vendredi 28 août 2020

Taïrov et le théâtre libéré


Une autre semaine, une autre nouvelle lecture... enfin, presque... parce que j'ai déjà lu ce bouquin il y a une quinzaine d'années, du temps de ma maîtrise à l'UQAC.

Taïrov est une drôle de figure, dans l'histoire du théâtre russe (1914-1949): anti-Stanislawski... anti-Meyerhold... anti-Vakhtangov... et pourtant, il puise dans l'un et l'autre (avec oui, semble-t-il, un réel talent). Il prône un théâtre libéré de ses traditions sclérosantes, de ses illusions bourgeoises... mais prône, du même souffle, un théâtre de divertissement d'abord et avant tout... pour une élite s'il le faut. Sa pratique théâtrale s'appuie sur les classiques et les opérettes à la mode à une époque où tous - et ce fait devient presque loi! - réclament une dramaturgie soviétique, populaire, venue de la masse ouvrière.

Lui aussi, comme Meyerhold, sera taxé de refus nihiliste de la tradition russe, formalisme esthétisant, art de laboratoire coupé du peuple. (p.23)

Et dans son sillage, il entraîne une très grande interprète: Alica Koonen (dont j'ai déjà parlé, selon différentes graphies, ici , ici et ici).

Un grand metteur en scène (même s'il n'est pas mon préféré) qui a écrit de belles pages sur la diction et le rythme vocal et sur le corps du comédien, principal émetteur de la théâtralité selon lui.