samedi 24 septembre 2022

[Carnet de mise en scène] Un autre projet sur la table...


Avec l'automne qui vient de prendre ses quartiers, il faut maintenant s'atteler à une tâche beaucoup plus exigeante qu'il n'y paraît: concevoir le traditionnel spectacle de Noël du Théâtre 100 Masques! Le quinzième! Le défouloir par excellence d'avant les Fêtes! 

C'est, à chaque fois, une véritable création en concentré.

La première étape est de savoir avec qui ce travail se fera. Parce qu'il se moulera sur des personnalités, des dynamiques, des complicités. 

La seconde est d'avoir une idée générale de départ, un canevas, qui guidera la création sur une ligne narrative riche ou, à tout le moins, potentiellement inspirante! Pour l'édition 2022, c'est vers le conte La nuit avant Noël de Clement Clark Moore que je me suis tourné afin de placer ce spectacle sur le mode de l'attente intenable, de la fébrilité de quelque chose qui s'en vient, de l'espérance du lendemain... ouvrant la porte à tant de possibilités de quiproquos, de surprises, de contrariétés jouissives. 

Cette histoire (qui prendra peut-être 50% du temps de la représentation... soit environ 30-35 minutes) n'a pas la prétention d'être fidèle à l'originale... Elle se fait plutôt trame sur laquelle se grefferont des références cinématographiques de Noël, des références à l'actualité et surtout, des chansons. 

Les chansons parodiques de Noël sont associées à ces spectacles depuis le début. Elles composeront l'autre 50% de la représentation.  Le répertoire compte actuellement une trentaine de morceaux grinçants, grivois, drôles. Chaque année - et c'est la troisième étape! - j'en sélectionne une dizaine parmi celles existantes en essayant de varier d'une année à l'autre... bien que certaines reviennent régulièrement. Chaque spectacle en compte une douzaine... c'est donc dire qu'à chaque année, je garde de la place pour au moins deux nouvelles compositions.

La quatrième étape est de coller tous les morceaux ensemble: le texte - l'histoire - servira, en fait, de pont entre chacune des chansons jusqu'à la conclusion. Ici c'est le tricotage.

Soit à partir d'un simple plan avec une écriture en direct du plateau... soit à partir d'un plan, oui, mais en écriture collective avant les répétitions... soit, toujours à partir d'un plan, par l'écriture de la pièce en amont du travail avec les comédiens (c'est ce qui a été fait les deux dernières années... avec une pièce de départ qui, sera développée, rehaussée, travaillée à la scène avec les différentes propositions qui surgiront). C'est cette dernière option que je vais retenir encore une fois.

La cinquième étape, c'est la plus flamboyante et la plus épuisante (souvent à cause des rires à gérer): la création à proprement parler.  La mise en forme d'un spectacle d'environ 60 minutes. Le développement des personnages. Du bouillonnement d'idées. De l'aspect visuel à  déployer. C'est là où ça va vite. Trop vite. C'est là où c'est intense et concentré... parce que tout ça se passe sur quelques semaines à peine! 

Enfin, la dernière étape, ce sont les représentations toujours au nombre de trois. Bien que déjantées, se déroulant dans une ambiance festive aux arômes de biscuits et de chocolat chaud (parce que cette autre tradition est aussi maintenue depuis quinze ans!), elles n'en demeurent pas moins une partie du travail de la création. Avec de nombreux ajustements, de modifications, recherche d'impact. 

Voilà le fonctionnement de ces spectacles du Théâtre 100 Masques. J'en suis à peu près à la quatrième étape... le boulot m'attend.