mardi 18 mars 2008

LE RIRE DE LA MER [Histoire d'une mise en scène]

Maintenant que le Mic Mac a posté son affiche sur son site internet (www.theatremicmac.com), je me permets désormais de faire de même dans cet espace:


Affiche: Christian Roberge, Le Groupe Proconcept

Les affiches nous rappellent inexorablement que la première approche!

Le bruit des os qui craquent


Juste quelques mots pour revenir sur la lecture publique d'hier soir, Le bruit des os qui craquent, de Suzanne Lebeau (femme charmante, soit dit en passant), présentée par La Rubrique.

Ce genre d'événement est toujours intéressant. Nous étions quoi? une trentaine de personnes, tout au plus, assis dans le noir, écoutant attentivement des acteurs, sur scène, dans un dispositif des plus élémentaires (chaises, table), lire un texte qui repose encore entre les mains de son auteure.

Sur une initiative du Carrousel (Montréal, 1975), Madame Lebeau, le metteur en scène Gervais Gaudreault et l'équipe de jeu ont sélectionné des villes au Québec, pour discuter de ce texte encore vierge, notamment sur l'épineuse question du public cible...

Parce que oui, Madame Lebeau (dramaturge pour enfant) s'attaque à un sujet lourd: les enfants-soldats... Sous le couvert de la délicatesse, elle aborde l'horreur et l'indicible. D'une part, deux comédiens personnifient deux jeunes enfants en fuite, enlevés et soumis au contrôle des rebelles. De l'autre, plus tard dans le temps, une infirmière témoigne, pour ces mêmes enfants, de toute la cruauté subie et de l'innocence perdue...

Il s'agit d'un très beau texte. Intense. Perturbant. Poétique tout en étant résolument lucide. Et si espérance il y en a (du moins, c'est ce qui est ressorti de la discussion), elle me semble fort sombre...

Alors, pour enfant ce texte? Spontanément, les réserves font surface. Les adultes s'y sentent interpeller fortement et doutent du droit de présenter ce genre de spectacles aux enfants... et pourtant, plus la discussion avance, plus les opinions changent... Oui, avec une bonne préparation disent les uns... oui, avec un bon retour disent les autre. Toujours est-il que, manifestement, il y a un malaise. Un malaise (bénéfique s'il sait se transformer en prise de conscience) comme seul sait le provoquer l'art.