lundi 27 janvier 2020

Question d'horaires...



Il n'y a pas grand chose d'aussi barbant, au théâtre, que faire des horaires de répétitions. Cet exercice qui consiste à se projeter sur une période donnée. À définir le travail à faire. À l'étaler avec cohérence pour s'assurer de passer sur l'ensemble du spectacle (et je suis plutôt du genre chronologique)... idéalement plus d'une fois. À coordonner surtout les agendas de toute l'équipe de comédiens. Et comme chacun à ses propres obligations, un ou des emplois, un ou deux ou trois projets, le casse-tête devient parfois presque insoluble. 

Malgré la logistique de la chose, le plus complexe reste quand même de prévoir l'avancée de la création: combien de temps nécessaire pour telle scène? Combien de temps pour tel acte? Ce petit morceau demandera-t-il une ou deux rencontres? Y aura-t-il assez de répétitions à proprement parler? 

Puis il y a le temps qui passe et qui parfois surprend au détour... 

Il faut - comme c'est le cas pour la production estivale du Théâtre 100 Masques - prévoir des plages de répétitions pour avril, mai et juin. C'est proche. Mais aussi très loin encore! Que d'imprévus peuvent arriver d'ici là! Et comme le calendrier est fait, gelé, es contractuels peuvent alors aménager leur(s) autre(s) projet(s) en conséquence. Que survienne un changement et le plaisir de chambouler l'ordre établi commence! 

Oui. C'est dans ce beau moment des horaires que se ressent l'envie d'avoir une véritable troupe, avec des gens permanents, payés à l'année, disponibles en tout temps.

dimanche 26 janvier 2020

Le rythme incroyable d'une époque révolue...

Toujours dans ce début du XXième siècle - que je revisite sans cesse parce qu'il est, tant ici au Québec qu'ailleurs dans le monde, d'une richesse et d'une fécondité inimaginables... période de métamorphoses et de grands bouleversements - un genre s'impose au Québec: le burlesque.

La formule générale d'un spectacle burlesque ressemblait à ça: grande ouverture musicale, petit drame, numéros de variétés [magie, chansons, saynètes, danses], grosse comédie de fermeture avec finale élaborée. Le tout entre une séance de vues animées (dessins animés et nouvelles) et d'une projection d'un grand film.

De grands noms sont passés à la postérité: Juliette et Arthur Pétrie, Olivier Guimond (père et fils), Juliette Béliveau, Jean Grimaldi et, bien sûr, Rose Ouellette dite La Poune, dont les citations de ce billet sont le fait (tirées de sa biographie - La Poune - écrite en 1978 par Philippe Laframboise).

Une époque où le théâtre atteint un certain âge d'or... et particulièrement le burlesque - genre par ailleurs snobé par l'élite - par sa capacité  à s'inviter et s'incruster dans la culture populaire. La Poune y acquerra le statut de vedette populaire et son théâtre, Le National (qu'elle tiendra de 1936 à 1953), va devenir LE lieu de rendez-vous par excellence du peuple: Tous les records de longévité, d'assistance et de popularité furent battus, du moins dans le genre. [...] Rue Sainte-Catherine, comme dans tout Montréal d'ailleurs, les tramways circulaient encore du nord au sud, et de l'est à l'ouest, ou dans l'autre sens selon vos préférences. Quand le tramway approchait du National, le conducteur claironnait d'une voix forte: ''Chez la Poune, terminus, tout l'monde descend!'' Et il fallait voir la foule se presser, se mettre en ligne jusqu'à la rue Beaudry.

Pour devenir un incontournable, ce théâtre - et bien d'autres, dans ce Montréal d'alors - s'astreint à un régime de production aujourd'hui insensé: Comme nous jouions en matinée et en soirée, sept jours sur sept [note de moi-même: et que l'affiche changeait chaque samedi, donc un nouveau spectacle par semaine!], les répétitions avaient lieu les mardis et jeudis, vers minuit, soit après le grand film suivant le spectacle sur scène. Mes artistes regardaient parfois le film, et quand la salle était vide, nous travaillions souvent jusqu'à trois heures du matin. Mais il faut dire que j'avais la collaboration de toute la troupe. Je soumettais des idées. Parfois une comédienne ou un artiste me disait: ''Rose, Madame Ouellette, ça, je ne le sens pas.'' Je répondais alors: ''Eh bien, fais-le à ta façon, comme tu le vois!'' Et ça allait toujours. 

Toutes les semaines, il fallait mettre au point la grande ouverture musicale à laquelle participait toute la troupe, chanteurs et danseurs. J'imaginais un décor et chacun se toilettait en fonction de ce même décor. Juliette Pétrie était, entres autres, une couturière de premier plan. Et ces messieurs rivalisaient d'élégance. Les meubles, de très beaux meubles, étaients fournis par une maison spécialisée existant alors juste en face du théâtre. 

Ensuite, il y avait le drame. On pigeait dans le répertoire ou selon les idées de base des uns et des autres. Enfin, il y avait la grande comédie finale. Les drames étaients touts appris. La comédie, elle, demeurait ad lib. Il y avait l'idée initiale et le punch de la fin. Le reste était improvisé.

En plus, j'avais toujours, en supplément des actes de vaudeville, de nouveautés, ainsi que des numéros de spécialité: chanteuses, chanteurs, instrumentistes, acrobates, danseurs, prestidigitateurs.

Voilà. Une vie dévouée à la scène. Un rythme effréné, difficile à imaginer, qui force l'admiration.

samedi 25 janvier 2020

Quand le torchon brûle... et ses suites!

L'un des événements théâtraux (très) marquants en avril 1907 (si je me fie au nombre d'articles parus à l'époque) est la présentation, par le Théâtre des Nouveautés, de la pièce La Rafale de Bernstein (et vous pourrez voir le programme de la pièce ici).

Marquant parce que cette pièce, cette production et ce théâtre ce sont vus frappés d'interdit par Mgr Bruchési (parce qu'il verrait, dans la pièce, une apologie du suicide... pour plus de détails sur cette histoire, vous pouvez lire cet article de Hervé Guay, p.175), comme en témoigne cet article du journal Le Canada du 1er avril 1907:


La direction des Nouveautés se rebiffe et présente quand même son spectacle, dixit La Presse du 2 avril 1907:


Après, j'imagine d'intenses séances de négociations, l'interdit de l'Archevêque est finalement levé, nous apprend le journal La Vérité du 13 avril 1907...:


... mais avec l'instauration d'un comité de censure théâtrale, dont les grandes lignes sont données ici, dans La Presse du 23 avril 1907:


Quelle belle époque que ce début du XXième siècle...

jeudi 23 janvier 2020

Nouvelle acquisition...


Tout juste arrivée par la poste... Vraisemblablement la première pièce écrite (en 1891) par André de Lorde qui sera surtout connu, quelques années plus tard, comme étant l'un des maîtres incontestés du Grand-Guignol (et oui, j'ai commandé beaucoup de bouquins du même genre...). 

Une courte pièce en un acte. Plutôt proche du théâtre de boulevard bien en vogue à l'époque: l'épouse (la seconde) cocue, l'ami flagorneur, le mari trompeur, la maîtresse partagée. Une petite pochade sans conséquence. Quiproquos. Malentendus. Vingt-trois pages d'un chassé-croisé plutôt insignifiant qui ne laisse rien présager de la renommée que le dramaturge acquerra  en tant qu'artisan de l'horreur et de l'extrême...


mercredi 22 janvier 2020

Et tombe St-Nom-de-Jésus...


Tiens. Une autre église tombe. Dommage.

Cette église, je la connais bien. Parce que j'y ai passé de nombreuses heures... en répétition, dans le sous-sol, pour les quatre productions de la SALR que j'ai mises en scène (2012-2016): Orphée aux enfers, La fille du Tambour-Major, L'Etoile, Le Barbier de Séville.... et en mode "direction générale" de l'organisme (2014-2016) dont les bureaux se trouvaient au rez-de-chaussée.

Les bureaux, les archives, le costumier, la cuisinette, le garde-meuble, la grande salle, la salle de réunion, la cohabitation avec la Maison des jeunes et le skate-park, la chapelle, tous les recoins cachés. Elle a été explorée, cette église... maximisée... et oui, elle etait en piètre état...

Mais, c'est dire les souvenirs que j'y rattachent: des rencontres marquantes, du plaisir artistique, des équipes réunies, des projets avancés (ceux qui ont trouvé leur aboutissement et les autres)... et de la déception amère.



dimanche 19 janvier 2020

B comme Brochure

Page de ma copie de Bonbons Assortis de Michel Tremblay, production que j'ai mise en scène au Théâtre Mic Mac de Roberval en 2006... 
où cohabitent dessins, indications de mise en scène, cue technique et inondation de café!

B comme Brochure: La brochure est le texte de la pièce [...] dupliqué et distribué à l'ensemble de la troupe. Il est broché et contient parfois quelques pages blanches afin d'y noter les indications du metteur en scène ou les dessins qui ne manqueront pas d'apparaître lors des lectures ou durant les séances de répétition vous laissant sur le banc de touche. On y trouve tout ce que le comédien décide de retenir d'une séance de notes, d'une indication, au crayon le plus souvent, car les choses peuvent changer très vite et radicalement. D'ailleurs le crayon à papier devrait être obligatoire pour certains acteurs qui ont une fâcheuse tendance à fixer trop vite la moindre indication de jeu qui leur est suggérée. Des numéros de téléphone sans noms y côtoient des références de bouquins [...]. Le rôle du comédien est souvent surligné au feutre fluorescent jaune, bleu ou rose [...]. Parfois des symboles ésotériques sont censés rappeler au comédien les déplacements qu'il doit effectuer. Mais, lorsqu'on se relit, il est assez rare de s'y retrouver [...]. La brochure nous trahit, elle dit tout de nous, le studieux, le zéro faute, comme le foutraque, le maniaque et le cradoc sont là en elle, en tache de gras, en mine HB taillée pointue, en quatre couleurs, en trous de cigarette, en thèse et antithèse, en portrait craché, en sans queue ni tête, en adresses nerveuses et pense-bêtes inutiles, c'est l'arrière-boutique...

C'est un passage du savoureux Petit lexique amoureux du théâtre de Philippe Torreton, publié en 2009 chez Stock. (C'est là, par ailleurs, un ouvrage que je recommande volontiers à quiconque s'intéresse au théâtre: complet, drôle, incisif, vrai.)

Je ne suis pas comédien. Mais ma bibliothèque - comme celle, j'en suis sûr, de la plupart de mes collègues - renferme des dizaines de ces textes barbouillés, comme des morceaux arrachés à un processus passé de réflexion et de création.

Les relire (si tant est que cela soit possible) alors qu'il ne reste bien souvent que le souvenir des représentations, attise une certaine nostalgie et provoque tout autant de sourires que de questionnements sur le sens de tous ces gribouillis.

samedi 18 janvier 2020

Pour les amateurs... de gore....

Parcourir l'histoire du Grand Guignol, c'est aussi nécessairement faire un détour par sa publicité... et qui dit publicité, à l'époque, dit principalement affiche.

Les affiches du Grand Guignol cherchent à provoquer, à compléter l'atrocité (A. Pierron) des textes.  C'est pourquoi parcourir ces oeuvres graphiques (comme les suivantes, glanées sur Google Images) donnent une impressionnante idée du ton et de l'atmosphère de chaque spectacle. Le titre et l'image deviennent un condensé efficace, un résumé, une mise en garde. Un musée de l'horreur... de série B! Le plus connu des affichistes du genre sera Adrien Barrère.

Il faut attirer le regard. Attiser la curiosité morbide. Créer le suspense avant même l'entrée dans le théâtre. Surenchérir dans le glauque et le sordide. 















vendredi 17 janvier 2020

Nouvelles acquisitions... grandguignolesques!

S'il est un genre qui me fascine, au théâtre, c'est bien ce Grand Guignol: théâtre des extrêmes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, théâtre des angoisses devant la science, de cette transformation du monde. On l'appelle le théâtre de l'épouvante

Assurément que ce blogue se verra agrémenter, dans les prochains jours prochaines semaines, de références à celui-ci... parce que je viens de recevoir, par la poste, deux ouvrages sur le sujet, abondamment illustrés.

D'abord celui-ci, d'Agniès Pierron (celle-là même qui a fait le très intéressant Dictionnaire de la langue au théâtre... que je n'ai toujours pas...) publié en 2002:



Puis celui-là - que je connais déjà pour l'avoir feuilleté à de nombreuses reprises à la Bibliothèque de l'UQAC - publié en 1979... lui aussi avec moult photographies et affiches:



La poste devrait m'apporter encore, dans les prochains jours, deux recueils de textes d'André de Lorde, le maître du genre. 

Ce stockage n'est pas innocent. 

En 2017, le Théâtre 100 Masques a présenté, au Côté-Cour, en compagnie du Quatuor Saguenay, trois lectures de pièces tirées du répertoire du Grand Guignol. Depuis, j'ai très envie de me plonger plus 
à fond dans l'exploration du genre, dans une production professionnelle... Quand? À voir...



mercredi 15 janvier 2020

Quand survint le CALQ... 2

J'ai relaté, dans un billet précédent (ici), le chambardement provoqué par l'implantation du CALQ en 1994. Une implantation chaotique, sur fond de crise de gouvernance, à très forte connotation montréalocentriste...

Une époque tumultueuse!

D'une part, cette nouvelle créature, le CALQ, était le fait du Ministère de la Culture (qui venait de se voir accoler le et des Communications) dirigé par Liza Frulla et qui coïncide avec la fin du règne libéral (1985-1994), le rejet de l'Accord du Lac Meech, les négociations constitutionnelles, la remontée en flèche du nationalisme. Les passions sont exacerbées.

Le premier conseil d'administration est composé de 13 membres (tous de la Métropole... dont une seule provenait des régions). Inutile de dire que de multiples voix se sont élevés contre le biais naturel qu'aurait l'organisme envers la grand'ville.

Une tempête parfaite se lève avec l'arrivée des premiers résultats à l'automne 94: c'est l'hécatombe culturelle dans toutes les régions.

Avant le CALQ, les subventions proviennent essentiellement des directions régionales (du Ministère de la Culture et du Ministère des Loisirs (et de la Chasse et de la Pêche) qui gèrent des enveloppes et redistribuent les montants.  Le CALQ fait, en quelques sortes, disparaître ces enveloppes et centralise l'octroi par jury de pairs (eux aussi provenant essentiellement des grands centres).

Les intentions sont bonnes. Mais la réalité frappe de plein fouet. Au Saguenay, le CALQ modifiera de façon assez importante la composition du milieu théâtral. Qui défend la culture dans les régions? Quelle valeur a-t-elle? Qui se préoccupe des contraintes et des réalités régionales? Qui connaît ce qui se fait dans les régions? Quel avenir culturel pour elles?

Suite aux nombreuses critiques (souvent vitrioliques) et au changement de gouvernement, lui aussi fort critique, la direction générale part dans le courant de 95 et de nombreuses tribulations s'accumulent en vue de son remplacement. Et tout ça, alors que se succéderont non  pas un mais bien quatre ministres péquistes de la Culture en mois de douze mois: Marie Malavoy, Rita Dionne-Marsolais, Jacques Parizeau, Louise Beaudoin.

Bref, une crise de confiance majeure ébranle le CALQ dès sa mise en place.

Les nombreux articles de l'époque sont fort éloquent: la culture et son Ministère deviennent un élément discordant dans le monde politique d'alors (par ailleurs centré sur le second référendum).

Les mois qui suivent les résultats de ce premier concours seront déterminants pour le CALQ: une grande tournée dans les régions, de multiples communications, une révision de ses politiques et de son fonctionnement...

mardi 14 janvier 2020

Un public à former... et à ne pas abandonner!

L'Électeur du vendredi 23 décembre 1892, journal publié à Québec, dans des locaux situés en basse-ville, y va de son opinion sur le manque de qualité du public dit populaire. Il faut le former, assurément! Et pour cela, rien de mieux, encore une fois, que de faire appel aux grandes tournées étrangères... le lot du XIXième siècle!

 


Cette question de l'éducation populaire est fort intéressante. Du rôle du théâtre populaire dans l'équation SPECTACLE ACCESSIBLE DE QUALITÉ = PUBLIC DE QUALITÉ. Le théâtre appartient au peuple.  Le temps a-t-il fait son oeuvre?

Peut-être le théâtre s'est-il trop écouté au fil des décennies suivantes. Pour preuve, cet article coup de gueule de Claude Jasmin dans Le Devoir du 3 mars 1998... un siècle plus tard:





lundi 13 janvier 2020

Quand survint le CALQ... 1

En 1994, après quelques années de discussions, le Ministère de la Culture et des communications, sous la direction de Liza Frulla, légifère pour pour donner ses assises au Conseil des arts et des lettres du Québec

Le CALQ devait permettre une meilleure distribution des ressources, structurer un milieu qui trouvait son financement à plusieurs sources, professionaliser les organismes culturels. 

Mais son implantation ne se fit pas sans heurt... surtout dans les régions, dont le Saguenay-Lac-St-Jean, qui verraient leur vitalité culturelle décimée. 

En font foi ces articles du Quotidien des 8 et 11 septembre 1994, suite au dévoilement des résultats  du premier concours: 




La naissance du CALQ sera décriée, contestée (avec raisons!), critiquée. Et les voix régionales de partout au Québec auront à se faire entendre. 

La suite de cette belle histoire une autre fois...

dimanche 12 janvier 2020

"Phèdre", par Taïrov

De toutes les pièces que j'ai lues, Phèdre reste ma préférée. Et toutes les productions de ce chef-d'œuvre m'intéressent.

Mais s'il en est une qui m'a toujours fascinée, c'est celle d'Alexandre Taïrov (par ailleurs rival parfois mesquin de Meyerhold), du Théâtre Kamerny, en Russie, en 1922.

Le personnage principal est alors porté par la très grande Alisa Koonen, son épouse.

Tout - absolument tout! - de cette production (que je ne connais qu'en photo) a une force d'expression scénique, une magnificience, une puissance.

En voici quelques unes, dans un petit vidéo russe:


samedi 11 janvier 2020

Le contempteur

Voici un autre petit morceau d'éloquence pastorale, dont le sujet est - ô surprise - une défense expresse de fréquenter le théâtre - tout théâtre! - dans la belle ville de Québec. Elle est le fait d'un éminent personnage, Monseigneur Bégin, archevêque de Québec (après avoir été évêque de Chicoutimi de 1888 à 1892), furieux contempteur de la chose dramatique. 

Il s'agit donc d'un petit article, paru le 22 décembre 1894 dans le journal La Vérité, qui relaie une lettre de Mgr l'Administrateur du diocèse:


Comme vous pouvez voir, on insiste: la défense ne concerne pas qu'un théâtre en particulier mais tout le théâtre en général! C'est qu'il n'aimait vraiment pas goûter aux joies de Thalie! Et c'est donc avec cette Autorité que devait se débattre les pauvres directions.


Si je le publie ce matin, c'est pour faire suite à mon dernier billet (ici), parce que c'est ce bon Pasteur  qui a refusé de de coopérer avec un théâtre (à Québec) et qui donna l'occasion d'un savoureux avis à la population!

jeudi 9 janvier 2020

Et vlan!


Voilà ce qu'on appelle être franc et direct! J'avais déjà, ce me semble, publié quelque chose du genre... mais peut-être était-ce sur Facebook... Toujours est-il que le coup de gueule est savoureux! Grand bien leur fasse! (Publié dans la revue Le Théâtre, 5 janvier 1895)

mercredi 8 janvier 2020

Du théâtre, dans les années '60

Un petit tour dans l'histoire du théâtre régional dans les années '60, tiré du 31ième numéro de la revue FOCUS, publiée en 1980. 

Il y est notamment question de la troupe Les Apprentis de la rampe (ce sont des photos qui se rapportent à elle)... troupe dont faisait partie Rodrigue Villeneuve (et j'en ai déjà parlé ). D'ailleurs, on peut le voir, sur la première image, agenouillé pour faire la lecture (en blanc) et sur la photo du centre, dans la seconde page. Un jour, je mettrai sur ce blogue les articles qui ont salué, à l'époque, la constitution de cette troupe et leur première critique (qui louange particulièrement le jeu naturel de Rodrigue)!

Voici donc un autre témoignage de ce milieu à naître:



mardi 7 janvier 2020

Quand le théâtre brise ''la monotonie des jours d'automne''

On semblait bien s'ennuyer,  dans ce Chicoutimi du 29 octobre 1903 selon Le Progrès du Saguenay! Ce théâtre qu'on attend comme un test et un gage de promesses à venir, on l'espère! Chicoutimi veut s'inscrire dans les circuits des tournées... mais il faut du public... assez pour que la troupe fasse ses frais! Pour y parvenir, on accommode même le Lac!


Ça fait changement des habituelles imprécations que je sors des archives... non?

Pour les plus curieux, la pièce Le Triomphe de la Croix se retrouve ici. Et ce Julien Daoust est l'une des figures marquantes du théâtre de ce tournant du XXième siècle.

lundi 6 janvier 2020

Le comédien comme créateur de l'espace


Petite méditation - avec comme image ce fameux croquis d'Oscar Schlemmer (autour de 1921) représentant le corps d'un interprète dans l'espace - sur le comédien et sa fonction de créateur de l'espace... tirée (p.81 et 82) d'un ouvrage plutôt intéressant d'Éric Lacascade, metteur en scène: Au coeur du réel

Quels que soient le type de la salle ou le dispositif scénographique, la pièce choisie, la fable racontée ou la thématique abordée, c'est toujours l'acteur qui crée l'espace. En quelque sorte, il transporte la scène avec lui. Même s'il est au milieu des spectateurs ou dans un endroit exigu, l'espace minimal dans lequel il déploie son jeu devient ''la scène''. Sur le plateau nu, sculptant l'air de ses gestes, le façonnant par ses déplacements, il peut nous faire percevoir d'invisibles couloirs, imaginer des portes ou des trappes, nous perdre dans des labyrinthes; par la seule force de sa présence, il nous fait vivre les situations qu'il traverse, recréant pour nous la réalité d'un bar ou d'un jardin de cerisiers. Dès que l'acteur est pleinement présent à la situation qu'il sert, quels que soient les matériaux du décor qui l'entourent ou les couleurs des pendrillons qui l'encadrent, quel que soit le sol sur lequel il marche, c'est lui et lui seul qui délimite, définit et rend palpable l'espace. Lui et le spectateur. Évidemment. Car qui dit acteur dit toujours spectateur. L'espace, c'est la rencontre de l'un et de l'autre.

dimanche 5 janvier 2020

Une longue (et fastidieuse) recension...


À force de fouiller dans les archives (de journaux, de revues, de programmes, de rapports), je me suis mis à prendre des notes sur des artistes et des organismes sortis de l'oubli. Après quelques jours, j'en suis arrivé à établir une liste de plus en plus étoffée - et impressionnante - de groupes, de troupes, de compagnies, d'événements ayant participé, à un moment ou à un autre, à l'édification d'un milieu théâtral régional.

Comme tout autant de morceaux d'un casse-tête en phase d'assemblage. 

De nombreux noms émergent d'un passé quand même pas si lointain. Ils se recoupent et composent peu à peu notre évolution. C'est fastidieux devant l'état des informations souvent plus que parcellaires.

Et en trame de fond, des envies de faire du théâtre, d'exister, de s'entraider... mais aussi de  nombreux tiraillements, de défis constants, de recommencements.

De cette liste, j'en ai fait une page de mon blogue, accessible en tout temps dans la bande du haut dans la section Historique du SLSJ. Elle ne demande qu'à être comblée! Je vais assurément continuer de cueillir les données et de tenter de trouver les chaînons manquants. 

Parce qu'il est important de maintenir une mémoire. De permettre à un fil historique de se déployer. D'avoir cette reconnaissance  de la continuité. Avant nous, ce n'était pas le vide. Que de prédécesseurs nous avons eu! 

samedi 4 janvier 2020

Quand il est trop tard pour prévenir le mal...

Oui, décidément... ce que le théâtre a pu, au cours des XIXe et XXe siècle, fait couler d'encre sur les turpitudes qu'on lui reprochait, sur les moeurs dissolues qu'on y rencontrait, sur le Mal qui se montrait sur scène. La moralité était, à tout coup, menacée. 

J'ai publié, sur ce blogue, de très nombreux articles et mandements venus principalement de l'Église qui s'élevaient contre la tenues de spectacles ou la venues de troupes. (Les billets se retrouvent et .)

Or, voici ce matin - oh... la nuance sera minime, mais quand même! - un article laïc (publié le 11 décembre 1923 dans Le Bien Public - Journal des Trois-Rivières) qui prêche les mêmes vertus et qui justifie, en quelques sortes, les difficultés de la presse de bien mettre en garde sur les dangers qui guettent dans les salles sombres et permettent ainsi aux parents d'aiguiser leurs objections et de sauver l'éducation de leurs enfants. Car c'est à eux que vient, ultimement, la responsabilité de prévenir le mal.

 Conclusion: suivons la ligne édictée par l'Église!

(Un des éléments intéressants de ce petit papier est qu'il relate, par ailleurs, ce qui semble être une tournée d'une troupe spécialisée dans le Grand Guignol, ce théâtre de l'horreur et de l'extrême - avec moult assassinats, violences, cris, sang, etc - dont j'ai déjà parlé ici et ici ).


Après tous ces articles, il est encore surprenant de constater que le théâtre québécois ait pu se développer au Québec...

jeudi 2 janvier 2020

Du théâtre comme au temps de Shakespeare


Le théâtre élizabéthain (16ième-17ième siècle) a quelque chose de fascinant dans son architecture. Proche, d'une certaine façon, des théâtres romains et de leurs fond de scène architecturaux permettant divers lieux, diverses conventions simples mais efficaces. En même temps, toute cette construction dense laisse la scène dépouillée, avec des trappes et des sorties de toute sorte, laissant alors toute la place au texte et au jeu des acteurs. C'est là, on peut l'imaginer, un lieu vivant s'il en est un, avec ses multiples étages et son parterre qui réunit le peuple. Quand on étudie en théâtre, ce type de théâtre en rond est incontournable... d'autant qu'il a abrité l'un des plus grands génies dramatiques qui soit: William Shakespeare.

L'été dernier, je suis allé à Londres. Et je n'ai pas résisté longtemps à la tentation d'aller au Globe (le théâtre du schéma plus haut), une reconstitution fidèle (datant de 1996) de ce lieu mythique ayant appartenu à Shakespeare lui-même mais ayant malencontreusement brûlé en 1613... (Voici, en lien, le site web de l'entreprise, avec des images et des vidéos.)

Un véritable voyage dans le passé! Voici quelques unes de mes photos:











Pour profiter à fond de l'expérience théâtrale, nous avons même assisté à la présentation de la première partie de Henry IV, par une troupe de comédiens manifestement rompue à l'oeuvre shakespearienne et à ce lieu propice à une complicité particulière avec le public. Un moment fort. Historique. Esthétique.