mardi 20 septembre 2022

Des successions...


Le Théâtre CRI annonçait hier la nomination, comme co-directrices artistiques, d'Émilie Gilbert-Gagnon et Marilyne Renaud (déjà directrice générale de l'organisme). Cette passation des pouvoir au sein de la compagnie jonquiéroise marque donc officiellement la retraite (comme gestionnaire parce qu'elle reste une artiste accomplie et active) de Guylaine Rivard qui l'a dirigée depuis sa fondation. 

Tout cela semble être une belle transition. Et c'est tant mieux! Meilleurs voeux à elles!

Car il s'agit là d'une question délicate: comment passer les rênes de quelque chose d'aussi subjectif qu'une compagnie de création qui se moule généralement à la pratique, les préoccupations d'une personnalité, metteur-e en scène et/ou directeur-trice artistique? Souvent, ces entités se confondent avec l'artiste. C'est donc fragile. Précaire. Parce que très personnel, en un sens. Et souvent, elles sont jalousement gardées, préservées sans trop d'égards pour la pérennité.

D'où alors que les successions sont souvent peu réfléchies, peu prévues... D'où que plusieurs de ces organismes ont de la difficulté à survivre au départ de l'équipe de fondation. D'où aussi la brutalité d'autres transitions. 

Les croisées de chemins ne sont pas toujours heureuses.

L'expérience du CRI est en ce sens exemplaire parce que bien mûrie et planifiée.

Le Conseil québécois du théâtre en a fait déjà, il y a quelques années, un enjeu fort discuté et documenté ici.

Et cette question qui revient toujours: dans le domaine culturel, les directions générales et/ou artistiques devraient-elles avoir, pour le bien des organismes et le sain développement du milieu, une date de péremption? Une durée déterminée?

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