jeudi 26 mai 2011

L'Affaire de la rue Lourcine [Carnet de mise en scène]


Nous avons fait un nouvel enchaînement de L'Affaire de la rue Lourcine hier soir. Un enchaînement correct, mais sans plus. À un peu plus d'un mois de la première, il faut maintenant que le travail s'enclenche d'une façon plus rigoureuse. Sur le métier, nous remettons notre ouvrage.

Généralement, tous les déplacements, gestes, mouvements, actions sont brusques. Il faut atteindre une fluidité et une précision en tout, un synchronisme lorsque nécessaire, une force motrice continue d'un bout à l'autre de la production.

L'espace réduit qui confine à une proximité continuelle, comme je l'ai à quelques reprises mentionné, ne supporte aucune faille, aucune improvisation, aucune hésitation. À ce titre, je n'attends rien de moins que la perfection scénique, la virtuosité de la part des acteurs.

Du coup, les comédiens ne peuvent se permettre de relâchement(s) en scène. Ils doivent maintenir leur corps en tension, en état de jeu constant, prêt à réagir au quart de tour.

La calme doit régir le travail de jeu. Avec cette histoire de faux-fuyants, d'urgence, de crainte, de frayeur, de terreur, il est facile de tomber dans l'incontrôlable et l'incontrôlé, le criard, le cabotinage. Cette production est très physique. L'essoufflement, l'émotion ne doivent en aucun cas devenir le canevas de construction du personnage.

Tous les apartes doivent être revus. Ces moments où le comédien doit marquer la complicité avec le public doivent se faire plus clairement.

Le langage doit être plus châtié ou, du moins, un peu plus homogénéisé d'un acteur à l'autre. C'est toujours un problème avec les textes français (dans le sens de «venus de France») et leur mise en bouche d'un comédien à l'autre.

Enfin, tout doit encore être travaillé... peaufiné... nuancé... précisé... amélioré... dynamisé... rehaussé.