Je me permets de retranscrire dans son intégralité la chronique Théâtre signée par Michel Bélair (parue aujourd'hui dans Le Devoir) puisque celle-ci est, en quelques sortes, une réponse à tout le milieu théâtral (et culturel!) de la région qui se voit boudé (si je puis dire!) par les médias des grands centres.
On parle, on parle, comme ça tous les mardis, et il y a de gens qui écrivent et qui commentent les commentaires souvent pas du tout «objectifs» que je me permets de claironner chaque semaine du haut de ma tribune. Même quand ça ne veut pas l'être, c'est toujours plaisant. «Ça fait chaud au coeur», comme on disait à une autre époque. C'est un peu comme l'occasion de mettre une bûche dans le poêle quand un marcheur, dans le blanc du rang, s'enligne pour s'arrêter chez vous prendre des nouvelles...
Le courriel vient de «la région» comme disent les gens de là-bas, directement de Chicoutimi, pardon Saguenay. Il commente sur le mode ironique l'attitude «indécrottable» des médias montréalais par rapport aux régions à la suite de la chronique de la semaine dernière, alors que les gens du Petit théâtre de Sherbrooke racontaient leur travail dans leur région à eux. Le signataire, que je connais bien mais qui souhaite garder l'anonymat, se moque gentiment. Il m'invite à «monter à Jonquière» pour la création d'un tout nouveau texte «pour adulte» de Jean-Rock Gaudreault, en présumant, évidemment, que le jamais Le Devoir - ni personne d'ici! - n'enverra quelqu'un là-bas... sous prétexte que l'on n'a pas les moyens de couvrir un spectacle présenté au bout du monde, c'est-à-dire plus loin que le Théâtre Denise-Pelletier.
C'est vrai et ce ne l'est pas. Et il faut voir pourquoi.
C'est vrai dans la mesure où la taille et surtout les budgets de fonctionnement des médias de Montréal ne leur permettent pas vraiment de dépêcher un journaliste au Saguenay pour la première d'un spectacle, fût-il même signé par le maire Lâlâ ou par Réjean Tremblay. C'était tout aussi vrai quand je faisais pousser des moutons sur les collines derrière Matane, et le vrai problème tient plutôt au fait que, contrairement à ce qui se passe du côté de Chicoutimi, pardon Saguenay, l'offre culturelle n'est toujours pas particulièrement riche ou même seulement présente à l'extérieur de grands centres.
N'empêche que l'on passe dans «la région» que durant les campagnes électorales ou pour couvrir les catastrophes naturelles et les fermetures d'usine. Point. C'est comme ça. À la seule exception d'un événement - comme ManiGanses, par exemple. le festival international de marionnettes qui revient tout les deux ans - quand il est devenu important. Une fois ou deux, pas plus. Même tout frais payés.
Parce que, contrairement à ce qui se passe ailleurs, la vie culturelle est bien ancrée dans le quotidien de «la région» qui est de mieux en mieux équipée depuis l'ouverture des magnifiques salles du Mont-Jacob où le Théâtre de la Rubrique, une compagnie de création, joue aussi le rôle de diffuseur. Mais cela, c'est surtout le rôle des médias régionaux d'en témoigner, pas d'abord nous; même nos abonnés du coin ne pourront s'empêcher d'être d'accord là-dessus.
On peut toujours souhaiter plus et mieux, évidemment, mais la vie culturelle est riche là, là, on le sait: il y a de lunes que les métropoles s'abreuvent des talents qui fleurissent sur les rives du Saguenay. À un point tel qu'il y a plus de bleuets dans le milieu culturel de Montréal et de Québec qu'il y en a rue Racine, mais ça, c'est une tout autre question reliée directement à la démographie et à la densité de l'offre et de la demande artistique... Sans quoi il faut ménager les susceptibilités et ne surtout pas avoir l'air de dire aux gens quoi penser, comment faire ou comment évaluer la portée de tel ou tel événement culturel. Tsé.
Donc non. On ne sera pas là la semaine prochaine à la Rubrique pour la création d'Une maison face au Nord, de Jean-Rock Gaudreault. Et c'est bien triste. Il faudra attendre que la production circule à l'extérieur... de «la région».
Le courriel vient de «la région» comme disent les gens de là-bas, directement de Chicoutimi, pardon Saguenay. Il commente sur le mode ironique l'attitude «indécrottable» des médias montréalais par rapport aux régions à la suite de la chronique de la semaine dernière, alors que les gens du Petit théâtre de Sherbrooke racontaient leur travail dans leur région à eux. Le signataire, que je connais bien mais qui souhaite garder l'anonymat, se moque gentiment. Il m'invite à «monter à Jonquière» pour la création d'un tout nouveau texte «pour adulte» de Jean-Rock Gaudreault, en présumant, évidemment, que le jamais Le Devoir - ni personne d'ici! - n'enverra quelqu'un là-bas... sous prétexte que l'on n'a pas les moyens de couvrir un spectacle présenté au bout du monde, c'est-à-dire plus loin que le Théâtre Denise-Pelletier.
C'est vrai et ce ne l'est pas. Et il faut voir pourquoi.
C'est vrai dans la mesure où la taille et surtout les budgets de fonctionnement des médias de Montréal ne leur permettent pas vraiment de dépêcher un journaliste au Saguenay pour la première d'un spectacle, fût-il même signé par le maire Lâlâ ou par Réjean Tremblay. C'était tout aussi vrai quand je faisais pousser des moutons sur les collines derrière Matane, et le vrai problème tient plutôt au fait que, contrairement à ce qui se passe du côté de Chicoutimi, pardon Saguenay, l'offre culturelle n'est toujours pas particulièrement riche ou même seulement présente à l'extérieur de grands centres.
N'empêche que l'on passe dans «la région» que durant les campagnes électorales ou pour couvrir les catastrophes naturelles et les fermetures d'usine. Point. C'est comme ça. À la seule exception d'un événement - comme ManiGanses, par exemple. le festival international de marionnettes qui revient tout les deux ans - quand il est devenu important. Une fois ou deux, pas plus. Même tout frais payés.
Parce que, contrairement à ce qui se passe ailleurs, la vie culturelle est bien ancrée dans le quotidien de «la région» qui est de mieux en mieux équipée depuis l'ouverture des magnifiques salles du Mont-Jacob où le Théâtre de la Rubrique, une compagnie de création, joue aussi le rôle de diffuseur. Mais cela, c'est surtout le rôle des médias régionaux d'en témoigner, pas d'abord nous; même nos abonnés du coin ne pourront s'empêcher d'être d'accord là-dessus.
On peut toujours souhaiter plus et mieux, évidemment, mais la vie culturelle est riche là, là, on le sait: il y a de lunes que les métropoles s'abreuvent des talents qui fleurissent sur les rives du Saguenay. À un point tel qu'il y a plus de bleuets dans le milieu culturel de Montréal et de Québec qu'il y en a rue Racine, mais ça, c'est une tout autre question reliée directement à la démographie et à la densité de l'offre et de la demande artistique... Sans quoi il faut ménager les susceptibilités et ne surtout pas avoir l'air de dire aux gens quoi penser, comment faire ou comment évaluer la portée de tel ou tel événement culturel. Tsé.
Donc non. On ne sera pas là la semaine prochaine à la Rubrique pour la création d'Une maison face au Nord, de Jean-Rock Gaudreault. Et c'est bien triste. Il faudra attendre que la production circule à l'extérieur... de «la région».
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