mardi 19 novembre 2013

«Trou Noir»... [Carnet de mise en scène]


Eh non... ce projet n'a pas encore vu le jour (les billets antérieurs publiés sur le sujet se retrouvent ici)... mais ça s'en vient! Après des répétitions difficiles - pour de nombreuses raisons extérieures au travail en salle... de la tempête à la visite aux urgences! - nous avons retrouvé un élan et nous nous acheminons vers une première série de représentations dans les prochaines semaines (les détails viendront bientôt).

Le cadre est maintenant établi... de même qu'une certaine routine dans l'exécution de ce long monologue qui pose, par ailleurs, quelques difficultés par sa structure même toute faite de redondances et de motifs récurrents. 

Jouer sans jouer. Le non-jeu qui se donne pourtant en représentation. Tel est le paradoxe, la quadrature du cercle que nous devons résoudre... 

Voilà le genre de projet qui nourrit la réflexion pour le praticien que je suis... Beaucoup plus que tout autre type de mise en scène. Peut-être parce qu'il est nécessairement plus personnel vu que j'en signe le texte et qu'il n'est pas soutenu par une compagnie...

Je suis bien content... même si la rencontre avec le public n'a toujours pas eu lieu. Tout se met en place lentement mais sûrement.

Sarah Bernhardt dans toute sa splendeur!

Voici une autre anecdote sarah-bernhardtienne - ce blogue en est rempli! - racontée, cette fois, avec une bienvaillante ironie, le grand metteur en scène français Roger Blin dans Souvenirs et propos (vive le Dictionnaire de la langue du théâtre!):


Je me souviens avoir vu Sarah Bernhardt au Trocadéro, dans ce qui est aujourd'hui le Palais de Chaillot, jouer Athalie. Je situe ça vers 1919, mon père m'y avait emmené et je revois très bien cette bonne femme portée par des figurants sur un palanquin [la comédienne a été amputée d'une jambe], recouverte d'un grand manteau rouge et qui gueulait avec une espèce de voix très haut perchée, qui m'a fait très peur. Dans la scène du songe d'Athalie, elle se tournait vers le public pour crier: «Pour réparer des ans l'irréparable outrage» comme si elle disait: «C'est moi qui vous dis ça et je vous emmerde.»