Image illustrant le 40ième numéro de la revue JEU, La critique théâtrale dans tous ses états
Le sujet reste l'un de mes préféré parce qu'essentiel. Un sujet dont on ne fait jamais complètement le tour... et dont de nombreux éléments semblent toujours manquant dans notre milieu (encore plus défavorisé, à ce chapitre, que celui qui anime les grands centres).
La présente définition est celle du Dictionnaire de la langue du Théâtre d'Agniès Pierron... qui pose une question importante: à qui doit incomber la tâche de critique sinon le peuple lui-même? Et si c'était lui, le public, qui ne fait plus sa job?
Le critique dramatique rend compte d'un spectacle. Son jugement importe au public comme à l'équipe artistique. On peut déplorer qu'il se contente, souvent, du résumé de la pièce, de quelques lignes sur l'auteur et d'une distributions de bons et de mauvais points, en passant à côté de l'essentiel: l'évanescence même de l'acte scénique, qui pourrait être mise en mots.
Mais, peut-être, n'est-ce pas là sa fonction. Ce que semble confirmer l'étymologie du mot. Les anciens Grecs, au moment des concours, nommaient des juges qui décidaient de la victoire des candidats et étaient chargés d'imposer silence au public. Ils étaient munis de baguettes, ce qui leur avait valu le nom de mastigonomes ou critoe, d'où est venu le mot «critique». Malgré les efforts de ces sortes de commissaires de police, les spectateurs manifestaient bruyamment leur approbation ou leur mécontentement. Les uns lançaient de cris de joie en sautant sur leur siège; les autres battaient des mains en secouant leur tunique. En dernière instance, c'est le public le seul juge; ne parle-t-on pas de son «verdict»? Mais, qu'est le public d'autrefois devenu?
Et vlan.