lundi 25 février 2013

«Les maladies du costume de théâtre»


Petit extrait d'un texte de Roland Barthes, Les maladies du costume de théâtre... qui décrit une autre de ses vérités théâtrales:

D'une manière générale, le costume de théâtre ne doit être à aucun prix un alibi, c'est-à-dire un ailleurs ou une justification: le costume ne doit pas constituer un lieu visuel brillant et dense vers lequel l'attention s'évaderait, fuyant la réalité essentielle du spectacle, ce qu'on pourrait appeler sa responsabilité; et puis le costume ne doit pas être non plus une sorte d'excuse, d'élément de compensation dont la réussite rachèterait par exemple le silence ou l'indigence de l'oeuvre. Le costume doit toujours garder sa valeur de pure fonction, il ne doit ni étouffer ni gonfler la pièce, il doit se garder de substituer à la signification de l'acte théâtral des valeurs indépendantes. C'est donc lorsque le costume devient une fin en soi, qu'il commence à devenir condamnable.

C'est bien, je trouve, que cette mise en garde... qui vaut, au fond, pour tous les autres secteurs scéniques, des décors aux éclairages, en passant par les accessoires et la musique. Mais il est parfois si facile (et si tentant!) de sombrer dans cette maladie qu'est l'esthétisme!