mercredi 22 septembre 2010

De recherches et d'autres...


Je viens d'assister, dans le cadre des Midis-causerie du CÉLAT (Centre interuniversitaire des Études sur les Lettres, les Arts et les Traditions), à l'Université Laval, à une communication de Jean-Paul Quéinnec portant d'une part sur la toute nouvelle chaire en théâtre (Pour une nouvelle dramaturgie sonore en théâtre) dont il est le maître d'oeuvre et, d'autres parts, sur sa recherche-création qu'est le vaste chantier Dragage.

L'hypothèse de départ... enfin, la source de cette recherche-création pourrait venir de cette assertion (malheureusement, je ne peux retrouver la source de cette citation): si la présence du son au théâtre a évolué, elle tient encore à une valorisation de l'action dramatique. Voilà contre quoi, si on peut dire, Quéinnec et son équipe s'attaque pour développer une véritable écriture sonore pour que celle-ci ouvre les perceptions des spectateurs, ouvre le sens.

Son théâtre performatif (ou de dispositif) se compose essentiellement de deux éléments (définis à partir d'un article de Josette Féral), soit de l'évènementialité et de la mise en échec de la représentation.

C'est donc à partir d'extraits vidéos et de photographies pris essentiellement à partir du laboratoire présenté la semaine dernière à la Pulperie que ce sont développés ses arguments.

Une recherche qui pose beaucoup de questions.

To be or not to be

J'ai reçu, hier, des mains de ma directrice de thèse, un ouvrage paru à la suite colloque Figures du monologue théâtral tenu en 2005 et qui, sous ce même titre, renferme une série d'articles sur le sujet de divers praticiens/théoriciens... notamment les Caroline Garand, Robert Gurik, Dominique Lafon, Irène Roy et Larry Tremblay.

En prélude à cette lecture, voici, dans sa langue d'origine, l'un des monologues théâtraux les plus célèbres dans la dramaturgie universelle... Il vient du Hamlet de Will Shakespeare, à la scène 1 de l'acte 3:

To be, or not to be: that is the question:
Whether 'tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them? To die: to sleep;
No more; and by a sleep to say we end
The heart-ache and the thousand natural shocks
That flesh is heir to, 'tis a consummation
Devoutly to be wish'd. To die, to sleep;
To sleep: perchance to dream: ay, there's the rub;
For in that sleep of death what dreams may come
When we have shuffled off this mortal coil,
Must give us pause: there's the respect
That makes calamity of so long life;
For who would bear the whips and scorns of time,
The oppressor's wrong, the proud man's contumely,
The pangs of despised love, the law's delay,
The insolence of office and the spurns
That patient merit of the unworthy takes,
When he himself might his quietus make
With a bare bodkin? who would fardels bear,
To grunt and sweat under a weary life,
But that the dread of something after death,
The undiscover'd country from whose bourn
No traveller returns, puzzles the will
And makes us rather bear those ills we have
Than fly to others that we know not of?
Thus conscience does make cowards of us all;
And thus the native hue of resolution
Is sicklied o'er with the pale cast of thought,
And enterprises of great pith and moment
With this regard their currents turn awry,
And lose the name of action. - Soft you now!
The fair Ophelia! Nymph, in thy orisons
Be all my sins remember'd.

Pour bien saisir la musicalité de ces vers, voici un petit vidéo datant de 1964 et mettant en vedette, dans ce rôle archi-connu, Richard Burton: