jeudi 25 juillet 2024
Du rapport aux pièces classiques
mercredi 24 juillet 2024
De l'Église comme protectrice du théâtre
mercredi 3 juillet 2024
Quand un maire se dresse contre la censure!
mardi 2 juillet 2024
Un peuple contre le théâtre!
Tout un peuple contre le théâtre! Rien de moins. Cette thèse idéaliste - et quelque peu rétrograde avec nos yeux bien contemporains - a été publiée dans La Presse, en ce 3 avril 1907:
lundi 1 juillet 2024
La censure et les «idées nouvelles»
dimanche 30 juin 2024
Quand la censure est attaquée...
samedi 29 juin 2024
La construction du personnage
Le personnage est, fondamentalement, une dynamique interrelationnelle en ce sens où oui, il vient du comédien... mais il restera incomplet tant que l'autre - partenaire, spectateur - ne participera pas à sa construction par sa façon de réagir à ce personnage, de le rendre (ré)actif, de lui donner une épaisseur de réalité.
C'est pour ça que généralement, comme metteur en scène, je m'intéresse beaucoup plus à la recherche, la mise en place des actions et des réactions (un système essentiel au développement de l'énergie scénique) qu'à la quête individuelle du personnage, à savoir comment il se déplace, comment il bouge, comment il parle.
Le personnage, au fond, doit être simultanément un émetteur d'impulsions pour l'autre et un catalyseur des impulsions émises par cet autre. C'est de cette dynamique interrelationnelle que l'incarnation s'imposera de plus en plus et que le personnage trouvera une forme efficace.
dimanche 23 juin 2024
Comédien ou acteur? - une autre nuance!
Pourquoi un tel titre? Parce que que ce fut là le sujet d'un autre billet, sur ce blogue, le 17 avril 2008 (on peut le lire ici).
Voici une autre nuance, apportée par Aristippe Bernier de Maligny dans le Nouveau manuel théâtral théorique et pratique publié en 1854:
samedi 22 juin 2024
État d'âme
dimanche 16 juin 2024
Mise en garde!
samedi 15 juin 2024
Parlons moralité, disent-ils!
samedi 8 juin 2024
Les spectacles «de curiosités»
mardi 4 juin 2024
De la «réplique» à l'«implique»
lundi 3 juin 2024
Traduire la réalité en évitant l'illusion
dimanche 2 juin 2024
Une bonne pièce...
Ce petit morceau d'éloquence sur la difficulté de plaire à tous, vient d'un ouvrage publié en 1879, Entre deux spectacles - Esquisses théâtrales, par Justin Bellanger.
vendredi 31 mai 2024
L'exercice du premier enchaînement
mercredi 29 mai 2024
Quand le comédien décroche.
dimanche 26 mai 2024
De Boccacio à Molière... ou de Molière à Boccacio
Mais il faut savoir que le schéma de celle-ci a été tiré de la quatrième nouvelle de la septième journée (on peut la trouver ici) du Décaméron de Boccacio (1313-1375), Le Jaloux Corrigé:
Il y avait autrefois dans la ville d’Arezzo un homme riche, nommé Tofano, marié depuis peu à une jeune et belle demoiselle, nommée Gitta, dont il devint aussitôt extrêmement jaloux, on ne sait trop pourquoi. La femme, qui ne tarda pas à s’en apercevoir, en eut beaucoup de déplaisir et se crut offensée. Elle lui demanda plusieurs fois le sujet de sa jalousie ; mais elle n’en tira jamais que ces raisons vagues que les hommes ont coutume d’alléguer en pareil cas. Fatiguée de se voir continuellement la victime d’une maladie d’esprit à laquelle sa conduite n’avait aucunement donné lieu, elle résolut de punir son mari, en lui faisant subir le sort qu’il redoutait sans en avoir le moindre sujet. Dans ce dessein, elle jeta les yeux sur un jeune homme fort aimable, qui avait pour elle de l’inclination, et qu’elle avait dédaigné jusqu’alors. Elle lui fit savoir secrètement ses dispositions. Elle mit en peu de temps les choses en tel état, qu’il ne leur manquait plus qu’une occasion favorable pour être parfaitement heureux. Entre les défauts de son mari, la belle avait remarqué qu’il aimait fort à boire : non-seulement elle lui laissa suivre son penchant à cet égard, mais elle le favorisa de son mieux, pour tourner au profit de l’amour les moments de liberté qu’elle aurait pendant son ivresse. Le jaloux s’accoutuma si fort au vin, qu’elle l’enivrait quand elle voulait ; et, quand il était ivre, elle le faisait coucher. C’est par ce moyen qu’elle vint à bout de voir son amant, et de passer avec lui les moments les plus agréables. Le succès de ce manège lui inspira une telle confiance, que, non-seulement elle le faisait venir chez elle, mais qu’elle allait quelquefois le trouver dans sa propre maison, qui n’était guère éloignée de la sienne, et où elle passait la plus grande partie de la nuit.Cependant le mari, s’étant aperçu que lorsqu’elle le faisait boire elle ne buvait jamais, commença à avoir des soupçons, et se douta de ce qui se passait. Pour s’en convaincre, il passa une grande partie de la journée hors de chez lui sans boire, et se rendit le soir dans sa maison, chancelant et tombant, comme s’il eût été véritablement ivre. Il continua de jouer si bien son personnage, que sa femme, donnant dans le panneau, crut qu’il n’était pas nécessaire de le faire boire davantage, et le fit coucher incontinent. Il ne fut pas plutôt au lit, et avait à peine fait semblant de s’endormir, que la femme sortit de la maison et courut chez son amant, où elle demeura jusqu’à minuit. Tofano, ayant entendu ouvrir la porte, se leva dans l’intention de surprendre sa femme avec quelque galant. Étonné de voir qu’elle était sortie, et ne doutant pas qu’elle n’eût été le faire cocu, il ferme la porte aux verrous, et va se poster à la fenêtre pour la voir revenir et lui faire connaître qu’il savait à quoi s’en tenir sur sa conduite. Il eut la patience d’y demeurer jusqu’à son retour, quoiqu’on fût alors au commencement de l’hiver. La belle, désolée de trouver la porte fermée, ne savait que devenir. Elle fit de vains efforts pour l’ouvrir de force. Son mari, après l’avoir laissée faire quelques moments : « C’est temps perdu, ma femme, lui dit-il, tu ne saurais entrer. Tu feras beaucoup mieux de retourner à l’endroit d’où tu viens. Tu peux être assurée de ne remettre les pieds dans la maison, que je ne t’aie fait la honte que tu mérites, en présence de tous tes parents et de tous nos voisins. » La dame eut beau prier, solliciter, pour qu’on lui ouvrît ; elle eut beau protester qu’elle venait de passer la soirée chez une de ses voisines, parce que, les nuits étant longues, elle s’ennuyait d’être seule, ses prières et ses protestations furent inutiles. Son original de mari avait absolument décidé dans son esprit étroit de dévoiler aux yeux de tout le monde la conduite irrégulière de sa femme et son propre déshonneur. La belle, voyant que les supplications ne servaient de rien, eut recours aux menaces. « Si tu persistes à ne pas m’ouvrir, lui dit-elle, je t’assure que je t’en ferai repentir, et que je me vengerai de ton opiniâtreté de la manière la plus cruelle. – Et que peux-tu me faire ? dit le mari. – Te perdre, reprit la femme, à qui l’amour venait d’inspirer une ruse infaillible pour le déterminer à ouvrir… oui, te perdre ; car, plutôt que de souffrir la honte que tu veux me faire subir injustement, je me jetterai dans le puits qui est ici tout près ; et comme tu passes avec justice pour un brutal et un ivrogne, on ne manquera pas de dire que c’est toi qui m’y as jetée dans un moment d’ivresse. Alors, ou tu seras obligé de t’expatrier et d’abandonner tes biens, ou tu t’exposeras à avoir la tête tranchée, comme homicide de ta femme, dont effectivement tu auras à te reprocher la mort. » Cette menace ne fit pas plus d’effet sur l’âme de Tofano que les prières d’auparavant. Sa femme le voyant inébranlable : « C’en est donc fait de moi, lui dit-elle ; Dieu veuille avoir pitié de mon âme et de la tienne ! Je laisse ici ma quenouille dont tu feras l’usage qu’il te plaira. Adieu, mon mari, adieu. »La nuit était des plus obscures ; à peine eût-on pu distinguer les objets dans la rue. La femme va droit au puits, prend une grosse pierre et l’y jette de toute sa force, après s’être écriée : « Mon Dieu, ayez pitié de moi ! » La pierre fit un si grand bruit à l’approche de l’eau, que Tofano ne douta point que Gitta ne se fût réellement jetée dans le puits. La peur le saisit, il court chercher le seau avec la corde, sort précipitamment de la maison et va droit au puits pour tâcher de l’en retirer ; mais la belle, qui s’était cachée près de la porte, ne voit, pas plutôt son mari dehors, qu’elle entre, referme la porte aux verrous et va se tapir à la fenêtre, d’où elle crie d’un ton à persuader qu’elle était de mauvaise humeur : « C’est lorsqu’on boit le vin qu’il faut y mettre de l’eau, et non quand on l’a bu ! » Qu’on juge de la surprise de Tofano. Il revint vite sur ses pas, et trouvant la porte fermée, il pria sa femme de lui ouvrir. Elle n’en voulut rien faire et le laissa longtemps se morfondre, comme il l’avait fait à son égard. Le mari insistant et menaçant d’enfoncer la porte, la belle se mit à crier à pleine tête : « Maudit ivrogne, méchant garnement, je t’apprendrai à vivre. Tu ne rentreras pas de ce soir : je suis lasse de ta mauvaise conduite. Je veux enfin te dénoncer à tout le quartier, et lui faire voir l’heure à laquelle tu reviens chez toi ; nous verrons qui de nous deux sera blâmé. »Tofano, furieux du tour qu’elle lui avait joué, ne ménagea pas les injures. Il lui en dit de toutes les façons et cria si fort, que les voisins, éveillés par le bruit, se mirent aux fenêtres pour voir ce que c’était. La femme ne les eut pas plutôt entendus demander le sujet de ce tapage, qu’elle leur répondit d’un ton larmoyant : « C’est ce vilain homme, ce misérable qui s’enivre tous les jours, et qui, après s’être endormi dans les cabarets, revient presque tous les soirs à cette heure-ci. J’ai longtemps patienté, et me suis contentée de lui représenter ses torts ; mais puisque mes remontrances n’ont servi de rien, et qu’il a lassé ma patience, j’ai voulu aujourd’hui le laisser dehors, pour voir si cette correction serait plus efficace. » Tofano, pour se justifier, conta bêtement tout ce qui s’était passé et menaçait sa femme de la maltraiter si elle le laissait plus longtemps à la porte. « Quelle effronterie ! s’écria-t-elle en s’adressant aux voisins ; que dirait-il donc si j’étais dans la rue et qu’il fût dans la maison ? je vous laisse à juger de son bon sens ou de sa bonne foi ! Il m’attribue précisément ce qu’il a fait lui-même ; c’est lui qui a jeté la pierre dans le puits, croyant sans doute me faire peur ; mais je n’ai pas été dupe de sa supercherie, et vous ne le serez point de son mensonge atroce. Plût à Dieu qu’il se fût jeté dans le puits tout de bon pour y tremper son vin ! je ne serais plus exposée à sa brutalité ! Ce misérable me fait souffrir le martyre depuis que j’ai eu le malheur de l’épouser. »Les voisins, tant hommes que femmes, jugeant par les apparences, blâmèrent Tofano et se mirent à lui chanter pouilles de ce qu’il parlait si mal de sa femme. Le bruit fut si grand et courut si vite de maison en maison, qu’il parvint jusqu’aux parents de la belle. Ils se transportèrent aussitôt sur les lieux pour mettre fin à cette querelle. Informés par les voisins de la vérité du fait, ils se jetèrent sur le pauvre cornard et lui donnèrent tant de coups, qu’ils faillirent l’assommer. Après cette belle expédition, ils entrent dans la maison, disent à la femme de ramasser tout ce qui lui appartient ; et, après qu’elle leur a remis ses nippes, ils l’emmènent avec eux, faisant entendre à Tofano qu’il n’en serait peut être pas quitte pour les coups qu’il avait reçus. Ce pauvre diable en fut malade et comprit, mais trop tard, que la jalousie l’avait mené trop loin. Comme il aimait beaucoup sa femme, il fit son possible pour se raccommoder avec elle. Il employa ses amis, qui la lui ramenèrent, sur la promesse qu’il leur avait faite de n’être plus jaloux et d’avoir pour elle toute sorte d’égards. Il porta la complaisance si loin, après qu’il eut fait sa paix avec elle, qu’il lui permit de vivre comme elle voudrait, pourvu qu’elle s’y prît de manière à ne l’en pas faire apercevoir. C’est ainsi que ce mari devint sage à ses dépens. Vive l’amour pour corriger les hommes ! et meure à jamais l’affreuse jalousie qui les fait donner dans tant de travers !
samedi 25 mai 2024
La crise en crise
vendredi 24 mai 2024
Le théâtre, à «Aujourd'hui l'Histoire»
mercredi 22 mai 2024
De la sanctification par le sacrilège
mardi 21 mai 2024
Le spectateur fatigué
lundi 20 mai 2024
Où est le monde? Quel monde?
dimanche 19 mai 2024
Pour qui fait-on du théâtre?
samedi 18 mai 2024
Qu'ils se le tiennent pour dit!
J'aime bien, ces petits entrefilets fielleux contre le théâtre qui parurent dans les différentes publications (ultramontaines, ultra-catholiques et conservatrices). Des petits écrits sans nuance. Directs. Engoncés dans une vertueuse conviction sans appel. Comme celui-ci, tiré de La Vérité du 5 mai 1883:
vendredi 17 mai 2024
Quand «George Dandin» jouait dans la région
jeudi 16 mai 2024
Pourquoi «George Dandin» d'après Molière?
- D'abord pour rapprocher ce texte de notre réalité orale.
- Pour accentuer l'identification.
- Puis pour retrouver une certaine vigueur de la langue dans cette comédie qui est particulièrement acerbe (et comme toute bonne comédie, le rythme est essentiel).
- Pour rehausser les effets comiques de certaines répliques.
- Pour prendre Molière à bras-le-corps et l'entraîner sur notre scène, aujourd'hui, en 2024.
- Parce qu'enfin, d'un point de vue vaguement idéologique, cette langue moliéresque, en 1668, ne sonnait pas comme le classicisme la fait entendre aujourd'hui (voir cet extrait d'une production du Bourgeois Gentilhomme montée comme à l'époque). Elle fut d'abord et avant tout puissamment scénique, pour des comédiens de leur époque, avant que les couches de vernis s'accumulent.
mercredi 15 mai 2024
Les métiers oubliés
- la surintendance
- les sociétaires
- les pensionnaires
- le comité d'administration
- le caissier
- le secrétaire du comité
- le secrétaire
- le souffleur
- l'orchestre (altos, basses, contre-basses, clarinettes, flûtes, cors, bassons)
- les machinistes
- les garçons de théâtre
- les coiffeurs
- les contrôleurs
- les ouvreuses
- les buralistes comptables
- le préposé à la location des loges
- le préposé au bureau des premières
- le préposé au parterre
- les supplémens
- le magasinier des costumes
- les ouvrières du magasin
- les fournisseurs
- les entrepreneurs du luminaire
- les architectes
- les peintres-décorateurs
- le conseil judiciaire
- le comité de lecture
- les médecins
- (et les acteurs retirés avec pension).
- les menuisiers brigadiers
- les sous-brigadiers
- le chef accessoire
- les allumeurs
- les balayeurs
- les conciergess chante
- le suisse du roi
- les tailleurs
- les habilleuses
- les perruquiers
- les bureaux de distributions
- les placeurs
- les placeurs de la loge du Roi
- le répondant de la porte des communications
- les échangeurs
- les chanteurs (et les choristes)
- les employés de l'intérieur
- les receveurs
- les receveurs de billets à l'orchestre
- les receveurs au parterre
- le bureau des cannes
- le magasin des femmes
mardi 14 mai 2024
Poésie du mauvais théâtre
Cette belle petite œuvre poétique a été publiée dans l'ultramontain journal La Croix, édition du 25 février 1905.