Voici un schéma qui décompose un texte de théâtre en différents éléments qui s'enchâssent, au fond, les uns dans les autres et constituent, en ce sens, une certaine unicité. Ce schéma vient de Patrice Pavis, dans Le théâtre contemporain - Analyse des textes de Sarraute à Vinaver, publié en 2002 aux éditions Nathan.
Et voici comment il l'explique:
Une disposition des niveaux comme des cercles concentriques [est] plus proche de l'enchâssement des instances et de la réalité des échanges. Chaque niveau est en effet contenu et englobé par le suivant, le passage de l'un à l'autre s'effectue comme une suite d'ondes de choc qui nous éloigne de plus en plus de l'identité et de la matérialité textuelle.
Au centre, la textualité (A) est entourée de sa situation d'énonciation (B). Les discours et les thèmes (1) sont inclus dans l'histoire racontée, la fable (2), laquelle se lit en une suite d'actions physiques et d'événements (3), qui sont eux-mêmes englobés dans la mer sans rivages de l'inconscient et de l'idéologie (4).
On définit l'écriture comme la somme de la textualité/théâtralité (A et B) et de la dramaturgie (1, 2, 3, 4).
De (A)-(B) à (4), on passe du visible à l'invisible, de la trace à l'intraçable.
La fable (2) est au cœur de la dramaturgie, prise entre l'intrigue et l'action.
(1) et (2), l'alliance de l'intrigue et de la fable, forment une agglomérat ressassant une histoire générale et parabolique.
(2) et (3), l'alliance de la fable et de l'action, se situent là où le récit se traduit en une suite d'actions.
En (4) flottent sans ancrage toutes les thèses et hypothèses sur l'inconscient et la socialité du texte. Ces pensées s'inscrivent parfois dans des événements, des actions (3), des forces agissantes, enchaînées en une fable (2), directement repérables dans le texte sous la forme d'une intrigue linéaire, avec ses thèmes, ses parties du discours (1), sa matérialité textuelle (A).