lundi 18 juin 2012

De la voix de l'auteur... et de son peu d'importance selon Schechner


 Décidément, mon week-end fut schechnérien... et j'y retrouve, finalement - moi qui n'a jamais accroché au théâtre américain - des points de vue que je partage somme toute assez facilement. Comme celui-ci, expliquant (toujours dans Performances - Expérimentation et théorie du théâtre aux USA, page 39), en quelques termes simples, que la fonction de la mise en scène n'est pas de correspondre à la vision, la voix de l'auteur:

Le travail de mise en scène consiste à redonner une vision scénique à la pièce, non pas en essayant de retrouver celle de l'auteur, mais en cherchant en quoi les circonstances immédiates révèlent le texte. Il est de toute façon généralement impossible de retrouver la vision de l'auteur de la pièce. Cette vision peut être inconnue, comme c'est le cas de la plupart des écrivains prémodernes; ou alors la pièce est montée dans un contexte culturel différent de celui d'origine, ou encore les conventions et l'architecture du théâtre rendent cet objectif impossible. Redonner une vision scénique à la pièce est un processus incontournable, car la matrice socio-culturelle de la vision originelle change rapidement. La vision originelle est liée a la matrice originelle et se perd en même temps qu'elle. À mon avis, même la première mise en scène d'un drame n'a pas une position privilégiée à ce égard, à moins que l'auteur lui-même soit aussi le metteur en scène, et ce privilège disparaît avec l'auteur.