mercredi 27 août 2008

Le cynisme mis en scène


Il faut être de l'intérieur même de la bête pour constater (et vivre!) une chose étonnante: le milieu théâtral est un générateur constant de gênes, de frictions... qui plus est, de cynisme...

D'une part, c'est un milieu d'une telle fragilité que le moindre soubresaut prend des allures de tremblement de terre... C'est un milieu d'une telle pauvreté (dans le sens littéral) que les montants en jeu (et leur distribution) ne créent que malaise et douleur... C'est un milieu qui clame sa force et son utilité devant un parterre qui ne recherche que divertissement... C'est un milieu où l'individualisme (qu'il soit personnel ou institutionnel) règne en maître... Et c'est sans compter sur les modes de fonctionnement sans avenir des OSBL, de subventions non-récurentes, d'aides gouvernementales, de portes fermées pour cause d'expérience (!) qui rendent vite paumés quiconque tente de survivre.

D'autre part, c'est un milieu où personne n'ose élever la voix - et encore moins se faire entendre... Tout est tut... réfréné... pour ménager la chèvre et le chou... protéger ses arrières. C'est un milieu où les jugements se font à l'aune de la comparaison entre praticiens... C'est un milieu dans lequel la confiance ne se donne souvent qu'avec soupçon et réserve... C'est un milieu où le don de soi prend tout son sens (négatif).

Il est des jours, comme ça, où le milieu théâtral est une plaie qui s'ouvre sans cesse.