mardi 27 octobre 2009

Du perfectionnement...

Ces messieurs sérieux, Tadeusz Kantor, 1981

À chaque nouveau projet, je me dis qu'à un moment donné, je serai face à un mur insurmontable: jusqu'à quel point est-il possible de se renouveler, de se perfectionner en art? Le danger de se perdre dans un style, dans une forme n'est-il pas omniprésent? N'y a-t-il pas un risque de se figer dans une forme morte? Voici ce qu'en dit Kantor, Tadeus Kantor, dans son recueil Le théâtre de la mort:

L'évolution de l'artiste, si importante pour qu'il puisse garder sa vitalité, n'est pas un PERFECTIONNEMENT de la forme. Le perfectionnement, si apprécié et adoré par l'opinion conventionnel, devient avec le temps, une APPARENCE de création et un moyen qui apporte l'approbation, l'acceptation, et à l'artiste lui-même
un abri
une paix paresseuse
mais aussi le prestige.
L'évolution est une adaptation constante de l'artiste à son époque, jusqu'à la fin de ses forces intellectuelles (hélas!).

En ce sens, l'artiste peut-il se permettre une quête - disons... - formaliste sans se dénaturer?