vendredi 9 avril 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Ai assisté, hier soir, à la reprise des représentations de La Défonce à Roberval après une semaine de relâche. Voici, pour ceux qui ont vu la production en même temps que moi ce que j'en ai pensé globalement (et ce sont les notes que recevront ce soir les comédiens):

Tout d'abord, laissez-moi vous féliciter pour la soirée d'hier. Je trouve que vous vous en sortez très bien. Vous êtes généralement assez précis et assez juste... et ça donne un spectacle vraiment intéressant à regarder... mais bon, étant le metteur en scène, je ne suis peut-être pas objectif (quoique mes trois amis d'hier soir on beaucoup aimé et m'ont fait beaucoup de commentaires positifs sur la route qui, soit dit en passant, était fort mauvaise jusqu'à Desbiens!).

Ce qui ne m'empêche pas de voir quelques trucs à vous faire remarquer...

La première chose! Bien que je trouve que vous atteignez une belle précision de gestes, je trouve toutefois que vous en reperdez dans le placement, dans vos positions des uns par rapport aux autres. Certains de vos déplacements manquent d'intentions, manquent de fluidité, de grâce, manquent de d'ancrage au sol (certains déplacements, surtout Benoît, semblent flous). Par ailleurs, ça piétine un peu (et ça paraît quand vous tentez de vous replacer comme il le faut après un déplacement manqué).

Même chose pour le ton. Vous avez tous fort bien travaillé... mais attention de ne pas pousser le jeu... notamment lors des reprises. L'intensité de votre présence ne se manifestera pas par un jeu vocal forcé. Parler plus fort, plus vite, avec plus de «sentiments» (haine, rage, peine, etc.) fausse plus l'ensemble que ça ne l'améliore. La simplicité dans l'exécution de votre partition (telle qu'on l'a vue) sera toujours plus efficace.

Encore une fois, ne précipitez rien; l'urgence n'est pas dans le rythme mais dans le tonus et la tension. Vous devez rester à l'écoute des autres en tout temps. Plus les représentations avancent, plus vous serez à l'aise et le plus vous devrez vous le rappeler. Attention de ne pas embarquer dans un cycle d'automatismes qui perdent contact avec le récit, avec le partenaire, avec la scène et, ultimement, avec le public. Demeurez alertes.

Mais enfin, je le redis, c'était quand même une bonne reprise... tant technique que scénique. Si ce ne sont ces quelques notes en rafales:


Et ici, je poursuis en détails qui alourdiraient le commentaire...