs en scène. 

Drôle de projet parce que ces cinq metteurs en scène sont aussi les cinq comédiens.

Drôle de projet parce que, du coup, je fais partie de cette équipe et donc, oui, je monterai sur scène. Un projet qui, outre le côté interprétation, est en droite ligne avec ce que j'avais fait en 2011... à moins que ce ne soit en 2010? Lors du lancement du recueil de M. Vidal, j'avais mis en lecture quelques unes de celles-ci... sur un chariot, avec Erika Brisson comme interprète. De courts textes qui se disent fort bien.  

C'est, en quelque sorte, un retour... un approfondissement. Un défi.

Maintenant...  Illustration ou distanciation? Investissement émotif ou détachement du narrateur? Comment faire de ces courts textes des scènes toutes aussi fortes? Comment, à partir de ces morceaux littéraires, développer un souffle, une voix, des images puissantes… comme toutes autant de variations sur un même thème : la mort?

Mais avant, un autre dossier m'occupe: la conception et la réalisation (avec l'aide d'Yves Whissel, Sophie Châteauvert et Serge Potvin) de la scénographie (des scénographies serait plus juste...) et des costumes.




mercredi 10 octobre 2012

Du théâtre à la langouste...

 Signature de Sacha Guitry

Dans une de ses courtes pièces écrite autour de 1940, L'École du mensonge, Sacha Guitry met en scène un auteur dramatique qui se doit d'expliquer à une jeune femme (qui le talonne pour avoir un rôle dans sa prochaine création) ce qu'est le théâtre:

[...­] Ah! ah! Vous voulez faire du théâtre? mademoiselle!... Non, certes, ce n'est pas moi qui vous en dirai du mal, mais je voudrais vous mettre en garde contre une erreur que l'on commet souvent. Faire du théâtre, c'est très joli, cela! Mais dites-vous bien qu'on ne peut faire du théâtre aussi facilement qu'on peut faire de la peinture, par exemple... Oh! Je ne prétends pas que ce soit facile de peindre, grands dieux, mais je vous ferai observer que pour peindre, on est tout seul... et que personne ne peut vous empêcher de mettre des couleurs à tort et à travers sur une toile... tandis que, pour jouer la comédie, il faut être d'accord avec un grand nombre de personnes. On peut se cacher pour peindre...  pour jouer la comédie, il faut justement se montrer. Le théâtre ne peut jamais être considéré comme un art d'agrément... car ce n'est pas l'agrément de celui qui l'exerce, mais bien le plaisir de ceux qui en sont les spectateurs. [...] Je ne doute pas que vous ayez de grandes dispositions pour le théâtre... Vous l'adorez, c'est déjà une qualité... et je vous en félicite. Mais je vous ferai observer qu'il y a des gens qui adorent la langouste et que la langouste n'aime pas. [...]

Quelle délicieuse (c'est le cas de le dire) phrase que cette finale... en quelques mots, c'est tout Guitry (et l'esprit français): cinglant, terriblement ironique, avec un véritable contenu sous des airs de superficialité. Ce que je peux aimer cet auteur...

dimanche 7 octobre 2012

Une semaine au théâtre... du 7 au 13 octobre 2012


J'y reviens... Après quelques temps d'arrêt (et une moins grande assiduité sur ce blogue), je reprends aujourd'hui la publication hebdomadaire (dominicale pour être plus précis) du calendrier théâtral régional. Encore une fois, si j'oublie des trucs, il sera possible de les faire ajouter...

Mercredi à samedi, du 10 au 13 octobre 2012
Salle Murdock (Centre des arts de Chicoutimi), 20h

Daïdalos, théâtres d'un labyrinthe. Cette nouvelle production de La Tortue Noire (leur site web) explore le mythe du labyrinthe:  D’où venons-nous; Où sommes-nous; Où allons-nous? Nous sommes perdus? Dans l’espoir de répondre à ces énigmes, nous nous engageons à l’intérieur d’un curieux dédale où les objets semblent parfois nous guider. Inspirés d’une légende mythique, les acteurs explorent des univers labyrinthiques et se confondent avec des créatures imaginaires. La scène devient un espace magique où tout se transforme. Les acteurs devront jouer à perdre leurs repères pour réussir à entrer dans le labyrinthe. Ils devront ensuite suivre le fil pour trouver un guide, affronter La Bête, retrouver la sortie et ainsi accéder à la déroutante euphorie de la liberté. Il en coûte 20$ par personne (15$ pour les étudiants et les travailleurs culturels). Pour réserver: 418-698-3403. À noter que la représentation du jeudi 11 octobre affiche complet.

Je crois que c'est tout...


samedi 6 octobre 2012

Les monstres de l'orgueil...


 Les comédiens de société, par Honoré Daumier, 1858
Il n'y a rien de tel que de fureter dans les bouquins relatant diverses anecdotes tirées de l'histoire du théâtre. Parmi les descriptions (plus ou moins bien écrites) se trouvent parfois de délicieux (!) petits morceaux où l'ego côtoie le ridicule... comme ceux-ci glanés dans le très XIXième siècle Comédiana ou recueil choisi d'anecdotes dramatiques, de bons mots de comédiens, et réparties spirituelles, de bonhommie et de naïveté du parterre par Charles Yves Cousin D'Avallon (publié en 1801... qu'on peut lire ici et qui, par son titre, ne laisse aucun doute sur son contenu!)...

Un vieux comédien était si habitué à faire sonner la rime et à cadancer les vers, qu'une fois dans un passage de Mithridate - Quand le sort ennemi m'aurait jeté plus bas , Vaincu, persécuté... - ne se rappelant pas assez tôt le dernier hémistiche du second vers , il ne put s'empêcher, par une certaine habitude, d'y substituer machinalement tati, tatou, talas sans discontinuer le reste de la tirade, et sans même se déconcerter. C'est ce même acteur qui, toute sa vie accoutumé d'aller à la buvette à chaque entracte d'une pièce, se trouva un jour si ivre à la fin de la même tragédie, qu'en prononçant le dernier vers - Venez et recevez l'âme de Miltridate - il vomit sa boisson sur Xipharès obligé de recevoir les derniers embrassements dans la pièce.  
En voici une autre, d'une autre nature...

Un des principaux acteurs de la Comédie-Française s'arrêta court dans une tragédie , à ce passage J'étais dans Rome alors... qu'il eut beau recommencer deux ou trois fois sans pouvoir rattraper le fil du rôle. À la fin, voyant qu'il n'y avait pas moyen d'en sortir, et que le souffleur, distrait ou déconcerté, le laissait là aussi maladroitement, il fixa celui-ci d'un œil de sang froid, en lui disant avec un ton de dignité : «Hé bien, monsieur!... que faisais-je dans Rome?»

Et celle-ci, illustrant toute la méchanceté (mais drôle!) du parterre...

On a dit d'une actrice qui était assez bonne, mais fort laide : « On a beau l'applaudir, elle fait toujours mauvaise mine ». qui est dans la même ligne que celle-là (que j'ai peut-être déjà publiée sur ce blogue mais que je remets parce que je l'aime bien): L'acteur Beaubourg, qui était extrêmement laid, représentant le rôle de Mithridate (celui de Racine ), madame Lecouvreur qui jouait celui de Monime, lui dit : Ah! seigneur, vous changez de visage. Un habitué du parterre cria : «Laissez-le faire».

«Leuleu» ou le corps matière


Andrée-Anne Giguère présente, encore ce soir (pour la dernière fois), le projet de création qui met un terme à ses études à la maîtrise en art de l'UQAC.

Avec Leuleu, un ensemble d'actions théâtrales misant sur le performatif, elle cherche à explorer les liens entre la technologie et le ressenti

Pour y arriver, elle établit un canevas où, à partir du vécu (réel) d'une personne souffrant de dystrophie musculaire, les quatre comédiennes-performeuses (Giguère, Anick Martel, Anne-Marie Ouellet et Elaine Juteau) seront soumises à différentes épreuves jusqu'à la limite de l'épuisement (poids, entraves, tâches impossibles, durée), dans un rapport constant à la projection vidéo.

De ce projet - qui évite heureusement de sombrer dans la simple illustration et dans le sentimentalisme - émanent de beaux moments scéniques (dans une esthétique somme toute assez dépouillée - et bleue! - composée de panneaux de styromousse, de bacs de sable et de menus objets) et des images fortes (notamment par l'apport des actions technologiques de Pierre Tremblay-Thériault et Yves Whissel).

Du coup, plus qu'anecdotique, le sujet devient véritablement écriture du corps. Une matière qui, s'inscrivant dans les muscles et l'effort déployé sur le plateau (par le halètement, le cri sourd, la sueur, la tension), réussit à capter l'attention, à faire réfléchir, à émouvoir même. Sans morale. En toute simplicité. Et avec un plaisir manifeste, une franche camaraderie entre les six intervenants.

Un discours s'installe (tant par le visuel que par l'échange de paroles impromptues) sans pour autant s'enfermer dans un sens unique. De quoi parle-t-on? De la maladie? Oui. Du passage de «la difficulté à» à «l'impossibilité de». Mais aussi peut-être de rapport à l'autre. Du rapport à soi, à son corps. De la tyrannie de l'image. Autant de possibilités qu'il y a de regardants...

Les propositions emplissent l'espace, s'offrant à différentes analyses. Au cours de l'heure et quart que durera la présentation, il y aura bien peu de moments de flottements...

Le décentrement de la représentation inhérent à ce type de création est amplifié, par ailleurs, par le déplacement constant des spectateurs. Ceux-ci, installés à quatre sur un praticable (il y en a huit pour un maximum de trente-deux spectateurs), seront exposés à différentes configurations de l'espace qui tenteront d'orienter le regard. Mais en vain. Sollicités de toute part, ils chercheront à tout voir en se contorsionnant sur leur siège, devenant aussitôt  partie prenante de ce lieu.

C'est toute la force de ce projet de Giguère: maintenir un pont entre la création en cours et l'intérêt du public. Et le théâtre performatif, qui  peut parfois se teinter d'hermétisme, trouve là un convaincant aboutissement.
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Daniel Côté, du Quotidien, a écrit Une façon d'explorer le rapport au corps dans l'édition du 4 octobre dernier qu'on peut lire ici.
 
Marie Christine Bernard y est également allée de ses commentaires sur Mauvaises Herbes, dans son billet Vivre égale danger qu'on peut lire en cliquant sur ce lien.

mercredi 3 octobre 2012

De la liberté de la profusion


Thomas Ostermeier représente, pour moi, le metteur en scène contemporain par excellence... pour qui le répertoire ne cède en rien devant la création, pour qui le théâtral peut co-exister avec la performance, pour qui le théâtre se fait, oui... mais aussi, il se pense. Il y a, chez cet homme, toute une rigueur, une exigence de la scène. Paradoxalement, quand on le lit (ou que le lit par le biais d'entrevues et d'articles), demeure toute la dimension ludique de cet art.

J'aime bien aussi sa philosophie (par ailleurs, il faut dire que c'est un metteur en scène post-meyerholdien qui a tout pour m'attirer) comme cette réponse donnée à Sylvie Chalaye (tout l'entretien a été publié en 2006 chez Acte Sud-Papiers, dans la collection Mettre en scène) qui voulait avoir son avis sur le fait que certains metteurs en scène français oublient cette dimension ludique du théâtre...

Cela a un rapport avec le fait qu'un metteur en scène en France crée une seule production par an, et parfois beaucoup moins. Attendre un an et demi, deux ans, pour monter un spectacle n'autorise pas à l'erreur. Moi aussi j'ai beaucoup de doutes à propos des chemins dans lesquels je m'engage, je me pose la question de savoir si mes choix sont les bons, mais j'ai le grand avantage de faire par an trois mises en scène et parfois plus. Je peux expérimenter et quand, dans une mise en scène, j'ai choisi une direction radicale qui, en définitive, ne me satisfait pas complètement, je peux changer cette direction dans la mise en scène suivante. Quand on crée une fois par an, on est obligé de tout mettre, tous les soucis, toutes les peurs et tous les chemins, impossible de se tromper, il n'y a pas de place pour l'essai, l'exploration, et la pression est trop forte. Mais quand on a la possibilité de faire plusieurs créations par an, l'enjeu n'est plus le même et la liberté est plus grande.

Voilà une pensée que je trouve intéressante quand je m'y arrête et qui me semble contenir un fond de vérité qui devrait pouvoir se vérifier.

mardi 2 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]

Depuis quelques semaines, le scénographe de cette troisième version d'Orphée aux enfers (présenté par la Société d'art lyrique du Royaume), Christian Roberge, planche sur les maquettes pour dégager, à partir de mes demandes, l'esthétique de ce projet.

Peu à peu, dans l'échange de nos nombreux courriels parfois détaillés, parfois brefs, parfois dans une forme interrogative, d'autres fois dans le simple commentaire, se développe un espace scénique de plus en plus concret. Voilà aussi l'avantage de travailler régulièrement avec les mêmes collaborateurs: cette facilité à se faire comprendre, à rapidement se mettre sur la même longueur d'ondes...

À ce stade, il est donc possible de donner, à ceux qui font partie de ce projet, un fort bon aperçu de l'univers théâtral choisi. Un univers parodique... en lien direct avec le ton de la musique et du livret. Un univers sur la scène comme un petit théâtre sur le théâtre. À cet univers se grefferont bientôt l'apport des autres concepteurs.

Dans un tout autre ordre d'idée, j'ai assisté, il y a peut-être deux semaines, à une répétition du choeur de cette opérette (sous la direction de Josée Ouellet). Il y a quelque chose de fort stimulant que d'entendre chanter tous ces hommes et toutes ces femmes ensemble, d'atteindre une certaine harmonie. Et quel plaisir que de rencontrer bientôt les solistes...




lundi 1 octobre 2012

Du Guitry en concentré


En déambulant dans les rues de Québec, samedi dernier, j'ai trouvé ce recueil de courtes pièces de Guitry. Il y en a vingt-deux... dont dix-huit qui me sont inconnues. C'est donc une fête sur ma table de chevet! Découvrir un auteur qu'on connaît bien, c'est quelque chose d'euphorisant (bon, le terme est peut-être un peu fort... mais quand même...)... Quelques heures de plaisir en perspective... Et qui sait, peut-être y aura-t-il, sous peu, une nouvelle production guitriesque à mon agenda (alors que j'ai monté, sans moyen, Nono, en 2008)...