Avoir le sens critique,
c'est porter le plus vif intérêt à un ouvrage qui,
justement, vous paraît en manquer!
Sacha Guitry
c'est porter le plus vif intérêt à un ouvrage qui,
justement, vous paraît en manquer!
Sacha Guitry
Paraît ce matin, dans l'édition «week-end» du Quotidien, une critique de Christiane Laforge: Ambivalence entre appréciation et impression d'inachevée... dans lequel elle parle (je suis d'ailleurs très surpris de la longueur de cet article!) de ses réserves après avoir assisté à l'avant-première. Ambivalente, dit-elle. Aimer sans être conquise...
Après l'appréhension soudaine qui s'est manifestée à la lecture de ce titre (parce qu'il est tout de même évident que nous travaillons toujours pour que le courant passe) et de la première phrase («Je regrette rarement d'assister à une pièce de théâtre»), j'ai pris une grande gorgée de café corsé et j'ai lu - avec un intérêt grandissant - ces deux pages... qui s'avèrent être finalement un vrai travail de critique théâtrale...
D'abord, il faut dire que l'auteure sait écrire, connaît le sujet et est capable de justifier et de développer ce qu'elle affirme. En gros: nervosité très (trop?) présente; mise en scène très (trop?) exigeante créant un difficile équilibre entre la scène et les comédiens et entre les comédiens eux-même; impression d'inachevée (que moi, je qualifiais de brouillon)...
Peut-on reprocher à une critique de prendre clairement parti, de se mouiller sans équivoque et de quitter le domaine du compte-rendu? Peut-on se sentir attaquer ou blesser quand les points négatifs sont explicités et mis en contexte? Et somme toute, ce qui se dit dans ce texte répond (en fait, faire écho serait plus juste) au billet qui précède celui-ci et qui parle de la même représentation. Je ne peux, par conséquent, qu'être d'accord... et prendre les remarques comme étant des points de réflexion pour ajuster le spectacle tel que je le mentionnais un peu plus tôt dans la semaine. J'ai toujours cru au fait qu'une bonne critique (dans le sens de valable, à mon sens) a une utilité et force à se remettre positivement en question. Il s'agit, lorsque bien fait, d'un échange courtois et intelligent.
Je tiens, en terminant, à corriger l'impression donnée ici: cet article n'est ni destructeur, ni acerbe. Je le répète, il décrit et analyse le spectacle en y faisant la liste des bons (car il y en a des élogieux!) et des mauvais choix.
Aimer sans être conquise donc... ce sera pour la prochaine fois alors!
(Autre point de vue - plutôt concordant - sur le Blog du Jbijjer...)
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Pendant que j'écris ce commentaire, je repense à une citation qui m'avait marquée...
Un grand metteur en scène français (dont j'oublie le nom) cité par Meyerhold disait que le travail de critique était ardu et toujours précaire du fait qu'il se basait plus souvent qu'autrement sur une première... que le critique de théâtre ne devrait voir le spectacle qu'après la vingtième représentation... qu'avant ce n'est encore qu'ajustement... et qu'il devrait aussi revenir voir et refaire une autre critique plus tard... qu'ainsi, la boucle serait bel et bien fermée...
Audacieux comme réflexion...