jeudi 15 juillet 2010

Critique de «L'Assemblée des femmes»

Marilyne Renaud, Valérie Tremblay, Marie Noelle Lapointe et Erika Brisson
Photographie: Alexandre Nadeau

Article paru ce matin dans le Quotidien, sous la plume de Roger Blackburn (présent à la première), en page 25 avec, pour titre:

«L'Assemblée des femmes» du Théâtre 100 Masques -
Un bijou de création, grivois et hilarant.

La pièce de théâtre d'été «L'Assemblée des femmes», présentée par le Théâtre 100 Masques à la salle Murdock du Centre des arts et de la culture de Chicoutimi est une création pour les adultes. Laissez vos jeunes de moins de 16 ans à la maison, mais ne ratez pas ce bijou de création, vous allez adorer.

Le propos est verbeux, les textes sont crus et grivois, la mise en scène est vulgaire, les comédiennes un peu salopes, les costumes (une réalisation d'Émilie G.-Gagnon) des femmes sont bruns et tous semblables alors que ceux des femmes déguisées en homme sont obscènes et hilarants. Le metteur en scène Dario Larouche a fait du texte d'Aristophane, écrit 390 ans avant Jésus-Christ, un exposé moderne avec des comédiennes excellentes.

L'action se déroule en Grèce il y a 2400 ans alors que la ville d'Athènes vit des difficultés économiques et de gouvernance. Les femmes s'emparent du pouvoir par manigance et dirigent la cité à leur façon. Tous les biens sont mis en commun, les épouses privent leur conjoint de relations sexuelles pour les asservir et les faire obéir à leurs moindres désirs et obligent les jeunes hommes à faire l'amour avec une vieille laide avant de copuler avec une belle jeune fille.

Les sept comédiennes qui occupent la scène jouent leur rôle de façon magistrale, tant sur le plan individuel que collectivement lorsque les scènes les rassemblent sur les planches. La vie quotidienne, sous la gouverne des femmes, tourne rapidement au ridicule, les situations sont grotesques et absurdes. On s'attache aux 17 personnages qui apparaissent sur scène. Les hommes, personnifiés par les femmes, se présentent dans le décor avec un immense pénis rose en tissu qui pend entre leurs jambes. Ils s'amusent avec cet objet sexuel qu'ils manipulent constamment en lui faisant des noeuds, en le dirigeant vers leur convoitise, en l'embrassant et bien d'autres mouvements qui finissent par faire sauter les épaules des spectateurs.

Étant donné que les hommes doivent satisfaire une vieille laide avant de s'offrir une jeune, selon les nouvelles lois adoptés par les femmes, cette réglementation donne lieu à des moments hilarants. La saynète érotique, pour ne pas dire pornographique, de la femme qui fait languir son mari qui meurt d'envie de lui faire l'amour est incroyablement drôle.

La pièce, d'une durée de 90 minutes comprend neuf tableaux et met en vedette Erika Brisson dans le rôle principal de Praxagora, Mélanie Potvin, Émilie Gilbert-Gagnon, Marie-Ève Gravel, Marie Noëlle Lapointe, Marilyne Renaud et Valérie Tremblay.