vendredi 19 mars 2021

Du Grand Guignol en théâtre-web - À la recherche de points de vue...

Nous poursuivons, à l'UQAC, notre mise en scène d'une pièce de Grand Guignol en format théâtre web (pour vous rappeler ce dont il s'agit, voir ici et ici).

Après avoir ébauché la mise en place afin de donner à chacun une bonne idée de son champ d'actions et de sa présence, nous avons entrepris, hier, l'approfondissement de la mise en scène, uniquement du point de vue subjectif de chacun d'eux, de chacun des appareils téléphoniques. 

Pour qu'en tout temps, les lentilles soient dirigées vers des points importants. Pour que tous soient captés par au moins l'une des caméras. Pour que l'on cadre bien les choses et les personnages. Pour qu'on sente le personnage qui porte la vision (un peu dans le principe d'Un gars, une fille où les mains acquièrent une importance primordiale). Pour qu'on ait des champs/contrechamps, des plans rapprochés, des plans d'ensembles, des focalisations sur un objet ou une action, des travelings.

C'est fort passionnant... mais c'est aussi complètement fou comme travail, tant pour les étudiants que pour moi.

Pour travailler, les étudiants rejoignent une conversation Zoom pour que toutes les caméras puissent être vues en même temps. Ce qui donne un peu quelque chose comme ça (cette captation est prise pendant une pause... parce qu'en travail, il y a une bien plus grande préoccupation esthétique!):


Parce que la mise en scène est déconstruite. Ou pour être plus précis, elle est fragmentée, multipliée. S'il y a une mise en scène générale, relativement traditionnelle avec une mise en espace et des indications de jeu, il y a, quand on passe en mode diffusion, six mises en scène qui doivent se conjuguer simultanément. Chacune autonome, en quelques sortes... autonome dans un tout.

L'attention de chacun est alors sur-sollicitée. 

La caméra et le rendu sur écran impose une posture, une démarche, une gestuelle qui devra s'inscrire dans la mémoire corporelle  des étudiants. Car si nous avons des écrans pour nous aider à mettre en scène, ceux-ci disparaîtront progressivement au fil des répétitions. Et les représentations (parce que je rappelle que tout se fera en direct) devront se faire sans ces béquilles.

Le résultat sera-t-il probant?  Le récit sera-t-il accessible ou s'il sera trop morcelé? Et le son (nous attendons nos micros)? Sera-t-il convaincant? Nous le saurons quand nous aurons testé la plateforme de diffusion qui est présentement en cours de programmation! 

Comme le quoi même le contexte sanitaire actuel peut réussir à nous plonger dans une recherche fort stimulante!