samedi 31 janvier 2009

Théâtre Capitol


Hall du Théâtre Capitol de Chicoutimi... démolli (de nuit!) en 1991... comme tant d'autres bâtiments historiques qui succombent sous le pic des démolisseurs régionaux... (Voir le billet d'Andrée Rainville dans le Quotidien du jour...)

Haut lieu de culture chicoutimien qui n'a su résister au temps... ni à l'homme...

Pour les néo-saguenéens - dont je suis malgré tout! - le Théâtre Capitol était situé sur la rue Racine, à l'endroit où aujourd'hui se trouve un magnifique stationnement. Décidément, les élus municipaux de toutes les époques savent où mettre les priorités!

jeudi 29 janvier 2009

Haro sur les retardataires!

Véritable Portrait de Monsieur Ubu, Alfred Jarry

Oh tiens! Le fait de voir des spectateurs arriver en retard (et déranger les spectateurs déjà attenfifs) n'est pas qu'une plaie de notre contemporanéité...

VI - Un roman connu (*) a glorifié le «théâtre de dix heures». Mais il y aura toujours des gens qui couvriront les premières scènes du bruit de leur retard. L'heure choisie actuellement pour le lever de rideau est bonne, si l'on prend l'habitude de fermer les portes non seulement des loges mais aussi des couloirs sitôt les trois coups.
Alfred Jarry, 12 arguments sur le théâtre, 1896

Dans cet optique, la chose la plus inconcevable est lorsque ces retardataires s'adonnent, qui plus est, à être également des artisans du théâtre!

Il n'y a pire retardataires que les comédiens... et parfois aussi les metteurs en scènes!

mercredi 28 janvier 2009

Les Pleureuses

Je commence la mise en scène de Les Pleureuses ce soir avec mon groupe Élite (les participants sont adultes et suivent cette activité de loisir). Pour guider le début de cette re-création (première version ayant été présentée en octobre 2001), pour donner un esprit à ses huit nouveaux personnages, un corps, je m'inspirerai (en espérant que ça inspirera mes apprentis comédiens!) de ce texte de Beaudelaire, Les sept vieillards, écrit en 1859 (tiré des Fleurs du mal):

Fourmillante cité, cité pleine de rêves,
Où le spectre en plein jour raccroche le passant !
Les mystères partout coulent comme des sèves
Dans les canaux étroits du colosse puissant.

Un matin, cependant que dans la triste rue
Les maisons, dont la brume allongeait la hauteur,
Simulaient les deux quais d'une rivière accrue,
Et que, décor semblable à l'âme de l'acteur,

Un brouillard sale et jaune inondait tout l'espace,
Je suivais, roidissant mes nerfs comme un héros
Et discutant avec mon âme déjà lasse,
Le faubourg secoué par les lourds tombereaux.

Tout à coup, un vieillard dont les guenilles jaunes,
Imitaient la couleur de ce ciel pluvieux,
Et dont l'aspect aurait fait pleuvoir les aumônes,
Sans la méchanceté qui luisait dans ses yeux,

M'apparut. On eût dit sa prunelle trempée
Dans le fiel ; son regard aiguisait les frimas,
Et sa barbe à longs poils, roide comme une épée,
Se projetait, pareille à celle de Judas.

Il n'était pas voûté, mais cassé, son échine
Faisant avec sa jambe un parfait angle droit,
Si bien que son bâton, parachevant sa mine,
Lui donnait la tournure et le pas maladroit

D'un quadrupède infirme ou d'un juif à trois pattes.
Dans la neige et la boue il allait s'empêtrant,
Comme s'il écrasait des morts sous ses savates,
Hostile à l'univers plutôt qu'indifférent.

Son pareil le suivait : barbe, oeil, dos, bâton, loques,
Nul trait ne distinguait, du même enfer venu,
Ce jumeau centenaire, et ces spectres baroques
Marchaient du même pas vers un but inconnu.

A quel complot infâme étais-je donc en butte,
Ou quel méchant hasard ainsi m'humiliait ?
Car je comptai sept fois, de minute en minute,
Ce sinistre vieillard qui se multipliait !

Que celui-là qui rit de mon inquiétude,
Et qui n'est pas saisi d'un frisson fraternel,
Songe bien que malgré tant de décrépitude
Ces sept monstres hideux avaient l'air éternel !

Aurais-je, sans mourir, contemplé le huitième.
Sosie inexorable, ironique et fatal,
Dégoûtant Phénix, fils et père de lui-même ?
- Mais je tournai le dos au cortège infernal.

Exaspéré comme un ivrogne qui voit double,
Je rentrai, je fermai ma porte, épouvanté,
Malade et morfondu, l'esprit fiévreux et trouble,
Blessé par le mystère et par l'absurdité !

Vainement ma raison voulait prendre la barre ;
La tempête en jouant déroutait ses efforts,
Et mon âme dansait, dansait, vieille gabarre
Sans mâts, sur une mer monstrueuse et sans bords !

Et c'est parti...


C'est dans ce froid sibérien que débute, ce soir, La Maison face au Nord de Jean-Rock Gaudreault. C'est pourquoi je reprends, pour le bénéfice de toute l'équipe de production, les paroles... ou plutôt le digne mot du général Cambronne:

MERDE À TOUS!!!

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Qui a vaincu à Waterloo ?...
C'est un mot !
Un mot qui fracture la poitrine,
une insulte à la foudre !
Le plus beau mot qu'un français ait répété !
Dire ce mot et mourir ensuite
quoi de plus grand ?
C'est foudroyer le tonnerre !

Victor Hugo (Les misérables, 1862)

mardi 27 janvier 2009

$$$

Guy Bedos caricaturé par Gérars Éleouët

Aujourd'hui c'est le dépôt du Budget du gouvernement fédéral... dans lequel, selon une fuite calculée, la Culture se verrait accorder 160 millions de dollars de plus. Bien sûr, après le fiasco de la dernière élection, les plaies culturelles sont béantes...

Ce qui, dans une sourire ironique, me fait revenir en tête cette phrase bien sentie de Guy Bedos dans Merci pour tout: «La différence entre le peuple et le public, c'est que le public paye... Mais à l'usage, on s'aperçoit qu'un billet de théâtre est souvent moins coûteux qu'un bulletin de vote.»

Et vlan. Après tout, comme le disait Galabru: «On a coutume de dire: tout est politique. Non. Tout est théâtre, surtout la politique.»

lundi 26 janvier 2009

Théâtre intellectuel...


Voici (d'un simple clic sur le lien suivant!) un petit mot croisé sur le théâtre... facile et pourtant... Pour voir la définition, il faut glisser le curseur sur le numéro... Bonne soirée!

La pièce de théâtre dans "Ding et Dong le film"...

Belle illustration (quasi réaliste!) de ce qui peut survenir en cours de représentation!!!



dimanche 25 janvier 2009

«Le Retour» de Pinter, force de frappe

Edward Hopper (1882 - 1967), Summer Interior, 1909,
oil on canvas. Whitney Museum of American Art, New York


Longtemps pièce du T.N.M n'avait eu une telle force de frappe (même si, plusieurs réserves majeures peuvent se manifester!)...

Avec la dramaturgie d'Harold Pinter, le théâtre est renvoyé à sa base élémentaire avec des dialogues qui basculent de manière inattendue et des pièces closes où les êtres sont livrés les uns aux autres et où le masque des convenances sociales tombe. Les personnages, fondamentalement imprévisibles, révèlent sans spectaculaire une faille ou une étrangeté dans leur identité, due à leur passé insaisissable. Le dramaturge situe presque toujours ses pièces dans des intérieurs minutieusement décrits mais saturés d'objets hétéroclites et dont l'inutilité n'a de cesse d'être souligné. (Wikipédia) Il en est de même avec Le Retour, oeuvre écrite et présentée pour la première fois en 1964, où règnent la suspicion et la menace, où les mots servent à exercer le pouvoir, où les mots s’avèrent même être une arme de destruction massive. [...] Décrite tantôt comme un panier de crabes, tantôt comme un noeud de vipères, la famille est là, dit-on, pour connaître nos secrets les plus intimes et nous trahir avec ! La famille, avec ses tabous et ses non-dits, ses conflits inexprimés et ses pots cassés, maladroitement dissimulés sous le tapis... (Programme du T.N.M.)

Si «la scène reflète la quintessence de la vie» selon les dires de Tcheckov, Pinter y puise dans la marge pour en concentrer le négatif. Ainsi, le déploiement dans les marges se manifeste-t-il par tout un jeu de de décalages, de distorsions, de contre-pied, d'attentes déçues, de surenchère rhétorique. La marge n'est toutefois pas la forme autre mais l'autre de la forme... (Corvin).

Ce texte - dont la traduction québécoise de René Gingras m'apparaît un peu faible - devient, des les premières répliques, un combat extrême et caustique où tous les coups (verbaux et physiques) sont permis entre ces frères jusqu'à l'arrivée de Ruth, la belle-fille. De là, les paroles acerbes et rongeantes deviennent le théâtre d'un enjeu mordant: la définition de la femme selon le point de vue de chacun des hommes présents - la déesse, l'épouse, la mère, la putain, la dominatrice, la soumise, etc.

Du théâtre comme on en voit rarement sur les scènes québécoises...

Pour mettre en scène cette pièce qui suinte la haine, la misogynie et la cruauté, le metteur en scène Yves Desgagné a privilégié une esthétique inspirée de Edward Hopper (ce dernier, considéré comme le «peintre de la solitude, de l'aliénation et de la mélancolie, figure notamment des personnages anonymes et archétypaux, dont le visage ne trahit aucune émotion, comme si le décor ou la situation le faisaient pour eux. Pourtant, de ses toiles se dégagent diverses impressions : le silence, la tension, l'exclusion, la mélancolie... recouvert d'un immobilisme malsain): un intérieur clos, tout en lignes droites pour créer différents plans, sombre et étouffant, confiné à représenter la désuétude de cette famille corrosive. Outre la patine un peu déficiente (mais peut-être est-ce voulu), l'effet d'asphyxie, d'étranglement, est particulièrement réussi... et pour une fois le T.N.M. donne un bel exemple d'une scénographie qui se veut le parfait miroir de ses habitants...

Le jeu des comédiens laissent toutefois entrevoir une faille importante due peut-être à la traduction et/ou la direction d'acteur. Une persistante impression de voir différents niveaux et de langage et de jeux sur la même scène dérange le spectateur (disons le spectateur professionnel...). Dune part, Marcel Sabourin profite de chacune de ses tirades pour exulter dans un jeu gestuel proche de La Ribouldingue alors que de l'autre, Patrice Robitaille et Noémie Godin-Vigneau jouent avec une austérité désarmante, que Jean-François Pichette se téléromanise et que Benoit Girard, tout aussi bon soit-il, passe comme une ombre...

Bien que je souhaite souligner l'intérêt des reprises de chaque tableau où les comédiens tiennent une pose véritablement picturale pendant quelques secondes, je dois avouer que la mise en scène (meilleure, à mon avis, dans la seconde partie!) se perd quelques fois dans des numéros, si le terme peut s'accoler à ces moments, qui dénaturent un peu le propos. Je pense particulièrement à ces étranges déplacements à reculons qui rendent perplexes ou à ces cloches qui résonnent dès qu'une lumière s'allume...

Plus de retenue de la part du principal protagoniste (Sabourin) et de la mise en scène et une plus grande homogénéité du jeu aurait probablement donné une plus grande tension à ce chef-d'oeuvre de la littérature dramatique.


Une semaine de théâtre

Du théâtre il y en a toujours... faut dire que nous sommes particulièrement choyés sur notre territoire avec toutes les compagnies et diffuseurs qui s'y trouvent (voir d'ailleurs à ce propos l'article de Anne-Marie Gravel à la page 36 du Progrès-Dimanche, Le milieu théâtral en ébullition... relation du premier Rendez-vous théâtre de mercredi dernier...). Alors, pour les quelques jours qui viennent, quelques dates à ne pas manquer!

Mercredi, 28 janvier 2009, 19h30
Message de Guylaine Rivard: À tous ceux qui ont communiqué avec moi pour confirmer leur présence au premier CRI du Choeur (NDLR: rencontres-laboratoires sur le jeu choral...) du 28 janvier, c'est à dire pour assister à la première représentation de La Rubrique, je vous informe que j'ai donné la liste des nom à La Rubrique hier (vendredi 23 janvier). Si parfois vous avez oublié de me confirmer votre présence, je dois malheureusement vous informer qu'il est trop tard maintenant. J'espère que vous serez quand même parmi nous lors du prochain CRI du CHOEUR, mercredi le 4 février à 18h30 au CEGEP du Chicoutimi. Pour le 28 janvier, j'invite donc tous ceux qui ont confirmé leur présence, à arriver 30 minutes avant la représentation de 20h, afin que nous puissions ensemble préparer notre CHOEUR de Bravo!!! (cette rencontre se fera dans l'atelier de formation au 2ième étage). Notez que pour l'occasion, nous serons tous regroupés dans la salle Pierrette Gaudreault, tel un véritable CHOEUR.

De mercredi à samedi, du 28 au 31 janvier 2009, 20h
(en fait, la pièce joue jusqu'au 13 février...)
Pour fêter leur trentième anniversaire de fondation, le Théâtre La Rubrique lance sa toute dernière (co-)production, Une maison face au Nord... un texte de Jean-Rock Gaudreault mis en scène par Jacynthe Potvin.


Chicoutimi, 2005. Henri Simard et sa femme Anne-Marie ont élevé trois enfants. Ils ont bâti leur existence de leurs mains – au propre comme au figuré. En faisant l’inventaire de sa vie de col bleu et de son atelier, Henri se sent coincé comme au bout d’une impasse : le patrimoine qu’il a constitué et le pays dont il a rêvé perdent inexorablement leur sens et leur avenir. Entre un fils exilé à Boston et poursuivi pour fraude boursière, un jeune ouvrier Guatémaltèque et un vieux Polonais, il entreprend stoïquement de contempler l’effondrement de son monde sous le regard lucide de sa femme qui se rend compte qu’aucun de ses enfants ne lui donnera de descendance. Avec entres autres Louisette Dusseault, Guy Migneault, Éric Chalifour et Sara Simard.

samedi 24 janvier 2009

Déclaration théâtrale


Il ne faut pas être amoureux du théâtre...
il faut l'adorer. Ce n'est pas un métier,
le théâtre, c'est une passion!

Sacha Guitry
Le comédien
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Le comédien raconte la vie du grand comédien Lucien Guitry. Depuis son enfance jusqu'à sa fin, sur scène, le soir de la répétition générale de L'amour masqué, une opérette de Sacha... A travers une évocation des souvenirs de Sacha à propos de son père et de la pièce Le comédien, le film est aussi une réflexion sur la grandeur et la servitude du métier d'auteur. (http://www.geocities.com/Hollywood/Set/8100/frcomed.html)

vendredi 23 janvier 2009

Un zeste d'acidité


Il y a parfois certaines discussions qui laissent un goût amer... ou qui, pour faire plus juste, procure une montée d'acidité incontrôlée... une déception intense.

Comme lorsqu'un praticien (ou un artisan) de talent aspire à autre chose, à un autre ciel... Ambitions justifiables, certes. Ambitions à encourager, certainement. Ambitions ambitieuses? Tant mieux!

Toutefois, là où le bât blesse (et me fait grincer des dents), c'est lorsque celles-ci se font en réaction à un déni de la professionnalisation théâtrale saguenéenne, à son questionnement (que j'appuie pourtant généralement...) jusqu'à son dénigrement, à un abandon de la lutte pour une reconnaissance, un renoncement dans l'avancement de la pratique sur le territoire.

La réaction est épidermique, je sais... hystérique peut-être... mais bon. Tant pis. Je l'assume et refuse de laisser toute la place à l'indifférence.

Non pas que le milieu théâtral d'ici soit sanctifié et intouchable. Loin de là! Il mérite encore quelques bons coups de pieds, quelques bons coups de gueules! Rien n'est parfait et beaucoup reste à faire. Mais il faut y croire.

Que de l'extérieur on doute est une chose... que de l'intérieur on trouve le combat inutile est autre chose...

jeudi 22 janvier 2009

"Je ne suis pas Parisienne"

Petite vidéo d'une chanteuse que j'aime bien - Marie-Paule Belle - qui chante, en 1977, année de ma naissance, La Parisienne, dans une émission de variété... et qui dit variété dit aussi chorégraphie, mise en scène, costumes et décors... et interprétation! Petits sourires du jeudi soir.

Grandeur et misère d'un petit milieu


Le premier Rendez-vous théâtre a été des plus stimulants!

Que résulte-t-il de la rencontre d'hier soir - où, je le souligne, tout le milieu théâtral institutionnel était assis à la même table - à laquelle ont assisté une 60aine de personnes? Outre la présentation (nécessaire) de chacune des compagnies (et de l'auto-congratulation inhérente à ce genre d'exercice...), de quoi fût-il question?

De la diversité et des causes de celle-ci... Y fût salué le travail des défricheurs, des pionniers comme Ghyslain Bouchard, Rodrigue Villeneuve, Pauline Tremblay de même que tous les autres acteurs des années 50, 60 et 70 qui ont dynamisé l'art de la scène et qui ont ouvert les portes à une plus grande professionnalisation. Y fût également mentionné le travail de tous ceux qui font le théâtre et qui s'activent depuis une 15aine d'années. La contribution de l'UQAC, passage effectué par la plupart des nouveaux venus (depuis plusieurs années) dans la pérennité de cette dite professionnalisation a été souligné.

De la relève... Des étudiants, serait plus juste. Ces étudiants ont été d'ailleurs sollicités par plus d'un... cette relève composée d'une multitude d'étudiants que l'on dit parfois absents, parfois paresseux, parfois désintéressés... et quelque fois, curieux!

Du peu de diffusion des spectacles... que ce soit hors de la région ou, plus scandaleux encore, dans la région elle-même! Bon. La lourdeur des structures ne permet pas ce genre de voyage... d'accord. Toutefois, en ce qui a trait aux personnes (régionales!) elle-même, il est inconcevable qu'il y est si peu de spectateurs qui se déplacent, par exemple, de Chicoutimi à Roberval, de Jonquière à Chicoutimi et vice versa...

La reconnaissance des grands centres... Saguenay parent pauvre? Peut-être. Mais pas dans la qualité des projets présentés... Gêne? Peut-être... par manque de techniques, de visibilité, etc...

L'avenir. Quelle est la relève? Y a-t-il trop d'offres? Reste-t-il de la place pour les nouveaux venus qui, plutôt que de s'intégrer à des structures déjà existantes, préfèrent partir leur propre compagnie? D'aucuns disent oui. Pourtant, quel public nous partageons-nous? Y a-t-il des publics ou un seul public? L'avenir existe-t-il?

Bref, la rencontre a abordé principalement le théâtre régional en général et non dans ses spécificités. De la perception que l'on porte (nous et les autres) sur ce dernier. De l'argent et/ou plutôt de sa rareté. De la persévérance. De nos aspirations... Pour faire suite, il faudrait une nouvelle rencontr de ce type pour se lancer dans de véritables débats sur les choix artistiques, les diverses façon de faire, etc...

Parce que oui, si de prime abord ce type de rencontre donne une solide impression d'unité et de meilleur des mondes, restent que cette façade cache de nombreux problèmes dont la gravité varient en fonction de la grosseur de la compagnie, de ceux qui la dirigent, de ses missions, des demandes de plus en plus exigentes des subventionnaires, de l'indifférence parfois crasse du milieu des affaires, de la difficulté de vivre d'un art qui demande un profond engagement personnel.

mercredi 21 janvier 2009

Les directions artistiques au théâtre


Qu'est-ce qu'une direction artistique au théâtre? Qu'est-ce que ça signifie? Qu'est-ce que ça implique?

Tout d'abord, réglons une chose tout de suite, ce qu'on appelle direction artistique au cinéma prend, pour équivalence dans le monde de la scène les noms de scénographe, d'accessoiriste ou de costumier...

Au théâtre la direction artistique est tenue par un artiste (souvent un metteur en scène d’expérience) dont la vision et la démarche sont au cœur d’une compagnie ou d’un théâtre. C’est lui qui insuffle une direction et qui propose la programmation du théâtre. Il coordonne les différentes productions, engage les metteurs en scène, participe au choix des interprètes et des concepteurs et veille à ce que le projet artistique se réalise dans les meilleures conditions possibles. En collaboration avec le directeur administratif, il travaille au développement du public, à la campagne d’abonnements et aux levées de fond. Il agit comme porte-parole de la compagnie auprès des médias, du milieu artistique et du public. (artsvivants.ca)

Bref, la direction artistique d'une compagnie de théâtre est, en quelques sortes, son âme, sa ligne de pensée, sa façon de concevoir le théâtre. Tous les choix faits par l'équipe en place (pièces au programme, metteurs en scène, activités, ateliers, demandes de subventions, etc.) répondent généralement (pour ne pas dire exclusivement!) à celle-ci.

C'est pour démêler les différentes directions artistiques des différentes compagnies de la région et pour en brosser le portrait quasi exhaustif que le premier Rendez-vous théâtre convie les spectateurs ce soir, 19h, au Petit Théâtre de l'UQAC.

mardi 20 janvier 2009

«En direct du bout du monde» (M. Bélair, Le Devoir, 20 janvier 2009)

Je me permets de retranscrire dans son intégralité la chronique Théâtre signée par Michel Bélair (parue aujourd'hui dans Le Devoir) puisque celle-ci est, en quelques sortes, une réponse à tout le milieu théâtral (et culturel!) de la région qui se voit boudé (si je puis dire!) par les médias des grands centres.

On parle, on parle, comme ça tous les mardis, et il y a de gens qui écrivent et qui commentent les commentaires souvent pas du tout «objectifs» que je me permets de claironner chaque semaine du haut de ma tribune. Même quand ça ne veut pas l'être, c'est toujours plaisant. «Ça fait chaud au coeur», comme on disait à une autre époque. C'est un peu comme l'occasion de mettre une bûche dans le poêle quand un marcheur, dans le blanc du rang, s'enligne pour s'arrêter chez vous prendre des nouvelles...

Le courriel vient de «la région» comme disent les gens de là-bas, directement de Chicoutimi, pardon Saguenay. Il commente sur le mode ironique l'attitude «
indécrottable» des médias montréalais par rapport aux régions à la suite de la chronique de la semaine dernière, alors que les gens du Petit théâtre de Sherbrooke racontaient leur travail dans leur région à eux. Le signataire, que je connais bien mais qui souhaite garder l'anonymat, se moque gentiment. Il m'invite à «monter à Jonquière» pour la création d'un tout nouveau texte «pour adulte» de Jean-Rock Gaudreault, en présumant, évidemment, que le jamais Le Devoir - ni personne d'ici! - n'enverra quelqu'un là-bas... sous prétexte que l'on n'a pas les moyens de couvrir un spectacle présenté au bout du monde, c'est-à-dire plus loin que le Théâtre Denise-Pelletier.

C'est vrai et ce ne l'est pas. Et il faut voir pourquoi.

C'est vrai dans la mesure où la taille et surtout les budgets de fonctionnement des médias de Montréal ne leur permettent pas vraiment de dépêcher un journaliste au Saguenay pour la première d'un spectacle, fût-il même signé par le maire Lâlâ ou par Réjean Tremblay. C'était tout aussi vrai quand je faisais pousser des moutons sur les collines derrière Matane, et le vrai problème tient plutôt au fait que, contrairement à ce qui se passe du côté de Chicoutimi, pardon Saguenay, l'offre culturelle n'est toujours pas particulièrement riche ou même seulement présente à l'extérieur de grands centres.

N'empêche que l'on passe dans «la région» que durant les campagnes électorales ou pour couvrir les catastrophes naturelles et les fermetures d'usine. Point. C'est comme ça. À la seule exception d'un événement - comme ManiGanses, par exemple. le festival international de marionnettes qui revient tout les deux ans - quand il est devenu important. Une fois ou deux, pas plus. Même tout frais payés.

Parce que, contrairement à ce qui se passe ailleurs, la vie culturelle est bien ancrée dans le quotidien de «la région» qui est de mieux en mieux équipée depuis l'ouverture des magnifiques salles du Mont-Jacob où le Théâtre de la Rubrique, une compagnie de création, joue aussi le rôle de diffuseur. Mais cela, c'est surtout le rôle des médias régionaux d'en témoigner, pas d'abord nous; même nos abonnés du coin ne pourront s'empêcher d'être d'accord là-dessus.

On peut toujours souhaiter plus et mieux, évidemment, mais la vie culturelle est riche là, là, on le sait: il y a de lunes que les métropoles s'abreuvent des talents qui fleurissent sur les rives du Saguenay. À un point tel qu'il y a plus de bleuets dans le milieu culturel de Montréal et de Québec qu'il y en a rue Racine, mais ça, c'est une tout autre question reliée directement à la démographie et à la densité de l'offre et de la demande artistique... Sans quoi il faut ménager les susceptibilités et ne surtout pas avoir l'air de dire aux gens quoi penser, comment faire ou comment évaluer la portée de tel ou tel événement culturel. Tsé.

Donc non. On ne sera pas là la semaine prochaine à la Rubrique pour la création d'Une maison face au Nord, de Jean-Rock Gaudreault. Et c'est bien triste. Il faudra attendre que la production circule à l'extérieur... de «la région».

D'un autre temps

Voici un document vidéo où, si je ne m'abuse, on voit, en ouverture, des images de l'acteur Garine jouer dans Le Revizor de Gogol, LE chef d'oeuvre de Vsevolod Meyerhold! Si je ne me trompe pas (les images, les acteurs, l'espace me confirment presque mes impressions!), ce sont les premières et seules images mouvantes que j'ai vues de ce spectacle qu'il me semble connaître pourtant parfaitement! À la trente-et-unième seconde, Meyerhold lui-même... s'ensuit des exercices, des démonstrations de biomécanique... Entre 2:00 et 6:40, j'ignore de quoi il s'agit... un autre metteur en scène, sans doute... Puis la section suivante nous présente, je crois, Constantin Stanislawski, quelques temps avant sa mort...

lundi 19 janvier 2009

Une semaine de théâtre

Quelques activités théâtrales ponctueront cette digne semaine théâtrale. Ça va, en quelques sortes, comme suit (tout ajout sera le bienvenu!):

Lundi, mardi et mercredi (19 au 21 janvier), 18h30
Centre des arts et de la culture
Début des ateliers réguliers de l'hiver 2009 du Théâtre 100 Masques. Les enfants et les ados se pencheront pendant 13 semaines sur l'improvisation (telle que pratiquée par la L.N.I., tandis que les adultes seront en production à partir de l'un de mes textes, Les Pleureuses.

Mercredi (21 janvier), 19h
Petit Théâtre de l'UQAC
Les premiers Rendez-vous théâtre - une initiative du Théâtre C.R.I. et du Théâtre 100 Masques - réunissent les directeurs artistiques de toutes les compagnies de théâtre reconnues de la région pour une rencontre avec le public sous forme de table ronde animée par Jean-Paul Quéinnec.

Samedi (24 janvier), 20h
Auditorium-Dufour
Le T.N.M. débarque avec Le Retour d'Harold Pinter (prix nobel de littérature décédé il y a quelques semaines à peine) mis en scène par Yves Desgagné.

Terrible huis clos dans lequel s'agitent des personnages et des sentiments ambigus, dans lequel la vérité et le mensonge sont indissociables et indiscernables, la plus célèbre pièce d'Harold Pinter est une oeuvre où règnent la suspicion et la menace, où les mots s'avèrent à exercer le pouvoir, où les mots s'avèrent même être une arme de destruction massive. Nous sommes dans le Londres du milieu des années 1960. À l'époque des Beatles, des premiers films de Jane Birkin, de Twiggy et du Blow-Up d'Antonioni. Max, un ancien boucher agressif et harcelant, vit avec ses deux fils, Lenny et Joey, et avec son frère Sam, chauffeur de taxi. Un soir, alors que tout le monde dort, le troisième fils, Teddy, revient en catimini.
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Petit rappel à tous ceux qui ont vu Dragage 00 de Jean-Paul Quéinnec la semaine dernière: il est attendu, de la part des spectateurs, que ces-derniers fournissent des commentaires, des questions aux concepteurs de cet exercice...

vendredi 16 janvier 2009

LES PLEUREUSES mélopée pour huit femmes et un malaise identitaire

Cette session-ci, le Théâtre 100 Masques propose aux adultes de participer à une production de plus grande envergure que les ateliers habituels. Huit femmes ont répondu à l'offre.

En tant qu'animateur (et metteur en scène), il me fallait dès lors trouver un texte pour tant de personnes du même sexe... Après plusieurs nuits blanches à me creuser la tête, j'ai choisi de ressortir un de mes vieux texte, Les Pleureuses (texte écrit à partir d'une pièce antérieure datant de 1996), que j'ai déjà présenté dans le cadre des Cartes Blanches des Têtes Heureuses en octobre 2001.

À l'époque, je n'avais que trois personnages. Du coup, les derniers jours, je me suis remis à l'écriture, éclatant la distribution, corrigeant, affinant, rajoutant, révisant ces lignes rythmiques (parce que ce texte est écrit en vers irréguliers) pour en faire une nouvelle partition pour huit interprètes, avec un titre nouveau: Les Pleureuses [mélopée pour huit femmes et un malaise identitaire].

C'est un travail stimulant et créatif... C'est reprendre un texte que l'on connaît intimement... tout en redécouvrant cette écriture qui date tout de même de huit ans... pour ne pas dire de 13 ans! Ce qui, à l'époque, se butait sur la rhétorique, le style, l'insistance pour boucler la boucle recouvre une pleine et entière liberté. Ce texte - qui fut joué en tant qu'oeuvre complète - devient, finalement, un canevas sur lequel se déploie une nouvelle création qui, j'ose l'espérer, sera encore plus forte que la précédente!

Le principe de base en est le choeur, la parole multiple de huit femmes, huit soeurs, huit solitudes qui cherchent un sens à leur union.

Les ateliers débutent mercredi prochain, le 21 janvier 2009.

jeudi 15 janvier 2009

Dragage 00... premières impressions.


Ai assisté, hier soir, avec intérêt, à la première des trois présentations publiques de Dragage 00, projet de recherche création de Jean-Paul Quéinnec (dont il signe également le texte). Le spectateur y est convié de façon toute spéciale: être, comme le disait Meyerhold, le quatrième créateur en entrant dans ce laboratoire pour produire un nouvel espace de perception visuelle et d'écoute, d'interactions physiques (voire sensuelles) et mentales (voire surtout imaginaires). (Voir sur ce billet les enjeux de cet exercice)

Premier avertissement: il s'agit ici d'une étape et non d'une finalité.

Un espace donc. Le studio-théâtre de l'UQAC dans une disposition en coin et le long d'un mur, toute blanche englobant le petit espace des spectateurs - que 38 places!. Au-dessus, une grande toile blanche. Des chaînes partout. Et une multitude d'objets hétéroclites dont le mérite est évidemment la bruyance plus que l'utilitaire. Parce que dans cette salle, l'espace est d'abord et avant tout sonore. La présence des comédiens et des musiciens est elle aussi sonore avant que de n'être jeu. Bref, un duel permanent entre le son et le texte (qui en soit, d'ailleurs, est fort intéressant).

La fable laisse place à la présence; la théâtralité laisse place à la performativité. L'acte performatif s'inscrit contre la théâtralité qui crée des systèmes, du sens et renvoie à la mémoire. Là où la théâtralité est davantage liée au drame, à la structure narrative, à la fiction, à l'illusion scénique qui l'éloigne du réel, la performativité (et le théâtre performatif) insiste davantage sur l'aspect ludique du discours sous ses multiples formes visuelles ou verbales. [...] Elle impose le dialogue des corps, des gestes et touche à la densité de la matière (J. Féral, Entre performance et théâtralité, le théâtre performatif, Théâtre/Public), matière sonore dans le cas présent.

Dragage 00 est, selon le feuillet explicatif, une expérimentation sur le rapport au son d'une nouvelle dramaturgie.

Et pourtant, les personnages traditionnels, la fable (parce que fable il y a) cherchent désespérément à surgir mais sont entravés par les actions des comédiens et musiciens qui agissent en performeurs. L'espace décrit plus haut n'est pas fictif mais, je réitère ma position!, performatif. Le (non-)jeu qui en découle est, en quelques sortes, captivant... Quand sont-ils le plus présents? Qu'est-ce que leur présence? Interprètes ou techniciens? Le glissement de l'un à l'autre est constant: l'environnement sonore doit se créer et impose un système hétéroclite qui demande beaucoup de manipulation. Dans ce cas-ci (et on m'excusera ici de reprendre les mots et tournures de D. Couty) le rapport entre le son et le texte est oui un rapport de complémentarité, de concurrence et de conflit... mais la question se poserait à savoir si ce n'est pas davantage un rapport de soumission ou de prééminence... et, par radicalisme de ma part, qu'une tentative de phagocytage de la convention?

Du coup, l'action - les actions concrètes! - est peut-être trop présente, stimule peut-être aussi trop l'oeil qui, contrairement à ce que dit Mervant-Roux, manque à son écoute. La manipulation sonore telle que mentionnée se confond avec la sollicitation visuelle (par les déplacements, les gestes, les accessoires) et perd de son importance au profit de la scène, de l'objet lui-même.

Cette question du son (domaine dans lequel je suis parfaitement débutant dans ma propre démarche, n'ayant pas encore été convaincu de sa réelle place) pousse ainsi, avec Dragage 00 de grandes pistes de réflexions...

Ce sont là mes premières impressions.

mercredi 14 janvier 2009

Julian Beck et le Living Theater

Voici une petite vidéo d'extraits de Paradise Now du Living Theater (qui doit dater des années 60...), compagnie emblématique de la création collective, du théâtre politique, de la performativité théâtrale:

La liberté théâtrale

Le théâtre est exigent et j'imagine que la plupart de ses artisans se sentent parfois pris au piège... bien que vu de l'extérieur, cet art permet à qui le fait de vivre en toute liberté (euphémisme pour dire ne fait rien et que ce qu'il veut). Extrait d'un article d'Igor Ovadis paru en 1999 dans l'Annuaire Théâtral #25 dans lequel il traite de cette liberté théâtrale (l'acteur peut être remplacé par n'importe lequel autre métier de la scène...):

Pourquoi, dans une école de théâtre, donner l'illusion d'une liberté particulière et abstraite qui n'existe pas et qui ne peut exister dans la profession d'acteur? Je ne dis pas qu'il n'y a pas de liberté dans cette profession, j'irais plutôt jusqu'à dire que, sans liberté, la profession d'acteur n'existe pas. Il faut donc définir ici ce qu'on entend par liberté. La liberté, ce n'est pas l'anarchie. La liberté, c'est aimer et vouloir ce qui est nécessaire pour soi. C'est la possibilité de choisir. En choisissant librement la profession d'acteur, on se condamne à des exigences difficiles et déterminées, et plus ces exigences viennent de nous, plus on est libre. La liberté n'est pas donnée, il faut la prendre. Durant les années de formation, il faut apprendre à être libre dans la non-liberté totale de la profession. La liberté sur la scène, si étrange que cela paraisse, est la joie de la dépendance: la dépendance à l'égard de l'objectif, du partenaire, de la mise en scène, de l'analyse et du texte qu'il faut porter jusqu'au spectateur. Mais ce n'est pas la dépendance vis-à-vis du spectateur, au contraire, c'est plutôt un pouvoir sur lui. Et un pouvoir sur soi-même. Ce n'est pas non plus de la relaxation, c'est la maîtrise consciente de la tension. La liberté est le résultat d'une victoire sur les obstacles, et réussir donne la sensation d'être libre, la sensation de ses propres forces et de la croyance en soi-même; la sensation qu'il y a encore du chemin à parcourir avant d'atteindre ses propres limites...

mardi 13 janvier 2009

Dixit Fabrice Luchini


Si je fais du théâtre,
c'est pour passer un moment
de pure exigence d'intelligence,
de drôlerie et de vérité.

(Petite citation de Fabrice Luchini - du 29 décembre dernier! - qu'on m'a fait parvenir)

Rendez-vous Théâtre

(http://www.moulindesgondrillers.fr/theatre.htm)

Le 21 janvier prochain (soit mercredi de la semaine prochaine!) aura lieu le premier Rendez-vous Théâtre, une initiative conjointe du Théâtre C.R.I. et du Théâtre 100 Masques.

Pour l'occasion, les compagnies professionnelles de la région ont répondu à l'appel: tous les directeurs artistiques de celles-ci (Les amis de chiffon, La Rubrique, les Têtes Heureuses, le Théâtre C.R.I., le Théâtre 100 Masques, le Théâtre du Faux-Coffre, la Tortue Noire, le Théâtre Mic Mac) pour une soirée de rencontre avec le public. Une brève présentation de chacun des organismes sera suivie d'une table ronde animée par Jean-Paul Quéinnec (avec questions du public).

Cet événement permettra à qui aime les arts dramatiques de brosser un portrait exhaustif du milieu théâtral d'ici, d'en dégager les mandats artistiques et les dynamiques. Peut-être trouverons-nous les réponses aux questions suivantes: quelles sont les spécificités du milieu saguenéen? quel avenir pour le théâtre d'ici? y a-t-il trop d'offres pour la demande?

Le tout aura lieu au Petit Théâtre de l'UQAC à compter de 19h. L'entrée est gratuite... et plus il y aura de gens dans la salle, plus la discussion pourra être stimulante!

lundi 12 janvier 2009

Petite relation chicagoenne

Vue de Chicago du haut de la Sears Tower
Photographie: moi-même


Quoi dire de Chicago... Magnifique, grandiose, monumental, spectaculaire. Oui. Spectaculaire. C'est carrément l'urbanité qui se met en scène. Chicago est une ville d'architecture. C'est (ce fut...) la ville de l'avant-garde pour cet art. Et parmi cette merveille qui se déploie sur chaque rue, le théâtre... mais - réglons la question tout de suite! - je n'ai vu aucun spectacle!

Le Chicago Theater District
Photographie: moi-même

Le théâtre - du moins, pour la période où j'y étais et pour ce que j'en ai vu - est principalement (à première vue, dirais-je) comédie musicale... Outre un Hamlet au Shakespeare Theater (photo ci-dessous), je n'ai pas trouvé beaucoup dans les journaux et les revues d'autres expériences plus dramatiques... Ce sont plutôt (selon la chronique Theatre du Chicago Tribune) les Mary Poppins, Grease, Wicked, Xanadu, Jersey's Boys, Dirty Dancing, Miss Saïgon, Po Boy Tango et The Screwtape Letters qui tiennent le haut du pavé... et c'est fort cher. Par ailleurs, les (grands) théâtres (les bâtisses, du moins), sont regroupés principalement au centre du Loop, le quartier qu'on pourrait considérer comme le centre-ville... dans le Broadway de Chicago: le Chicago Theater District (encadré sur le trottoir par des plaques comme celle plus haut...)... qui reçoit, par ailleurs, des productions new-yorkaises. Parmi ces institutions qui illuminent la nuit citadine, le Chicago est devenu un incontournable... surtout depuis son passage dans le film du même nom réalisé par Rob Marshall.

Le Chicago Theatre
Photographie: moi-même

Le Shakespeare Theater (Navy Pier)
Photographie: moi-même

Mais j'y reviens... Si Chicago n'a pas été une destination de prime abord théâtrale, le théâtre (disons ma conception du théâtre!) fut stimulée par un architecte omniprésent dans cette ville: l'emblématique Frank Lloyd Wright... et ses prairie houses (dont celle photographiée ci-bas dans Oak Park qui en est un bel exemple).

Par une synthèse peut-être grossière, sa philosophie fondamentale pourrait s'inscrire de la sorte (et là j'y trouve matière à développer sur la scène et le théâtre): l'espace n'est pas construit par des cloisons mais par la façon qu'on y habite... Bref, le décor ne fait pas la pièce, ce sont les acteurs qui la détermine. Dans cet idéal, qui ne cherche pas spécialement à imiter la nature, la forme des parties la maison doit découler de leur(s) fonction(s), mais en même temps forme et fonction ne doivent faire qu'un (Wikipédia).

C'est tout... le reste demeure souvenirs... Je reviens au théâtre.

Ajout au calendrier précédent

Juste une petite note pour vous informer que ce vendredi-ci, le 16 janvier 2009, à 9h15, Jérémie Desbiens (Nono, Parents et amis sont invités à y assister) et Alexandre Larouche (La Cerisaie, La Noël de Gruntilda) prendront part aux auditions du Collège Lionel-Groulx pour y étudier en septembre prochain. (La semaine prochaine, ce sera, si j'ai bien compris, le temps des auditions pour l'École Nationale de Théâtre et pour le Conservatoire de Québec.)

Meilleure des chances à eux!
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Dans le même ordre d'idées, je crois que Valérie Tremblay (Trois femmes descendent vers la mer) et Émilie Bouchard-Jean (Nono, Le Déluge après) tenteront également leurs chances pour une ou l'autre de ces institutions...

Une semaine de théâtre en 2009

Bon, ça y est, je suis de retour! C'est donc par ce calendrier hebdomadaire que je reprends la place... le reste viendra plus tard.

De mercredi à vendredi (14 au 16 janvier 2009)
Studio-théâtre de l'UQAC
19h30
Un projet de Jean-Paul Quéinnec (voir le communiqué suivant), professeur de théâtre au B.I.A.

Préliminaires pour une recherche à plus long terme en création et en interprétation, DRAGAGE 00 interroge le lien entre l’écriture sonore et l’écriture scénique, pour expérimenter une nouvelle dramaturgie et manipulation du son au théâtre.

Une démarche dans laquelle étudiants au baccalauréat et à la maîtrise en art de l’UQAC, (théâtre, arts plastiques et arts numériques) et artistes professionnels sont partie prenante.

Équipe / Jeu et Son : Janine Fortin, Élaine Juteau, Josée Laporte, Luis Felipe Ortega Gil, Guillaume Ouellet, Kevin Sauvageau - Lumière : Alexandre Nadeau - Archivage : Patricia Brière - Consultant : Carol Dallaire - Texte et Mise en scène : Jean-Paul Quéinnec

Résumé de la pièce : Cette pièce traite du flux de migrants toujours dans l’en-cours de leurs déplacements. Des récits s’emboîtent et se retournent sur eux-mêmes. Du naufrage de boat-peoples à la vie de noyés sous l’eau, on assiste à l’arrivée de quatre immigrants sur une terre du nord étrangère. Pendant un moment, l’action se déroule sur un lac gelé où tout paraît possible pour se refaire. Mais le lac finit par se briser.

L'intention Dans une perspective interdisciplinaire, nous cherchons sur scène à ce que la manipulation de « corps sonores » (du logiciel à l’instrument, de l’objet usuel à la voix de l’acteur) et la projection du texte provoquent un déplacement de compétences (et de hiérarchie) entre l’auteur, le metteur en scène, l’acteur et le concepteur sonore. Cette présentation c'est aussi impliquer le spectateur dans le mouvement expérimental. Cet « œil qui écoute » (Mervant-Roux) influe tout autant dans la recherche et la création de ces écritures théâtrales.

Et voilà... ce n'est qu'un début!