mardi 4 mai 2010

La Défonce [Carnet de notes]

Quelques photographies inédites et éparses de la production La Défonce, du Théâtre Mic Mac, prises lors des générales (par Christian Roberge) en mars dernier. J'imagine qu'en cliquant sur la photo, elle s'agrandira...

Jay et Pen (Benoit et Joan), la finale.

Jay et Pen (Benoit et Joan), le premier écho.

Fred (Jean-Sébastien), un regard.

Les notes après la générale du 29 mars, et sur scène, c'est moi!

Dans la lumière du camion, premier silence.

Pen la vache (Joan), second écho.

Didi, Jay, Pen et Fred (Charles, Benoit, Joan, Jean-Sébastien), premier murmure.

La Défonce [Carnet de notes]


Afin de boucler la boucle comme il se doit, on me permettra de dresser un court bilan de cette expérience robervaloise...

Rarement une création m'a fait autant douter. Jusqu'à la première, les répétitions étaient une source constante de craintes, de questionnements, de coups sur la confiance. Aimerait-on? Quitterait-on la salle? Comprendrait-on? Accepterait-on le concept? Rarement me suis-je senti aussi fragile devant les commentaires (même si, d'autre part, mon arrogance naturelle me procure une carapace quasi indestructible!).

L'espace en lui-même (central et encombré de panneaux) s'imposait et imposait des contraintes de toutes sortes pour le spectateur. J'avoue que la tentation fut grande de revenir sur les décisions prises et de faciliter le travail.

Esthétiquement, l'ensemble me plaisait beaucoup: les costumes, la patine du décor, le maquillage, la scénographie, les lumières (qui auraient pu, si la salle l'avait permis, être encore plus oppressantes, glauques, grinçante), le son. Sur ce point, l'appui des concepteurs a été essentielle.

Pour sa part, le travail avec les comédiens a été agréable. Agréable, drôle (eh oui!) mais aussi (et en même temps!) fort épineux. Le défi était grand... après tout, je verse rarement dans le drame et, quand je le fais, je mise beaucoup sur le grotesque pour l'aborder. Concevoir un spectacle sérieux sur une aussi mince ligne dramatique pourtant chargée en tensions m'effrayait un peu. Le combat entre la scène et le texte de Chevarie s'est engagé solidement! Un corps à corps de tout instant. Le plus difficile était de maintenir l'interprétation à un certain niveau, avec un rythme efficace, un jeu sensible et un état de présence constant (nécessaire vu l'aire de jeu centrale) sans sombrer dans le lyrisme et le mélodramatique. Parfois réussi, d'autres fois moins... mais généralement, les comédiens s'en sont bien tirés.

En fait, la seule chose que je déplore véritablement est le fait de devoir laisser les comédiens à eux-mêmes lors des représentations (vu la distance) sans pouvoir corriger, chaque soir, les failles qui risquaient de devenir des écueils pour eux. Je salue d'ailleurs ici le travail de Sonia Tremblay, qui me remplaçait. Dans ce contexte (5 longues semaines de représentations), il aurait peut-être fallu prendre, en milieu de cette série, une après-midi de nettoyage et de resserrage pour redresser ce qui tendait à se diluer.

La Défonce a été une véritable expérience théâtrale et je suis fort reconnaissant au Mic Mac... d'une part pour leur audace dans le choix de ce texte et dans leur confiance envers mon travail. En ce sens, qui stimule qui?

Voilà. Ça conclue ce périple... à moins que ressurgisse cette production dans un avenir rapproché? Tout est possible (et tout est discuté à l'heure actuelle).