mercredi 28 août 2013

Quand Sarah Bernhardt parle de nous...


Sarah Bernhardt a fait, au cours de sa vie, quelques tournées au Nouveau-Monde... et généralement, elle était accueillie comme une reine, comme une impératrice, comme une déesse... Pourtant, en 1905,  à Québec, elle s'est laissée aller à quelques bons commentaires incendiaires (il est possible de lire ses pérégrinations dans cet article d'où est tirée la citation suivante):

Je ne comprends rien à votre population, dit-elle. Vous avez des Canadiens-anglais [sic), des Canadiens-irlandais [sic], des Canadiens-français [sic], des Canadiens-iroquois [sic]! mais voulez-vous me dire pourquoi vous vous appelez des Canadiens-français [sic]! Vous avez à peine une goutte de sang français dans les veines. [...] Vous avez un beau pays, mais c’est tout. Depuis vingt-cinq ans l’agriculture peut-être a prospéré, mais le reste? Vous n’avez pas de peintres, vous n’avez pas de littérateurs, vous n’avez pas de sculpteurs, vous n’avez pas de poètes. Frechette peut-être, et un autre jeune. Mais sapristi, vous n’avez pas d’hommes, vous n’avez pas d’hommes! [...] C’est à vous, les journalistes, et à la jeunesse étudiante, à préparer l’avenir et à former le goût et les mœurs d’un pays [...] Vous avez progressé depuis vingt-cinq ans mais en arrière [...] Vous êtes sous le joug du clergé [...]Vous lui devez ce progrès en arrière qui vous fait ressembler à la Turquie.