samedi 31 décembre 2022

Sur nos scènes (et dans le milieu) en 2022!

2022, c'est... une année somme toute conséquente (si on se fie au billet précédent) avec ses trente-huit productions! De cette liste, on peut constater quelques éléments: le nombre important de reprises et de spectacles en tournée, le retour en force du théâtre de loisir (particulièrement au Lac Saint-Jean), la quasi absence de projets étudiants issus de l'UQAC...

2022, c'est... parlant UQAC... l'arrivée de Madame Marie-Ève Skelling au sein du professorat qui, bien qu'elle soit rattachée principalement au Baccalauréat en enseignement des arts, possède une formation en jeu (UQAM) et un postdoctorat en études circassiennes (Concordia)... assurément une nouvelle venue qui saura s'impliquer dans le milieu!

2022, c'est... une autre année marquée par la pandémie... avec une fermeture formelle en début d'année (jusqu'en février); de nombreux calendriers de répétitions bousculés, d'échéanciers revus, de premières reportées et aussi, malheureusement, de représentations annulées. 

2022,  c'est... pour continuer sur ce dernier point, une pensée particulière aux compagnies qui ont vu leurs efforts de plusieurs mois bêtement amputés par le contexte sanitaire: Théâtre À Bout Portant (La Migration des peuples), Théâtre La Rubrique (Batalos), Théâtre du Faux Coffre (Double sassassinat dans la remorque), Théâtre du Mortier (Boomerang boréal)...

2022, c'est... une année de changements de garde au Théâtre C.R.I. - qui célèbre ses 25 ans - où Marilyne Renaud (qui avait déjà repris la direction générale) et Émilie Gilbert-Gagnon chausseront désormais les souliers de directrice artistique de Guylaine Rivard... 

2022, c'est... aussi l'arrivée, à la direction générale du Théâtre La Rubrique, de Julie Maltais (anciennement directrice générale d'Objectif-Scène)...

2022, c'est... la mise en place d'un nouvel outil de promotion du théâtre d'ici par la mise en place (sous l'initiative du Théâtre À Bout Portant et du Théâtre du Mortier) du site Théâtre Saguenay...

2022, c'est... au niveau national, la présentation du nouveau Plan directeur du théâtre 2023-2033 par le Conseil québécois du Théâtre pour prioriser les différents enjeux qui toucheront le milieu dans les prochaines années...

2022, ce sont... les André Brassard, René de Obaldia, Peter Brook, Normand Chaurette (et tous les autres que j'oublie) qui nous ont quitté après avoir, chacun à leur façon, marqué l'Histoire du théâtre...

Encore une fois, j'oublie sûrement d'autres éléments importants de cette année 2022. Si tel est le cas et que le coeur vous en dit, ajoutez votre fait marquant dans les commentaires!

vendredi 30 décembre 2022

Sur nos scènes, en 2022!

 

Quelle année 2022! Enthousiasmante parce qu'elle a été presque normale et que les projets se sont enchaînés de belle façon... et particulièrement éprouvante, frustrante, décevante, épuisante parce qu'elle s'est encore écoulée sous le signe de la pandémie qui n'a eu de cesse d'entraver les différents projets théâtraux. Mais qu'à cela ne tienne! Le théâtre fut!

Voici donc la liste (le plus en ordre chronologique possible) des productions et activités théâtrales qui se sont tenues cette année sur notre territoire. Je l'ai faite de mémoire et à partir des différentes pages Facebook des compagnies... alors il se peut qu'il me manque des informations. On pourra les rajouter en commentaire.

Pour marquer d'un simple regard les différentes catégories qui émaillent cette liste, je propose donc cette petite légende: les productions professionnelles (par les compagnies), les recherches (avec présentations publiques) et autres événements professionnels à caractère théâtral, les productions de loisirs d'importance (par des troupes récurrentes) et autres événements de loisirs à caractère théâtral, les productions académiques universitaires

Dans cette liste, je ne considère que les trucs faits ici, par les organismes et artistes d'ici et non pas les spectacles des grandes centres en tournées (donc les diffuseurs). 

Mashinikan (Le Livre) (Théâtre La Rubrique)
Baluchon en reprise (Théâtre des Amis de Chiffon)
Ribambelles marionnette - Spécial hivernal (Théâtre des Amis de Chiffon)
Les Morts sacrilèges (Théâtre 100 Masques)
La Migration des peuples (Théâtre À Bout Portant)
Ta maison brûle (Théâtre Mic Mac)
La Migration des peuples en tournée (Théâtre À Bout Portant)
Kiwi en reprise (Tortue Noire)
Ainsi passe la chair en reprise et en tournée (Tortue Noire)
4 Constellations composées (Atelier de création théâtrale) (UQAC)
Double assassinat dans la remorque (Théâtre du Faux Coffre)
Le Dîner de cons (Troupe de théâtre du Vieux Couvent de St-Prime)
Sortie de secours en reprise (Théâtre À Bout Portant)
La Caravane en panne - Mystère et boule de gomme (La route des légendes)
Combler le vide (Marilyne Renaud/C.E.M./Théâtre CRI)
Bas les masques! (Théâtre 100 Masques)
Les Voisins (Troupe de théâtre Les Zanimés)
Ribambelle marionnette - Spécial estival (Théâtre des Amis de Chiffon)
Baluchon en tournée (Théâtre des Amis de Chiffon)
Ce qui reste quand la peau se détache du corps (Sara Létourneau/Chantale Boulianne, C.E.M.)
La Fabuleuse histoire d'un Royaume (Diffusion Saguenay)
Histoires d'un soir (Théâtre des 4 Planches de St-Félicien)
Petit Miracle (La Maison coupée en deux)
La Légende de Honfleur (La route des légendes)
Est-ce qu'il y'a-t-il un coupable dans la salle (La route des légendes)
Aisselles et Bretelles en reprise (Théâtre CRI)
L'Autre dans la Cité en tournée (Tortue Noire)
Le Grand Oeuvre en tournée (Tortue Noire)
Grande Baie en reprise (Théâtre du Mortier)
Nos scènes maritimes (Dramaturgie Sonore - UQAC)
Batalos (Théâtre La Rubrique)
Un gamin au jardin (Tortue Noire)
Défilé glamour (Théâtre CRI)
Boomerang Boréal (Théâtre du Mortier)
La Nuitte avant Noël (Théâtre 100 Masques)
Baluchon en reprise (Théâtre des Amis de Chiffon)
Ribambelles marionnettes en reprise (Théâtre des Amis de Chiffon)
L'Académie des Lutins (La route des légendes)

À cette liste pourraient s'ajouter toutes les formations et ateliers tenues au cours de l'année par les différentes compagnies; tous les laboratoires mis en place pour de prochaines productions; toutes les lectures publiques; tous les spectacles faits dans des cadres académiques (niveaux primaires, secondaires, cégepiens); tous les spectacles reçus en tournée, venus des grands centres (le fait des diffuseurs un peu partout sur le territoire)...

samedi 5 novembre 2022

[Carnet de mise en scène] De l'espace scénique...

  


Depuis quelques jours/semaines, je travaille avec Christian Roberge, qui agira comme scénographe pour la prochaine production du Théâtre Mic MacTu te souviendras de moi de François Archambault. Avec Christian, il s'agira, si je compte bien, de notre douzième collaboration. Et c'est toujours très stimulant de travailler avec lui! 

Partir de zéro... enfin, du texte. Chacun de notre côté. Lire et relire. Puis se laisser imprégner de l'univers. Ensuite vient la première rencontre. Où nous livrons notre vision de la pièce. Où nous traçons les grandes lignes de la conception scénographique à venir: ce qu'il voit, ce que je ne veux pas, ce qu'il me faut. 

C'est une relation de confiance qui nous laisse l'espace nécessaire pour nous surprendre et nous pousser plus loin l'un l'autre. Et une affinité théâtrale qui nous mène rapidement sur une même longueur d'ondes!

Partir du texte, donc. Puis voir comment les idées esthétiques - architecturelles, conceptuelles, fonctionnelles - s'inscriront dans le théâtre. Voir comment elles se déploieront sur la scène. Voir ce qu'elles diront de l'univers (quand nous aurons défini cet univers!). Voir comment elles pourront être exploitées. C'est là, la nature de cette collaboration. Tout ça sur fond de créativité. D'imagination. 

C'est la mise en commun d'idées. Puis le créatif exercice de confrontation, de questionnement, de retouche et d'ajustement, de dépassement de notre propre idée. C'est un travail d'échanges entre les images inspirantes, les croquis, les considérations dramaturgiques, les plans et les maquettes. 

Déjà les idées fusent!

Ce volet de la production se fait bien en amont de la vraie rencontre avec les comédiens (qui ne se fera qu'en janvier 2023) pour que j'aie le temps de me positionner sur la pièce et sur l'espace afin que je puisse entreprendre les répétitions dans un lieu scénique (le décor) que je maîtrise.

Parallèlement avec ce projet, je retrouve également une autre collaboratrice régulière pour un autre projet théâtral, Sophie Châteauvert, qui se charge de l'esthétique du prochain spectacle du Théâtre 100 MasquesUne nuitte avant Noël et du vêtement de scène (quasi scénographique) que portera Guylaine Rivard dans la reprise de la pièce Les Mains anonymes.

C'est aussi une relation de confiance et de plaisir... bien que le fonctionnement est un peu différent. Comme je suis le directeur artistique de la compagnie, le metteur en scène et, dans ce cas-ci, l'auteur du spectacle, j'arrive à la table avec une conception générale plutôt détaillée qui dresse déjà les contours esthétiques recherchés. 

Est-ce dire qu'elle se retrouve avec une conception déjà faite? Que non.  Parce qu'elle est souvent associée au projet avant même son élaboration! Du coup, nous partons souvent sur des lancées artistiques sur ce qui serait intéressant d'explorer. 

Avec mon idée détaillée commencent alors les multiples discussions sur le comment faire. Et c'est là que l'expérience de Sophie entre en jeu: comment faire encore mieux! Et le même jeu revient: croquis, dessins, maquettes, confrontations, questionnements, ajustements! 

Ce sont des conceptions évolutives. Du début des échanges jusqu'aux représentations. Avec pour  résultat des conceptions efficaces, souvent éloignés des premières idées de départ! 

Bref, deux modes de fonctionnement un peu différents qui rendent le théâtre si intéressant à faire!

samedi 29 octobre 2022

Un autre vertueux scandale!

En février 1930, les journaux de l'époque annonce la venue, à Montréal, d'une opérette qui fait sensation en France depuis quelques années, jouée par une troupe française: Phi Phi! (Pour la petite histoire de cette pièce, voici le lien wikipédia.)

En voici ce qu'en dit le journal Le Monde ouvrier du 22 février 1930:


Et voici comment on en parle dans L'Autorité du 23 février 1930:


C'est dire que ce spectacle attendu. Plusieurs autres articles en font mention, reprennent les articles, font de la réclame. Mais la morale veille! Et surtout, cette morale, elle frappe... comme en témoigne Le Devoir, quelques jours plus tard, le 27 février 1930:


Le journal La Patrie du même jour en donne un autre éclairage:


Cette histoire a des échos jusqu'à Rome... chose apprise dans un petit encart publié par notre Progrès du Saguenay du 30 mars 1930:


Un autre beau cas de censure dans la petite histoire théâtrale québécoise...

samedi 22 octobre 2022

Ce qui reste quand la peau se détache du corps.

 
Affiche de cette production: Constantin Monfillette

J'ai pu voir, dans le cadre du FMC 2022, Ce qui reste quand la peau se détache du corps, cette production de Sara Létourneau et Chantale Boulianne (une collaboration du Centre d'Expérimentation Musicale et du Centre Bang) qui avait déjà été présentée en août dernier. 

Il s'agit d'une forte proposition qui se trouve, comme le dit le résumé donné par le C.E.M., à la croisée de la performance, de l’art sonore et de l’installation. Une forte proposition spectaculaire qui en met plein la vue, plein les oreilles, plein l'imagination. Outre Boulianne et Létourneau, il faut souligner l'apport de deux autres artistes: Guillaume Thibert (sonorisation) et André-Anne Giguère (éclairages).

Rapidement, le spectateur se place dans un état de réception où la fascination dame le pion à la curiosité. Où l'intérêt est sans cesse renouvelée par une succession d'objets hétéroclites qui se déploient gracieusement dans l'espace - physique et sonore! - tout en impliquant, à différents niveaux, une fusion avec le corps des deux performeuses. 

Et c'est là une des forces majeures du projet: une captivante sensualité dans tous les sens du terme. Une sensibilité et une poésie qui dépassent ce qui aurait pu devenir qu'une suite de démonstrations techniques. 

Un beau projet qui, souhaitons-le, aura une ou plusieurs suites!

Avis aux intéressés: il y aura une autre représentation, cet après-midi, 16h, au C.E.M.!



mardi 18 octobre 2022

[Carnet de mise en scène] Une nouvelle version scénique...


En janvier 2023, je donnerai - toujours avec le Théâtre 100 Masques - une troisième version scénique de ma pièce Les Mains anonymes (après une première version en novembre 2016 et une seconde en février 2018) racontant, en huit tableaux poétiques, les affres humaines d'une Médée qui se dit, mot à mot, dans toute sa virulence et son horreur.

J'y reviens parce que les circonstances (plus de détails à venir) m'ont fait revenir sur ce texte pour le peaufiner, le réviser. 

Et tant qu'à y être, l'envie de le reprendre en la scène a vite pris le dessus! 

C'est comme ça qu'hier s'est effectuée la première rencontre de travail avec une nouvelle comédienne et non la moindre - Guylaine Rivard! - qui succède à Erika Brisson.

C'est très stimulant de revenir à un projet et de lui redonner une nouvelle vie en faisant table rase des versions antérieures. 

Repartir de cette même écriture qui place le personnage dans une lancinante obsession. Dans un souvenir omniprésent et tétanisant.  Une redondance toute de tensions, de douleurs, de remords, de honte, de violence. Mais me donner la possibilité de retrouver une virginité scénique. De repenser le spectacle en fonction d'autres paramètres importants comme une nouvelle voix, un nouveau corps, une nouvelle présence. 

Une Médée palimpseste. 

La même... mais autre. Assurément.

Après cette première rencontre avec Guylaine où nous avons discuter de différents enjeux dramatiques, du texte et de ses implications, s'enclenchera bientôt l'exploration du jeu: quel phrasé? quel rythme? quel ton? quel volume? quel débit? quelle relation avec le spectateur? quel(s) geste(s)? quelle(s) action(s)? 

Et enfin, quelle esthétique?

Et c'est là où le théâtre commence tout doucement à poindre! 

Ça fera du bien de sortir de la comédie...!

dimanche 16 octobre 2022

Au théâtre, cette semaine! [Du 16 au 23 octobre 2022]

 

Grosse semaine pour le milieu théâtral régional... tant du côté des producteurs que de celui des diffuseurs! 

Toute la semaine - horaires variables
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière)
En représentations scolaires


La Tortue Noire est en représentations scolaires toute la semaine avec sa plus récente création: Un Gamin au jardin, texte et mise en scène de Daniel Danis. Un gamin échevelé cherche ses parents. Celui qui le recueille dans son jardin, Aubin, tente de retrouver les parents du gamin en faisant le tour du quartier, de la ville, du pays, de la planète. Une rencontre magnifique sous le signe de l’amitié et de l’amour qui met en lumière que d’une petite pensée à une autre, des changements peuvent s’opérer dans notre monde. Une fable poétique engagée et touchante. 

Dimanche, 16 octobre 2022 - 15h (grand public)
Lundi et mardi, 17 et 18 octobre 2022 - 9h30 (représ. scolaires)
Théâtre C (Chicoutimi)


Diffusion Saguenay reçoit le Théâtre Tout à trac! et son spectacle Alice de l'autre côté: lice de l’autre côté… du miroir? Non, du décor! Alice refuse d’aller se coucher et préfère jouer devant son miroir à inventer mille et un personnages, rêvant d’être une grande actrice acclamée. Tout à coup, des applaudissements se font entendre, des applaudissements qui proviennent de son miroir! Alice s’approche de celui-ci et passe de l’autre côté… du spectacle! Elle se retrouve dans l’envers du décor, dans le monde merveilleux du théâtre peuplé de personnages plus fantaisistes les uns que les autres comme la Tricoteuse d’idée, le Didascaliste, la Musicale, le terrible Mégalomaniaque et son assistante, sans oublier le Fantôme du théâtre! Véritable hommage aux rouages de la scène, Alice de l’autre côté entraînera le spectateur dans un monde tout aussi délirant que celui de notre Alice au pays des merveilles, mais cette fois dans une histoire totalement inédite! Et attention aux Critickattaques!!!  Informations ici.

Mercredi, 19 octobre 2022 - 17h30
Vieux Couvent (St-prime)


Le Vieux Couvent de St-Prime  reçoit le Théâtre Bistouri et le spectacle FondantDans une pâtisserie de quartier, une employée et un client s’observent, échangent, rigolent et passent le temps. Dans un environnement sucré et délicat, une tempête chamboule tout. Le service à la clientèle a ses limites lorsque le client se montre insistant. Le « small talk » peut-il couvrir tous les malaises? À cheval entre la comédie et le thriller psychologique, Fondant est une pièce où le rire dissimule l’imprévisibilité de la nature humaine. Le billet inclut une consommation, une bouchée et une courte pièce dans une formule décontractée. Informations ici.

Mercredi, 19 octobre 2022 - 20h (grand public)
Jeudi, 20 octobre 2022 - 9h30 (représentation scolaire)
Salle Michel-Côté (Alma)


Alma Spectacles reçoit Les Voyagements qui vient présenter Macbeth Muet: Macbeth, un soldat loyal envers sa nation, rencontre sur le champ de bataille trois sorcières qui lui prédisent qu’il sera roi. Suite à cette révélation, Macbeth et Lady Macbeth choisissent le chemin sanglant de l’ambition, de la trahison et du pouvoir. Inspirée du film muet et flirtant avec le grand guignol et le mélodrame, cette adaptation sans parole de Macbeth nous transporte avec humour dans une course effrénée vers le pouvoir. Dans une version accélérée et sanguinolente des déboires du couple maudit, Macbeth Muet déconstruit la tragédie de Shakespeare avec un théâtre viscéral, utilisant corps, objets et faux sang, dans un monde dépourvu de moralité où les vies humaines sont aussi jetables que des coupes en polystyrène. Soutenus par une bande sonore chargée et surprenante, les interprètes-marionnettistes nous offrent une chorégraphie de haute voltige. Informations ici.

Vendredi, 21 octobre 2022 - 14h
Samedi, 22 octobre 2022 - 16h
Centre d'expérimentation musicale (Chicoutimi-Nord)


Dans le cadre du Festival des musiques de créations (FMC), il y aura présentation du spectacle Ce qui reste quand la peau se détache du corps, une performance scénique (et sonore) de Chantale Boulianne et Sara Létourneau:  Ce qui reste quand la peau se détache du corps est un spectacle performatif et sonore créé par les artistes Sara Létourneau et Chantale Boulianne. Pendant deux ans, elles ont travaillé à concevoir et fabriquer des structures sonores et des instruments géants qu’elles manipulent et transforment sur scène : le soufflet géant, la tôle vivante, la basse contrepoids, l’escabeau-boite à clous, l’immense rond-koto... Dans une série de tableaux sonores et physiques magnifiés par la lumière, elles parlent de leur corps, de métamorphoses et de potentielles catastrophes. À la croisée de la performance, de l’art sonore et de l’installation, cette création sera présentée dans un environnement immersif, sur un système multiphonique à huit (8) haut-parleurs. Informations ici.

Samedi, 22 octobre 2022 - 13h30
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière)


Le Théâtre La Rubrique présente la plus récente création de La Tortue Noire: Un Gamin au jardin, texte et mise en scène de Daniel Danis. Un gamin échevelé cherche ses parents. Celui qui le recueille dans son jardin, Aubin, tente de retrouver les parents du gamin en faisant le tour du quartier, de la ville, du pays, de la planète. Une rencontre magnifique sous le signe de l’amitié et de l’amour qui met en lumière que d’une petite pensée à une autre, des changements peuvent s’opérer dans notre monde. Une fable poétique engagée et touchante. Informations ici.

Samedi, 22 octobre 2022 - 14h
Salle Orphée (Arvida)
Gratuit


Toujours dans le cadre du FMC, le Théâtre À Tempo débarque avec un fabuleux spectacle jeunesse (mais où les parents s'amusent ferme!) titré Concerto de bruits qui courentQue se passe-t-il quand des concertistes, virtuoses de la musique percussive, doivent composer avec des techniciens de scène aux compétences douteuses ? C’est ce qu’on découvre dans la dernière création du Théâtre à Tempo. Deux musiciens, quelque peu pompeux, arrivent sur scène confiants d’impressionner, comme à l’habitude, leur fidèle auditoire. Leur concerto débute solennellement mais voilà que l’équipe technique, essayant tant bien que mal de supporter les artistes, s’avère des plus imprévisibles. Le concert prend alors une tournure nettement moins conventionnelle, ce qui forcera les percussionnistes à s’adapter à des situations loufoques en redoublant d’originalité et en transposant leur savoir-faire sur des instruments inusités. Informations ici. (C'est gratuit mais il vaut mieux réserver quand même!)

Dimanche, 23 octobre 2022 - 14h
Salle Orphée (Arvida)
Gratuit


Toujours dans le cadre du FMC, le Théâtre À Tempo présente un autre spectacle fantastique (que nous avions vu en 2019, autre spectacle jeunesse pour tout le monde!), Bidule BandBidule Band c’est un duo de chercheurs de sons ; des spécialistes de la musicalité cachée en chaque objet. Canards de caoutchouc, flûte à coulisse et enjoliveurs ne sont que quelques exemples d’instruments pouvant composer leurs symphonies ; un parcours d’objets savamment orchestrés dans une performance percussive spectaculaire. Bien que ces maîtres de l’improvisation possèdent assez de « bidules » pour remplir un plein camion de déménagement le concert peut aussi bien s’opérer avec le contenu d’une seule valise, avec le mobilier urbain ou… les spectateurs. Informations ici. (C'est gratuit mais il vaut mieux réserver quand même!)

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Pendant ce temps, L'Imprévu Improvisation est à Mons, en France, pour le Mini Mondial de l'Impro qui se tient jusqu'au 23 octobre!

samedi 15 octobre 2022

Une apologie - et son contraire! - du théâtre!

Dans les journaux du début du XXième siècle, le théâtre est plus souvent qu'autrement décrié comme étant une école du vice, une source d'immoralité, un détournement de valeurs des bonnes âmes de l'époque. Aussi, il est toujours surprenant de tomber sur des articles qui applaudissent ce même théâtre! Comme cet article paru dans le journal L'Événement, du 26 juin 1884:


J'ai cherché à en savoir un peu plus sur ce qu'était le Dime Museum... et j'ai trouvé ma réponse dans un autre journal - La Vérité du 5 juillet 1884 - qui répond, avec virulence (je n'en attendais pas moins de ce journal... un de mes préférés par sa bigoterie, et qui s'en prend vraiment souvent à son concurrent!), à cette article: 





mardi 4 octobre 2022

La visite d'Ellen Terry

 

Ellen Terry en Lady Macbeth (John Singer Sargent, 1889)


En 1883, le grand tragédien britannique Henry Irving se lance lui aussi dans les lucratives tournées outre-atlantiques et s'embarque, avec sa troupe du Lyceum, sur un paquebot en  direction des Amériques. 

Avec lui se trouve une immense actrice, considérée comme la Sarah Bernhardt ou la Duse de l'Angleterre: Ellen Terry (1847-1928). Elle créera notamment les grands personnages féminin d'Oscar Wilde et de Shaw, d'Ibsen... en plus de jouer de grands rôles shakespeariens. 

Et accessoirement, cette grande comédienne était également la mère d'un important personnage en devenir dans l'histoire théâtrale: Edward Gordon Craig, l'un des grands réformateurs de la scène occidentale de la fin du XIXième, début XXième siècle. 

Toujours est-il que ces grandes tournées américaines, dans des circuits tous tracés à l'avance, conduisaient immanquablement, tout naturellement, vers Montréal, métropole d'une colonie officiellement britannique. Plus précisément dans une salle mythique de notre petite histoire, l'Académie de Musique. (Il fallait bien quelque avantage à cette catastrophique situation géo-politique...)

Ainsi donc, en septembre 1884, débarquent ces monstres de théâtre:

Comme en fait foi cet encadré paru dans L'Électeur du 23 septembre 1884:


Comme en fait foi cet réclame, parue le même jour, dans le journal L'Événement:


Ce même journal fera, en quelques lignes, l'annonce de leur arrivée (le 29 septembre 1884):


Malheureusement, je n'ai pas retracé de compte-rendu (en français de leur passage canadien)... 

Ils repasseront quelques années plus tard... tel qu'annoncé dans la Presse du 7 août 1893:


Ainsi qu'en février 1894 (La Minerve, 15 février 1894):


Irving, Terry et leurs acolytes repasseront encore quelques fois par la suite... mais sans jamais s'inscrire plus longuement dans les différents journaux de l'époque. 

lundi 3 octobre 2022

[Carnet de mise en scène] Un texte de base...

 

Hier matin, j'ai mis un premier point final à la version 0 du prochain spectacle de Noël du Théâtre 100 Masques: Une nuitte avant Noël.

En quelques jours, j'ai esquissé la trame narrative tout en définissant les personnages qui seront en action tout au long du récit: onze tableaux pour vingt-et-un personnages!

Celui ou celle qui lirait le texte actuel serait sans doute perplexe. C'est brut. C'est sans subtilité. Un peu sec. 

À l'entrée des répétitions, nous aurons, en quelque sorte, le cheminement du point A au point B. La route principale. Mais - et c'est là que le plaisir commence - ce sont les détours et les chemins de traverses que nous prendrons qui donneront la couleur et le ton général de cette pièce! Ce texte n'est pas une oeuvre littéraire. C'est d'abord et avant tout une matière de travail, une matière malléable. Un canevas détaillé pour nous donner un fil à suivre mais qui permet aussi et appelle fortement les parenthèses, les digressions, les ajouts. 

Le travail de la mise en scène sera oui de donner une forme à tout ceci mais surtout de rester attentif aux propositions, aux blagues spontanées qui seront revues et intégrées, aux idées lancées à brûle-pourpoint et qui apporteront de nouvelles perspectives et ouvertures à la production.

Car c'est dire qu'il manque, pour le moment, cette vivacité apportée par la scène, cette émulation entre l'équipe pour les multiples clins-d'oeil a l'actualité, aux faits divers, aux films! Ce n'est pas une création collective à proprement parler... mais ça en a tous les attributs! 

Cette petite quarantaine de pages (incluant les chansons) ne demande plus qu'à être mise en bouche, mise en action! Éprouvée! 

Et c'est dans cet exercice que tout ce texte prendra l'envergure nécessaire à un spectacle comique et éminemment public! 
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Les billets sont déjà en vente ici pour ce spectacle qui sera présenté les vendredi et samedi, 2 et 3 décembre 2022 à 19h et le dimanche, 4 décembre 2022, à 15h. Et c'est au Côté-Cour que ça se passe!

dimanche 2 octobre 2022

Au théâtre, cette semaine! [Du 2 au 8 octobre 2022]

 


Voici ce qu'il y a au calendrier cette semaine!

De mercredi à vendredi - du 5 au 7 octobre 2022, 19h30
Samedi - 8 octobre 2022, 15h
Salle Pierrette-Gaudreault (Jonquière)
Première semaine (de deux) de représentations


Ça y est: le Théâtre La Rubrique émerge de la COVID et présente enfin sa nouvelle création, Batalos, le chant du bègue, un texte péplumesque de Martin Giguère mis en scène par Christian Fortin: Entre une salle d’embaumement et le palais de pharaon se jouent des luttes de pouvoir, une tentative de renversement de l’ordre établi, la montée de la rébellion du peuple juif assujetti au joug du pharaon, l’avènement des sept plaies d’Égypte et la traversée de la Mer Rouge. Parallèlement à ces grands enjeux historiques se nouent et se dénouent des intrigues à petite échelle montrant des femmes et des hommes piégés physiquement, psychologiquement et même mythologiquement. Il y a quelque chose de pourri au Royaume d’Égypte. Dotant ses personnages d’un souffle résolument moderne où l’on ne s’embarrasse pas des conventions sociales, des euphémismes et des circonlocutions, le texte nous convie à repenser notre conception du pouvoir, de la libération des peuples, de la libération de la parole, fut-elle bégayante, et nous renvoie constamment à notre propre organisation sociale supposément égalitaire et démocratique.
Billets et informations ici.

Samedi - 8 octobre 2022, de 10h à 16h
Sous-sol du Palais Municipal (La Baie)


Le Théâtre À Bout Portant vide son grenier et met en vente - voilà une activité bénéfice à double fonction: faire de la place et faire de l'argent! - une panoplie de trucs!
Pour plus d'informations, consultez l'événement Facebook.

dimanche 25 septembre 2022

Au théâtre, cette semaine! [Du 25 sept. au 1er oct. 2022]

 
 
Cette semaine aurait dû être celle des premières représentations de Batalos du Théâtre La Rubrique qui ont été annulées dans un autre élan pandémique. Une pensée pour eux!

Sinon, voici ce qui se passe au calendrier de cette semaine de lectures!

JEUDI, 29 SEPTEMBRE 2022, 15H
ESPACE DIFFUSION SAGUENAY (PALACE, ARVIDA)


Le milieu théâtral est invité par Culture SLSJ à venir rencontrer Catherine Voyer-Léger, directrice générale du Conseil québécois du théâtre qui présentera le CQT puis échangera avec les participants. Nous décrions souvent notre invisibilité hors des grands centres.... eh bien c'est l'un des moments de montrer notre existence auprès d'un organisme national. (Suite à cette rencontre, il y aura un suivi des démarches du groupe de compétence.)

JEUDI, 29 SEPTEMBRE 2022, 19H
SALLE LIONEL-VILLENEUVE (ROBERVAL)


Le Théâtre Mic Mac reprend ses lectures publiques pour faire (re)découvrir certains textes qui ont marqué leur comité de sélection au cours de la dernière année. Cette fois, il s'agit de la pièce (tirée du roman) Les murailles d'Erika Soucy, mise en scène par Gervais Arcand:  Une poète se fait passer pour une employée sur le chantier Romaine-2, au nord de Havre-Saint-Pierre. Le séjour de cette orpheline de l'Hydro, « conçue fly-in, élevée fly-out », doit être la base d'un recueil où elle explorera le quotidien caché des hommes qu'elle aime, particulièrement son père. La justesse des dialogues et la vérité de la langue de la Côte-Nord, la force des personnages et des situations sociales et familiales, font de cette adaptation théâtrale des Murailles une œuvre à découvrir pour elle-même, et un fascinant prolongement du roman... Informations: www.theatremicmac.com

JEUDI, 29 SEPTEMBRE 2022, 20H30
CAFÉ DU CLOCHER (ALMA)


La gang de L'Imprévu Improvisation présente un spectacle, Farwess, entièrement improvisé... au sens théâtral du terme! Une nouvelle ville vient d’être construite dans l’ouest et plusieurs colons viennent s’y établir avec le rêve d’y trouver de l’or et de faire fortune. C’est tout ce que nous savons. Le reste de l’histoire reste à écrire. [...] Une partie de poker, des desperados, une fusillade dans la ville, une poursuite à cheval, une bagarre dans un saloon, une histoire d’amour, un duel… qui sait? C’est vous qui décidez quelles seront les scènes clé de l’aventure! Informations: ici ou ici

JEUDI, 29 SEPTEMBRE 2022, 21H30
CÔTÉ-COUR (JONQUIÈRE)


Spectacle littéraire... peut-être... mais pas très loin de l'exercice théâtral! Le Salon du Livre du SLSJ présente la soirée Lectures coquines, un cabaret littéraire à ne pas manquer! Les auteurs/lecteurs invités: Laurence Beaudoin-Masse, Catherine Ethier, Michelle Lapierre-Dallaire, Yves P. Pelletier, Laurance Ouellet-Tremblay, Ghislain Taschereau. Accompagnement musical : Guillaume Tremblay. Informations ici

VENDREDI, 30 SEPTEMBRE 2022, 20H30
CÔTÉ-COUR (JONQUIÈRE)

 

Spectacle littéraire... peut-être... mais pas très loin de l'exercice théâtral! Le Salon du Livre du SLSJ présente En cas d'incendie: Portée par les voix d’auteurs et d’autrices qui ont contribué au recueil collectif En cas d’incendie, prière de ne pas sauver ce livre, ce spectacle littéraire pose un regard lucide et poétique sur la crise climatique, en soulevant les paradoxes, les complexités et les culpabilités des individus et des collectivités face au désastre. Avec : Valérie Essiambre, Le R Premier, Sonya Malaborza, Jonathan Roy, Catherine Voyer-Léger. Informations ici.

samedi 24 septembre 2022

[Carnet de mise en scène] Un autre projet sur la table...


Avec l'automne qui vient de prendre ses quartiers, il faut maintenant s'atteler à une tâche beaucoup plus exigeante qu'il n'y paraît: concevoir le traditionnel spectacle de Noël du Théâtre 100 Masques! Le quinzième! Le défouloir par excellence d'avant les Fêtes! 

C'est, à chaque fois, une véritable création en concentré.

La première étape est de savoir avec qui ce travail se fera. Parce qu'il se moulera sur des personnalités, des dynamiques, des complicités. 

La seconde est d'avoir une idée générale de départ, un canevas, qui guidera la création sur une ligne narrative riche ou, à tout le moins, potentiellement inspirante! Pour l'édition 2022, c'est vers le conte La nuit avant Noël de Clement Clark Moore que je me suis tourné afin de placer ce spectacle sur le mode de l'attente intenable, de la fébrilité de quelque chose qui s'en vient, de l'espérance du lendemain... ouvrant la porte à tant de possibilités de quiproquos, de surprises, de contrariétés jouissives. 

Cette histoire (qui prendra peut-être 50% du temps de la représentation... soit environ 30-35 minutes) n'a pas la prétention d'être fidèle à l'originale... Elle se fait plutôt trame sur laquelle se grefferont des références cinématographiques de Noël, des références à l'actualité et surtout, des chansons. 

Les chansons parodiques de Noël sont associées à ces spectacles depuis le début. Elles composeront l'autre 50% de la représentation.  Le répertoire compte actuellement une trentaine de morceaux grinçants, grivois, drôles. Chaque année - et c'est la troisième étape! - j'en sélectionne une dizaine parmi celles existantes en essayant de varier d'une année à l'autre... bien que certaines reviennent régulièrement. Chaque spectacle en compte une douzaine... c'est donc dire qu'à chaque année, je garde de la place pour au moins deux nouvelles compositions.

La quatrième étape est de coller tous les morceaux ensemble: le texte - l'histoire - servira, en fait, de pont entre chacune des chansons jusqu'à la conclusion. Ici c'est le tricotage.

Soit à partir d'un simple plan avec une écriture en direct du plateau... soit à partir d'un plan, oui, mais en écriture collective avant les répétitions... soit, toujours à partir d'un plan, par l'écriture de la pièce en amont du travail avec les comédiens (c'est ce qui a été fait les deux dernières années... avec une pièce de départ qui, sera développée, rehaussée, travaillée à la scène avec les différentes propositions qui surgiront). C'est cette dernière option que je vais retenir encore une fois.

La cinquième étape, c'est la plus flamboyante et la plus épuisante (souvent à cause des rires à gérer): la création à proprement parler.  La mise en forme d'un spectacle d'environ 60 minutes. Le développement des personnages. Du bouillonnement d'idées. De l'aspect visuel à  déployer. C'est là où ça va vite. Trop vite. C'est là où c'est intense et concentré... parce que tout ça se passe sur quelques semaines à peine! 

Enfin, la dernière étape, ce sont les représentations toujours au nombre de trois. Bien que déjantées, se déroulant dans une ambiance festive aux arômes de biscuits et de chocolat chaud (parce que cette autre tradition est aussi maintenue depuis quinze ans!), elles n'en demeurent pas moins une partie du travail de la création. Avec de nombreux ajustements, de modifications, recherche d'impact. 

Voilà le fonctionnement de ces spectacles du Théâtre 100 Masques. J'en suis à peu près à la quatrième étape... le boulot m'attend.

vendredi 23 septembre 2022

Paix à leur âme... mais tant pis pour eux!

Photo de l'intérieur du Iroquois Theater après le sinistre incendie (référence)

Quand il s'agit de théâtre, la moralité du début du XXième siècle montre parfois un drôle de visage revanchard, mesquin. Un ultramontanisme surprenant...

Le 30 décembre 1903, le Iroquois Theater de Chicago s'enflamme et emporte avec lui 602 personnes. Un accident qui a fait couler beaucoup d'encre... et parfois trop.

J'en ai déjà parlé ici... pour publier un article publié sous le pseudonyme de Joliette quelques semaines après les faits, qui ne se distinguait pas par la charité chrétienne... 

Eh bien, par hasard, en feuilletant le très conservateur journal La Croix du 14 février 1904 (je sais, j'ai de drôles de hobbys) je suis retombé sur ce (ou cette?) Joliette, qui s'était commis quelques jours auparavant, profitant de cette tragédie pour faire le procès du théâtre dans d'étranges démonstrations:




jeudi 22 septembre 2022

[Carnet de mise en scène] Pour une dixième fois au Mic Mac...

 

Je signerai la mise en scène de la prochaine production du Mic Mac! Ma dixième mise en scène avec eux depuis 2004... Presque vingt ans de collaboration et d'accomplissements. 

Je le répète ad nauseam dès qu'il est question de cette troupe: c'est là où j'ai fait les projets les plus satisfaisants, les plus audacieux, les plus esthétiques. Comme un nouveau défi à chaque fois... où tous mettent la main à la pâte pour le relever. Avec Au bout du fil d'Évelyne de la Chenelière, avec La défonce de Pascal Chevarie, avec Les Reines de Normand Chaurette, avec Jouliks de Marie-Christine Lê-Huu et tant d'autres.

Ce qui démarque fortement le Mic Mac, c'est l'engagement profond de tous ses membres pour le théâtre. Leur puissant intérêt pour la chose dramatique. Leur curiosité culturelle. Leur désir de performer. Il y a là une surprenante émulation qui construit, sans que ça ne soit nécessairement conscient, un haut niveau de professionnalisme malgré la fausse étiquette de troupe amateure. De quoi foutre des complexes à nos compagnies saguenéennes... :) 

Mais plus encore. Avec le Mic Mac, c'est mon incursion pratique dans le répertoire québécois. Plus enclin à plonger dans le répertoire dit universel (de l'Antiquité au début du XXième siècle principalement), j'y trouve là de nouveaux terrains de jeux et d'explorations qui me sortent de ma zone habituelle. Outre mes propres textes, je suis rarement dans le répertoire contemporain. Et ça fait du bien...

M'y revoici donc. Après une absence de cinq ans déjà. 

Cette fois, c'est à une oeuvre de François Archambault parue en 2014 - Tu te souviendras de moi - que nous nous attaquerons. 

Archambault, c'est l'auteur notamment des pièces Cul sec (1993), Adieu beauté (1998) et La Société des loisirs (2003).

Le résumé général (celui qu'on retrouve partout sur internet et sur la quatrième de couverture) de cette pièce va comme suit: Un historien à la retraite commence à perdre la mémoire. Retiré de la scène, mais refusant de disparaître, il erre parmi ceux qui s'échangent sa garde. Une jeune fille rebelle lui fait revisiter un pan de son passé qu'il avait décidé d'oublier.

Pièce lumineuse ou pièce sombre? Cette construction dramatique est beaucoup plus étonnante qu'elle semble, de premier abord... et s'y dégagent plusieurs pistes de lecture possibles. Mon rôle, actuellement, est de me positionner, de lecture en lecture, pour créer un cadre cohérent, clair, inspirant. Tracer une ligne dramatique. (Re)Définir les personnages. Leurs liens. Leurs enjeux dramatiques. Trouver le fil que je tenterai de maintenir tout au long des répétitions. 

C'est la partie casse-tête de l'opération. Plein de morceaux disparates qu'il faudra rassembler éventuellement pour avoir un canevas efficace et fonctionnel.


mardi 20 septembre 2022

Des successions...


Le Théâtre CRI annonçait hier la nomination, comme co-directrices artistiques, d'Émilie Gilbert-Gagnon et Marilyne Renaud (déjà directrice générale de l'organisme). Cette passation des pouvoir au sein de la compagnie jonquiéroise marque donc officiellement la retraite (comme gestionnaire parce qu'elle reste une artiste accomplie et active) de Guylaine Rivard qui l'a dirigée depuis sa fondation. 

Tout cela semble être une belle transition. Et c'est tant mieux! Meilleurs voeux à elles!

Car il s'agit là d'une question délicate: comment passer les rênes de quelque chose d'aussi subjectif qu'une compagnie de création qui se moule généralement à la pratique, les préoccupations d'une personnalité, metteur-e en scène et/ou directeur-trice artistique? Souvent, ces entités se confondent avec l'artiste. C'est donc fragile. Précaire. Parce que très personnel, en un sens. Et souvent, elles sont jalousement gardées, préservées sans trop d'égards pour la pérennité.

D'où alors que les successions sont souvent peu réfléchies, peu prévues... D'où que plusieurs de ces organismes ont de la difficulté à survivre au départ de l'équipe de fondation. D'où aussi la brutalité d'autres transitions. 

Les croisées de chemins ne sont pas toujours heureuses.

L'expérience du CRI est en ce sens exemplaire parce que bien mûrie et planifiée.

Le Conseil québécois du théâtre en a fait déjà, il y a quelques années, un enjeu fort discuté et documenté ici.

Et cette question qui revient toujours: dans le domaine culturel, les directions générales et/ou artistiques devraient-elles avoir, pour le bien des organismes et le sain développement du milieu, une date de péremption? Une durée déterminée?