lundi 31 décembre 2012

Sur nos scènes (et dans le milieu) en 2012!


Et on poursuit au chapitre du bilan de l'année qui s'achève... avec des remarques qui me sont significatives...

2012, c'est... si on se fie au billet précédent, une année somme toute occupée (sans toutefois être plus ou moins intense que les années antérieures) avec près d'une trentaine de productions locales (incluant les productions universitaires)... sans compter les reprises de même que les spectacles invités...

2012, c'est... un début d'année stimulant alors que me sont accordées deux charges de cours (Dramaturgie et mise en scène et Atelier de production). Malheureusement, le plaisir sera assombri par tous les événements du printemps érable...Un coït interrompu.

2012, c'est... le fameux voyage à Lyon, piloté par les Têtes Heureuses, qui mènera les huit compagnies professionnelles de la région à se donner en spectacle principalement au Théâtre des Asphodèles et au Théâtre des Marronniers. Le but premier de cette expérience a-t-il été atteint? Je ne saurais le dire... Par contre, ce voyage a assurément permis de resserrer des liens entre les artisans du milieu et avec ceux de la ville de la gastronomie!

2012, c'est... la fin de l'édition régionale du Voir pour laquelle j'écrivais, depuis 2010, la plupart des articles touchant au théâtre... Quelques jours plus tard, sous l'impulsion de Joël Martel et Marielle Couture (qui finiront l'année par leur entrée au Progrès du Saguenay), était lancé le site Mauvaises Herbes pour pallier à l'espace laissé vacant.

2012, c'est... l'élection du PQ (et tout ce qui vient avec)... avec, éventuellement, une incidence (espérons-la positive) sur le milieu culturel... Pour le moment, c'est le calme plat.

2012, c'est... l'année (la dernière?) du Festival International des Arts de la Marionnette à Saguenay qui réunit, dans la ville, des dizaines de spectacles venus des quatre coins du monde. Mes coups de coeur (parmi les spectacles que j'ai vu) vont à Nosferatu du Bob Théâtre et Joseph la tache du NTE. C'est aussi, en fin d'année, l'inquiétante annonce de la mise en faillite de l'organisme...

2012, c'est... le lancement du dépliant promotionnel concerté, Le SLSJ, Zone de jeux et de création qui découle d'une décision prise lors du second Forum sur le théâtre tenu en juin.

2012, c'est... théoriquement, l'année de la rénovation de l'Auditorium-Dufour qui verra son nom être remplacé par celui contesté (et contestable!) de Théâtre Banque Nationale.

2012, c'est... je dirais, l'année qui a vu le Collectif Les Poulpes (Anick Martel, Elaine Juteau, Maude Cournoyer, Andrée-Anne Giguere) se consolider et prendre de plus en plus d'espace.

2012, c'est... enfin, une augmentation des effectifs de théâtreux de la région par la naissance de plusieurs petits bébés qui connaîtront assurément la joie d'avoir des parents sur les planches! Félicitations aux Pierre Tremblay, Marie-Noëlle Lapointe, Erika Brisson, Maude Cournoyer, Martin Giguère et leur conjoint(e)... le cas échéant!

Mais 2012, c'est aussi... dans un registre beaucoup plus personnel, ma première véritable incursion sur scène avec la dernière production du CRI, Petites morts et autres contrariétés... Y en aura-t-il d'autres? Je l'ignore... car malgré tout le plaisir que j'ai pu avoir, il serait faux de dire que j'ai eu la piqûre!

Voilà. Si j'oublie un événement digne de mention, il est possible de l'ajouter par le biais des commentaires! La table est maintenant mise pour débuter l'année 2013!


dimanche 30 décembre 2012

Sur nos scènes en 2012


Comme à chaque année (et puisque nous avons survécu à la fin du monde), je profite des derniers jours de décembre  pour dresser le bilan de l'année qui s'achève. Je débute donc par faire la recension (la plus exhaustive possible... à partir des calendriers hebdomadaires publiés sur ce blogue) de toutes les productions régionales (à caractère professionnelles... et j'inclus ici les productions universitaires qui sont, en quelques sortes le prélude à bien des démarches et les productions dites amateures d'envergure) qui ont marqué le paysage théâtral régional en 2012.

Pour marquer d'un simple regard les différentes catégories qui émaillent cette liste, je propose donc cette petite légende: les productions professionnelles et recherches, les productions de loisirs et autres événements, les productions académiques.

Voici donc avec les productions locales (excluant pour le moment les reprises)...:


Une heure avant (Rubrique)
Les Brigands (SALR)
Collection 2012 (UQAC-BIA-Marilyne Bédard)
Les Impromptus scéniques (100 Masques/À Bout Portant)
La formation de l'acteur de Constantin Stanislawski (UQAC-BIA-JF Cantin)
La forêt où nous pleurons (UQAC-BIA-Valérie Essiambre)
Les superhéros ont la queue basse (UQAC-BIA-MC Brassard)
Cinq cons et un bâton (UQAC-BIA-Simon Allard)
La méthode du bonheur (expérience #2) (UQAC-BIA-Julie Tremblay)
Notes sur la mélodie des choses (Têtes Heureuses)
La mi-temps (Têtes Heureuses)
Albertine en cinq temps (Mic Mac)
Une parade avec Gille : L'Oreiller (Faux Coffre)
Morceaux de solitude(s) (UQAC-BIA-Production)
Pendant le Jack Side Jazz Band (Josée Laporte)
La route des milles et une histoires (Jimmy Doucet)
La marmite (100 Masques)
Le divan (Jimmy Doucet)
Oh! Cabaret (collectif)
La Fabuleuse histoire d'un Royaume (Ville Saguenay)
Parents un jour, parents toujours! (Vauvert)
Une parade avec Gille: La flûte (Faux Coffre)
Daïdalos, théâtres d'un labyrinthe (Tortue Noire)
Strict Minimum (A Bout Portant)
Leuleu (UQAC-Maîtrise-Andrée-Anne Giguère)
Petites morts et autres contrariétés (C.R.I.)
Quand grincent les anges dans nos campagnes (100 Masques)


À ces productions locales s'ajoutent les différentes reprises qui ont ponctué le calendrier de même que les sorties et les tournées:
Les lectures de Diogène (Faux Coffre)

Roméo et Juliette de William Shakespeare (Faux Coffre)
Une histoire dont le héros est un chameau (Amis de Chiffon)
L'éclaireur (Amis de Chiffon)
Rage (A Bout Portant)
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (100 Masques)
Le déclin des soleils de glace (A Bout Portant)
Kiwi (Tortue Noire)
Le Grand oeuvre  (Tortue Noire)

Offenbach fait du chantage (SALR)
Catatonie (C.R.I.)


Ça donne pas mal le ton de l'année qui prendra fin dans quelques heures. Peut-être ai-je oublié quelques productions en chemin... si c'est le cas, il est possible de les ajouter par le biais des commentaires. Une chose est sûre: ce que j'ai pu en manquer, de ces productions!

lundi 24 décembre 2012

Dans la ville de Goethe...


Ça y est... à l'heure actuelle, je devrais être à Francfort (Allemagne), ville de naissance de Goethe... où il a notamment écrit (il est possible de visiter sa maison) Les souffrances du jeune Werther et la première mouture de son célèbre Faust, un monument du répertoire théâtral universel!

dimanche 23 décembre 2012

Nouvelle acquisition!


En furetant dans une librairie, hier soir, j'ai mis la main sur l'ouvrage Leur trac au théâtre d'Éliane Arav, publié en 2012 chez la maison d'édition Payot... Un type de bouquin parfait pour le temps des vacances de Noël... et qui a le mérite de me donner un peu de jus pour de futurs billets sur ce blogue.

Voici ce qu'en dit la quatrième de couverture: Peur de bafouiller, d'avoir un trou de mémoire ou de ne pas être à la hauteur : parler en public, sur scène ou dans la vie, c'est toujours s'exposer au trac. Tous les acteurs en font secrètement l'expérience avant de monter sur les planches. De Pierre Arditi à Philippe Torreton, en passant par Judith Magre, Anny Duperey, Gisèle Casadesus et Jean-Claude Dreyfus, ou encore Patrick Chesnais, Claire Nadeau et Michel Fau, une centaine d'entre eux se sont confiés à Éliane Arav, livrant sur cette peur très intime une foule d'anecdotes, de rituels personnels, d'erreurs à ne pas commettre et de conseils pour la dépasser. 

Juste pour donner une idée du ton de ce livre de 265 pages, je retranscris ici la table des matière (qu'il faut lire en gardant à l'esprit le fait que tout tourne autour du trac du comédien... mais aussi de celui du chanteur, du metteur en scène et des concepteurs!):
  • Mise en trac
  • Chapitre premier: Répétitions
  • Chapitre 2: Un décor, des lumières et quelques accessoires
  • Chapitre 3: Le costume: chacun son rôle
  • Chapitre 4: Les loges: boudoir ou cellule?
  • Chapitre 5: Maquillage: devenir un autre
  • Chapitre 6: Le jour de la première
  • Chapitre 7: On mange avant ou après?
  • Chapitre 8: Superstitions et interdits
  • Chapitre 9: Besoins naturels et lingerie fine
  • Chapitre 10: Juste avant de lever (les minutes avant le début du spectacle)
  • Chapitre 11: Soudain, la magie, le public
  • Chapitre 12: Les saluts et après
  • Chapitre 13: Et le lendemain, tout recommence
  • Chapitre 14: Sans douleurs ni états d'âme
  • Chapitre 15: En avant la musique, chanter aussi
  • Chapitre 16: La dernière et la tournée
  • Rideau!
  • Le trac sur le divan: trois psys témoignent
Après l'avoir feuilleté (et reconnu tellement de situations... voire des gens bien précis),  il me semble que ce presque recueil donne dans le même ton que le fameux Petit lexique amoureux du théâtre de Philippe Torreton dont il fut quelques fois question sur ce même espace: une connaissance intime de la pratique...  avec un regard ironiquement tendre pour toute sa faune!



samedi 22 décembre 2012

Quand les marionnettes s'emmêlent...


Hier, parmi les nouvelles de fin du monde et de tempêtes, une petite manchette s'est glissée... presque inaperçue. Une bien petite nouvelle (qu'on peut lire ici)... et pourtant, quelle conséquence elle peut avoir! Le Festival des Arts de la Marionnette au Saguenay va mal... va très mal... s'il va encore! Bien peu de personnes ont vu venir cette situation... surtout après le succès de la dernière édition...

Quels sont alors les tenants et aboutissants de cette faillite

Sera-t-il récupérable? Et si oui, comment s'en sortira-t-il? Un sauvetage est-il envisageable? Et avec quelle équipe?

Ou subira-t-il la même médecine que le défunt Théâtre du Saguenay? Devenir un souvenir...

Voilà un événement phare, un important pan du milieu culturel (et théâtral!) de la région qui sombre dangeureusement vers une fin prochaine. Malaise.


vendredi 21 décembre 2012

En attendant la fin du monde...


Viendra? Viendra pas? Toute cette histoire de fin du monde me rappelle l'un des grands succès de Ionesco, Le Roi se meurt, écrit en 1962...

LE ROI  -  J'ordonne que des arbres poussent du plancher. (Pause.) J'ordonne que le toit disparaisse. (Pause.) Quoi? Rien? J'ordonne qu'il y ait la pluie. (Pause. Toujours rien ne se passe.) J'ordonne qu'il y ait la foudre et que je la tienne dans ma main. (Pause.) J'ordonne que les feuilles repoussent. (Il va à la fenêtre.) Quoi? Rien? J'ordonne que Juliette entre par la grande porte. (Juliette entre par la petite porte au fond à droite.) Pas par celle-là, par celle-ci. Sors par cette porte. (Il montre la grande porte. Elle sort par la petite porte, à droite, en face. À Juliette.) J'ordonne que tu restes. (Juliette sort.) J'ordonne qu'on entende les clairons. J'ordonne que les cloches sonnent. J'ordonne que cent vint et un coups de canon se fassent entendre en mon honneur. (Il prête l'oreille.) Rien!... Ah si! J'entends quelque chose.

LE MÉDECIN - Ce n'est que le bourdonnement de vos oreilles, Majesté.

MARGUERITE au roi  -  N'essaye plus. Tu te rends ridicule.

MARIE au roi  -  Tu te fatigues trop mon petit Roi. Ne désespère pas. Tu es plein de sueur. Repose-toi un peu. Nous allons recommencer tout à l'heure. Nous réussirons dans une heure.

MARGUERITE au roi  -  Tu vas mourir dans une heure vingt-cinq minutes.

LE MÉDECIN  -  Oui, Sire. Dans une heure vingt-quatre minutes cinquante secondes.

LE ROI à Marie  -  Marie!

MARGUERITE  -  Dans une heure vingt-quatre minutes quarante et une secondes. (Au Roi.) Prépare-toi.

mercredi 19 décembre 2012

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


Les activités pour cette production feront relâche pour les jours à venir... jusqu'à la reprise (intensive!) qui nous mènera vers la première du 7 février prochain.

Dans l'ensemble, le travail suit son cours de belle façon. 

Après quatre jours - quatre samedis! - de mise en scène avec le choeur, il est possible d'avoir un fort bon aperçu de sa ligne directrice, du ton qui lui est dévolu, de son vocabulaire gestuel. À peu près toutes ses apparitions ont été placées... grossièrement, peut-être, mais assez pour accélérer le processus dès janvier en y intégrant les solistes. 

Pour ce spectacle, j'ai pris le parti de ne pas inviter de chorégraphe et d'assumer la direction des mouvements. Et c'est là un des plus grands plaisirs de la  mise en scène: donner forme à une image scénique dynamique! 

L'autre plaisir est d'entendre résonner cette masse humaine sur des airs fort stimulants!

Pendant ce temps, la scénographie continue d'évoluer. Esthétiquement, nous avons choisi d'aller vers un décor à deux dimensions (selon le principe des livres pop up), très léger... qui pourra être manipulé avec efficacité, permettant, du coup, de multiples changements de lieux à vue!

Si tous les morceaux scénographiques sont réalisés, restent maintenant, d'ici l'entrée en salle, à finaliser la peinture...

mardi 18 décembre 2012

De l'importance du rythme sur la scène...



Au théâtre, le temps est très précieux. Si une scène qui, dans l'idée de l'auteur, doit être très rapide, dure plus longtemps qu'elle ne devrait, elle pèse comme un fardeau sur la scène suivante qui pour l'auteur est capitale. Et le spectateur dont le regard s'est attardé sur ce qu'il devrait oublier au plus vite est fatigué quand vient la scène importante. Le metteur en scène l'a excessivement encadrée.
Vsevolod Meyerhold

Cette idée du temps scénique/dramatique est peut-être la pierre angulaire de toute la pratique meyerholdienne. L'essence du théâtre se trouve ainsi recentrée... passant de l'interprétation au rythme. 

Ce rythme qui est si facilement identifiable du côté du spectateur et si difficile à ressentir du côté du comédien...

Dans l'extrait ci-haut, il n'est question que de durée... mais cette préoccupation se retrouve partout: dans le ton, le débit, le volume de la voix; dans le geste et le mouvement; dans l'atmosphère qui englobe tout. Ce qui mène nécessairement vers un théâtre somme toute assez chorégraphique régi par le tic tac d'une horloge!

vendredi 14 décembre 2012

«Quand grincent les anges dans nos campagnes»... [Carnet de mise en scène]

Montage-collage des visages des comédiens à partir de l'affiche originale, par Patrick Simard

La première de ce soir se fera décidément sous un épais tapis de neige... pour un véritable Noël blanc... du moins, à l'extérieur, parce que dans la salle, l'humour sera plutôt au noir et le rire au jaune!

La mouture 2012 du spectacle de Noël est prête, désormais, à affronter le public... dans toute sa fragilité et malgré tous les principaux écueils qui risquent de survenir (écueils inhérents à ce type de représentation):

  • affaissement du rythme au fil des numéros;
  • hésitation dans le texte (texte qui n'existe pas sinon un canevas somme toute assez détaillé) et dans l'enchaînement de celui-ci;
  • peur de ne pas être compris qui se transforme en sur-explication et sur-démonstration;
  • renfermement sur la scène (refuge derrière un quatrième mur) alors que ce genre demande une recherche constante de la complicité du public;
  • manque de contrôle de l'interprète (sur le punch, sur les rires, sur l'énergie déployée, sur les rattrapages à faire en cours de jeu).

Je considère encore, après six ans, que ces spectacles de Noël sont de bons exercices pour les comédiens... que ce soit au niveau du chant, de la création de texte en répétition, de la chorégraphie, de la prise en charge d'une mise en scène qui, bien qu'elle leur donne quelques repères, n'en demeure pas moins trouée de partout!

Il est possible de réserver en tout temps... soit par téléphone (au 418-698-3895), soit par courriel (à les100masques@hotmail.com), soit par Facebook (en suivant ce lien).

mercredi 12 décembre 2012

Kleist et le centre de gravité du mouvement


Voici un petit ouvrage fort intéressant, écrit au tout début du XIXième siècle qui verrait le théâtre subir, coup sur coup, de multiples révolutions esthétiques de même que l'apparition d'un nouvel actant qui prendrait par la suite une importance parfois démesurée: le metteur en scène. 

Ce petit livre (d'à peine 20 pages dans cette même édition) a, à son époque, marqué la pratique et les esprits par les idées qu'il véhiculait. En quelques lignes, Kleist défini, par la relation d'une discussion entre l'auteur et un ami, une vision théâtrale  forte (notamment sur le jeu) à partir de la marionnette. 

Ainsi décrit-on le sujet de cet essai dans la postface écrite par Jérôme Vérain: Le protagoniste principal du dialogue, un danseur d'opéra, soutient que les pantins articulés surpassent l'être humain en ce qu'ils sont exempts d'Affectation, ce mal qui apparaît dès que l'âme, faussée, «se trouve en tout point autre que le centre de gravité du mouvement». C'est la conscience qui est responsable de ce divorce avec l'état de nature: la grâce est devant nous ou derrière nous, elle n'appartient qu'à la matière ou aux dieux, et l'humanité est condamnée aux tortures et aux gesticulations inutiles de l'entre-deux.

Concrètement, ce sont des idées comme celle-ci qui y sont édictées: 

Chaque mouvement avait son centre de gravité; il suffisait de le diriger, de l'intérieur de la figure; les membres, qui n'étaient que des pendules, suivaient d'eux-mêmes, sans autre intervention, de manière mécanique. (p.10) 

Un peu plus et le thème de la sur-marionnette de Craig apparaîtrait!... et quelque mots encore et peut-être Meyerhold serait-il lui aussi en phase avec ce penseur! Il y a tout un pan de cet écrit qui consiste à développer l'idée du centre de gravité du mouvement... Intéressant...


jeudi 6 décembre 2012

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


Les répétitions avec le chœur ont débuté il y a deux semaines... bien que celui-ci répète, dans les faits, depuis la fin du mois de septembre (sous la direction de Josée Ouellet).

Un chœur fort présent dans deux des quatre tableaux de cette opérette. Un chœur (pris dans sa qualité de masse uniforme) aux trois fonctions essentielles dans cette production: interprétative pour le jeu et les mouvements, scénographique pour les poses et la mise en espace, technique pour les changements de décors...Un chœur fébrile avec de grands airs dynamiques et soutenus pour créer une présence éminemment théâtrale que je compte utiliser à fond.

Lors des prochaines rencontres, nous en serons à nous frotter aux morceaux les plus connus comme le final de la première partie (le fameux Gloire à Jupiter) et à l'hyper-classique Galop Infernal dont il est question dans le vidéo qui illustre ce billet...

Il y a, dans ce travail, quelque chose d'exaltant: autant de monde (même s'ils ne sont pas plus qu'une vingtaine) dans une même salle à chanter fort et bien, dans le plaisir et une certaine folie...  

Par ailleurs, la production des décors de Christian Roberge est aussi en chantier et avance beaucoup plus vite que prévu! Les choses se placent rapidement et dès la prochaine répétition, nous aurons les bons éléments à déplacer!

mardi 4 décembre 2012

De l'origine de la performance dans le théâtre...

Il est toujours un peu difficile de faire les rapprochements et/ou les recoupements entre le théâtre et la performance, tant l'un(e) semble rejeter l'autre avec force. Pourtant chacune de ses formes se (re-)(dé-)compose dans l'autre. 

La performance dans le théâtre? Pourquoi pas... et si la préséance revenait d'abord à la première?

Aristote revient sans cesse sur le fait que le théâtre imite des personnages en action. Or, dans «représentation», il y a «présence», et «présent»: l'acteur prête son être à un personnage, il en actualise l'existence, c'est-à-dire qu'il en fait une réalité concrète, contemporaine du vécu des spectateurs. Face aux spectateurs qui regardent, les acteurs se donnent en spectacle. Cette notion permet à la critique moderne de parler à propos du théâtre de «performance» («manifestation d'une action corporelle dans un lieu spécifique conçu pour être observé»). La performance suppose qu'il y ait une action présentée en direct, soumise au regard immédiat des spectateurs eux-mêmes physiquement présents. En ce sens, le théâtre n'est qu'un aspect particulier d'un grand nombre d'autres activités liées elles aussi à la performance (sport, religion, politique, etc.). Cependant, le théâtre s'en distingue du fait que l'espace scénique se transforme en un espace symbolique auquel chacun se met à croire, tandis que les corps réels des acteurs se mettent à assumer des rôles distincts de leur véritable identité.

Ces notes et distinctions sont tirées d'un article fort intéressant, Apprécier le théâtre contemporain - texte et mise en scène, écrit par Mireille Habert (qu'on peut lire en entier ici).

lundi 3 décembre 2012

«Quand grincent les anges dans nos campagnes»... [Carnet de production]


C'est dans quelques jours que débuteront les représentations de cet ultime spectacle de Noël... une tradition dont l'origine remonte déjà à 2007! Un dernier tour de piste dans cet univers des Fêtes... avant que de ne sombrer (si ce n'est déjà fait!) dans la recette... quoique c'est justement le but avoué de ce type de projet! Et de là tout le plaisir de ressasser, année après année, les mêmes boules et les mêmes grelots! 

Un retour de nos meilleures chansons traditionnelles dans de nouveaux contextes! Après la pièce et le spectacle à numéro, voici donc le tour de chant... grinçant et toujours aussi caustique... entonné par les plus belles agréables théâtrales voix du Saguenay! Un genre de Décembre trash. 

Mais auparavant doivent se tenir les répétitions. Douze chansons seront (ré-)interprétées... pour le plus grand plaisir des spectateurs! Douze entrescènes seront créées... plus tordues les unes que les autres... enfin, tel est le mandat de la mise en scène! Encore une fois, la création se fera sur le terrain... par l'élaboration de canevas et de répliques assassines! 

Peut-être le spectateur saignera-t-il des oreilles... mais pour se défouler un peu du temps des Fêtes qui menace, il n'y a qu'une solution: nous!