En répétition, une plaisanterie, une diversion soudaine, une histoire amusante, l'entrée inopinée de quelqu'un sont très utiles. Elles soulignent l'essentiel et peut-être même remettent les choses en place. Mais il ne faut pas que la diversion dure, que le plaisantin s'incruste, que l'intrus fasse perdre l'idée directrice de la répétition. On s'efforce d'ordinaire de chasser l'ennui, mais une bonne plaisanterie, nécessaire, très utile, ne doit pas nuire au travail.
Telle est la pensée du Russe Anatoli Efros (1925-1987), citée dans la revue Alternatives théâtrales, no.52-54. Une pensée qui ramène, en avant-plan, un élément essentiel de toute bonne répétition: la rigueur. La concentration. L'engagement entier, de corps et d'esprit.
Et c'est souvent là que le bât blesse. Encore plus après la répétition, lors de la séance de notes où la fatigue et le moindre dérangement casse cette rigueur et dissipent les énergies.